• Chaque conflit génère ses pro... et ses anti... La communauté internationale  reste divisée, donc impuissante, tant les intérêts y sont contraires. Guerre froide, guerre de religion, guerre ethnique, guerre civile, guerre économique… Voilà les grands thèmes de l’actualité internationale !  Des Israéliens massacrent des Palestiniens, des Djihadistes assassinent et installent la barbarie en Irak et en Syrie. En Ukraine, la guerre civile a créé les conditions d’une nouvelle guerre froidediogène_mouton entre la Russie et l’Occident. En Afrique, des ombres humaines disparaissent comme des bulles d’air éclatées : les épidémies, la faim et la barbarie tuent. Des gens se mobilisent mais ils ne sont jamais assez nombreux… Rien n’y fait, comme si tout cela était du domaine de la fatalité ou dans l’ordre des choses.

    En France, les pro-palestiniens ont, à juste titre, dénoncé les massacres des Palestiniens. Parmi les intellectuels juifs et la population israélienne, des personnes sont suffisamment courageuses pour dénoncer aussi  les agissements guerriers du gouvernement israélien et la colonisation des territoires occupés en Cisjordanie. A contrario, nous déplorons l’attitude de ceux qui utilisent le conflit israélo-palestinien pour tenir des propos antisémites, comme nous déplorons le cynisme des Sionistes qui instrumentalisent l’antisémitisme et la Shoah pour défendre, faute de justifier, une politique colonialiste et meurtrière.

    En ce qui concerne la persécution et les massacres de non-musulmans en Syrie et en Irak, nous espérons que les Français musulmans montreront la même solidarité que celle offerte aux Palestiniens. Ils devraient prendre conscience que leur silence et les provocations des Intégristes ne font qu’alimenter l’islamophobie et la xénophobie, fonds de commerce de l’extrême-droite. Ceux qui se taisent partagent, avec les intégristes, une part de la responsabilité dans la montée de l’islamophobie. Il faut rappeler que les dictatures d’extrême-droite s’appuient sur le fait religieux et racial. Les fondamentalistes et autres intégristes sont semblables aux islamophobes. Ils sont le plus souvent antisémites et font de l’intolérance leur mode de pensée. Tous créent et exacerbent les tensions pour déstabiliser les démocraties. Ils le font au nom d’une religion et se servent des progrès technologiques (notamment en communication)  pour prôner un retour au Moyen-âge.

    Une nation libre ne peut se constituer à travers une religion. Il n’existe pas de nation musulmane, juive ou chrétienne en dehors de la constitution de fausses républiques et de vraies dictatures. Seule la laïcité est la garantie de libertés fondamentales face à des visées fondamentalistes et racistes. Le racisme produit du racisme et l’intolérance de l’intolérance.

    On peut se demander à qui profitent les crimes et quels en sont les principaux responsables ?  Il y a le culte de l’argent et l’argent des cultes. Toutes les guerres ont besoin de financements et ce sont forcément les financiers qui tiennent les ficelles de tous les pantins avides de sang, d’argent et de pouvoir. La religion n’est aussi pour bon nombre de ces barbares qu’un prétexte à satisfaire leurs plus bas instincts. Tous les financiers des armées de l’obscurantisme font bon ménage là où il y a matière à investir et à faire des profits. On nous explique que le Qatar et la Turquie financeraient les islamistes sunnites, que l’Arabie Saoudite les a financés un temps. Cela ne les empêche pas de faire des affaires en Occident. Cela n’empêche pas les marchands d’armes de vendre des armes aux belligérants. Qui finance et arme les autres fondamentalistes chiites? L’Iran ? Qui d’autres alimentent la haine entre chiites et sunnites ? Qui d’autres les poussent à tuer et s’entretuer.   

    La propagande libérale a fait entrer dans les cerveaux que seul le profit engendre le progrès, en laissant la charité aux religieux et l’humanitaire aux ONG. Les profiteurs fomentent et entretiennent les guerres, creusent les inégalités, détruisent la planète… C’est le profit qui exclue et exploite la misère. C’est le profit qui crée les légions terroristes et pousse des croyants à chercher leur avenir dans la religion, là où de fausses lumières les attirent dans l’obscurantisme. Tant que le droit au profit primera sur tous les autres droits, l’humanité ne trouvera pas la paix. Quelques uns disposent avec cynisme de toutes les richesses matérielles du monde : ils sont les vrais responsables de la misère et des guerres. Dans l’actualité, nous avons relevé que la palme du bling bling est détenue par un homme d’affaires indien qui s’est offert une chemise en or pour son anniversaire (coût 160.000€ auxquels s’ajoutent les frais de gardes du corps) et ce, dans un pays où le plus grand nombre vivent dans la plus grande misère, sans aucun droit social. Quelle provocation immonde! On pourrait en citer bien d’autres cas révoltants.

    Dans les anciennes colonies du monde occidental, des fanatiques font de la religion le pilier de leurs pouvoirs et de leurs fortunes. Ils sont prêts à de nouveaux pogroms et génocides, sachant que la communauté internationale est impuissante à les empêcher, puis à les faire reconnaître par les génocidaires.  C’est le cas de la Turquie dont l’Etat n’a toujours pas reconnu le génocide arménien et qui glisse de la laïcité vers l’intégrisme sous la houlette de son premier ministre et futur président, Erdogan qui a le profil du dictateur. 

    C’est aux démocrates musulmans, juifs, chrétiens, de toutes religions, athées ou agnostiques… de condamner avec force tout intégrisme religieux et de défendre avec force la laïcité. C’est aux Etats démocratiques de la faire respecter dans tous les secteurs où elle est remise en cause. L’angélisme comme la haine n’ont jamais réglé les problèmes entre communautés. Le Monde a besoin de tous les démocrates et de tous les humanistes pour faire face à la folie des uns et au cynisme des autres. Les manifestations de soutien et le boycottage sont des moyens d’expression contre l’intolérance, le racisme et l’affairisme. L’éducation laïque doit apporter à tous un niveau culturel suffisant pour installer la tolérance et proscrire le prosélytisme sectaire et religieux qui engendre la haine et la violence. L’intégrisme est fabriqué par de faux sages possédés par leurs démons.

    L’Etat devrait garantir à tous les moyens de vivre, c’est-à-dire de se loger, de se nourrir, de se soigner et d’élever des enfants pour sortir de l’apartheid social où nous mènent l’économie libérale et sa mondialisation. Les inégalités sociales sont devenues inacceptables. Ce sont les droits sociaux qui doivent progresser partout et non pas les inégalités. Les Etats dominateurs devront renoncer à tout colonialisme ou néo-colonialisme pour établir une paix durable dans le Monde. L’immigration massive dont on nous rabat les oreilles est la conséquence des guerres et de la misère. Ce n’est pas une invasion barbare mais l’arrivée de pauvres gens pour lesquels l’exil est la seule solution à leur survie. Beaucoup meurent dans ce voyage vers un hypothétique Eldorado qui devient le plus souvent un autre enfer organisé par des réseaux mafieux et entretenus par un manque de structures d’accueil. D’aucuns les stigmatisent comme des pestiférés et les chargent de tous les maux de la société alors qu’ils en sont des victimes traitées comme des délinquants. Parmi les xénophobes, figurent ceux qui oublient leurs propres origines. D’autres, bien que naturalisés à leur demande ou celle de leurs parents, se comportent comme des ennemis de la société française et donnent l’exemple d’un refus d’intégration, en portant de façon ostentatoire et provocatrice des tenues imposées par l’intégrisme religieux. Ils créent un climat de peur et de rejet.  Crises identitaires et crises sociales sont des contextes favorables aux dérives. Le Front national s’y sent comme un « poison dans l’eau ».

    Sur le plan social, le pacte de responsabilité est sur les rails de l’austérité sans baisse des charges salariales dans le budget de la sécurité sociale, mesure retoquée par le Conseil constitutionnel. Les baisses des charges patronales sont certifiées conformes. Manuel Valls, avant de prendre ses congés, gâchent un peu plus les nôtres en annonçant une rentrée sociale difficile… Nous vous laissons deviner pour qui, selon lui, ce sera difficile.

    What else ?  François Hollande se repose à la Lanterne, ce symbole laissé par les Royalistes et devenu celui de la dérive bananière de la République française…

    Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !

    Les aristocrates à la lanterne,

    Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,

    Nous n’avions plus ni nobles, ni prêtres,

    Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,

    L’égalité partout régnera.

     

    Cette lanterne n’est pas celle de Diogène. Notre Président a mis du temps à comprendre ce qui se passait en Syrie, en Irak et en Palestine, après avoir manqué de recul dans l’affaire ukrainienne. Il regarde de temps en temps du côté de l’Afrique  pour n’y voir que ce qu’il veut y voir. Il se complaît dans les commémorations et les funérailles nationales. Il semble avoir un goût prononcé pour les chrysanthèmes et les discours pseudo-humanistes. L’anaphore, quand elle le tient, fait, de belle haleine, cascader, cascader la vertu sans autre risque que celui d’oublier ses promesses. Venus aurait-elle prise sur lui comme sur la belle Hélène d’Offenbach ?

