• Oh ! Hé ! Hein ! Bon ! Hollande Basta !

    C’est une drôle d’équipe de campagne qui a tenu meeting sans candidat dans le sixième arrondissement de Paris. Le slogan a été lancé par le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll : « Hé oh la gauche ! ». C’est lui qui est à l’initiative de cette opération de communication ringarde, à la fois surréaliste, hors du temps et hors de propos. Il a choisi un amphithéâtre de la faculté de médecine de Paris. Peut-être le symbole d’un parti socialiste malade ! Pin pon la gauche ! Est-ce un appel à cette gauche tant méprisée par Hollande et sa clique vallsisée et macronisée ?

    Quelques petits politicien(ne)s  assis(es) sur des chaises ministérielles ou des strapontins de secrétaires d’Etat étaient présents, fidèles à leurs ambitions. Un public en majorité de retraité(e)s est venu entendre un bilan éclatant et des perspectives étincelantes. La cuvée 2012  Hollande aurait été un bon cru (Qui l’eût cru ?) et celle de 2017 devrait être meilleure dans une France qui va mieux sans aller bien.

    Faisons une revue des effectifs en dehors des lieutenants hollandais : Le Foll et Le Guen. Leur particule commune « le » indique qu’ils sont uniques mais qu’il y en a deux comme eux. Ce sont les nouveaux Dupont et Dupont d’une aventure présidentielle au bout de laquelle nous faisons tintin avec les promesses de François Hollande, alias Tournesol. Dans le tintamarre organisé hier, nous n’avons pas entendu Ségolène, la Castafiore du gouvernement.

    De qui se compose la belle équipe hollandaise ? Commençons par les deux grands absents : Manuel Valls en capitaine Haddock braillard et Emmanuel Macron, le Milou qui n’est pas satisfait par les croquettes de gauche et préfère celles du Medef. On nous dira qu’ils s’en sont tenus à un devoir de réserve dont d’autres ministres se sont exonérés. Qui composent la fine équipe de précampagne électorale ? Une bande de pieds nickelés qui ont joué les bouts en train devant un auditoire sorti d’une maison de retraite. Avec une équipe pareille, Hollande est assuré de faire un score au dessous des sondages les moins favorables. Pour ne prendre que trois exemples, nous citerons le radical de gauche dodu Jean-Michel Baylet, incarnation de la politicaillerie,  et les deux écolos recyclables à souhait, Emmanuelle Cosse et l’inénarrable Jean-Vincent Placé. Ce dernier se dit maintenant « centriste » car on ne sait jamais ce que réservera les prochaines présidentielles et à quelle porte il faudra qu’il aille frapper. Quant à Emmanuelle Cosse, elle est frappée d’amnésie. Ancienne détractrice de la politique de François Hollande, elle en est devenue la passionaria. Affligeant !

    Qui va venir à la rescousse d’un François Hollande battu quels que soient les cas de figure et qui est talonné au premier tour par Jean-Luc Mélenchon ? Certains osent dire que, si la gauche perd, ce sera de la faute à Mélenchon. Quel toupet ! En 2012, la Gauche a déjà perdu en votant pour Hollande et n’a eu qu’une satisfaction : virer Sarkozy. En 2017, la Gauche ne veut plus de ces pseudo-socialistes qui utilisent l’électorat de Gauche pour faire une politique de droite. Si les électeurs ne votent pas pour la véritable alternative que représente Jean-Luc Mélechon à gauche, nous aurons une alternance de droite.

    Qu’a fait Hollande ? Il a inventé de nouveaux verbes dans son action politique. Il a vallsé, un tour à droite, un tour à gauche avant de macroner, c’est-à-dire de marcher de gauche à droite. Maintenant il vallse et macrone, sans Valls et sans Macron. Il se retrouve devant un vide abyssal : lui-même. Alors il se tourne vers l’électorat de gauche. On peut s’attendre à ce qu’il rosisse son discours. De qui va-t-il être l’ennemi en 2017 ? De Valls ? De Macron ?

    « Je ne m'adresse pas aux frondeurs, je m'adresse aux électeurs qui ne sont pas allés voter à plusieurs reprises », déclarait Stéphane Le Foll dans Le Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro dimanche pour annoncer son initiative « Hé ho la gauche ! ». La remobilisation interne, dans un parti dont le nombre de militants ne cesse de décroître, est donc officiellement lancée par l'exécutif. Hé ho ! Hé ho ! On se met au boulot pour Hollande, nous chantent-ils ! Le conte de fée est fini. Répondons aux nains hollandais sur l’air de Nino Ferrer : Oh ! Hé ! Hein ! Bon ! Qu’est-ce qu’il a fait  pour nous ? Il perd tout et on se moque de lui. Pendant ce temps Macron a son téléphone qui sonne et personne ne répond. 

    Quels sont les arguments des piètres partisans hollandais? Hollande serait victime d’un « bashing » devenu une névrose obsessionnelle. Le bilan de Hollande, au bout de quatre années de mandat, serait plutôt bon. La situation sociale et économique s’améliore. Et de la dire, on se convainc soi-même. Alors on le serine, on s’en félicite, on en félicité Hollande… On espère convaincre les sceptiques et les contestataires d’abord dans les rangs socialistes. Tout cela ne sauvera pas le soldat Hollande. Le comité d’organisation de ce meeting de pacotille ne veut pas voir l’importance de la contestation contre la loi El Khomri. Cela nous fait constater que la ministre du travail n’était pas présente à cette petite fête hollandaise. . Hé ho ! Hé ho ! Elle au ministère du boulot !

    On relève dans la presse que 80% des Français ne comprendraient rien à la façon de faire du président et de son gouvernement. Cela fait quatre ans, quatre longues années déjà, que les Français sont de jour en jour plus déçus par les choix antisociaux d’un Hollande sans vision à long terme. Il apparaît incapable de prendre de la hauteur. Dans le même temps, le chômage ne cesse de progresser, la situation politique se tend chaque jour davantage. Il ne fait aucun effort de pédagogie et chacune de ses interventions apparaît comme le satisfecit de son action. Il s’auto-congratule lorsque tout le monde le critique. Il reste dans l’incantation en disant que ça va mieux alors que tout va mal.  

    De leurs côtés, Manuel Valls et Emmanuel Macron consentent à des efforts de pédagogie et d'explication, mais c’est pour imposer une politique libérale de droite et pratiquer le « bashing » des valeurs de la Gauche. Stéphane Le Foll ne les a conviés ni l'un ni l'autre à la faculté de médecine. Comment lancer son SOS «  Oh hé la gauche ! » avec ceux qui la trahissent dans chacun de leurs actes au gouvernement et en dernier lieu ils ont dégainé le projet de loi Travail ? Comment s’adresser à la Gauche avec celui qui trouve le socialisme archaïque et l’autre qui n’est pas satisfait par une Gauche à laquelle il n’a jamais appartenu.

    Stéphane Le Foll met en avant la ministre ex-Verte Emmanuelle Cosse qui ne représente rien ni personne, ainsi que le radical de gauche Jean-Michel Baylet - l'incarnation de cette "vieille" politique que les Français ne supportent plus. Les absences de Manuel Valls et Emmanuel Macron ont permis d’éviter la question identitaire soulevée par le premier ministre et la petite phrase du Ministre de l’Economie qui a dénoncé une gauche qui ne le satisfait pas.

     

    Hier, ce sont bien des Hollandais qui se sont réunis en petit nombre. Ils évitent d’affronter les vraies questions. Ils restent dans le déni et l’autosatisfaction. C'est notamment cela que les électeurs ne supportent plus chez Hollande qui ne méritait pas mieux que ce meeting de pacotille.

    U barbutu

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