• Marine la racoleuse

    La blanche colombe qui n’aime pas les étrangers, surtout quand ils sont noirs ou arabes, continue à arpenter l’Europe, tant décriée par elle-même et ses affidés. Il est vrai que les élections européennes se profilent à l’horizon – proches, le 25 mai. Il est vrai également qu’on ne va pas cracher sur les confortables indemnités parlementaires octroyées au sein de l’assemblée de Strasbourg. L’ambition de Marine est double : profiter de la consultation pour accroître l’audience du parti de la haine et du racisme, devenir le premier parti de France et jeter les bases d’une internationale noire, rebaptisée pour la circonstance d’association de gens prônant la préférence nationale. Divine mascarade.

    Donc, Marine Le Pen continue ses pérégrinations à travers l’Europe. Elle avait déjà rencontré plusieurs responsables d’organisations de type fasciste ou fascisant - et même dansé avec l’un d’entre eux à Vienne, une valse mémorable – au Danemark, en Suède, en Autriche et un certain Matteo Salvini, coryphée de la Lega Nord, parti xénophobe et séparatiste. La revoilà qui se pointe de nouveau en Italie, non pas pour y apprécier la douceur de la langue locale, ni écouter ses célèbres opéra, encore moins pour jouir de la beauté des « cent villes du silence ». Sa venue dans il bel paese est plus prosaïque. La Le Pen vient y faire du racolage pour obtenir des soutiens à ses projets nauséabonds et se considérer comme le chef de cette « nouvelle armée de la honte ». « La bête immonde », disait Pier Paolo Pasolini, à propos du fascisme. Elle a rencontré à Roma Gianni Alemanno, ex maire de la ville éternelle, ex dirigeant d’Allianza nazionale, ex des jeunesses du Msi (Movimento sociale italiano), d’inspiration fasciste, ex membre du Partito della libertà, dirigé par Silvio Berlusconi. Belle appellation, pour un parti secoué par de multiples scandales, corrompu jusqu’à la moelle des os, au pouvoir pendant deux décennies, dont les exploits ont mis l’Italie à genoux. Gianni Alemanno revient à ses premières amours en participant à la création de « Fratelli d’Italia », épigone du Msi de Giorgio Almirante, padre fondatore, mussolinien dans l’âme, grand ami d’un certain Jean-Marie Le Pen. D’ailleurs ce dernier, rappelons-le pour l’anecdote, a « piqué » le logo du parti fasciste italien. La célèbre flamme tricolore. La seule différence : le bleu a remplacé le vert.

    De belles âmes peuvent invoquer la libre circulation en Europe des biens et des personnes. Donc, Marine est dans son droit. C’est vrai. Il n’est aucunement question de s’y opposer. Mais il ne s’agit pas là de voyages touristiques ou d'affaires, mais de voyages qui ont pour but la propagation de la haine de l’autre. C’est vrai, le parti de la dynastie des Le Pen a une influence croissante dans notre pays. Il se veut un parti honorable et reconnu. Un parti national. Mais il prospère ou essaie de prospérer dans un climat social en désespérance. Doit-on pour autant se taire ou la mettre en veilleuse ? Certainement pas. Le fascisme, quel que soit son habillage, doit être combattu sans répit et sans compromission. Il y a des leçons de l’Histoire qu’on ne saurait oublier, celles de la montée du fascisme en Italie et celle du nazisme en Allemagne et de leurs conséquences catastrophiques. N’ayons pas la mémoire courte.

    Maria Maddalena Lanteri

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