• Nanard alias Tapinocchio

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    Décidemment Nanard rime avec ringard mais aussi avec bobard ! Le Monde a fait état de deux lettres adressées par son avocat à un des juges arbitres en 2006 dans l’affaire Adidas, alors que ces derniers avaient juré qu’ils n’avaient jamais évoqué le dossier avant l’arbitrage. Ces courriers sont compromettants et alimentent la thèse de l’escroquerie organisée. Rappelons que si Bernard Tapie a touché le gros lot de 405 millions d’euros, son avocat a perçu 2,5 millions d’honoraires et le juge-arbitre 300.000 euros. Les trois hommes sont mis en examen du chef d’escroquerie en bande organisée. Les deux lettres ont été découvertes à l’ancien cabinet de l’avocat et Nanard a trouvé la parade à 98;5% selon lui : c’est le pourcentage de « bidon » qu’il attribue aux courriers dénoncés. Pourquoi 98,5% ?   Il s’agirait de courriers qui n’ont pas été envoyés. On sait que les avocats écrivent des lettres qu’ils n’envoient pas et que, au lieu de les jeter à la poubelle, il les garde en archives pour dire qu’ils ne les ont pas envoyées.  Ils ne perdent sans doute que les lettres qu’ils reçoivent. Selon un calcul arbitraire propre à Nanard, une lettre d’avocat prétendue « non envoyée » est à 98 ,5% bidon.  Son côté homme d’affaires lui fait mettre des pourcentages sur tout.  Alors franchement, si Nanard disait cela à un cheval de bois, il lui rirait au nez en lui donnant un coup de pied dans les chevilles. Peut-être qu’à la gendarmerie de Saint Flour, on l’aurait cru mais les juges en charge du dossier ne sont pas gendarmes à Saint Flour.  A force de défrayer les chroniques financières et judiciaires, l’entrepreneur dynamique a pris du plomb dans les ailes. Le septuagénaire ne charme plus personne.  L’ex ministre de Mitterrand ne sait plus de quel côté retourner sa veste. Le radical de gauche mitterrandien était devenu sarkoziste. Le ticket était gagnant en 2007. En 2012, malgré les offres de service à Hollande et une ministre de la justice choisie chez les radicaux de gauche, le voilà dans un procès qui s’annonce mal pour lui.

    La vie professionnelle de Nanard Tapinocchio ne plaide pas en sa faveur. On sait qu’il s’est enrichi d’abord comme repreneur des entreprises en dépôt de bilan. Le comble est qu’il s’est encore enrichi sur la déconfiture de sa propre holding et de sa dernière acquisition Adidas. Il faudrait un jour faire le bilan des licenciements et des faillites commerciales qui ont fait sa fortune. La liste est longue : Manufrance, la vie claire, Terraillon, Testut, Look Cycle, Wonder, Donnay, Adidas… « Redresser des entreprises, j'ai fait ça pendant 20 ans », affirmait jadis Bernard Tapie en pleine polémique sur le Club Med.

    Fin des années 80, l'homme d'affaires s'est illustré par les nombreuses opérations d'achat et de revente de sociétés en difficultés. Mais la plupart d'entre elles ont connu la liquidation après le passage de l'homme d'affaires.  A lui seul, il illustre comment la crise crée des richesses sur le dos des salariés et des contribuables. Aujourd’hui il se dit victime de ce qu’il avait tenté de faire notamment avec les châteaux de Bokassa. Il a fait parler de lui dans les médias pour la première fois en 1980, après avoir racheté très en dessous de leur valeur les châteaux français de l'ex-empereur de Centrafrique Jean-Bedel Bokassa, en lui faisant croire que ses châteaux allaient être saisis par les autorités françaises. Sitôt la vente conclue, il s'envole à New York pour mettre aux enchères les châteaux chez Sotheby's, les profits devant revenir à l'UNICEF. Comprenant qu'il a été dupé, Bokassa intervient auprès de l'Élysée pour demander que la justice française fasse annuler la vente. Ce qu'il obtiendra, conservant ainsi ses châteaux et entraînant les premiers ennuis judiciaires de Bernard Tapie. Bien sûr Bokassa n’est pas Tapie mais, dans l’affaire Adidas, Tapie se met dans la situation de Bokassa. Il reste que Bokassa a volé son peuple et que Tapie est accusé d’avoir escroqué l’Etat français, c’est-à-dire les contribuables. N’est-il  bon qu’à ça ? Tapinocchio a-t-il tordu le nez à la justice ? C’est Fernand Raynaud qui a dit « La justice ça se rend, ça ne se vole pas ». Nous verrons si la suite lui donne raison.

    Fiadone

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