• André Malraux prédisait que le siècle actuel serait religieux ou ne serait pas. Une formule sans doute faite pour entretenir son image de penseur visionnaire. Toutefois l’évolution des sociétés semble confirmer le fait religieux jusqu’au fanatisme.  Il ne faut pas s’arrêter au sens premier du terme « religion » et à celles du livre que sont le catholicisme, le judaïsme et l’Islam. Notre société entretient bien d’autres cultes et en premier lieu celui de l’argent.  Alors apparaissent de nouveaux cultes païens avec ses dieux : l’argent et jusque dans le monde du sport, le football. Les nouveaux dieux ont créé leur olympe libéral et font bon ménage.

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    Pourquoi cette introduction ? Un nouveau scandale du football et de l’argent semble couver autour des prochaines coupes du monde. Il y a celle du Brésil qui va débuter dans quelques jours et qui a été précédé d’une répression policière sans précédent dans les favelas avec des déplacements forcés de population. Un aspect scandaleux qui est occulté par la presse sportive et les grands média. Michel Platini s’est distingué en demandant à ceux qui subissent une répression sauvage de ne pas perturber la fête du football. Voilà que la presse anglaise fait peser des soupçons sur cet ancien footballeur recyclé dans le business footballistique et le cite comme ayant eu une entrevue avec un certain Mohamed Bin Hamman, soupçonné d’être le corrupteur. Des pots de vins qui auraient été distribués par les Qatariotes pour obtenir l’organisation de la prochaine coupe du Monde en 2022. Le fait est que le Qatar a obtenu cette organisation alors que rien ne le faisait envisager. Par la suite, nous apprenions que la saison de ce futur événement mondial serait changée à cause des conditions climatiques caniculaires et que des ouvriers immigrés étaient scandaleusement exploités pour la construction des infrastructures nécessaires. Il était même question d’esclavage. En 2022, la coupe ne se déroulerait pas en été mais en hiver car le choix du Qatar sera maintenu malgré vents et marées.

    Aujourd’hui, la presse parle donc de pots de vin et les conditions d’obtention de la coupe du Monde par le Qatar ressortent comme inexplicables sur les plans politique, climatique, structurel, historique et sportif. Le Qatar semble vouloir faire du football une vitrine pour faire oublier son image de pays islamiste soupçonné de financer des réseaux de terroristes.

    On se souvient que la candidature du Qatar a été défendue par Michel Platini et Nicolas Sarkozy alors président de la république. L’obtention de la coupe du monde par le Qatar remonte à l’époque où cet émirat a investi dans le club de foot parisien le PSG qui détient maintenant le gros budget.

    Le Sunday Times dit posséder des milliers de courriels et divers documents prouvant de présumés versements financiers effectués par le Qatariote Mohamed Bin Hammam, alors membre du Comité exécutif de la Fifa et radié à vie en 2012 pour corruption. Ces documents tendent à démontrer que M. Bin Hammam, qui était aussi président de la Confédération asiatique, se servait de caisses noires pour verser des sommes en espèces à des personnalités éminentes du football. Des instances de la FIFA (fédération internationale du football) sont donc soupçonnées de corruption passive. Les Qatariotes démentent toute tricherie et veulent déposer plainte contre les auteurs des assertions de fraudes.

    Les cultes de l’argent et du football font bien partie de notre siècle religieux. Leurs gourous excluent et exploitent  les plus pauvres. Il n’est pas étonnant que les fanatismes prolifèrent jusqu’au-delà des stades.

    Argent occulte du football ? Argent au culte du football ? Malheureusement, sur les sujets qui mettent en jeu des milliards d’euros, la presse n’en dit souvent pas assez. On nous balance quelques mots qui s’évaporent dans la propagande et les alléluias. Tous les cultes ont besoin de prêcheurs dont la mission n’est pas de dire la vérité mais d’entretenir la foi.

    Il est grand temps de renforcer la laïcité et de combattre le libéralisme avec son culte de l’argent. Pour que le sport ne soit pas un objet spéculatif lié à l’argent, ne faudrait-il pas revenir à ses vraies valeurs individuelles et collectives qui, dans le champ de la morale, ne peuvent être abandonnées au cynisme mercantile mais exigent un but pratique qui est de jouer sa mission sociale de l’exemplarité.

    Peut-on affirmer aujourd’hui que le sport professionnel remplit cette mission ? Il suffit de dresser la liste des diverses fraudes financières, des affaires de dopage… et d’ouvrir les yeux sur les deux prochaines coupes du monde de football pour voir la révoltante réalité en face.

    U futtigninu

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  • cohnbendit2

    Dany le rouge doit cette couleur à la rousseur jadis de ses cheveux devenus grisonnant comme son discours (nous avons évité le vert de gris par respect pour se parents juifs allemands). Après avoir conseillé le rapprochement des Verts et du PS avec le centre, il bat campagne pour le conservateur luxembourgeois Juncker candidat à la présidence de la Commission européenne. Il joue la voiture-balai de la Droite européenne pour convaincre les Verts de lui apporter leur soutien. Son appel est à classer dans l’anthologie de l’hypocrisie politique : « Vous savez, je suis critique sur beaucoup de choses chez Juncker, mais dans le cas présent je recommande aux députés européens de se ranger derrière lui. [...] Je recommande aux Verts, et pourtant je le répète j'ai beaucoup de critiques à l'égard de Juncker, mais cette fois-ci je conseille aux Verts d'assurer une majorité à Juncker, alors peut-être que nous pourrons faire évoluer la démocratie européenne. ».

    Que le Luxembourg soit un paradis fiscal ne semble pas déranger l’ancien député européen franco-allemand. Les soixante-huitards peuvent mesurer l’arrivisme politique de ce fourbe qui est entré chez les Verts en Allemagne à une époque où certains de leurs membres demandaient la dépénalisation de la pédophilie au nom de la liberté sexuelle.

    En 2013 Outre-Rhin, a débuté une opération vérité sur l’implication des Verts allemands (les « Grünen ») et de membres du Parti libéral centriste FDP dans la vague de « pédophilie » qui a déferlé à travers l’ancienne RFA dans les années 70 et 80. Par la même occasion, plusieurs journaux représentatifs de l’intelligentsia libérale de gauche allemande ont regretté leur complaisance passée pour les rapports sexuels entre adultes et enfants.

    LaFrankfurter Allgemeine Zeitung a d'ailleurs publié, le 15 septembre 1980, un article (refusé par la Tageszeitung) dans lequel l'auteur, Christian Füller, expliquait sur deux pages que les Verts ont "créé une idéologie qui favorise l'abus des enfants". En 2013, La critique a d'abord touché Daniel Cohn-Bendit. Puis le parti écologiste dans son ensemble. Puis, par ricochet, le Parti libéral (FDP) et enfin la presse. Déjà à cette époque, les Verts allemands avaient donc quelques points d’accord avec le parti libéral allemand FDP dont l’un des slogans est « Autant d’État que nécessaire, aussi peu d’État que possible ». Et la vague n’est pas retombée. Trois ans après les révélations sur les pratiques pédophiles au sein de l'Eglise catholique, l'Allemagne s'est interrogé sur sa tolérance passée à l'égard des rapports sexuels entre adultes et enfants.

