• Ouverture de la pèche à la carpe en Corse...

    Un, petit tour et puis s’en va ! Christiane Taubira est venue en Corse comme prévu. A peine est-elle repartie qu’une tentative d’homicide échoue dans la région de Ponte-Leccia. C’est la première tentative de règlement de comptes en 2013. En 2012, il y a eu seize règlements de comptes auxquels se sont ajoutées dix-sept tentatives.

    La Ministre de la justice a visité des prisons et promis qu’elle allait réfléchir sur des investissements immobiliers car rien n’est décidé entre rénovations et constructions de nouveaux établissements et aucun investissement n’est arrêté pour les établissements pénitenciers en Corse. Elle a bien sûr condamné les menaces de mort contre le Préfet. Quid des paillotes ? Passeront-elles l’hiver ? Qui vivra verra. La grosse annonce juridique est le projet sur les repentis. "Nous sommes en train de travailler d'arrache-pied avec le ministre de l'Intérieur sur un projet de décret, qui n'aboutissait pas depuis plusieurs mois, pour assurer la protection de personnes qui contribueraient à faire établir la vérité", a dit la Ministre de la justice et Garde des sceaux lors d'une conférence de presse, et a ajouté :"Ce décret sur les repentis permettra aux personnes qui le souhaitent de sortir de la criminalité organisée".  En 2004,  des textes antérieurs sur les repentis appelés « lois Perben » de 2004 sont tombés dans les oubliettes. Il n’y a eu ni la signature des décrets d’application ni budget alloué. Sur la mise en pratique d'une telle mesure, les avocats sont sceptiques et méfiants.

    Ce type de mesures existe notamment aux Etats-Unis et en Italie pour lutter contre les organisations maffieuses. Il s’agit de proposer l’absolution et la protection à des criminels qui aideraient les autorités dans la lutte contre le grand banditisme. Une pratique dangereuse si on y réfléchit bien et qui peut devenir contre productive. Les résultats de la police dans la résolution des enquêtes sur le grand banditisme sont déjà maigres. Lorsqu’un malfrat va être coincé dans une affaire qui peut lui valoir de nombreuses années de prison, on lui proposera d’effacer son ardoise et de collaborer. Cela dit, sans qu’il y ait de législation ou de règlementation, la police a toujours recruté des Indics sans leur offrir l’impunité officielle dans des affaires graves. Et c’est cela que l’on veut instituer en partant du principe qu’un repenti est un grand délinquant en moins et qu’il peut aider à arrêter un autre grand délinquant qui pourra à son tour donner un troisième grand délinquant… et nous voilà dans l’effet boule de neige de la délation pour créer une chaîne de repentis sans qu’il y ait une rédemption certaine. Pourtant un proverbe de bon sens nous dit « Un tien vaut mieux que deux tu l’auras ». Ce proverbe est extrait de la fable de La Fontaine, Le petit poisson et le pêcheur. Lorsque l’on a une truite dans la nasse, cela vaut mieux que deux maquereaux dans l'océan, et lorsqu’une carpe devient bavarde, ce n’est pas naturel.  En Corse, la délation pourrait n’attirer dans le filet judiciaire que de la morue et en plus le fond du filet serait percé.

    lacarperepentieNous exagérons sans doute pour faire un peu d’humour animalier mais cette idée de repentis nous apparaît dangereuse et peu productive en Corse où, si dérive maffieuse il y a, nous n’avons pas encore une maffia organisée qui a mis sa main sur toutes les activités illicites et le peuple corse n’est pas un troupeau d’agneaux mis sous la coupe du grand banditisme. Un parallèle avec la Sicile, s’il était justifié, signifierait aussi que l’on ne peut plus faire confiance à certains politiciens corses car, là où il y a une maffia, les politiciens sont rarement innocents ou irresponsables.  Par ailleurs, on assurerait l’impunité à un criminel en oubliant ses victimes et on le remettrait en circulation (éventuellement sous une autre identité) au risque qu’il fasse d’autres victimes. Se pose aussi le problème de la fragilité d’un témoignage obtenu sous la contrainte et avec la promesse de l’impunité. Quelle valeur aurait ce témoignage devant un tribunal correctionnel ou une Cour d’assises ? A la conclusion judiciaire, on pourrait se repentir d’avoir laissé filer un repenti.

    Trouver des solutions pour agir sur les causes du développement de la grande délinquance nous paraît plus urgent. Il y a de grands chantiers dans divers domaines comme l’immobilier et l’emploi. La cause de cette délinquance n’est pas l’omerta mais plutôt l’absence d’une économie développée au service de tous les Corses et les atteintes portées par la spéculation foncière au patrimoine naturel commun.

    U pescialfinu

    Un reportage a été effectué par FR3 Corse Via Stella sur le sujet des repentis…

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