• Ne zappons pas la Grèce!

    Lundi, des inspecteurs de la Troïka étaient à Athènes. Les bailleurs de fonds ( UE, FMI et BCE) ont mis l’Etat grec sous pression en exigeant 2000 suppressions d’emplois dans le secteur public avant août prochain. Depuis 2009, le nombre de ces emplois est déjà passé de 970.000 à 650.000. Le ministre des finances grec a décidé de fermer illico les chaînes publiques de télévision en veryu des pouvoirs d’urgence qui lui ont été accordés. Il a suffi Nosignal d'un arrêté ministériel en désignant les chaînes publiques comme un « paradis de gaspillages ».

    Hier vers 23 heures ( heure local, donc 22 heures en France), la police a déconnecté le principal émetteur et les écrans n’ont plus reçu de signaux. Les canaux du groupe audiovisuel public grec ERT (Ellinikí Radiofonía Tileórasi) se sont tu et les écrans sont restés vides. Plus d’image, plus de son.

    Le peuple grec n’a pas fini de payer et la Troïka continue son travail en imposant une austérité de plus en plus dévastatrice de la société grecque.

    Daniel Cohn Bendit a interrogé la Commission européenne : « Est-il vrai que la Commission a mandaté son représentant pour demander la fermeture de la télévision et radio publique en Grèce ? Si c'est vrai c'est un scandale que nous devrons discuter dans ce Parlement". Mr Rehn lui a répondu de façon hypocrite : « Ce n'est pas une décision de la commission... Il s'agit d'une décision autonome", a-t-il ajouté avant de préciser : "Cette décision a été prise dans le contexte des efforts importants pour moderniser l'économie grecque".

    La Commission européenne a publié un communiqué indiquant que le service audiovisuel public occupait "une place essentielle dans la démocratie européenne" et se félicitant de l'annonce, par le gouvernement grec, du dépôt d'un projet de loi sur un nouvel audiovisuel public… un service dit « allégé »… « Allégé », on sent tout le poids du mot ! Allégé de milliers d’emplois en se débarrassant au passage des gêneurs et en premier lieu des syndicalistes.

    On ne peut que constater les faits : la présence des inspecteurs de la Troïka lundi à Athènes, la décision précipitée de fermer les chaînes nationales et l’approbation cynique par la Commission européenne de la décision « autonome » prise par l’Etat grec. La fermeture d'ERT, dont l'histoire remonte aux années 50, entraîne le licenciement de près de 2 700 employés, dont 677 journalistes.

    La Troïka attaque de toutes parts les services publics dans le but de les démanteler pour en faire basculer dans le privé la plus grande partie. On l’a vu avec les injonctions reçues par la France mettant en cause sa participation et son action dans différentes grandes entreprises comme, pour exemple, EDF/GDF ou la SNCF. On l’a vu aussi en ce qui concerne les subventions versées à la SNCM.

    Aujourd’hui, c’est la Grèce, hier c’était la Crête… et demain à quel pays voudra-t-on imposer des taxes sur les dépôts bancaires et la fermeture des chaînes publiques. Combien d’emplois faudra-t-il détruire dans la fonction publique en envoyant les salariés dans un secteur privé dérégulé par des reformes du code du travail ?

    Les syndicats grecs ERT_solidarité du Privé et du Public, GSEE et Adedy, appellent à une grève générale de 24 heures jeudi, et à un rassemblement devant le siège de la radiotélévision publique à Athènes.  Les fonctionnaires, les journalistes grecs et les marins seront également en grève, selon leurs syndicats. Les syndicalistes et le leader de l'opposition, Alexis Tsipras (gauche radicale, Syriza), veulent dissuader le président grec Carolos Papoulias de signer le décret abusivement baptisé décret présidentiel, un décret antidémocratique prévu par la constitution grecque en cas de "situation exceptionnelle" et qui doit faire l’objet d’une loi sous 40 jours.

    Soutenir la Grèce, c’est soutenir tous les peuples menacés de récession, de chômage, de précarité… C’est s’opposer à des dérives antidémocratiques et antisociales fomentés par la Troïka et les dirigeants complices.

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