    Tout a commencé par le boycott de la remise du prix politique Theodor Heuss à Daniel Cohn-Bendit  par le président de la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe et par la ministre allemande de la Justice. La raison invoquée était le « Grand Bazar », livre autobiographique de Daniel Cohn Bendit  (publié en France en 1975) où il évoquait des attouchements sexuels réciproques avec des enfants d’une communauté « autogérée » de Francfort. « Verts de honte en Allemagne », sous ce titre, un grand article du quotidien français « Le Monde » daté du 16 octobre 2013 raconte comment le Parti écologiste allemand a décidé d’accepter une opération vérité, six mois avant les élections fédérales du 22 septembre 2013. Lors des élections régionales bavaroises, le FDP n'obtient que 3,3 % des voix et aucun siège, alors qu'il gouvernait en coalition avec la CSU depuis cinq ans. Les verts allemands « Die Grünen » ont rejoint la coalition « L'Alliance 90 / Les Verts » (Bündnis 90/Die Grünen). Partenaires fidèle du SPD dans les années 1990, les verts allemands sont encore appelés « Les Verts » (Die Grünen) et s'associent cependant parfois aux partis de droite dans des coalitions locales. C’est ce que fait Daniel Cohn Bendit en choisissant Jean-Claude Juncker plutôt que le candidat social-démocrate. Fin 2013, aux élections fédérales, malgré des ententes avec les socio-démocrates, les Verts ont perdu 2,3% par rapport à 2009 et le FDP 9,8%.  De 10,7% les Verts sont passés à 8,4 et le FPD de 14,6 à 4,8% des suffrages exprimés. Les soupçons de pédophilie et le mauvais score des verts atténué par la catastrophe de Fukushima expliquent peut-être l’incursion de Daniel Cohn Bendit dans la politique en France et son renoncement à une nouvelle candidature aux Européennes en Allemagne.

    A de nombreuses reprises et depuis que le terme pédophile a té remplacé par celui de pédocriminalité, l’auteur du « Grand Bazar »,  a dû se défendre en expliquant en ce qui le concerne : « il n'y avait eu aucun acte de pédophilie. La pédophilie est un des crimes les plus abjects qui puissent exister. Il n'y a pas eu de ma part non plus de désir d'enfants. Là où il y a un grand problème, c'est mon désir de provocation". Ainsi, à l’abri  de sa panoplie de provocateurs, Daniel Cohn Bendit se permet tout et n’importe quoi en jouant le parangon médiatisé des Verts au service du libéralisme, pourfendant Mélenchon et le Front de gauche car c’est cela qu’on attend de lui. Il ne s’est pas représenté au parlement européen et ce serait un choix personnel. On peut se demander si ce choix n’est pas une dérobade à un moment où l’on ne veut plus de lui. Son soutien à Juncker n’est pas une surprise mais le droit fil d’un parcours politique sinueux qui ressemble plus à de l’entrisme et de l’arrivisme qu’à des convictions écologiques et sociales. Il se dit favorable au capitalisme et à « une écologie qui prenne acte de l'économie de marché pour mieux la réguler ". Membre des Verts Allemands depuis 1984, il avait déclaré dans L'Humanité à l'occasion de la campagne pour les élections européennes de 1999 prôner un « réformisme écologico-social lié à une tradition libertaire qui est effectivement non étatique ».

    Libertaire de droite, partisan de Jean-Claude Juncker, du capitalisme et de l’économie de marché ! Quelle étiquette lorsque l’on pense au mouvement anarchiste et à Mai 68, l’évolution de ce provocateur sans foi ni loi est vertigineuse. Il devrait aller expliquer cela aux Martiens. Les anarchistes, situationnistes, trotskistes et autres membres du Mouvement soixante-huitard du 22 mars, mais aussi tous les Gauchistes de cette époque doivent apprécier. Il faut dire que l’une des revendications de Daniel Cohn Bendit était « la possibilité pour les étudiants d'aller dans les chambres des filles de la résidence universitaire ». On se demande si, dans sa tête, libertaire ne voulait pas dire surtout « libertin ». Chez lui, il l’a reconnu : la politique est un grand bazar. Il y a trouvé un rôle de « bazarette[1] » dans les média, dirait un ami marseillais.

    U chjachjarone


    [1] Cette bazarette n'est pas une petite surface de vente de divers produits et articles mais le nom donné à une femme dont la langue est bien pendue et qui prend prétexte de tout pour faire des commérages.  Faire  la bazarette, c'est donc passer son temps à médire de son prochain et à colporter des ragots.  Bazarette est issu du provençal basaruta,  "bavarder " qui exprime souvent, comme ici, une nuance péjorative.

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  • ile_pingouins

    Selon le Canard Enchaîné, l’épouse de Nicolas Sarkozy a envoyé au lendemain du résultat des élections Européennes un petit SMS acerbe à toutes ses copines qui avaient voté François Hollande en 2012.

    « Oui, aurait-elle écrit, le FN devient le premier parti de France. ET ce sera de même en 2017 ! Préparez-vous… Tout ceci est le résultat de la nullité abyssale de votre ami “le pingouin”, et de tout ceux qui ont voté pour lui. Sans rancune et mille baci ! Carla. »

    Nous avons eu droit à la sortie de la compagne du footballeur Nasri contre le sélectionneur de l’équipe de France et nous avons maintenant celle de l’épouse de Sarkozy contre François Hollande. C’était donc bien ce dernier qu’elle traitait de pingouin dans sa chanson même si tout le monde a fait semblant de la croire lorsqu’elle a démenti l’insulte animalière contre le successeur de son mari envers lequel elle affiche un grand mépris.

    Il faut dire que son Nicolas alias « Mon Raymond » a tout bon. C'est d'la valeur authentique. Pour franchir les rubiconds, on peut pas dire qu'il hésite!... Il est canon, C'est de la bombe atomique. Quand il déboule nom de nom, L'air en devient électriqueIl est complexe… reste dans l’axe en toute situation critique !... C’est lui le patron. C’est lui qui tient la boutique et, bien qu’il porte la cravate, c’est un pirate.  On pourrait verser sa chanson comme témoignage à charge dans toutes les affaires qui le touchent puisque c’est lui le patron, c’est lui qui tient la boutique et c’est un pirate.

    C’est sûr que François Hollande, alias « Pingouin » ne fait pas le poids aux yeux de l’épouse d’une bombe atomique. Le pingouin n’est ni beau, ni haut, ni bas, ni laid, ni loin. Ni froid ni chaud le pingouin. Ni tout ni rien, rien, rien rien du tout. Et elle termine par dire qu’elle n’aime pas les pingouins…

    Je ne l’aime pas ce pingouin,
    Malheur sournois, malheur radin, malheur narquois, le pingouin,
    M’as l’air content de lui tout plein. Il a l’cœur froid ce pingouin,
    Il n’a pas l’air d’aimer son prochain, c’est pas pour moi les pingouins.
    J’préfér les biches, les chats, les chiens, les tiques, les lions ou les dauphins, pas les pingouins, pas les pingouins.

    Bon ! On l’a compris. François Hollande, bien que célibataire, ne sera pas le énième compagnon de Carla Bruni qui a pourtant trouvé son Raymond « d’la valeur authentique » dans l’île des pingouins qu’est l’Elysée et l’île aux requins qu’est la politique. Alors, on lui dit de le garder avec elle, loin de l’Elysée, car Nous n’en voulons plus de son canon, de sa bombe atomique. Qu’elle le garde au milieu de ses biches, de ses chats, de ses chiens, de ses tiques, de ses lions ou de ses dauphins… D’ailleurs est-ce que ses amis dauphins de l’UMP veulent encore de lui par les temps qui courent ?

