• Les démons de la Gauche?

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    Comment ne pas relier ce qui est devenu l’affaire Léonarda aux propos tenus par Manuel Valls sur les Roms lorsque le Ministre de l’Intérieur s’inscrit dans ce qu’avait dit Nicolas Sarkozy sur le même sujet lors de son discours de Grenoble prononcé  le 30 juillet 2010. Ce dernier s'était déjà engagé à faire démanteler la moitié des campements illégaux de Roms dans les trois mois, à confier la décision d'évacuer les camps aux préfets et à réformer la politique de lutte contre l'immigration illégale pour éviter que les Roms reviennent chaque année sur le territoire français pour toucher les aides au retour de l'État. On se souvient que ce discours musclé annonçait l’intention de revenir sur les conditions d’attribution de la nationalité française pour les mineurs, la suppression des allocations familiales en cas d’absentéisme. Sarkozy déclarait : « nous subissons les conséquences de 50 années d'immigration insuffisamment régulée qui ont abouti à un échec de l'intégration. »

    "Les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie", déclarait Manuel Valls sur France Inter. Najat Vallaud-Belkacem a apporté son soutien au ministre de l'Intérieur, estimant que la politique du gouvernement concernant les Roms était portée "avec fermeté et humanité". Le nombre des expulsions a même augmenté sous Hollande, selon Amnesty International. "Des records ont été atteints pour l'année 2012 et l'été 2013", selon l'organisation qui cite des chiffres de la Ligue des droits de l'homme et de l'European Roma Rights Center. "En 2012, 11.982 migrants roms ont été chassés des squats et bidonvilles", note Amnesty. Ils étaient 10.174 au premier semestre 2013.

    Dans ce contexte, le 9 octobre dernier,  une  jeune Rom kosovarde, âgée de 15 ans, a été récupérée dans un bus scolaire  et a été expédiée illico presto à Pristina alors qu’elle était scolarisée au collège André Malraux de Pontarlier  dans le Doubs depuis plus de quatre ans. En montant dans le car scolaire qui devait l'emmener à Sochaux, mercredi 9 octobre, Léonarda ne se doutait pas que sa sortie de classe s'achèverait quelques heures plus tard sur le tarmac de l'aéroport de Pristina.  Toute la famille a été expulsée. On est loin du « devoir d’intégration » de la France que Hollande prône parfois tout en soutenant la politique de son gouvernement et de son ministre de l’Intérieur qui a désigné les Roms comme non intégrables.

    Cette affaire a provoqué une vive émotion dans la jeunesse et des actions ont été menées par des collectifs de lycéens à Paris. La presse s’est emparée du sujet et a déclenché  des polémiques qui vont bon train. Nous n’entrerons pas dans ces débats orchestrés et les sondages induits. Nous remarquons que, depuis quelques temps, la presse signale systématiquement l’identité rom des délinquants arrêtés par la police, peut-être pour justifier l’attention particulière dont ils font l’objet.

    Le cas de Léonarda n’est pas le seul puisqu’est ressorti celui d’un jeune Arménien Hatchik qui a subi le même sort. A Paris, on voit des Roms dormir sur les trottoirs parmi les milliers de SDF sans qu’aucune solution ne soit apportée à leur sort. Ce sont des jeunes Lycéens qui sont expulsés avec leurs familles. Ces exemples sont significatifs d’une politique d’immigration aveugle et qui ne vise que des résultats en termes de statistiques.

    L’affaire Léonarda est devenue une affaire d’Etat. Après une réunion avec son premier ministre, son ministre de l’Education Nationale et son ministre de l’Intérieur, le Président de la république a tranché en suivant les conclusions d’une enquête administrative. La loi a été respectée et elle le restera. Par contre la police a manqué de discernement en interpellant la lycéenne en milieu scolaire et cela ne devra plus se renouveler. A titre exceptionnel, elle pourra seule revenir poursuivre des études en France si elle le souhaite. Voilà une décision « ferme et humaine » de juge de paix qui ménage la chèvre et le chou.

    Le PS  voudrait-il mieux faire que la Droite en la matière ?  Manuel Valls, plus populaire à droite qu’à gauche, a chaussé les bottes de Nicolas Sarkozy mais c’est Hollande qui tient le chausse-pied. Tout cela montre que c’est le Front national, sans être au pouvoir, qui dicte la politique d’immigration influencée par des sondages, des calculs électoraux et des ambitions personnelles. Lorsque l’on s’aventure aujourd’hui à revenir aux valeurs humanistes de la Gauche, la presse reprend comme un refrain qu’il s’agit des « vieux démons de la Gauche ». Voilà encore une expression de la propagande droitière qui sert aux Socialistes qui oublient vite qu’ils ont été élus sur ces valeurs.  Ce sont eux les démons de la Gauche qui porteront le poids des futures défaites électorales. Pendant que le Front National exploite électoralement la misère sociale, d'autres se chargent de mettre en oeuvre sa politique xénophobe.

    Heureusement, cette jeunesse, tant citée par le candidat François Hollande, fait la démonstration que les valeurs de Gauche n’ont rien à voir avec les démons. Ils ont fermé leurs lycées et pousser le Chef de l’Etat à descendre de sa tour d’ivoire. 

    Battone

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