• Marine Le Pen amène le pire!

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    Voici un petit florilège lepéniste : «Les syndicalistes “baladent les salariés et les escroquent”, ils sont les “collaborateurs du patronat”, “sont au garde-à-vous” devant le gouvernement, sont “complices du système, […] des délocalisations et de l’augmentation massive du chômage”. Voilà comment Marine Le Pen considère les syndicats français lorsque l’on décortique es déclarations. Elle les hait à l’instar de Gilbert Collard et cela apparaît dans  leur faux discours “anticapitaliste” et “anti-patronat” qui n’est qu’un leurre.

    Marine Le Pen a lancé un site internet dédié au monde rural pour s’en rapprocher. En parallèle, elle drague le monde ouvrier en distribuant des tracts devant PSA à Sochaux (Doubs). Pendant la campagne présidentielle, elle se montrait déjà devant les usines pour recruter des ouvriers, en espérant même convaincre des leaders syndicaux. Le candidat FN syndiqué est la nouvelle trouvaille du FN. La dernière illustration en date est édifiante: les futurs candidats frontistes pour les municipales de 2014 auront à remplir une fiche biographique sur laquelle ils devront préciser leur appartenance à une organisation syndicale.  

    Dans les années 1990, des syndicats FN (police, pénitentiaire, RATP…) avaient éclos, avant d’être interdits par voie judiciaire. Aujourd’hui, la stratégie est de s’infiltrer et de recruter des candidats syndiqués. Les dirigeants du FN profitent de la crise  pour faire une poussée au sein des syndicats avec des argumentaires mensongers et trompeurs sur fond de xénophobie.

    La présidente du FN s’enorgueillit  d’avoir déjà recruté  d’anciens syndiqués comme l’ex-cégétiste Fabien Engelmann (candidat aux municipales à Hayange, en Moselle).  A cause de la politique d’austérité poursuivie par Hollande et des  fermetures de sites industriels, de plus en plus d’ouvriers sont tentés par le vote FN.  Dans un communiqué de presse publié le 31 janvier, Michel Guiniot, conseiller régional FN de Picardie, parle de la complicité entre  syndicats et ultralibéralisme.

    L’Accord sur l’emploi, signé le 11 janvier 2013 par une partie des confédérations syndicales représentatives (CFDT, CFTC et CFE-CGC) – mais justement critiqué par d’autres (CGT, Solidaires, FSU, FO...) – et les organisations d’employeurs (MEDEF, CGPME, UPA), a fourni au FN l’occasion de se positionner. Depuis le 17 janvier, le parti d’extrême droite a mis en ligne sur son site une pétition contre cet accord, qualifié par Marine Le Pen de « déclaration de guerre aux salariés ».

    Le FN – en tant que parti politique – se mêle ouvertement du débat qui touche le mouvement syndical avec pour objectif de déconsidérer publiquement ce dernier. Dans une vidéo accompagnant la pétition, Marine Le Pen dénonce « des syndicats représentant une infime partie des travailleurs français ». Elle ne fait d’ailleurs pas de distinction  entre les différentes organisations syndicales, alors que leurs positions divergent sur l’Accord national interprofessionnel.

    Au fond, l’ensemble de propositions avancées par le FN repose avant tout sur l’idée de la «préférence nationale » alors que les organisations syndicales doivent se battre pour les «intérêts matériels et moraux, tant collectifs qu’individuelle » de l’ensemble des travailleurs et travailleuses (selon l’article L.2131-1 du Code du travail). Marine Le Pen et sa clique critiquent les « gros » capital pour favoriser le « petit ». Sa critique de l’accord du 11 janvier 2013 est  faite de termes en apparence radicaux lorsqu’elle parle de « chantage à l’emploi dont abusent déjà nombre de grandes entreprises qui ont déclaré la guerre aux salariés ». Ce n’est qu’artifice sémantique. Marine Le Pen tente de donner l’impression que le problème serait spécifique aux seules grandes entreprises et veut canaliser la critique contre les seules entreprises « du CAC40 ». Elle prétend que « cet accord est conçu pour servir les intérêts du Medef et de la grande entreprise. Ce sont eux seuls qui sortent gagnants. » Ce constat est faux au sein même du patronat : La CGPME, représentant les petites et moyennes entreprises, ainsi que l’UPA (Union patronale de l’artisanat) ont signé l’accord du 11 janvier, aux côtés du Medef. Marine Le Pen a encore tort quand elle prétend que l’accord du 11 janvier peut se caractériser ainsi : « Rien pour les PME-PMI, de graves reculs pour les salariés (…) et tout pour les grands groupes. » Ou encore quand elle caractérise l’accord de déclaration de guerre aux salariés « sans apporter le moindre appui à nos petites et moyennes entreprises. »

    Dans une émission sur « BFM TV », à la mi-janvier 2013, elle avait proposé de «différencier le droit du travail en fonction du nombre de personnels », afin de permettre « plus de flexibilité » aux PME, ce qui entraînerait une balkanisation accrue du droit du travail et un dynamitage des garanties collectives encore en place. Elle s’oppose en outre à une taxation plus forte des CDD. La taxation plus forte est l’un des rares points positifs obtenus par les syndicats dans l’accord du 11 janvier. Selon elle, il s’agit surtout d’« une manière de culpabiliser notamment les petites entreprises, qui ne peuvent faire autrement qu’engager (en) CDD ».

    Ne vous laissez pas berner ! Les positions de FN, même si Marine Le Pen entretient cyniquement l’ambigüité, n’ont rien à avoir avec celles des syndicats et des partis de Gauche opposés à l’accord du 11 janvier dernier. Le FN est l’ennemi des salariés et du syndicalisme.

    Le vrai projet social du FN est réactionnaire. Marine Le Pen fait son marché électoral. Elle propose sa soupe populiste au bouillon réchauffé sur la flamme de son parti fascisant. Elle veut lui donner un fumet social mais son goût reste rance. Pendant ce temps, Gilbert Collard explique à la télé que les syndicats sont responsables des projets de fermeture en cours. Pour cet avocat au parcours politique d’un hanneton, les syndicats  ne voient pas l’intérêt des salariés. Invité de Christophe Barbier sur i-Télé, il a mis en cause la responsabilité des syndicats dans les échecs des négociations à Goodyear, PSA ou Pétroplus.

    Tout cela est une grande supercherie qui malheureusement ne profite pas qu’au FN. On se souvient des discours de Nicolas Sarkozy sur ceux qu’il nommait les « corps intermédiaires ». On se souvient de son mépris pour les actions syndicales. En banalisant les attaques contre les syndicats, la droite a apporté de l’eau au moulin du FN qui œuvre pour récupérer le monde ouvrier et paysan. Aujourd’hui, Hollande et Ayrault sont sur la voie de la répression des grévistes de PAS Peugeot et de Renault. Ils sont en train de lâcher ceux de Goodyear, d’AcelorMittal et de Pétroplus. La politique de Sarkozy poursuivie par Hollande jette des ouvriers et des paysans dans les bras d’une Marine Le Pen qui est prête à leur donner le baiser de Judas. N’oubliez pas que l’anagramme de Marine Le Pen est « amène le pire » !

    Pidone

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