    Il paraît que, Jean-François Copé démissionné, l'UMP est sauvée et aurait même trouvé son candidat pour 2017 : Alain Juppé. On se souvient de sa formule en 1995 : « Je suis droit dans mes bottes et je crois en la France ». C’est sûr que cela va tout changer. Passons sur l’histoire de l’appartement de son fils… En 1999, ce dernier a été mis en examen pour « abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux, et prise illégale d’intérêt » pour des faits commis en tant que secrétaire général du Rassemblement pour la République (devenu UMP) et maire adjoint de Paris aux finances, de 1983 à 1995. Il a été considéré comme un élément clé d’un système de financement occulte d’emplois au sein du RPR financés par la mairie de Paris et des entreprises désireuses de passer des contrats publics (sa secrétaire personnelle au RPR fut elle-même rémunérée par une entreprise, le groupe immobilier Ségur, puis par la ville de Paris). Le 30 janvier 2004, il fut condamné par le tribunal correctionnel de Nanterre à dix-huit mois de prison avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris et à une peine de dix ans d’inéligibilité ( ramenée à un an en appel... Hélas!)... ça va nous changer de Copé, Sarko et Bygmalion. Qui fait le lit du FN ?

    En ce qui concerne l’œuvre ultralibérale et antisociale d’Alain Jupé, nous vous renvoyons à Wikipédia en cliquant ICI : suppression de l’ISF, allongements de la période de cotisations pour les retraités (alors qu’il a fait valoir ses droits à la retraite de Haut fonctionnaire avant la réforme), réduction de l’impôt sur les sociétés, la mise en place de sanctions pour les médecins qui dépassent un objectif d’économie des dépenses, l'accroissement des frais d'hôpital, des restrictions sur les médicaments remboursables et le blocage et l'imposition des allocations familiales versées aux familles avec enfants les plus démunies, combiné avec l'augmentation des cotisations maladie pour les retraités et les chômeurs et au gel du salaire des fonctionnaires. On peut y ajouter les privatisations. C’est sûr, ça va changer de Fillon, de Copé et de Sarko. Qui fait le lit du FN ?

    Alors, Carla Bruni peut bien chanter le Pingouin et son Raymond. Finalement, ils sont interchangeables. Si on s’arrête sur les paroles infantiles, elle pourrait tout aussi bien chanter à Sarko:

    T'as l'air inquiet le pingouin,
    T'as mis ta tête de mocassin.
    T'es démasqué le pingouin.
    T'es bien puni, t'es mis au coin, coin.
    C'est mérité le pingouin,
    T'avais qu'à pas être si vilain

    Et à Hollande

    Mon Raymond il est complexe
    Sentimental mais tactique
    Mon Raymond reste dans l'axe
    En toute situation critique
    .

    Ensuite, elle peut imputer la victoire par défaut du Front national au Pingouin en feignant d’ignorer que c’est son Raymond qui a banalisé l’idéologie du même Front national avec son conseiller Patrick Buisson. Elle peut refuser de reconnaître que son Raymond a contribué au « Tous pourris ».

    Le site Gorafi a tourné en dérision le vote FN en faisant dire à Marine Le Pen, "Je tiens à remercier les Français les plus faibles psychologiquement d'avoir voté pour nous". De l’humour noir  sans doute mais qui rappelle que le nazisme et le fascisme ont pour terreau le désespoir et la révolte.  Quelle politique a mené Nicolas Sarkozy pour éviter ce désespoir ? Doit-on revenir sur son quinquennat, sur le Fouquet, sur le yacht de Bolloré, sur les cadeaux fiscaux aux plus riches, sur la propagande qu’il avait faite aux surprimes avant la crise…etc, etc?

    Carla Bruni a affiché la « nullité abyssale » de sa conscience politique en adressant ce SMS vengeur à des amies socialistes. C’est une réaction de petite garce, un nouveau « na-na-na-nanère» qu’elle pourrait chanter sur «do-do-sol-ré-la-sol».Elle a dû jeter un froid de pingouin sur une de ses relations. Apparemment, l’une d’elles l’a mal pris puisque Le Canard enchaîné en a récupéré un exemplaire. Le canard et aucun autre animal à plume ne figurent dans la liste des animaux que Carla Bruni aime dans sa chanson du Pingouin. Cela explique sans doute la lourdeur de ses propos.

    Qu’elle continue à susurrer ses « na-na-na-nanères » à son Raymond, quelques rondes et quelques croches, Quelques rimes de son choix, Douces et chaudes comme une brioche, sans se sentir obligée d’en faire profiter tout le monde.    

    Battone

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  • pompeàfric

    L’affaire Bygmalion est entrée dans sa phase d’embrouillamini où Jérôme Lavrilleux (un proche de Copé fraîchement élu député européen) vient jouer le lampiste avec une larme à l’œil. L’avocat de Bygmalion raconte la version de son client qui ne veut pas être le bouc émissaire. Ce défenseur met en avant que Bygmalion assume sa responsabilité pénale mais l’on peut penser que la direction de Bygmalion réagit car elle a été lâchée à l’annonce d’un dépôt de plainte imminent de Jean-François Copé. Maître Patrick Maisonneuve explique qu’il n’y a pas eu « surfacturation » mais « fausses factures » pour que des prestations soient réglées par l’UMP pour ne pas les imputer au compte de campagne de Sarkozy. Cet avocat a déjà plaidé dans une vieille affaire politico-financière dite « Urba » et ne doutons pas de ses compétences en matière de délinquance en col blanc. C’est aussi pour cela que nous restons dubitatifs devant des aveux pseudo-spontanés.

    Il y en a pour des millions d’euros dont le contrôle aurait échappé au président de l’UMP Jean-François Copé et au candidat Nicolas Sarkozy.  Même Dominique Dord, ancien trésorier de l'UMP, s'est dit "réservé" sur les affirmations de Jérôme Lavrilleux :"J'ai quelques raisons d'être réservé par rapport à ce que peut dire Jérôme Lavrilleux compte tenu des aveux qu'il vient de faire. A partir du moment où on peut avoir monté une affaire comme ça, on peut penser qu'il y a d'autres choses qui ne sont pas forcément si limpides que ça dans ses aveux. Je rappelle que le clan Sarkozy, Philippe Briand notamment, dit que non, que ça n'a pas servi à financer la campagne", a déclaré le député de Savoie mercredi sur Europe 1, en ajoutant : « J'ai ma conviction, mais je n'ai pas à la dire », a également déclaré le maire d'Aix-les-Bains, entendu pendant plusieurs heures comme témoin lundi à l'Office anticorruption de la police judiciaire à Nanterre (Hauts-de-Seine).

    Jean-François Copé, démissionné de la présidence de l'UMP, dit qu'il n'est pas au courant et affirme son honnêteté « les yeux dans les yeux »… Une formule qui nous rappelle Jérôme Cahuzac. Pourtant, c’est Dominique Dord qui l’affirme : « selon des procédures rigoureuses, par ailleurs contrôlées derrière par deux commissaires aux comptes, un expert comptable, un avocat spécialisé, la commission de contrôle interne statutaire et enfin la commission nationale indépendante qui certifie fin 2012 les comptes de l'UMP sans dire quoi que ce soit. Ca fait quand même beaucoup de monde qui est passé à côté de cette affaire ».