    Il faut lutter contre les hommes,
    il faut lutter contre les Dieux.
    Vous le voyez tous, moi je lutte,
    je lutte et ça ne sert à rien,
    Car si l'Olympe veut ma chute?
    Un jour ou l'autre il faudra bien.
    Dis-moi Vénus, quel plaisir trouves-tu 
    à faire ainsi cascader la vertu ?

    Si son quinquennat n’est pas celui de son mariage, il est celui des enterrements. Avec ses cravates sombres et ses costumes gris, il ressemble à un croquemort. Il veut enterrer la Gauche et  divise les Français par l’accroissement des inégalités sociales. Il ne crée pas d’union nationale dans des conflits comme ceux d’Ukraine et de Palestine, par des premières prises de position précipitées et partiales. Il parachève l’œuvre de Sarkozy, en faisant de la France le pays de l’abstentionnisme électoral, de l’islamophobie, de l’antisémitisme et de la xénophobie. Il laisse le champ politique à l’extrême-droite et à l’intégrisme religieux. Il ménage les riches en poursuivant une politique économique libérale et antisociale. Il n’a fait qu’accentuer la déprime générale, sans endiguer le chômage.

    Oui ! La rentrée sociale sera difficile pour tout le monde mais aussi pour Hollande, Valls et leur gouvernement. Quelle espérance ont-ils fait naître ? Aucune. L’actualité internationale et nationale n’est faite que d’angoisses et de guerres pour les peuples, pendant que les financiers et leurs politiciens ont les yeux rivés sur les cotations en Bourse et les agences de notation. Ils ont leur religion : l’argent. Elle est aussi destructrice et criminelle que l’intégrisme des Djihadistes et autres fanatiques religieux. L’argent est souvent, pour eux aussi,  un dieu inavoué car il donne un pouvoir de domination et permet toutes les barbaries.

    L’été n’aura laissé aucun répit. Pendant qu’on déplore que la majorité des Français ait le moral au plus bas, l’actualité nous enfonce un peu plus chaque jour dans la déprime…

    U citadinu làicu

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • chirac_hollande

    Nouvelles lunettes, cheveux adragantés collés au crâne, costume et cravatte sombres. Après deux mois de silence médiatique, le nouveau François Hollande relooké dans le style chiraquien a accordé un entretien à France 2, immédiatement après le défilé du 14 juillet. En fin d’entretien, il a assuré qu’il ne pensait pas à sa réélection mais à rendre la France plus forte et les Français plus heureux. Il est allé de quelques anaphores et, malgré son désintérêt affiché pour l’éventualité d’une nouvelle primaire qui ne le ferait pas candidat reconduit par le parti socialiste, son discours avait un air de campagne pour inverser la tendance des sondages. Au sujet de sondages, il lançait qu’il ne les attendait pour agir. 

    En 2012, cet entretien avait lieu à l’extérieur de l’Elysée, en 2013 dans les jardins de l’Elysée. En 2014, il s’est déroulé dans le salon des Portraits. Parions qu’en 2015, il se déroulera dans le bureau présidentiel. Hollande a pris le look classique et Chiraquien du Président.

    En face de lui, François Hollande avait David Pujadas de France 2 et Gilles Bouleau de TF1. Sur fond de tension sociale et de chômage endémique, il a prétendu que la reprise était là, bien qu’insuffisante, fragile et vulnérable.  Son bilan n’est pas glorieux. Pourtant il affirmait  « Nous sommes sortis de la crise » et assurait que « La reprise est là, mais elle est trop fragile, elle est vulnérable ». Voilà la raison de la mise en place du plan de responsabilité !  Il a une fois de plus fait savoir que toutes ses décisions étaient prises et qu’il ne changera pas de cap, tout en parlant de redistribution pour les années à venir par des mesures fiscales. Il est revenu sur la baisse d’impôt promise par Manuel Valls : deux millions de contribuables en seraient bénéficiaires dans le bas de tableau de la classe moyenne. Il ajoutait : « Soutien aux entreprises, baisses d'impôts pour les ménages, économies budgétaire, tout est connu ». Il promet 500.000 emplois d’apprentissage d’ici 2016.  Il parle d’ouvrir des négociations sur tout. Lorsqu’on voit le fiasco de la dernière grande conférence sociale, on connaît son sens de la concertation et celui de son premier ministre si efficace, si organisateur et si rapide. Au sujet de la casse du code du travail, il parle de simplification et de modernisation dans la concertation. Il a son planning annuel. Ainsi l’année 2015 sera celle consacrée à la Santé.  En 2016, de grandes réformes de sociétés seront mise en chantier : droit de vote des étrangers au niveau local et le renforcement de l’indépendance de la  justice. « Jusqu'à la fin de mon mandat, pas une minute ne sera perdue pour la réforme…On a un devoir, celui de la réussite ». Et, en direction de son Premier ministre, il affirmait leur entente par cette phrase : « Il n’y a rien qui ne peut nous séparer sur notre objectif ». Il ajoutait : « Si j'ai choisi Manuel Valls, c'est parce qu'il met de l'efficacité, de l'organisation, de la rapidité. »

    Sur  le conflit israélo-palestinien. Il répétait ce qu’il a déjà dit par ailleurs : « On est pour la paix. Le rôle de la France, c'est d'aller chercher toutes les médiations », expliquant que « Le conflit israélo-palestinien ne peut pas s'importer. Il ne peut pas y avoir d'intrusion dans les lieux de culte. Il faisait ainsi allusion  aux  heurts qui ont éclaté ce dimanche en marge d'une manifestation pro-palestinienne à Paris.

    A propos des affaires judiciaires de Nicolas Sarkozy , alors qu’on lui demandait s’il était intervenu, il le démentait en ces termes : « Je ne vais pas faire de commentaires. Pourquoi ? Parce que je suis le président de la République. Et donc je dois poser des principes : le premier principe, c'est l'indépendance de la justice. Nul ne doit intervenir, et encore moins au sommet de l'Etat, sur la justice. Je ne l'ai non seulement pas fait, mais je ne peux même pas y avoir songé ». Il démentait avoir tenu des propos laissant penser qu’il surveillait personnellement son prédécesseur. Les commentateurs n’ont pas manqué de relever un lapsus. Martelant l'importance de la présomption d'innocence, pour Nicolas Sarkozy comme pour tous les autres justiciables, Hollande, dont la langue a fourché, a utilisé le mot « prisonnier » au lieu de "présumé". Cela a donné une phrase cocasse : « Chacun doit être certain qu'il est prisonnier innocent avant d'avoir été condamné. »

    Reconnaissant  l’inversion de la courbe du chômage pour la fin de l'année 2013, François Hollande  assure qu'une « nouvelle impulsion » a été  donnée. « Je veux que les Français vivent mieux. Moins d’impôt, plus de pouvoir d’achat, et moins de chômage », a insisté le président de la République. Si ce n’est pas une fin de discours électoral, ça lui ressemble.

    François Hollande dit vouloir redonner confiance aux Français. Quels Français ? Il suffit de bien l’écouter pour le savoir.   « Quand je suis à l'étranger, on me dit du bien de la France », dit-il avant de mettre en avant la qualité touristique, les performances de ses entreprises, le dévouement de ses professeurs… Et de clamer : « C'est ça la France ! Il faut qu'elle se donne à elle-même de la confiance. »

    C’est à la France de se donner confiance !  Il fait sans doute l’allusion à la méthode Coué qu’il soit pratiqué devant son miroir. Comment ne pas comprendre que, avec sa politique dictée par le patronat, il ne provoque que désillusion et désespoir ? Les plans de licenciements se succèdent.  La France se désindustrialise.  Les grandes compagnies nationales sont livrées au secteur privée ou démantelées. De nouveaux chômeurs arrivent en masse. Quel avenir pour la SNCM ? Que va-t-on faire de la SNCF, déjà coupée en deux sociétés distinctes ? Qu’a-t-il fait jusqu’à présent ? Il fait payer la crise à ceux qui la subisse et fait la politique de ceux qui en sont les responsables. En deux, il a fait faire des reculs considérables aux droits sociaux dans l’entreprise et en prévoit d’autres.

    Dans cet entretien, rien d’important n’a été dit. Aucune question précise n’a obtenu de réponse. Que retient-on : des anaphores, des promesses et l’affirmation que le même cap est gardé. Non seulement, il n’entend rien mais il parle aussi pour ne rien dire. Ses abus d’anaphores deviennent insupportables.

    François Hollande fera, sans doute comme Jacques Chirac avant les élections présidentielles,  assaut de démagogie et de promesses dans le style oratoire qu’on lui connaît, pour tromper à nouveau le peuple de gauche, sans gagner les faveurs de la droite et du patronat. Il a beau faire faire des gestes vers le centre dont le dernier est la décoration donnée à Jean-Louis Borloo, l’UDI se tournera vers l’UMP historique ou l’UMP relooké.

    Quel mépris pour l’électorat qui l’a hissé où il est ! Quelle trahison de la Gauche ! Quelle constance dans une politique qui enlise la France dans l’austérité et le chômage ! Quelle position convenue et faussement humaniste lorsqu’il s’agit de politique internationale et de conflits dans lesquels des milliers de civils ont perdu la vie ! François Hollande n’est même plus la gauche molle mais le mou indigeste de la gauche-caviar. Interrogé sur son célibat actuel, il n’a pas voulu répondre si ce n’est que, lorsqu’il aura une annonce à faire, il la fera. Sa vie privée, un temps sous les projecteurs, reste dans l’ombre. Pour le moment. Peut-être aurons-nous droit, après le président normal à un président devenu bling bling. Pour l’heure il a un côté chiraquien que la presse a perçu. Nous surveillerons son prochain changement de lunettes et/ou de première dame.

    Fucone

    Google Bookmarks

    1 commentaire
  • Hollande_copé_sarko

    Si certains en doutent encore, nous sommes pourtant bien dans une république bananière.  Tous les jours apportent leur nouveau scandale sur les pratiques financières jusqu’au cœur de l’Assemblée nationale. Nos parlementaires perçoivent des royalties sans avoir à justifier leur utilisation et rémunèrent des membres de leur famille comme conseillers. Après l’affaire Bygmalion, Jean-François Copé est épinglé pour avoir fait rétribuer son épouse comme collaboratrice, sans compter la prise en charge par l’UMP de ses déplacements en avion qui ont coûté la bagatelle de 24.000€ en un an.   Pourtant ce dernier n’a jamais révélé cette proximité professionnelle avec son épouse. «Certains cloisonnent vies professionnelle et privée, c'est mon cas», affirmait -il à Paris Match, à l’époque où il était encore le président de l'UMP.

    Nos élus mènent grand train de vie et ne veulent pas que l’on vienne regarder ce qu’ils coûtent aux contribuables. Toutefois la loi leur permet de le faire à condition de le déclarer à l’administration de l’Assemblée nationale. Ils peuvent salarier cinq collaborateurs à des salaires plafonnés à 9504 €, sauf pour les conjoints dont les salaires sont plafonnés àla moitié de l’enveloppe, soit 4750 euros bruts par mois. Beaucoup utilisent ce droit qui fait entrer l’argent dans les finances du couple. Dans le cas de Jean-François Copé, le mariage remonte à 2011 et on peut s’interroger sur le montant alloué hors du mariage, puisque son actuelle épouse était déjà salariée avant leur union officielle. L'opacité en vigueur à l'Assemblée nationale autour des collaborateurs parlementaires ne permettra peut-être pas de le vérifier. Toutefois, comme le prévoient les lois votées à l'automne dernier après l'affaire Cahuzac, les identités de tous les collaborateurs parlementaires seront rendues publiques à la fin du mois. Des surprises ne sont pas à exclure.

    Les comptes de nos parlementaires sont des boîtes de Pandore d’où sortent des chimères. C’est le cas pour ce que l’on appelle  « la réserve ministérielle »: en 2011,  32,9 millions d'euros sur les 150 millions de la réserve parlementaire. Elle n’est régie par aucun texte et il a fallu l’insistance de l’association en faveur une démocratie directe pour obtenir les comptes 2011.  Les collectivités locales font des demandes de subvention au ministère de l'Intérieur, avec le soutien d'un ministre (parfois obtenu par l'entremise d'un parlementaire). Un trésor de guerre qui permet d’arroser des collectivités territoriales en période d’élections. Francetv info a épluché les 1 250 subventions. Parmi les distributeurs de subventions, on retrouve Mme Bernadette Chirac et le fils de Claude Guéant, mais encore les barons de l’UMP : François Baroin, François Fillon et l’inévitable Jean-François Copé, aux côtés d’Aurélie Filippetti,  du sénateur Jean-Pierre Chevènement et quelques autres personnalités de gauche. Toutefois, en 2011, les mieux servis sont les barons de l’UMP.  Est-ce que les socialistes ont repris la main dans le sac ?

    Jean-François Copé est un exemple des pratiques  de cette caste politique qui ne compte pas la dépense lorsqu’il s’agit de l’argent des autres. L’Ump, sous sa présidence, a organisé ce que l’on a  appelé le Sarkothon pour régler une ardoise bancaire de dix millions d’euros. Il s’agit là de l’argent des militants et des sympathisants. Toutefois, les grands partis politiques perçoivent des financements publics. L’utilisation qui en est faite se révèle au grand jour. On apprend que l’UMP paie des permanents sous contrat à durée illimité entre 85.000 et 12.000 euros. Ces permanents viennent ensuite faire la propagande du détricotage du code du travail et de la flexibilité. Pendant que l’on mène grand train de vie, on explique au peuple qu’il doit accepter tous les sacrifices. Qui peut se faire payer, comme Rachida Dati, deux portables avec un coût annuel de 10.000 € ? Qui peut bénéficier, femme comprise de plus de 50.000€ de voyages en avion pour peaufiner son profil de présidentiable ?

    Sarkozy a décomplexé la droite. Il a fait aussi exploser le montant des dépenses de campagne électorale, sans qu’un seul responsable de l’UMP n’intervienne. Alors, on se demande pourquoi l’omerta politique et médiatique cesse soudain (et sans doute sans lendemain qui change), alors que ces pratiques ne sont pas d’aujourd’hui. Nul n’ignore qu’il y a une guerre du leader-chip entre François Fillon, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Le décomplexé Copé est hors jeu. La droite est déjà en campagne et d’aucuns font croire qu’ils veulent laver plus blanc que blanc. Mais nous l’avons vu, lorsqu’il s’est agi, de voter des lois pour plus de transparence et de moralisation dans le monde politique, il s’est établi un véritable consensus chez nos élus pour faire admettre qu’il était urgent de ne rien faire. Alors, fidèle à lui-même, François Hollande à secouer le wagon  pour faire croire que le train des réformes était en marche, sans quitter la gare du Palais bourbon dont le chef Bartolome a bloqué tous les aiguillages. Il en est sorti un train fantôme dans la brume toujours entretenue sur les droits et avantages de nos élus, ainsi que sur leurs trains de vie.

    Le people-land sarkoziste n’aura fait que révéler au grand jour le fossé entre cette caste politique et le peuple. François Hollande n’a rien fait de concret pour que les pratiques changent et l’affaire Cahuzac a démontré l’absence de valeurs morales aussi bien chez certains socialistes que chez les sarkozistes. Sans doute, sortent-ils des mêmes moules ?   

    Nicolas Sarkozy, malgré toutes les gamelles judiciaires accrochées à ses basques, veut revenir en 2017.  Il est pressé, sachant que, pour lui,  le temps c’est de l’argent. Comment peut-il en être autrement lorsque l’on porte des montres à 50.000 € et vit dans un ghetto parisien pour gotha riche ? Qui connaît la villa Montmorency dans le 16ème arrondissement de Paris ? C’est l'équivalent d'une « gated community » américain.  Vincent Bolloré, Arnaud Lagardère, Xavier Niel, Céline Dion, Alain Afflelou et Carla Bruni-Sarkozy, tous vivent ou ont vécu dans ce quartier privé huppé. C’est une résidence fermée, une copropriété sécurisée pour les très riches et un no-man's land pour les autres. Selon Challenges, « Quel genre de biens trouve-t-on Villa Montmorency ? Une "propriété exceptionnelle comprenant une maison d'environ 1 100 m² et un parc clos et arboré de 1 400 m²", avec piscine intérieure, décrit une annonce. Une maison de "566 m² avec sa réception de 180 m²" est proposée ailleurs. À des prix excédant allégrement les 10 millions d'euros. La chanteuse Céline Dion aurait ainsi acquis son pied-à-terre parisien, en 2008, pour la coquette somme de 47 millions d'euros ». L'ancien chef de l'Etat dispose d'un autre appartement, au 77 rue Miromesnil dans le 8ème arrondissement : 320 mètres carrés, composés de 11 pièces, dont une salle classée monument historique, avec des peintures datant du XIXe siècle. Ce sont ses bureaux. Prix estimé de cette location de luxe? Près de 180.000 euros annuels, soit 15.000 euros par mois. Nicolas Sarkozy n'a pas regardé à la dépense, et pour cause, c'est la République qui règle la facture. Conformément à une "décision" signée en 1985 par Laurent Fabius, alors Premier ministre de François Mitterrand, l'Etat met à la disposition des anciens présidents un appartement de fonction "meublé" et "équipé". Ce texte, qui fait office de référence, est flou: il ne mentionne ni plafond ni limitation de durée.

    Il est grand temps d’ouvrir les yeux !  Ce n’est pas en travaillant et en étant au chômage que l’on devient un élu milliardaire. A gratter des billets et à cocher des grilles de loto, nous enrichissons surtout la Française des jeux : ceux qui se ruinent sont beaucoup plus nombreux que ceux qui gagnent.  La plupart de nos riches élus sont nés le cul dans le gâteau et aiment mettre les doigts dans le pot de confiture. Lorsqu’ils sont aux affaires, il gère une collectivité territoriale, un ministère… la France, comme une entreprise. Ils deviennent des patrons comme les autres. Du côté de la presse et du paysage audiovisuel, se créent des dynasties. D’ailleurs, parmi les noms des journalistes, les particules sont nombreuses et "les filles ou fils de" sont légions. Des couples se sont même formés entre politiciens et journalistes.

    Le 31 juillet sera le centenaire de l’assassinat de Jean Jaurès. Pendant le conflit de la SNCM, nous avons entendu un syndicaliste renier le droit de citer l’illustre socialiste à Manuel Valls p)lus proche de Margaret Thatcher. Ainsi, sur le plan des idées, François Hollande et son Premier ministre auront été les fossoyeurs des idéaux défendus par le fondateur du journal l’Humanité. L’extrême-droite l’a assassiné, il y a cent ans. Aujourd’hui les Solfériniens font mourir le socialisme à petit feu. Ils trahissent le peuple de gauche car ils font partie d’une caste qui se partage le pouvoir par alternance dite « démocratique » : une démocratie entre nantis qui, élus par des minorités issues des suffrages exprimés, excluent le peuple et lui imposent l’austérité. Cela pose les questions des pouvoirs qu’ils détiennent et de la nécessité d’une réforme constitutionnelle pour rétablir un exercice réellement démocratique de ces pouvoirs.

    Le patronat est de plus en plus réactionnaire dans un contexte politique et économique qui lui est favorable, car c’est dans la crise qu’il fait reculer tous les acquis sociaux.  Les campagnes électorales, à l’instar de celles menées aux USA, ne sont plus que des campagnes publicitaires à coups de millions d’euros. La publicité mensongère n’est pas interdite et plutôt recommandée sous le terme de « démagogie ».  Notre démocratie est malade et l’abstentionnisme  en est un évident symptôme, pendant que l’extrême-droite ronge le corps électoral comme une tumeur.

    Nous terminons nos propos sur une citation de Jean Jaurès : « Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques... »

    Battone

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Le trombinoscope des maîtres de la presse parisienne est de plus en plus celui du classement des milliardaires français : Les Echos de M. Bernard Arnault (1re fortune française selon Forbes), Le Point de M. François Pinault (3e), Le Figaro de M. Serge Dassault (4e), Libération de M.Patrick Drahi (6e), Le Monde et Le Nouvel Observateur de M. Xavier Niel (7e), Direct Matin de M. Vincent Bolloré (10e)...

    naufragés_point

    Alors il ne faut plus s’étonner de rien et encore moins de la Une du cynique mensuel Le Point (édition du 19 juin) fustigeant, avant la conférence sociale, les « naufrageurs » : « Corporatistes intouchables, tueurs de réformes, lepéno-cégétistes ».

    Le Monde diplomatique qualifie l’éditorialiste Nicolas Baverez de « porte-plume des notables atterrés », Ce dernier journaleux politique explique, comme entrée en matière: « Les grèves des cheminots, des taxis et des intermittents du spectacle, sur fond de contestation endémique dans les universités et de jacquerie fiscale, sont la face sociale du populisme dont le Front national est l’expression politique. » Toutefois, le serviteur de soupe libérale va plus loin contre la France « confite de bêtise et de naïveté », les « derniers intouchables de la CGT », le « chantage permanent » des intermittents et les syndicats qui « saccagent l’éducation ». Il met tout cela dans le même panier  de ce qu’il nomme l’« idéologie lepéno-cégétiste » : le dirigeant de la Confédération générale du travail (CGT) et la patronne du Front national (FN) ont tous deux critiqué dans les mêmes termes le « pacte de responsabilité ». Pour lui, c’est une preuve de communion politique. Il va ainsi dans le sens de la propagande libérale qui veut faire croire que Le Pen, le Front de gauche et la CGT sont les naufrageurs associés d’un capitalisme bienfaiteur. Ben entendu, il ne remet pas en cause la sincérité d’une Marine Le Pen socialisante et sa clique, alors que la présidente du FN multiplie les attaques contre les syndicats. C’est l’ineffable, omniprésent et suffisant Franc-Olivier Giesbert qui écrivait, dans un article du Point sur la grève de la SNCF qui reprend la théorie de naufrageurs : « Face aux syndicalistes antédiluviens de la SNCF, notre pays a plus que jamais besoin d'une classe politique qui sait dire non ». On le surnomme FOG et en anglais le mot signifie « brouillard », à l’image de son travail journalistique.  Le Point reste une fabrique de brouillard dans le paysage audiovisuel français.

    naufragés_valeurs

    Les unes de ce mensuel en disent long sur sa ligne éditoriale plutôt lepéniste lorsqu’il s’agit d’immigration : « Burqa, ce qu’on ne dit pas » (21 janvier 2011), « Le spectre islamiste » (3 février 2011), « Cet islam sans gêne » (31 octobre 2012), « Nos ancêtres les Gaulois » (21 février 2013)… Des unes similaires se retrouvent chez Valeurs actuelles, journal de l'ultra-droite qui a utilisé aussi l’expression « naufrageurs de la finance ». Lorsque l’on pense à la genèse d’un dossier, comme celui de la SNCM, on pourrait en utiliser une autre : « naufrageurs des emplois » pour désigner Transdev et l'Etat, mais aussi la presse.

    Le Point dénonce le corporatisme et les dépenses de l’Etat, en écho à l’institut ultralibéral Ifrap. Pourtant, comme Valeurs actuelles,  ce journal fait partie des corporatistes qui plombent les finances publiques puisqu’en 2013, il occupait la 4e position des publications les plus aidées par l’Etat : 4 658 889 euros ont donc été offerts par le contribuable aux journaleux employés par M. Pinault, pour ses campagnes ultralibérales et ses attaques féroces contre la « pleutrerie bonasse » de l’Etat dépensier.

    Nous avons, en entame de nos propos, donner la liste de quelques grands patrons de la presse. Ils sont subventionnés par l’Etat pour dispenser la pensée unique du libéralisme et en faire l’idéologie dominante, selon laquelle « on ne prête qu’aux riches ». En outre, on connaît la puissance de la presse et l’utilisation qui en est faite par une autre puissance, celle de l’argent. On peut s’attendre à un déferlement d’attaques contre les syndicats et, en particuliers, ceux qui ont boycotté la conférence ou ont quitté les lieux avant son terme.

    Aujourd’hui, nous apprenons que le syndicat FSU a quitté la conférence sociale et que le socialistes atterrés s’abstiendront pour le vote à l’assemblée nationale du dernier budget rectificatif qui fait de nouveaux cadeaux fiscaux au patronat, sans contrôle et sans contre partie, dans le droit fil de cette conférence antisociale, premier grand fiasco de Manuel Vals .

    Une journaliste, dans un commentaire, a estimé que ce dernier se prenait pour le Président de la république, en préconisant une politique à long terme, pendant que François Hollande répondait aux urgences comme un premier ministre. C’est une impression partagée par beaucoup. Le Chef de l’Etat apparaît de plus en plus comme le « Flamby d’une gauche molle fabriqué dans un moule de droite ». Valls n’en a fait qu’une bouchée.  Les prochaines primaires socialistes s’annoncent houleuses. Sera-ce, pour Manuel Valls, une victoire à la Pyrrhus suivie d’une défaite aux élections présidentielles ? Il reste à savoir qui, l’arrivée en vue, plantera un poignard dans le dos de l’autre ? Cette même presse patronale, qui soutient la politique libérale,  se chargera de fournir le poignard, les centristes fermeront les yeux, la droite se réjouira, le FN sera en embuscade et la majorité des électeurs boycotteront les urnes.

    Fucone

    Google Bookmarks

    2 commentaires
  • contorsion_sarko

    Sarkozy a fait son numéro hier à 20 heures sur TF1. Il a répété qu’il ne demande aucun régime particulier, alors qu’il a obtenu de venir faire son sketch à une heure de grande écoute. Il s’est lancé ensuite dans un numéro de victimisation, en évitant toutes les questions sur ce qui lui vaut une mise en examen pour corruption active, trafic d’influence et recel de secret de l’instruction… des motifs qualifiés par lui de grotesques. Comme la meilleure défense, c’est l’attaque, il a crié au complot socialiste, attaquant les deux magistrates en charge de son dossier, la ministre de la justice, le Premier ministre et « Monsieur Hollande », à qui il refuse le titre de « président », considérant dans doute qu’il en est toujours le seul détenteur malgré sa défaite en 2012. Il a attaqué personnellement la juge Claire Thépaut sous prétexte qu’elle est membre du Syndicat de la magistrature qui a pris des positions contre lui à l’époque de sa présidence. Implicitement, il refuse aux magistrats le droit d’avoir des opinions politiques à travers un syndicat, tout en appelant à plus de démocratie dans l’administration de la justice. Il oublie qu’il a œuvré pour rendre les magistrats plus dépendants du pouvoir politique avec l’idée de supprimer les juges d’instructions sans doute trop indépendants à son goût. Sarkozy voudrait choisir ses juges et il a une grande préférence pour quelques procureurs de droite parmi ses amis.

    Interrogé sur ses frais de campagne et l’affaire Bygmalion, il a nié toute double facturation (malgré les aveux recueillis dans son camp) et s’est retranché derrière les dépenses retenues par le Conseil constitutionnel pour invalider ses comptes en les arrêtant à un chiffre qui ne tient pas compte de la fausse facturation réglée par l’UMP. Il sait que les procédures judiciaires sont longues. Il a voulu rassurer ses partisans sur sa prétendue ignorance de cette double facturation. Il faut dire que le coût de sa campagne a nécessité d’aller ramasser de l’argent dans la poche des militants UMP mis à contribution.

    Après l’intervention de Sarkozy, des journalistes et des avocats sont montés au créneau pour enfoncer un peu plus le clou dans une véritable campagne de propagande sarkosiste, de désinformation et de dénigrement des juges. Les faits et la réalité de l’affaire ont été tordus à souhait dans une grande opération d’enfumage… Du pur sarkozisme dans tout le cynisme et l’hypocrisie qu’on lui connaît déjà ! Le petit Sarkozy, tout le monde le sait, est comme l’agneau qui vient de naître après 35 ans de politique à jouer des coudes pour se faire une place parmi les grands.

    Battone

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • couv4_essai1_modifié-1

    Le mois de juillet arrive et la France va entrer dans la période de farniente… d’un côté ceux qui n’ont pas les moyens d’aller ailleurs et, de l’autre, les vacanciers qui ont encore les moyens de ne pas rester ici. Que dire de ce printemps qui a apporté son lot de luttes sociales sans qu’une espérance se lève sur un horizon meilleur ? Le chômage continue à augmenter alors que de nouveaux plans de licenciements sont prévus.

    Les élections européennes passées et le fiasco subi par le PS, les élus socialistes soutiennent le candidat de la droite à la présidence de la commission européenne. Ils récusent donc le candidat allemand social-démocrate pour le Luxembourgeois, ancien premier ministre d’un paradis fiscal. Marine Le Pen pourra dénoncer une fois encore l’UMPS. Le Luxembourgeois réunit sur sa candidature l’UMP et le PS. On se demande jusqu’où iront les Solfériniens. Une désillusion est venu s’ajouter avec les socialistes qui se disent indignés et rentrent dans les rangs à chaque vote.

    Sur le plan national, Hollande et Valls continuent dans la même voie libérale en répétant que le chômage n’est pas une fatalité, tout en imposant cette fatalité par une politique d’austérité qui touche la vie quotidienne de chacun dans tous les domaines. Décidément,  Hollande et Valls ont décidé d’aller jusqu’au bout de leurs convictions libérales, tels des ânes avec leurs œillères. Ils s’imaginent encore qu’en menant une politique de droite, ils sont dans la bonne stratégie pour rester au pouvoir. Plus ils donnent des gages à la droite et plus elle fait de la surenchère. Quant au patronat, il faut être naïf pour penser qu’ils veulent, aux affaires, une fausse droite qui n’est pas une vraie gauche. Ils feront tout pour que la Droite reprenne le dessus et donc pas grand-chose pour inverser la courbe de chômage.

    Tout cela crée la confusion. Hollande et Valls gardent le cap à tribord et  conduisent la gauche sur les récifs, tout en prophétisant sa mort. Dans cette confusion, le Front national tire des bords à droite et à gauche, tout en bénéficiant de la montée du racisme, face auquel ni l’angélisme ni la répression ne sont des solutions. Il est temps d’affronter les problèmes communautaristes et religieux sans tabou et de ne plus se contenter des mêmes incantations. Des débats doivent s’ouvrir sur des sujets comme celui du post-colonialisme, des contentieux historiques et de la laïcité qui doit reconquérir toute sa place dans la république.

    Il faut savoir affronter ses propres démons pour espérer que d’autres les affrontent à leurs tours. Il ne faut pas faire du droit à la différence la raison d’un affrontement, alors que la France a pour devise « Liberté, égalité et…FRATERNITE ». Toutes les cultures ont droit au respect mais aucune ne devrait nourrir la haine. Cependant, la lutte contre le racisme ne peut devenir le cache-sexe du libéralisme économique dont les propagandistes apparaissent alors trop polis pour être honnêtes.

    L’arrivée de l’été et des festivals nous ramènent à l’importance du droit à la Culture, avec un grand C universel, qui, comme les autres droits sociaux, est menacé par la politique d’austérité. De nombreux événements culturels, qui ont pourtant des retombées économiques importantes, vont disparaître faute de subventions. Que font les collectivités locales pour équilibrer leurs comptes ? Des économies de bouts de chandelle sont faites sur les associations dans lesquelles des bénévoles donnent de leur temps et qui réinjectent les subventions dans l’économie locale, tout en développant un tourisme culturel. Par ailleurs, les intermittents du spectacle sont menacés dans leurs droits, alors qu’ils sont indispensables aux besoins humains de toutes les chaînes de la création. Va-t-on en arriver à n’avoir que la télévision pour se distraire sans se cultiver ?

    Malgré la chaleur, le besoin légitime de se ressourcer, de faire une pose estivale et de pouvoir ainsi recharger les accus, il faudra encore se mobiliser pour arrêter la casse sociale, la désindustrialisation, la paupérisation, les atteintes aux droits d’être soigné, de pouvoir se nourrir et se loger, mais aussi défendre l’accès à la culture et la préservation de notre environnement.

    Nous apportons notre soutien à celles et ceux qui luttent pour leurs emplois, sans prendre de vacances. La grève demande courage et responsabilité. N’oublions pas que les salariés n’ont que le droit de grève pour se défendre contre l’injustice. En défendant leurs droits, ils défendent les vôtres et le progrès social.

    Les salariés de la SNCM ont été poussés à la grève pour leur faire endosser la responsabilité du démantèlement programmé de leur compagnie. D’aucuns font croire à leurs compatriotes qu’une compagnie régionale est la solution, sans se soucier des milliers d’emplois perdus pour en garder peu dans une petite compagnie insulaire concurrencée par celle italo-suisse qui, par le lobbying et les complicités, aura atteint son but : obtenir le quasi-monopole des transports de passagers sur la Corse.

    Le 31 juillet prochain est la date anniversaire du centenaire de la mort de Jean Jaurès, assassiné le 31 juillet 1914. Le 25 juin a eu lieu, dans le cadre grandiose du Panthéon, l’inauguration d’une exposition qui lui est consacrée. Des politiciens de tous bords récupèrent son image, de Sarkozy jusqu’au Front national. Alors que Jean Jaurès était internationaliste et humaniste, Marine Le Pen déverse sur les ondes son idéologie ultranationaliste en s’attaquant à la double nationalité et argumente son anti-syndicalisme, en voyant partout des fraudeurs, bénéficiaires de droits sociaux exorbitants. Manuel Valls estime, pour sa part, que l’illustre socialiste, fondateur du quotidien l’Humanité, approuverait la politique d’austérité qu’il orchestre aujourd’hui sur la musique de François Hollande.  On récupère un mort, on le fait parler… Cela montre jusqu’où peut aller la manipulation de la vérité historique de la gauche. En 1892, Jean Jaurès a soutenu la grève des mineurs de Carmaux. Il a accusé la République d'être aux mains de députés et ministres capitalistes favorisant la finance et l'industrie aux dépens du respect des personnes. Durant cette grève, il a fait l'apprentissage de la lutte des classes et du socialisme. Surtout, Jaurès s’est alors lancé dans une incessante et résolue défense des ouvriers en lutte. Arrivé intellectuel bourgeois, républicain social, il est sorti de la grève de Carmaux acquis au socialisme. Nous attendons de voir l’attitude des intellectuels bourgeois Manuel Valls et de François Hollande face aux conflits sociaux actuels… Il est vrai que ces derniers ont collé sur le mot « socialisme » l’étiquette « libéralisme ».  Ils mènent une politique de droite et considèrent les critiques de la Gauche comme des vacheries. Pourtant, il devrait savoir qu’« Il faut accepter les coups de pied de la vache comme on accepte son lait et son beurre. » (Proverbe Indi), comme ils devraient se souvenir des paroles de Jean Jaurès : « Quel que soit l'être de chair et de sang qui vient à la vie, s'il a figure d'homme, il porte en lui le droit humain. » En réclamant « L’humain d’abord ! », nous sommes certains de ne pas trahir la pensée d’un grand socialiste qui, le 25 juin dernier au Panthéon, a dû se retourner dans sa tombe, lors du discours du Premier ministre de François Hollande.

    U Barbutu

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • toubon_banania_modifié-1

    En juin 2014, Jacques Toubon vient  d’être proposé au Parlement, par le président de la République François Hollande, pour devenir Défenseur des droits, en remplacement de Dominique Baudis, décédé.

    Le nom de Jacques Toubon a été proposé pour remplacer feu Baudis au poste de Défenseur des Droits, qui entre dans la liste des fonctions partagées par une caste politique coupée de la société. Ainsi un énarque de droite âgé de 73 ans se verrait recasé par copinage et entre-soi comme défenseur des Droits en France alors qu’il s’est montré dans le passé réactionnaire en s’opposant à la loi sur l’abolition de la peine de mort et la création du délit de révisionnisme. Il s’est montré favorable aux commandos anti-IVG et opposé à l'abaissement de la majorité sexuelle pour les rapports homosexuels en 1981 ou encore au contrat d'union civile en 1995.

    En octobre 1996, alors que le procureur d'Evry Laurent Davenas est en vacances dans l'Himalaya, son adjoint lance une information judiciaire visant Xavière Tibéri et son rapport sur « les orientations du conseil général de l'Essonne en matière de coopération décentralisée ». Jacques Toubon alors ministre de la Justice et Marc Moinard (Procureur e la république de Bordeaux nommé en 1996 directeur des affaires criminelles et des grâces) affrètent un hélicoptère pour tenter de rapatrier le magistrat, mettant ainsi un sérieux doute sur l'indépendance de l'autorité judiciaire qu'ils sont censés représentés.

    Mis en examen en 2000 pour « prise illégale d'intérêts », il est écarté par Philippe Séguin de la tête de liste RPR pour les municipales de 2001 dans le 13e arrondissement, et se présente en second derrière Françoise Forette. Sa liste est battue par celle de Serge Blisko, mais il conserve son mandat de conseiller de Paris. En 2002, il ne parvient pas, malgré la large victoire de l'UMP aux élections législatives, à retrouver le siège de député qu'il avait perdu cinq ans auparavant. Il bénéficie d'un non lieu par la cour d'appel de Montpellier en février 2003.

    En 2004, comme il n’a pas réussi à retrouver un mandat de député à l’Assemblée nationale, il a été élu député européen pour l'UMP. Le 25 février 2005, Jacques Toubon est nommé président du groupement d’intérêt public de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. En 2006, il est candidat à l'investiture UMP pour les deux circonscriptions (9e et 10e) du 13e arrondissement de Paris avant de finalement renoncer à briguer tout nouveau mandat national ou local. Lors du changement de statut du musée de l’histoire de l’immigration, le 2 février 2007, il est nommé président du conseil d'orientation de l'Établissement public du Palais de la Porte Dorée pour une durée de trois ans et est reconduit dans ces fonctions en février 2010, puis en mars 2013. Il regretta publiquement d'avoir été écarté des listes de l'UMP aux élections européennes du 7 juin 2009, considérant que les choix ne se sont pas faits les compétences des candidats. Désirant retrouver son fauteuil municipal du 13e arrondissement de Paris, il en est écarté par les instances de l'UMP, au profit de Véronique Vasseur.

    Il occupe encore actuellement la présidence du conseil d'orientation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration.

    Lorsque l’on regarde sa carrière politique depuis l’année 2000, Jacques Toubon apparaît comme un homme du siècle passé qu’il faut bien caser quelque part. Sa candidature à la défense des droits en remplacement de Dominique Baudis pourrait être le recyclage de trop proposé par un François Hollande en quête d’appuis au centre et à droite, si les parlementaires ne font qu’entériner le fait du prince. Cette proposition de nomination est critiquée par une partie de la gauche et même du centre-droit au regard des prises de positions passées de Jacques Toubon.

    Quand va-ton mettre un terme aux distributions de fauteuils entre membres de ce qui apparaît de plus en plus comme une caste dont les membres sont casés et recasés et ne prennent jamais leur retraite ? Nous sommes dans une république devenue bananière. Les énarques et les avocats s’y partagent le pouvoir.

    Jacques Toubon est un énarque de la promotion Stendhal.  Sans doute a-t-il partagé avec Alain Sorel, le héros de l’écrivain dans « Le rouge et le noir », une ambition démesurée et peut-être rêver de devenir une sorte de nouveau Napoléon Bonaparte en usant de toute l’hypocrisie nécessaire à une carrière d’énarque à 73 ans obtenir du PS un poste de consolation.

    Le 2 février 1984, il fut condamné avec François d'Aubert et Alain Madelin, pour « injures ou menaces envers le président de la République française » (article 73 du règlement de l'Assemblée nationale), à une « censure simple » (privation pendant un mois de l'indemnité parlementaire), pour avoir mis en cause le comportement de François Mitterrand durant la Seconde Guerre mondiale.

    Décidément, François Hollande pardonne tout à ses pairs, lui qui est de la promotion Voltaire alors que le philosophe des Lumières disait : « Et qui pardonne au crime en devient le complice ». La bienveillance du Président de la république avec le Centre-droit et la droite apparaît de plus en plus comme les prémisses d’une complicité. On se souvient des honneurs nationaux rendus à Dominique Baudis. Paix à son âme mais d’aucuns ont pensé que  François Hollande en faisait un peu trop pour ne pas y voir une stratégie d’approche d’un centre-droit plongé dans le doute en ce qui concerne une alliance avec l’UMP. Rama Yade, candidate à la présidence de l’UDI, a désigné récemment le même François Hollande comme le seul candidat crédible en 2017 pour sortir le France de la crise.

    François Hollande s’est enraciné à droite jusque dans le choix du défenseur des droits, ce qui en dit long sur sa vision conservatrice et réactionnaire des droits de l’homme et du citoyen. Son Premier ministre Manuel Valls joue, pendant ce temps, l’alarmiste sur la « mort de la gauche » alors qu’il en est l'un des fossoyeurs. De quelle gauche parle-t-il, lui qui ne voulait plus du terme "socialiste" jugé H.S et qui fait une politique de droite sous une étiquète qu’il a rejetée depuis longtemps ?

    La proposition de Jacques Toubon est une nouvelle injure faite à l’électorat qui a élu François Hollande en 2012 et  un nouvel acte de mépris pour la démocratie.  

    Fucone

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • caron_kahn_modifié-1

    Jean-François Kahn était l’invité de Laurent Ruquier dans l’emission « On n’est pas couché »,  à l’occasion de la sortie de son livre Marine Le Pen vous dit merci. Cela a été aussi l’occasion d’une prise de bec et de tête avec Aymeric Caron. L’un dénonce dans son livre  un anti-lepénisme de posture qui aurait fait le jeu du Front national et l’autre l’a accusé de vouloir banaliser les idées du FN. Tous ces faux débats entre intellectuels médiatiques reposent sur leur façon de regarder les résultats du FN aux élections européennes par le petit bout de la lorgnette, en laissant croire que l’extrême-droite représente 25% du corps électoral, faisant abstraction des 60% d’abstentions, votes blancs et nuls. Aymeric Caron fidèle à lui-même est  certes resté dans la posture de l’Anti-FN mais il refuse d’analyser les causes des votes FN, se contentant d’en grossir la réalité tout en refusant d’autres réalités en matière de sentiment d’insécurité et d’immigration. Il reste dans l’incantation et refuse d’analyser l’échec des politiques qui éloignent les électeurs des urnes sauf ceux du Front national. Il s’enferme dans sa vérité liée de façon épidermique au pouvoir socialiste. Il préfère asséner, avec arrogance, ses arguments au lieu d’essayer de chercher le «pourquoi?» social du vote FN. 

    Cela ne donne pas raison à Jean-François Kahn qui veut croire que Marine Le Pen a accepté le jeu démocratique mais il ne considère pas qu’elle soit moins dangereuse que le père.  Toutefois il juge que la diabolisation du FN a été un échec  et que l’utilisation du mot « populisme » est perçue dans le sens « populaire » sans nuire à Marine Le Pen. Et dire que le directeur de Marianne en a fait un livre « Marine Le Pen vous dit merci ». Nous ne l’avons pas lu mais son argumentation lors des présentations qu’il en fait ne nous a pas accrochés car elle critique la diabolisation mais ne met pas l’accent sur les effets de la dédiabolisation médiatique. Dans une interview donnée au Figaro, ce dernier pense qu’il faut d’admettre que Marine Le Pen s’est démarquée des propos de son père qu’il décrit comme « un monstre d’égoïsme, de narcissisme, d’égocentrisme ». Dans ses dires, la contradiction vient lorsqu’il explique que « Jean-Marie Le Pen était intégriste de posture, ouvertement réactionnaire sur le plan social et ultralibéral sur le plan économique. Le discours de Marine Le Pen, mélange d'extrême gauche et d'extrême droite, qui surfe sur le double rejet de l'idéologie post-soixante-huitarde et du néo-libéralisme économique, est très différent. Cela ne veut pas dire qu'elle est nécessairement moins dangereuse que son père ».  Le sera-t-elle moins en la dédiabolisant ? Et puis que signifie « diaboliser » ? C’est désigner quelqu’un comme le diable. Une expression biblique et métaphorique qui n’est pas exagérée avec le fascisme dont on connaît l’œuvre. Et, dédiaboliser ? Serait-ce exorciser ou faire passer le diable pour le Bon Dieu ? Finalement, la crise ne fait-elle pas tirer le diable par la queue? N'est-ce pas faire tirer aux gens le diable par la queue qui fait surgir la bête immonde?

    L’autre soir, chez Ruquier, on pouvait assister à un débat médiocre sur un sujet qui demande bien plus que des banalités et des contradictions. C’est peut-être aussi le concept de l’émission, entre l’humour et politique, qui veut cela. On finit par assister à des joutes sans humour dans lesquelles la politique n’est qu’un spectacle donné par de mauvais acteurs.

    L’actualité nous montre que Jean-Marie Le Pen n’a rien perdu de son idéologie fascisante, xénophobe, raciste et antisémite. Accusé par sa fille de « faute politique » pour avoir fait un nouveau trait d’esprit sur la Shoah, il a remis cette dernière en place en lui rappelant d’où vient le Front National. Quant à Maître Gilbert Collard qui lui a conseillé de prendre sa retraite, le patriarche a répondu vertement, le qualifiant de "pièce rapportée…même pas membre du Front national". Il a ajouté : "Je lui réponds qu'il devrait changer les consonnes de son nom". Et oui, toujours prompt à l’invective, pour lui Collard rime avec connard. On a pu relever que Marine Le Pen n’a pas condamné les propos antisémites de son père mais la « faute politique » car il devait avoir conscience de « l’interprétation malveillante » prévisible. Tout le monde sait bien que la stratégie du Rassemblement bleu Marine n’est pas de changer le FN, mais de faire croire qu’il le change, ce qui ne satisfait pas son fondateur fier de son œuvre. Celui-ci, sur RMC, a qualifié ce rassemblement de «formation bizarre, sans consistance», avant d'ajouter: «Ce qui est important, c'est le Front national.»

    La presse tente de faire croire que la fille va tuer le père. Ce ne sont que billevesées dans le droit fil de la mascarade qu’est la dédiabolisation. Rappelons que Jean-Marie Le Pen est Président d’honneur à vie du Front national et n’a pas l’intention de se laisser exorciser. Il s’est fait réélire à 85 ans au parlement européen. Une grande partie des militants du Front National et de ses satellites d’extrême-droite partage son idéologie fascisante et raciste. C’est la base militante de l’extrême-droite sans laquelle le Front national n’aurait plus d’existence. Marine fait partie de cette famille politique et Jean-Marie Le Pen est deux fois son père. Nous n’assisterons pas à une tragédie œdipienne dans ce qui n’est qu’un jeu théâtral entre le père capricieux et la fille ambitieuse.

    Jean-François Kahn pense qu'on n'a pas su répondre aux angoisses identitaires et sécuritaires de certains électeurs. En 2010, 8,6% d'immigrés en France. Avant la guerre en 1931, il y en avait un peu moins: 6,6% d'immigrés. C’est sur le thème de l’immigration que les deux débatteurs se sont affrontés. Caron s’étonna que deux points d'immigration supplémentaires puissent générer les angoisses alors que Kahn jugeait que cette comparaison avancée par Caron est  "la bêtise", qui a remis en cause le droit du sol en disant: « Mais attendez ! Il se trouve qu'en France, quand un fils d'immigré naît sur le territoire français, il devient automatiquement français. Donc, génération après génération, ce ne sont plus des étrangers. Donc après vous pouvez jouer sur les chiffres et dire qu'il n'y a pas plus d'immigrés qu'avant guerre. » Qu’a voulu dire JFK ? Un petit-fils d’immigré reste un immigré. C’est exactement ce que pense celui qui voit un Français d’origine maghrébine toujours comme un Arabe. Cela conforte une vision raciste de la société française qui aurait trop d’immigrés, y compris ceux naturalisés. Voilà où mène l’attention toute particulière portée aux angoisses de l’électeur du FN.

    Jean-François Kahn, dans ses explications du vote FN, est allé loin même si nous pouvons penser qu’il n’a pas mesuré la portée de ses dires que nous vous proposons d’écouter :

    ONPC 07/06 - Jean-François Kahn face au duo... par JLMARSEILLE

    L'analyse de Jean-François Kahn est  bancale et ne tient pas compte que, aussi bien du côté des politiques que de celui des médias, les angoisses sécuritaires et identitaires ont été entendues si on relève quelques « perles nauséabondes » :

    Sur l'immigration, "le bruit et l'odeur" (Jacques Chirac, 1991) ; S'agissant des mineurs multirécidivistes : "Des sauvageons" (Jean-Pierre Chevènement, 1999) ; Toujours sur l'insécurité, on se souvient du nettoyage au Karcher promis par Nicolas Sarkozy :"Vous en avez assez de cette bande de racailles ?" (Nicolas Sarkozy, 2005) ; Sur l'immigration "Nous on peut pas accueillir tout le monde dans des squats" (Nadine Morano, 2008) ; Dans un mélange des deux (immigration et insécurité) : Jean François Copé et son pain au chocolat (2012)… Arrêtons nous là !

    On ne peut pas dire que ces récupérations électorales, sans revenir sur d’autres propos car la liste est trop longue, soient de nature à combattre le Front national car elles ont eu pour effet de banaliser la xénophobie et d'alimenter le sentiment d’insécurité.

    Entre l’arrogance  d’un Aymeric Caron médiocre et l’analyse oiseuse de Jean-François Kahn, il valait mieux aller se coucher.

     

    Battone

    Google Bookmarks

    1 commentaire
  • Jean-Marie Le Pen accumule les propos pour rassurer la frange la plus extrême du Front national avec qui il est en osmose. Après le « général Ebola », il nous fait une nouvelle version des « fours crématoires ». Une vidéo diffusée sur le site internet du FN a été vite retirée (mais l’extrait isolé est visible sur Le Lab), dans laquelle Jean-Marie Le Pen s’en prend à plusieurs artistes qui ont pris position contre le FN: Guy Bedos, Madonna lepenpère_filleYannick Noah. Lorsque son interlocutrice cite le chanteur Patrick Bruel, qui est juif, il promet : «On fera une fournée la prochaine fois». Il ne fait aucun doute que le Président d’honneur du FN savait l’interprétation antisémite qui allait être faite. Sa fille n’a pas dénoncé le caractère antisémite de cette déclaration préférant d’abord dire : «Je suis convaincue que le sens donné à ses propos relève d’une interprétation malveillante» pour ensuite critiquer son père en ces termes : «Il n’en demeure pas moins que, avec la très longue expérience qu’est celle de Jean-Marie Le Pen, ne pas avoir anticipé l’interprétation qui serait faite de cette formulation est une faute politique dont le Front national subit les conséquences». Il s’agit pour elle d’une « faute politique ». Comment interpréter cet euphémisme lorsque l’on souvient que le fautif a déjà déclaré que les fours crématoires étaient un détail de l’histoire? Ne s'agit-il pas d'un nouveau délit puni par la loi?

    Des cadres du mouvement se sont succédé pour déplorer la sortie de trop. Le député Rassemblement bleu marine du Gard, Gilbert Collard, est allé plus loin que les autres en demandant à Jean-Marie Le Pen de prendre sa retraite : «Bedos a pris sa retraite, le roi d’Espagne a pris sa retraite et Jean-Marie ferait peut-être bien de se poser la question», a-t-il commenté avant d’ajouter : «Tout ça est exploité contre nous, pas pour nous…» Voilà le vrai et seul soucis de Marine Le Pen et de sa nouvelle équipe : donner une bonne image du FN.  Ce ne sont pas les propos tenus par le père de la Présidente qui choquent mais leurs conséquences sur le travail de dédiabolisation entrepris.

    Il apparaît évident que Marine Le Pen et ses cadres voudraient que Jean-Marie Le Pen prenne sa retraite et ne s’amuse plus à diffuser ses entretiens sur le site du FN. Il faut aller les voir au moins une fois pour en voir le ridicule. Cette fantaisie lui est permise tant qu’il ne se lâche pas. Il est indéniable que l’usage d’un nouveau nom « la Vague bleu Marine » et d’un nouveau logo plus stylisé et plus moderne entrent dans la stratégie mise en place. Toutefois le logo est un avatar de la flamme et le terme vague donne tout le flou à cette stratégie car la fille ne renie pas l’idéologie du père mais veut simplement poser dessus un voile pudique.

    Cette stratégie qui balaie les passages à l’acte antisémites et racistes du leader historique de ce parti comme une « faute politique » non représentative du mouvement, ne tient pas. Jean-Marie Le Pen n’en est pas à ses premiers propos antisémites. Il a plusieurs fois été condamné pour incitation à la haine raciale ou contestation de crimes contre l’humanité, notamment pour ses propos qualifiant les chambres à gaz des camps de la mort nazis de «détail de l’histoire» ou pour un jeu de mot injurieux sur «Durafour crématoire» en 1988, visant le ministre Michel Durafour.

    Il faut se souvenir que le Front national est né d’Ordre Nouveau, parti nationaliste d’extrême droite xénophobe, antisémite habituellement classé dans le courant néo fasciste. Comment peut-on vouloir laisser penser que la vague bleu Marine viendrait d’un autre courant ? Il y a encore le père malgré la présence de la fille et de la petite fille. C’est une affaire de famille Le Pen dans laquelle chacun y trouve son compte et le patriarche, à 85ans, occupe encore un fauteuil de député européen. Le fonds de commerce reste familial avec sa descendance et ses alliances. C’est aussi une affaire de famille politique avec sa généalogie et son héritage xénophobe, raciste et antisémite. Alors, il n'est pas étonnant que Jean-Marie Le Pen veuille une autre fournée.

    U Barbutu

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Brice Hortefeux, vieil ami et lieutenant fidèle, appelle Sarkozy à la tête de l’UMP et à une troisième candidature  à la présidence. On pouvait s’y attendre comme c’est le cas pour les autres membres du Sarkoland politique. Par contre, la presse s’étonne que Dominique de Villepin se soit joint à cet appel alors qu’il était l’invité de l’émission « Questions d’info » sur la chaîne LCP.

    quai-d-orsay-bd-volume-1-integrale-49333

    Celui que Sarkozy voulait pendre à un « croc de boucher » n’est pas rancunier. Il a déclaré : «  Il faut un chef à l'UMP... Nicolas Sarkozy  fait partie des très rares qui ont aujourd'hui les capacités a rassembler la droite » avant d’ajouter« Ceux qui ont cette qualité, cette capacité, ne sont pas nombreux. Je vois Nicolas Sarkozy et Alain Juppé et en plus je pense qu'ils ont la capacité de s'entendre. C'est pour moi la clé. » Exit l’affaire Clearstream ! Coquins, copains, ce politicien qui s'est toujours présenté comme un grand républicain animé du seul souci de l'intérêt général se recycle, comme tous les déchus de la droite, même les plus médiocres, dans ce métier qui manifestement ne demande pas d'autre compétences que de monnayer son carnet d'adresse après une inscription au Barreau de Paris. Cela en dit long sur les valeurs et les vraies préoccupations de ces gens-là.

    « Je le pendrai à un croc de boucher », disait alors Nicolas Sarkozy à propos de Dominique de Villepin qui aujourd’hui dit de son ami Sarko : « J’ai été parfois injuste avec lui». Le hussard chiraquien balaie d’un revers de main toutes les casseroles de son ennemi d’hier, allant jusqu’à dire : « on va dans les poubelles car il n'y a rien sur la table ! ». Sans doute Dominique de Villepin n’aimerait pas qu’on aille fouiller dans les siennes. On y trouverait par exemple les conditions de la privatisation de la SNCM, c’est-à-dire l’origine du naufrage de la compagnie nationale maritime.  « A nous, de Villepin, deux mots ! », pourraient lui lancer les personnels de la SNCM….

    Deux mots sur sa gestion de la privatisation de la SNCM dont l’histoire n’aura été qu’un grand gâchis depuis sa privatisation débutée avec un fonds d’investissement amené par de Villepin, puis l’entrée forcée de Véolia dirigé par son ancien PDG, Henri Proglio, proche de la droite et enfin le désengagement voulu de Véolia sous l’impulsion d’un nouveau PDG Antoine Frérot qui  refuse toujours de payer pour une société que son prédécesseur aurait reprise sous la pression de l’Etat, c’est-à-dire de Chirac et de Villepin. Le journaliste Enrico Porsia avait écrit à ce sujet dans un article sur son site Bakshish : « La tentative de liquider purement et simplement la compagnie nationale arriva, ensuite, avec le gouvernement De Villepin. Ce dernier avait imaginé  de privatiser la SNCM en la confiant à Butler Capital Partners un fond d'investissement très proche de l'ancien premier ministre, qui envisageait purement et simplement de revendre par étages l'entreprise en récupérant une confortable plus-value en passant. Face à la mobilisation des salariés et face au risque de voir Marseille et la Corse s'embraser, le gouvernement avait changé son programme : Veolia devint l'actionnaire principal de la compagnie, désormais privatisée dans des conditions plus qu'opaques. Face aux pressions amicales exercées par de Villepin et même par le président Chirac, Henri Proglio, à l'époque patron de Veolia, avait accepté », mais «  ni Transdev ni Veolia ne sont solidaires des engagements de Proglio » reste le leitmotiv d’Alain Frérot. Le journaliste Alain Verdi a consacré son site « péricoloso sporgersi » à l’histoire d’un véritable complot dont le but est de démanteler la SNCM. Il mentionne le rapport d’une commission d’enquête sur la privatisation initiée par Dominique de Villepin et dans lequel on relève que : « Au regard du comportement et des déclarations de membres du gouvernement  qui pourtant devaient parler au nom des intérêts de l’État-actionnaire, la situation de la SNCM était présentée comme fort mauvaise ». Autrement dit, alors que l’on vend une entreprise, on la dénigre en sachant que l’effet sera de faire fuir des repreneurs sérieux. C’est grave, mais la commission parlementaire n’y voit pas de délit.  En tout cas, on peut dire que la barque SNCM a été chargée. Extrait : « Dés la fin 2004, les ministres concernés ont lourdement dramatisé la situation de la SNCM ». Les faits sont là, il n’y aura que cinq réponses. Parmi les intéressés (c’est le cas de le dire) aucun armateur. La SNCM était pourtant une bonne affaire. Pourquoi a-t-on voulu laisser croire le contraire ? Une bonne affaire, on la relance. Une mauvaise affaire, on la brade. La présentation « désastreuse » de l’état de la compagnie par les autorités politiques a, de fait, empêché ou dissuadé l’arrivé d’un armateur professionnel, porteur d’un projet.  On aura un fond d’investissement (BCP) proche de Villepin dont parle Enrico Porsia. Le renfort d’un opérateur industriel (Veolia), en complément du tour de table, ne changera rien à l’affaire. Le mal était fait. Une compagnie maritime, c’est un véritable armateur qui l’achète. A-t-on jamais  voulu qu’il en soit ainsi ? demande Alain Verdi. A l’époque la présentation « erronée » de la situation financière de la SNCM a été le premier élément du gâchis. Dominique de Villepin n’est jamais revenu sur son action. La première version proposée par le gouvernement de Dominique de Villepin vend la compagnie à deux fonds d’investissement. Butler Capital Partner’ S  (BCP)  et le fond Caravelle.   Ce scénario déclenchera une réaction syndicale violente, qui mettra la SNCM au bord du dépôt de bilan. D’entrée, la question est posée : n’était-ce pas le but recherché ? Ces investisseurs n’ont pas perdu de l’argent mais en ont gagné en se retirant. Que venaient faire deux fonds d’investissement dans cette histoire. Le rapport de la commission parlementaire répond entre les lignes: « La perspective d’obtenir pour quelques millions d’euros le contrôle d’une entreprise recapitalisée et offrant une garantie de passif leur ouvrait, à court terme, une possibilité de plus-value, assez peu sensible à l’élaboration d’un véritable projet d’entreprise ».

    Détenteur d’aucun mandat électif, l’émule de Jacques Chirac est entré en politique par les coulisses et s’est retiré depuis qu'il a dû admettre, en 2011, son incapacitè à séduire les français. Ce passage en politique lui aura permis de se recycler dans les affaires juteuses et la spéculation financière. Le premier ministre du Chirac, condisciple de François Hollande et de Ségolène Royal à l’ENA, s’est mué en avocat d’affaires  Il claironne qu’il n’a pas de nouvelles ambitions politiques mais vient donner son avis considérant même que la France compte « 65 millions de Français, 65 millions de mécontents ! » et que « Si ça continue, ce sera l'aventure, Marine Le Pen ou n'importe qui d'autre. »

    Emboîtant le pas à Hortefeux, de Villepin dit «  Sarkozy, me voilà ! » et lui recommande la prise rapide de l'UMP qui vaut à ses yeux toutes les primaires. Mais voilà, pour cela, Nicolas Sarkozy a besoin de nouveaux soutiens car il a perdu les Fillonistes, les Juppéistes, les Copéistes…etc. Il lui reste sa garde prétorienne avec une nouvelle recrue : Dominique de Villepin. A l’ouvrir, ce dernier se décide à mourir sans vengeance et vivre dans la honte. Qui l’eut cru ? Qui l’eut dit ? De Villepin ayant les yeux de Chimène pour Sarkozy…

    Sa langue, qui tant de fois a sauvé le pire,
    Tant de fois affermi le trône de Sarko,
    Trahit donc sa querelle, et soutient son bourreau ?
    Ô cruel souvenir de sa gloire passée !
    Œuvre de tant de jours en un jour effacée !
    Nouvelle indignité, fatale à son honneur !

    Nous avons relevé une anecdote relatée sur le Net. Le 13 novembre2013, Bruno Le Maire réunissait, dans une salle de l’Assemblée, des parlementaires et des jeunes qui le soutiennent. Soudain, la porte s’ouvrit, et arriva… Dominique de Villepin. L’ancien Premier ministre, dont Bruno Le Maire fut le directeur de cabinet à Matignon, sortaitd’une auditionfaitepar la commission d’enquête sur les conditions de privatisation de la Société nationale Corse Méditerranée. Après avoir salué les participants, il s’invitaitdans la conversation sans même s’asseoir. Et de se lancer dans une envolée verbale dont il a le secret : « La situation est dramatique. Il faut vous battre. La seule solution, c’est un putsch ! ». « Du grand Taillard de Worms », s’amuse un participant encore hilare, faisant référence au personnage fantasque inspiré de Villepin dans la BD Quai d’Orsay, récemment portée à l’écran.

    Au moment au la SNCM connaît une crise sans précédant dont les prémices remontent à ses fonctions de premier ministre de Chirac, nous trouvons indécent que « Taillard de Worms » vienne lancer cet appel au retour de Sarkozy, avec qui il partage le goût et le lucre des affaires financières. Ils en ont fait tous les deux leur métier en marge de leurs ambitions politiques dans une république qu’ils veulent livrer à la spéculation.

     

    Pidone

     

    Dominique de Villepin, alias Taillard de Worms en BD et au cinéma:

     

    Google Bookmarks

    112 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique