• Les Indignados sont de retour

    L’Espagne connaît une des plus graves récessions de son histoire. Le taux de chômage atteint 25%. Les salaires sont en baisse, les retraites réduites à l’extrême, les services publics sérieusement amputés, la production en chute libre. Les causes sont connues. En premier lieu, il y a eu la fameuse bulle immobilière qui a éclaté en 2008, provoquant une crise financière sans précédent. En outre, les différents gouvernements, celui du socialiste Zappatero en tête, suivi par celui du conservateur Rajoy, ont appliqué avec un zèle remarquable les politiques de rigueur et d’austérité imposées par le traité de Lisbonne et son successeur, le traité budgétaire européen. Des mesures drastiques ont été prises contre les couches sociales les plus défavorisées. Face à cette situation insoutenable pour des millions d’Espagnols un mouvement de protestation se développe à travers le pays. Dernière manifestation en date, celle organisée mardi 25 septembre à Madrid par les Indignados. Des dizaines de milliers de personnes ont répondu à l’appel du Ocupa el congresso. Ils étaient venus pour protester contre la « séquestration de la souveraineté du peuple » par la Troïka (Fmi, Bce, commission européenne) et les marchés financiers. Ils dénonçaient la "démocratie séquestrée" et la capitulation du gouvernement conservateur de Rajoy devant les exigences imposées par le traité budgétaire européen. Les Indignados ont voulu occuper et encercler symboliquement le Parlement où moment où les députés s’apprêtaient à entériner le budget prévisionnel pour 2013, avec un train de mesures qui va ajouter de l’austérité à l’austérité déjà particulièrement rude. En guise de réponse à la protestation des manifestants, le gouvernement Rajoy a fait donner sa police qui s’est distinguée dans l’art de la répression.

    Il est à parier que les Espagnols, toujours plus nombreux, ne cèderont pas à la peur et à l'intimidation. Ils vont montrer leur détermination pour un changement de politique sociale et économique. Ils ne sont pas isolés en Europe. D’autres pays connaissent des manifestations de protestation contre les politiques d’austérité, comme le Portugal, dimanche 22 septembre où des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Lisbonne ou encore, ce mercredi 26 septembre, qui connaît une nouvelle grève générale en Grèce. En France, le Front de gauche et de nombreuses organisations appellent à une puissante manifestation le 30 septembre pour dire non au traité budgétaire européen et oui à un referendum.  Un mouvement pour une alternative politique à l’austérité est en train de se propager dans la zone euro. Il faut l’amplifier. La crise n’est pas fatale.

     Angelo Leonetti 

     

     

     

       

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