    Si on s’arrête un peu sur Nicolas Sarkozy, la presse a ressorti le jugement qu’il a porté sur Jérôme Lavrilleux. Proche de Jean-François Copé, ce dernier était devenu en 2012 l'un des rouages essentiels de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, qui l'a personnellement décoré de l'Ordre national du mérite en octobre 2012. "Voilà un homme qui a le talent de ne pas embêter les personnes pour qui il travaille avec des problèmes (qu')elles n'ont pas à connaître", lui avait rendu hommage à cette occasion Nicolas Sarkozy, selon le livre "Le coup monté" des journalistes Carole Barjon et Bruno Jeudy. Comment interpréter ce talent ? Comment ensuite interpréter le siège de député européen qui lui a été offert en pensant à ce qu’il a dit : « Je n'étais pas le directeur de campagne mais je ne me défausse sur personne". Une manière de pointer du doigt le directeur de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert qui doit sentir la pression pour assumer à son tour et dédouaner tout le monde.

    On veut donc nous faire croire qu’un arriviste de cabinet noir a pris seul toutes les décisions et qu’une légion de responsables n’ont rien vu. On nous donnera ensuite en pâture le directeur de campagne si Sarkozy est serré de trop prés par la presse. Il y a deux fusibles et, pour l’instant, seul celui de Copé a sauté. Ils vont encore nous faire le coup de “responsables mais pas coupables”. Le principal intéressé, Nicolas Sarkozy, telle une star de la politique, dépensait sans compter. On se souvient que des soupçons ont pesé sur lui dans la campagne de Balladur et dans sa précédente campagne de 2007. Il va se plaindre d’un acharnement contre lui qui veut sauver la France. Le président de l’UMP regardait ailleurs et le dit les yeux dans les yeux. Le bureau politique ne se posait pas de question… etc.

    Un vieux poulet m’a dit que, lorsqu’une affaire se présente de cette manière, lorsque certains reconnaissent rapidement des faits qu’ils expliquent à leur façon, lorsque des lampistes jouent les martyrs en faisant leur mea culpa… la Justice doit aller vite pour que la vérité éclate.

    A l’UMP, il y a des jeunes dont les dents longues rayent le parquet. Ils ont été à bonne école avec Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé. Selon le journal « Le Parisien »,  lundi, au siège de l'Association nationale pour la démocratie locale (ANDL présidée depuis 2011 par la député-maire UMP du Cannet Michèle Tabarot, une proche de Jean-François Copé), des découvertes auraient été faites lors d’une perquisition.  Cette association est mise en cause à son tour. L'ANDL organise des formations pour les collectivités sur les finances publiques ou le droit électoral. Selon des sources professionnelles de la formation aux élus, il y aurait "mélange des genres" et des tarifs "prohibitifs" seraient pratiqués par l'ANDL. Parmi les formateurs, Guillaume Peltier, vice-président de l'UMP, aurait facturé plusieurs séances, dont la plus chère, sur le "développement économique", à 21.120 euros dont 70% environ seraient revenus à COM+1, la société de conseil dirigée par l'élu. 21.120 euros la journée, il faut être sérieux alors que, selon le milieu professionnel, une société de ce type offre des prestations comparables pour une fourchette allant de 4.500 à 6.000 euros. S’agit-il d’une pompe à fric alimentée par des collectivités locales ?

    Fausses factures ou surfacturation ? La justice tranchera. Pour l’heure, il y a de quoi s’interroger sur le passé, le présent et l’avenir de l’UMP.

    Plus généralement, le citoyen peut légitimement s’interroger sur les mœurs financières d’une classe politique qui, depuis l’affaire Urba, continue à utiliser des entités et des montages financiers qui sont du domaine de la délinquance en cols blancs pendant que le peuple subit l’austérité et le chômage.

    U Barbutu

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  • front_natio_modifié-1

    Voici le contenu d’un courriel qui circule par mailing avec les destinataires masqués par l’intitulé « Undisclosed-Recipient ». Il peut vous arriver par le biais d’un ami ou d’une simple connaissance ayant votre adresse e-mail :

    « Le FN étant le seul parti qui ose parler d’immigration et le seul parti à s’y opposer, les Français n’ont pas d’autre alternative que de voter pour Marine Le Pen. La preuve, en matière économique et sociale, le Front de gauche a le même programme que le FN et ne fait que 6 % de vote. La différence c’est que le Front de gauche veut ouvrir les frontières en grand et accueillir les immigrés en masse.

    La question de l’extinction des Européens d’origine est maintenant posée. Toutes les études démographiques le prouvent, à terme, dans moins d’un siècle, les Européens autochtones ne représenteront plus qu’un tiers de la population en Europe… »

    Puis vient la démonstration : « Une femme musulmane engendre 4 enfants en moyenne alors qu’une Européenne n’a qu’un seul descendant, si on ajoute à cela l’excédent migratoire qui ne cesse d’augmenter il suffit d’extrapoler, LES CHIFFRES NE PEUVENT MENTIR, c’est exponentiel : en clair la population musulmane est déjà à 8% en Europe (15% en France !) 15% en 2030, 28% en 2040, et dépassera 50% de la population totale en 2060. (60% environ en France) »

    Enfin vient la vision apocalyptique : «  Il faut être conscient que la question de l’extinction, qui est une question de suicide collectif des peuples premiers européens, entraine la disparition par le suicide de notre culture, de notre civilisation ».

    ET bien sûr arrive l’islamophobie : « Les populations nouvellement installées en Europe apportent leurs propres valeurs culturelles, philosophiques ou morales, issues entre autres de leurs références religieuses traditionnelles qui sont celles de l’islam. Libre à vous de croire le contraire, mais l'islam est une religion fasciste, intolérante et ségrégationniste, mais il ne faut pas le dire, surtout en France ».

    Nous nous arrêtons là car la suite est dans la même veine ( nous mettons le courriel en annexe ici :Suicide collectif des peuples premiers européens ). La citation d'Einstein peut se retourner contre ceux qui la détournent du sens qu’elle recèle car tout dépend de quel mal il s’agit. Même si la majorité musulmane pacifique reste sans doute trop silencieuse, qui fait le mal ? Sont-ce tous les Musulmans ? Est-ce l’Etranger qui travaille et paie des impôts ou quelques idiots utiles qui soutiennent les extrémistes ? Quelle religion est détentrice du bien universel ? Le catholicisme ? Le Front National est-il l’héritier du bien universel dans l’histoire de France ? On comprend toute l’hypocrisie contenue dans ce verbiage vide de sens mais plein de haine.

    Derrière le déversement de ces courriels récurrents dont certains sont malveillants, on comprend toute l’idéologie nauséabonde ainsi véhiculée. Nous avons affaire au discours type d’une extrême-droite que l’on croyait devenue inaudible mais, hélas, dont le discours hypcrite est toujours écoutée en période de crise économique. Elle trouve des échos grégaires. On est reparti comme en 39 ! On revient à l’idée de la grande civilisation européenne, terme utilisé pour ne pas effrayer avec celui de « race arienne ».

    Non le Front national n’a pas le même programme que le Front de gauche !

    Non le Front national n’est pas le seul parti à parler d’immigration !

    Le Front de gauche ne veut pas ouvrir les frontières en grand et accueillir des hordes de Barbaresques décrites par l'extrême-droite islamophobe ! Il veut une politique internationale humaniste permettant aux gens de vivre chez eux, au lieu de continuer à piller leurs richesses, et une politique d’immigration conforme aux Droits de l’homme.

    Si le Front de gauche s’oppose au fanatisme religieux, il ne stigmatise pas une religion plutôt qu’une autre. Il ne divise pas les Français en fonction de leurs origines et de leurs religions. Il n’a pas une vision manichéenne de la société mais dénie le droit à l’extrême-droite de dire le bien et de désigner le mal. Il lui dénie le droit de citer Albert Einstein, ne serait-ce qu’à sa mémoire de Juif. N’oublions pas que les Juifs ont été victimes du même discours que l’on croyait pouvoir oublier mais que s’insinue encore par toutes les voies de communication.

    Dans les années 1920, en Allemagne, Albert Einstein a subi des attaques visant ses origines juives et ses opinions pacifistes. Sa sécurité était menacée par la montée des mouvements nationalistes, dont celle du parti nazi. Il s'expatria. Peu après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, au début de 1933, il apprit que sa maison de Caputh avait été pillée par les nazis, et il décida de ne plus revenir en Allemagne. Il était socialiste, pacifiste et antimilitariste. Il a combattu la ségrégation au Etats-unis.

    La démocratie a horreur du vide. Soixante pour cent des Français n’ont pas voté aux Européennes. Va-t-on laisser le Front national s’installer dans le champ politique déserté par la grande majorité des électeurs ? 

    Les partisans du Front national essaient de détourner des électeurs de gauche et distillent la haine en utilisant l’amalgame et le mensonge pour exploiter les peurs. C'est ce qu'il y a de fonfamental dans ce parti ouvertement xénophobe. On peut renvoyer aux expéditeurs de ce courriel mentionné la formule d’Albert Einstein en mettant en garde les abstentionnistes contre le danger d’une idéologie qui a fait ses preuves tragiques dans le rejet de l’autre et le racisme. Le danger ce n’est pas tant le Front national mais ceux qui regardent et laissent faire. Ils sont les cibles d’une propagande trompeuse et haineuse qui est propagée masquée. 

    A sentinella

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  • sapin_medef

    Des entreprises annoncent de nouveaux licenciements, la croissance est à zéro, l’austérité s’installe… Michel Sapin pratique la langue de bois et  prétend que «ce n'est pas grave».  Il reste sur les prévisions du gouvernement, à savoir une évolution du PIB à 1% et il applique la méthode Coué : «Nous sommes dans des chiffres qui sont parfaitement des objectifs raisonnables». C'est l'estimation sur laquelle l'équipe de Valls s'appuie pour atteindre 3% de déficit public en 2015. Bien obligé et du bout des lèvres, il reconnait toutefois qu’une croissance à 1% «sera insuffisante» pour relancer  l'économie et endiguer le chômage….  «C'est pour ça qu'il faut réussir ce pacte de responsabilité», martèle-t-il… un pacte « adopté sous peu » et « mis en œuvre immédiatement» promet-il encore sur Europe 1.  Fait de bois tendre, Sapin veut croire que le gouvernement attaque dans le bois dur. A qui s’adresse-t-il ? Au patronat car le pacte de responsabilité est un pacte antisocial.

    Interrogés sur la politique fiscale, il croit rassurer en annonçant : «Les augmentations d'impôts, c'est terminé.» Les réductions de dépenses suffiraient, selon lui, à réduire le déficit. Il ne fait que répéter ce qu’ont déjà dit Hollande et Valls. C'est pour cela que «tous les ministères auront à faire un effort c'est légitime », ajoute-t-il mais rassure ensuite l’armée en précisant que celui de la défense sera protégé jusqu’au bout. Au bout de quoi ? On se le demande. Au bout des engagements au Mali, en Centre-Afrique… ? Au bout de la nuit ? Au bout du compte ? Au bout du bout ? Jusqu’où va-t-il nous mettre à bout ?  Sapin est chargé des coupes budgétaires et il pourrait scier la branche sur laquelle il est assis. Lorsqu’une décision lui échoie, il affirme toujours faire le bon choix alors qu’il met  la France est aux abois. Et lorsqu’il sort du bois, il fait des prévisions avec des « si »  qui se transforment en coups de hache budgétaire. Pour administrer, la règle est de défricher le code du travail et le service public. Michel Sapin est le bûcheron du gouvernement Valls. On a envie de lui dire ce qu’écrivit Ronsard contre les bûcherons de la forêt de Gastine : Ecoute, bûcheron, arrête un peu le bras! - Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas; - Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force - Des nymphes qui vivraient dessous la dure écorce?

    Pendant ce temps, son alter gogo Montebourg a mis, comme l’acteur enfile un costume de scène, une panoplie Alsthom pour s’opposer au rachat de cette entreprise par le géant américain  Général Electric. Avec Valls, ils ont même signé un décret en date du 14 mai. Le texte renforce l’arsenal juridique de l’Etat pour protéger les entreprises stratégiques françaises, en étendant notamment à l'énergie, à l’eau, à la santé, aux télécoms et aux transports le mécanisme de protection des entreprises stratégiques contre les appétits étrangers. "Le choix que nous avons fait, avec le Premier ministre, est un choix de patriotisme économique", explique-t-il et de citer ce qu’il considère comme un succès exemplaire : l’entrée de l’Etat au capital de Peugeot pour 14%  à égalité avec les Chinois.

    Si le résultat de cette gesticulation médiatique, dans laquelle la Marinière a été remplacée par le bleu de travail Alsthom, sera une entrée de l’Etat au capital avec Général Electric, on peut s’en inquiéter plutôt que de s’en réjouir lorsque l’on constate l’attitude du même gouvernement dans le dossier de la SNCM. L’Etat possède 25% du capital de la SNCM plus une participation dans le capital de l’actionnaire majoritaire Transdev/Transport (66%). Ce groupe est détenu à 50 % par Veolia Environnement et à 50 % par la caisse des dépôts, donc l’Etat. Malgré cela, l’Etat apparaît comme un actionnaire minoritaire de la SNCM et ses représentants se sont abstenus  lors du dernier conseil de surveillance, laissant Véolia Environnement décidait de l’avenir de la compagnie maritime. Nous verrons où les tergiversations du gouvernement et de Hollande mèneront la SNCM.

    Quant à Alsthom, La vraie raison de l’opposition au rachat de la Général Electric est que l’Allemand Siemens lui est préféré en désaccord avec la direction d’Alsthom. Avec Peugeot et la SNCM, on s’aperçoit que l’Etat actionnaire fonctionne selon la pensée capitaliste. Il est solidaire des autres actionnaires et n’empêche pas les plans de licenciements.

    Avec Alsthom, puisqu’il s’agit de défendre un groupe dont l’activité représente un intérêt stratégique pour la France, on se demande pourquoi le mot « nationalisation » est un « tabou » dans la bouche d’un gouvernement socialiste qui se dit de gauche. Les rodomontades de Montebourg, on connaît. On a pu aussi constater qu’elle ne change rien de la politique libérale menée par Hollande et ses gouvernements, politique qui conduit à la désindustrialisation de la France et au chômage de masse. C’est la même politique que la droite qui s’oppose à tout ce que fait ou dit Hollande et les membres du gouvernement dans une posture de prétendants au pouvoir. Ainsi Jean-François Copé a sorti que Montebourg nuit aux investissements étrangers dont la France aurait, selon lui, bien besoin. Il sait très bien qu’au bout des tergiversations, on nous expliquera que Général Electric a fait des promesses importantes qui lui ont fait emporter le morceau d’industrie française qu’est Alsthom… L’honneur sera sauf même si les promesses, bien sûr, ne seront pas tenues.

    Au ministère de l’économie et des finances, nous avons des duettistes.  Sapin affute sa langue de bois.  Montebourg monte, monte, monte… puis redescend, redescend, redescend et disparaît. Sa mayonnaise franchouillarde ne prend plus.  Ségolène Royal leur savonne parfois la planche pour montrer qu’elle existe au-delà de son ministère de l’Ecologie. Pendant ce temps, Laurent Fabius s’active en silence à la mise en place du grand marché transatlantique.

    A l’Elysée, François Hollande surveille ses deux lignes de vie politique : sa côte de popularité et la courbe du chômage. Entre les messes élyséennes du mercredi, Manuel Valls se fait un peu oublier en attendant que le pacte de responsabilité soit adopté par le Sénat. Il a annoncé toutefois la bonne nouvelle : de nouvelles mesures fiscales allaient bénéficier à 3 millions de Français et permettre à 1,8 million de ménages de sortir de l'impôt sur le revenu. Ces ménages y étaient cependant entrés par des mesures fiscales prises par le gouvernement Ayrault. Il ne s’agit donc que d’une rectification après des mesures fiscales injustes. Cela représente une recette d’un milliard d’euros en moins, soit disant compensée par la lutte renforcée contre la fraude fiscale. Cette mesure a été arrachée par l’aile gauche du PS et Manuel Valls l’a introduite pour mieux faire passer le pacte de responsabilité… une vaseline politique en quelque sorte alors qu’il s’agissait d’injustice fiscale.

    La vie reste un long fleuve tranquille même si le capitaine de pédalo a décidé d’accélérer le pédalage en remplaçant le rétro-pédaleur Jean-Marc Ayrault par les jambes plus jeunes de Manuel Valls. Le cap est maintenu malgré vents et marées. C’est une œuvre de démolition de la Gauche qui a été entreprise par François Hollande et ses partisans. C’est aussi une œuvre antisociale qui aura des conséquences graves sur le quotidien de chacun.

    De quel bois sont-ils faits ? Le sapin dont on fait les cercueils mais qui est aussi l’arbre de Noël ? Seuls les petits enfants croient au père Noël. Les promesses de Sapin ne suffiront pas car, nous l’avons constaté, les cadeaux vont au patronat. C'est du bois de cercueil ce pacte de responsabilité, celui dans lequel ils sont en train d’enterrer tous les acquis sociaux et, avec eux, l’espérance en un monde meilleur.

    Fucone

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  • Giscard2

    Jacques Chirac étant physiquement indisponible, la presse nous a ressorti Valery Giscard d’Estaing le très ancien président devenu Immortel dans cette Académie française où la politique est venue polluer les belles lettres et les Arts sous la direction du controversé Gabriel de Breuil, le chancelier de l'Institut de France, moqué pour son extrême arrogance,  pointé du doigt pour ses pratiques peu scrupuleuses. Le journaliste Daniel Garcia a livré une enquête sur cette institution vieille de plusieurs siècles. Le passage intitulé "Le Monopoly du Quai Conti" révèle l'immense richesse de l'Institut de France, la maison mère de l'Académie française et de ses sœurs. La Coupole est très riche : sa fortune est estimée à un milliard d'euros. Le journaliste s'étonne de la bienveillance suspecte de la Cour des comptes quant à la mauvaise gestion des finances de la Coupole et s’arrête sur des dossiers inconnus ou presque du grand public. S'y croisent : Nicolas Sarkozy, Liliane Bettencourt et sa fille, Éric Woerth.

    Dans ce marché de l’occasion qu’est l’Académie française, Valéry Giscard d’Estaing a obtenu en 2003 l’habit vert de feu Léopold Sédar Senghor.  Un ancien président africain ! Un véritable pied de nez honteux à l’histoire du septennat giscardien entaché par ses amitiés avec Jean Bédel Bokassa et l’affaire des diamants. Sa postérité contestée ne suffisait pas à Giscard, il lui fallait l’immortalité symbolique. Ce n’est cependant pas avec son œuvre littéraire qu’il a obtenu son fauteuil. Il s’y est installé et on pouvait au moins espérer qu’il y resterait assis avec les autres vieillards cacochymes de ce cercle réactionnaire.

    Et bien non ! Il est sur les ondes radios jusqu’à hier soir, le JT de FR2. Déjà interrogé jeudi 8 mai par Europe 1, il critique ce jour de commémorations qu’il avait supprimé en 1975, soucieux, à cette époque, de contribuer à la réconciliation avec l’Allemagne et à la construction de l’Europe libérale dont il est l’un des promoteurs les plus zélés, puisqu’il présida la convention pour l’avenir de l’Europe qui déboucha sur le Traité de Rome.  Les commémorations ont été rétablies en 1981 par François Mitterrand. Décidément, le 8 mai ne rappelle que des mauvais souvenirs à Giscard et il a trouvé un nouvel argument pour l’effacer du calendrier officiel.

    Pour Giscard, il faut travailler plus pour produire plus.  Il considère que le 8 mai  "ce n’est pas simplement une journée fériée, c’est une journée chômée, où la France ne travaille pas, où la France, qui n’a pas de croissance, qui est un pays affaibli économiquement, va avoir trois jours où elle ne travaillera pas. C’est tout à fait illogique".  C’est ce qu’il a dit lors de son passage à Europe1 et qu’on lui a fait répéter ailleurs, pour ouvrir à nouveau le débat libéral sur la durée du travail, les jours de vacances et les jours chômés.

    Lors du débat télévisé de l'entre-deux tours, le 5 mai 1981, François Mitterrand qualifie Valéry Giscard d'Estaing d'« homme du passif », en réaction à « l'homme du passé ». Aujourd’hui, il est les deux. Il est l’homme d’un passé qui a mis l’Europe dans l’entonnoir libéral qui a mené à la crise que l’on connaît. Il est l’homme du passif avec la mise en place du système bancaire européen qui est responsable de la dette et des politiques d’austérité. 

    On se demande combien de temps encore, on va nous ressortir Giscard d’Estaing qui sent la naphtaline de son habit vert. La naphtaline aurait dû le préserver des mythes mais il n’en est rien.  Qu’il nous épargne sa mythomanie, ses romans à l’eau de rose et ses fantasmes avec les princesses. Son ouvrage « La Princesse et le Président » (mettant en scène une relation sentimentale de deux personnages, qui rappellent Lady Diana et lui-même) démontre que même le ridicule ne le tue pas. L'opinion britannique relayée par la presse a hésité entre « hilarité et curiosité » selon les termes du journal The Guardian. Face aux interrogations des journalistes, Giscard  a finalement affirmé avoir « inventé les faits ». Le Times a émis l’hypothèse que cette parution buzzante avait pour une volonté d'éclipser la publication des mémoires de Jacques Chirac, son éternel ennemi politique à l'intérieur de la droite française. Aujourd’hui, il n’a plus qu’un ennemi, lui-même. Il suffit de l’avoir écouté au JT soir de FR2 le 10 mai. Interrogé par un Laurent Delahousse respectueux et parfois obséquieux, il explique d’abord que les Français sont conservateurs et ne veulent pas de changement pour ensuite dire qu’il a été élu parce que les Français sont des gens impatients et qu’ils voulaient le changement. Et dire qu’il siège encore au Conseil constitutionnel aux côtés de Nicolas Sarkozy!

    A quelques jours des élections européennes, il faut se souvenir que Giscard était opposé au recours à un référendum pour décider de la constitution européenne. Il n’était pas favorable au suffrage universel direct pour élire les députés européens. Il était l’un des partisans de la construction européenne par une élite technocrate. Président du Conseil général d’Auvergne, il a aussi siégé au Parlement européen entre 1989 et 1993. Il était président du groupe Libéral, Démocrate et Républicain (LDR) jusqu'en 1991. Il a pris position en faveur du "oui" lors de la campagne référendaire sur l'adhésion de la France au Traité de Maastricht. Avec Helmut Schmidt, il a créé en 1986 le Comité pour l'Union monétaire de l'Europe.  De 1989 à 1997, il exerce la présidence du Mouvement International Européen. Il est  Président de l'Institut pour la Démocratie en Europe. Il a participé à réflexion sur l’organisation européenne et ses perspectives qui a conduit au traité établissant une Constitution pour l'Europe, signé le 29 octobre 2004 à Rome et rejeté en France et dans d’autres pays européens par référendum…

    Lors de sa présidence, Giscard n’a jamais organisé de référendum, comme Sarkozy plus tard. Il serait surprenant que François Hollande en organise un. C’est un aspect gaullien de la Cinquième république qui ne fait plus recette chez les présidents de la république. Ils ont tous une idée de la démocratie très présidentielle et même néo-monarchique. Giscard a même hérité d’un nom à particule achetée par son père Edmond Giscard (1894-1982), devenu Giscard d'Estaing en juin 1922. Quant à Sarkozy, c’est un arriviste avec la mentalité d’un roturier. Hollande est l’archétype de l’énarque et a installé l’énarchie et la technocratie. Les technocrates sont, comme l’a dit Coluche, « les mecs que, quand tu leur poses une question, une fois qu'ils ont fini de répondre, tu comprends plus la question que t'as posée ». L’énarchie c’est  la tyrannie des "experts" et des technocrates qui imposent sans discussion les verdicts du nouveau Léviathan que sont les "marchés financiers" et qui n'entendent pas négocier mais "expliquer". En ce sens, on peut dire que François Hollande est dans la lignée des anciens élèves de l’ENA que sont Giscard et de Chirac, davantage que celle de Mitterrand dans la période 1981 à 1983.

    Giscard était de la promotion « Europe ». Et oui ! Son action et sa propagande libérales étaient préméditées.  Chirac était de la promotion « Vauban » partisan du pré-carré. Il est sorti de celui de la politique et se trouve maintenant enfermé dans celui construit autour de lui par sa femme. Pour Hollande, c’est Voltaire qui disait : « Je compterais plus sur le rôle d'un homme espérant une grande récompense que sur celui d'un homme l'ayant reçue.  » Avec le président Hollande, on sait à quoi s’en tenir et que la Gauche peut compter sur lui lorsqu’il attend une récompense électorale. Après, il lui tourne le dos.

    U barbutu

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  • Hollande_tournesol_modifié-1

    François Hollande nous fait entrer dans le monde de Hergé ( pas des RG) et, en professeur Tournesol, pendule à la main, il annonce « Le retournement économique arrive » comme si son pendule s’était mis à tourner sur des signaux économiques. Ne doutons pas que Sapin et Montebourg joueront les Dupont et Dupont, pendant que Tintin Valls jouera la vedette. Ce dernier, en tant que Ministre de l’Intérieur influencé par le scoutisme, a lutté contre le Mal en général, ou du moins contre tout ce qu'il estime être mal. Comme dans Les Cigares du pharaon, Le Lotus bleu et Le Crabe aux pinces d'or, il a affronté des trafiquants de drogue. Dans ce gouvernement, il ne manque que le capitaine Haddock qui incarne les travers de l'être humain, les erreurs et la rédemption, les rechutes et les actes de courage, les interrogations et les faiblesses. A vrai dire, il n’a pas trouvé sa place aux côtés d’un Tournesol infaillible et d’un Tintin immaculé qui a réservé, en fait de Milou, un chien de sa chienne aux fonctionnaires, aux retraités, aux assurés sociaux et aux collectivités locales. C’est sûr qu’avec lui, ils feront tintin. Comme Valérie est partie, nous ne résistons pas à Ségolène dans le rôle de la Castafiore.

    Nous avons d’abord eu droit à la prévision par Hollande d’un quinquennat en deux époques : la première était celle du redressement et la seconde celle de la redistribution. Deux ans sur cinq sont passés. La courbe du chômage continue à faire le gros dos et ne s’est pas inversée fin 2013. Sur ce point le pendule de notre Tournesol a arrêté de tourner. En ce qui concerne la redistribution, elle a été votée : l’austérité pour les uns et les cadeaux fiscaux pour les autres. Beaucoup en sont encore tout retournés même au sein du parti socialiste. Que va-t-il se passer avec ce retournement économique ?

    Nous avons donc cherché tout ce que peut recéler ce mot. Il s’agit d’abord tout simplement d’une opération qui consiste à retourner quelque chose. Cela nous inquiète car, lorsqu’il s’agit de retourner sa veste, François Hollande nous en a fait la démonstration en enfilant son costume de président. Une signification nous plaît davantage : changement brusque de direction ou d’orientation. On le lui demande depuis deux ans mais il s’agit d’un changement de cap dans sa politique et la nomination de Tintin Valls au poste de premier ministre ne nous laisse pas prévoir un tel retournement. Nous ne croyons pas non plus à un changement complet d’attitude et d’opinion. Est-ce le capitaine de pédalo qui nous parle ? En mer, un retournement équivaut à un chavirement. Le naufrage n’est pas loin.

    Ce retournement économique annoncé ressemble surtout à une nouvelle pirouette et intervient en période des élections européennes. François Hollande veut faire croire, le temps d’une élection, que tout est sauvé alors que tout paraît perdu. Comme Tournesol sort son pendule, le Président nous ressort son Mantra pour nous envoyer ses vibrations et trouver quelques résonnances optimistes. Après avoir annoncé «la fin de la crise de la zone euro» à la fin 2012, après avoir promis «l'inversion de la courbe du chômage» pour la fin 2013, après avoir décrété «la reprise» le 14 juillet dernier, il a inventé une nouvelle formule censée faire patienter encore un peu les Français. La deuxième année de son quinquennat devrait être le pivot de sa politique. Il pivote avec l’espoir d’un retournement pour aller dans la même direction. Combien de tours va-t-il encore faire sur lui-même ?

    A chaque élection, il se la ramène comme une fleur au printemps. Il vient tintinnabuler à nos oreilles et, comme un tournesol, se tourne vers le soleil pour trouver la lumière et entendre des voix qui lui chantent : Mets de l'huile petit homme dans la vie, il faut que ça glisse. De l'huile petit homme, écoute, écoute. Mets de l'huile petit homme dans la vie, il faut que ça glisse… et, comme dirait le poète, il « verse sans fin tes huiles amères et oublieuses ». Nous ne nous laisserons pas oindre des pieds à la tête comme des béni-oui-oui. Il ne nous retournera pas comme des crêpes à quelques jours des élections européennes. Pour les votes, Mille sabords, ce sera tintin, peau de balle et balai de crin !...

    U capitanu Adequatu

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  • Stampa-nostra_wx_page_full_visuel_large

    Dans la petite gazette ajaccienne « La trique [1]» qui était éditée quelques temps dans la deuxième moitié du 19ème siècle, nous avons relevé un article datant du 13 septembre 1868. Il est écrit par un certain Fantasio à l’attention de « M. Anatole, X***, rédacteur du « Vautour chinois ». Le texte est intitulé «  Conseils à un futur journaliste ». Il s’agit bien entendu de conseils humoristiques qui tournaient en dérision son destinataire et mettaient déjà l’accent sur les méfaits de l’arrivisme et de la compromission dans un métier qui, par ambition et arrivisme, n’est souvent pas exercé comme il devrait l’être.

    Notre journaliste corse a pris le pseudo de Fantasio, personnage d’une comédie en deux actes d’Alfred de Musset publiée en 1833 mais créée seulement en 1866 après la mort de l'auteur.Il ne s’agit donc pas du personnage de B.D, journaliste inventé par Jean Doisy et que l’on retrouve en 1942 chez Spirou. Le Fantasio de Musset est cynique, blasé, révolté mais cherche au plus profond de lui, c'est une grande pensée, une grande action à accomplir. Un de ses amis lui dit : « Fais-toi journaliste ou homme de lettres… c’est encore le plus efficace moyen de désopiler la misanthropie et d’inciter l’imagination… »

    Voici le pamphlet inspiré librement par la comédie de Musset à la sauce de notre Fantasio, journaliste insulaire…

       Tu veux absolument, jeune Anatole, te faire journaliste. Tu as bien raison. Ton style est lourd, pâteux, prétentieux ; tu ne connais ni histoire, ni littérature, ni orthographe ; fais-toi journaliste, Anatole. Mais d’abord écoute les conseils de l’amitié et retiens-les.

        Sois convaincu, dès aujourd’hui, que tu es le plus grand, le plus beau, le plus fort, le premier ; Demain tu seras persuadé que tu es le seul. Cette conviction est indispensable à ton avenir. Pas d’études ! Reste enfant de nature ; abandonne-toi à ton inspiration. Lis peu ou point. La lecture enfante l’incertitude et l’hésitation. Une armoire à glace est préférable à une bibliothèque.

       Il est entendu que tu es apte à traiter toutes les questions ; ton esprit fécond ne sera pas embarrassé ; tu parleras indifféremment politique ou littérature. Ta plume de Tolède écrira aujourd’hui un grave article politique où tu débattras des destinées de l’Europe, demain elle écrira, passant à un genre plus léger, un courrier des Eaux, où s’étalera à son aise l’esprit des autres.

      Je t’ai conseillé, tout à l’heure, de lire le moins possible ; je fais une exception pour les journaux. Au Cercle ou au café, empare-toi le premier des feuilles politiques, et quand tu découvriras une phrase bien ronflante, une phrase à effet, grave-la dans ta mémoire – un jour ou l’autre tu en trouveras le placement.

      N’hésite pas à démarquer le linge des autres. Ne te gêne pas. Anatole, songe que tu ferais aussi bien qu’eux, si tu avais le temps. Il y en aura qui te critiqueront. Laisse la jalousie ronger son frein ; les attaques de ces béotiens feront ta force.

      En public, parle haut ; et pour me servir d’une expression vulgaire que tu me pardonneras, tiens toujours le crachoir. Qu’aucune question ne t’arrête ; fais souvent revenir dans tes discours les mots de liberté, suffrage universel ; ne t’en sers pas trop, pourtant, des immortels principes, c’est usé.

      N’oublie pas de redire fréquemment que tu as fait une étude spéciale des œuvres de P.L Courier [2]; en parlant de cet écrivain que tu n’as jamais lu, appelle-le le narquois vigneron. Cela produira de l’effet.

     Souris à quand on viendra à prononcer devant toi le nom de Dumas[3], Augier, Girardin ou de tout autre écrivain connu. Parles-en comme si tu avais vécu dans leur intimité. Dis qu’à Paris Dumas te tutoyait, que Girardin te serrait la main, qu’Emile Ollivier t’a souvent écrit ; n’évite jamais l’occasion de montrer les lettres de ce député. Cela imposera aux multitudes.

     Ne te prodigue pas à tout le monde, Anatole. Comme tu es appelé à défendre un jour la veuve et l’orphelin, fréquente à d’autres messieurs les avocats. Avec eux tu pourras faire de l’opposition ; tu seras doc-soc, réac, ce que tu voudras. Ils se moqueront de toi, mais comme tu es un de ceux dont parle l’Evangile, tu ne t’en apercevras pas.

     Quant au vulgaire, ne commets pas la faute de le respecter ; traite-le capricieusement, en despote, en dompteur. Dis-toi : « Heureux public, il me voit, il me lit, il m’admire ; est-il bien digne de son bonheur ? » Fais quelque chose cependant pour les femmes, Anatole ; au jour d’aujourd’hui, c’est par elles que l’on arrive. De temps en temps un compliment aux blondes du Cap ou la brune d’Ajaccio, ce n’est pas très exigeant. Et justement parce que tu es grand, sois bon, Anatole. Dieu t’en sera gré.

     Que les lauriers de Belmontet[4] de ta ville natale ne t’empêchent pas de dormir ; la poésie et la prose sont sœurs. Et puis signe que le fardeau de la gloire est lourd à porter et il te sera doux de le partager avec ton digne émule, et nouveaux frères siamois. Vous marcherez unis, le front couronné de roses.

     Suis ces conseils, ô jeune Anatole, et tu verras venir à toi la célébrité, la fortune, la considération. Et, après avoir fait l’étonnement de ta famille, tu seras un jour la gloire de ton département. Et tu parviendras de succès en succès à un âge extraordinaire. Et tu dureras autant qu’un corbeau, qu’un préjugé, qu’une momie égyptienne. Tu dureras ô Anatole.

    Fantasio.

    Ce journaliste corse écrivait au 19ème siècle connaissait la vie culturelle parisienne et citait plusieurs auteurs célèbres de son époque et parmi eux des pamphlétaires caustiques comme lui. On peut dire qu’il possédait l’art de la dérision et cet humour que l’on retrouve chez quelques confrères qui, jadis, écrivaient dans des journaux insulaires : le Journal de la Corse,l'Insulaire Français, journal politique, littéraire et commercial (1833), Le Franco Corse (1848), Le Républicain (1848), L'Observateur de la Corse (1852), L'Abeille de la Corse, journal des Lettres, Sciences et Arts (1855), L'Aigle Corse, un bimensuel (1866)), La Corse au 13 Bd Paoli (1870), Le Patriote, Bd Roi Jérôme (1871), Le Petit Bastiais, 8 Bd du Palais (1876). Les journalistes satiriques corses restaient dans la moquerie et non dans l’invective buzzante et l’outrance qui sont aujourd’hui à la mode à Paris. Parfois ils s’amusaient entre eux par des joutes verbales dans la tradition du chjam’é risponde. C’est le cas de Fantasio et Anatole X car ce dernier répondit immédiatement dans Le Vautour chinois.

    Ô tempora ! Ô mores ! Autre temps, autres mœurs ! Sans doute, les conseils de « Fantasio » ont-ils été repris dans les écoles de journalisme et sont-ils trop écoutés de nos jours par ceux «dont les fronts joyeux se sont parés ensemble, De roses en couronne aux lauriers enlacées » pour reprendre deux vers pompeux du député mirliton Louis Belmontet.

    Peut-être, pensez-vous que des journalistes célèbres ont entendu et suivi ces conseils. Vous avez même des noms. Nous ne vous dirons pas les nôtres.

    Aujourd’hui, entre industrialisation, révolution numérique, restructurations par des licenciements, newsrooms, marketing éditorial, la presse a des difficultés à prendre des risques. L’information est hiérarchisée, contrôlée, contextualisée, instantanée, en continu… Le buzz a remplacé le scoop. