• Les habitudes monarchiques de la 5ème république...

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    France 5 a  diffusé ce dimanche soir le premier volet d'un documentaire de Bérengère Bonte et Ella Cerfontaine, qui emmène le téléspectateur dans le huis-clos du salon Murat à l'Elysée. Le film est accompagné de la réédition d'un livre de Bérengère Bronte, jounaliste à Europe1, sur le sujet qui est réédité (Dans le secret du conseil des ministres, Editions du Moment)

    Résumé : Depuis 1959, les membres du gouvernement se réunissent chaque mercredi autour du président et du Premier ministre dans le prestigieux salon Murat de l'Elysée. Ce moment particulier, institué par le général de Gaulle, est l'un des rituels les plus solennels et les plus inchangés de la Ve République. Petits et grands secrets s'échangent au sein de l'exécutif. Ambitions et rapports de force se dessinent au fil des époques. Les présidents successifs, de gauche comme de droite, se sont glissés avec aisance dans les chaussons du général. Comment se comportent-ils durant ces réunions ? Qui prend la parole ? Comment ? 47 ministres et secrétaires d'Etat livrent leurs anecdotes.

    Autour d'une longue table composée de planches et de tréteaux, le gouvernement au grand complet prend place une fois par semaine. Seuls les secrétaires généraux de l'Elysée et du gouvernement ont droit d'assister et prennent en note les débats puis envoient leurs manuscrits aux archives sans savoir quand elles referont surface.  

    Bérengère Bonte a rassemblé et mis en scène des récits et des anecdotes. Elle cite notamment le Général de Gaulle qui aurait dit à Alain Peyrefitte : « Ne dites pas chef du gouvernement pour parler du Premier ministre. Le chef du Gouvernement, c'est moi. Le Premier ministre est le premier des ministres ». Cela renvoie à Sarkozy qui traitait Fillon de collaborateur  et ce dernier révèle aujourd’hui qu’il ne faisait qu’obéir tout en se démarquant de celui qui n’était pas son mentor. Aujourd’hui, Jean-Marc Ayrault rappelle fréquemment son rôle d’exécutant des grands desseins hollandais. On se souvient aussi du duel électoral Chirac/MItterand : [Jacques CHIRAC : "Ce soir, je ne suis pas le Premier ministre et vous n'êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats... vous me permettrez donc de vous appeler Monsieur MITTERRAND."- Réponse de François MITTERRAND : "Mais vous avez tout à fait raison Monsieur le Premier Ministre"].

    Jacques Chirac embrassait ses ministres, François Mitterand prenait la posture de sphinx et aujourd’hui  François Hollande a instauré une ambiance solennelle avec ses saynètes. Chaque ministre joue la même partition devant le chef d’orchestre et Vincent Peillon  joue le rôle der la baguette  qui  garde la mesure hollandaise alors que Cécile Duflot vient parfois glisser des fausses notes pour braver l’autorité du Premier ministre et faire grincer les dents d’un autre ministre comme Manuel Valls par exemple. Nicolas Sarkozy avait instauré un débat sur les sujets d’actualité que les ministres se devaient de commenter mais cela n’a pas duré longtemps et les conseils des ministres ont rapidement repris leur protocole. Alors les ministres, pour sortir de l’ornière, s’adressent des petits mots sous la table comme les mauvais élèves dans ce rituel formel de la Cinquième république.

    Le conseil des ministres apparaît comme un rendez-vous aux allures monarchiques, une grande messe avec son pape où se reproduisent chaque semaine des rituels et des jeux de pouvoirs. On s’y pèse, compare son poids à celui de l'autre, le nombre de contacts qu'on a avec le président, le nombre de sourires", commente Jean-Pierre Raffarin. Autour du président, les ministres s'échangent des petits mots, et tentent de se positionner dans le subtil équilibre du pouvoir. Et les caméras et les photographes participent à la sortie théâtrale et parfois ridicule car chacun essaie de se montrer à son avantage. Lorsqu’il s’agit de grandes décisions à prendre, le président endosse un rôle de patriarche qui rassure, écoute, mais prend seul les décisions. Il peut ainsi envoyer nos soldats en Lybie, en Afghanistan, au Mali ou ailleurs et le gouvernement doit lui faire écho.

    Dans le documentaire, nous n’assistons  qu’à un début de conseil des ministres sous Hollande et à une reconstitution du salon Murat.  Il s’agit surtout de 47 témoignages dont François Hollande lui-même, des ex-premiers ministres, des ministres anciens ou actuels.

    Même si vous n’avez pas vu le premier, nous conseillons de regarder les deux volets de ce documentaire programmés sur la Cinquième chaîne les 20 et 27 octobre prochains. Nous espérons qu’il vous donnera envie de passer à une Sixième république qui abandonne les habitudes  monarchiques de la Cinquième .

    Pidone

    Un extrait est disponible ci-dessous :

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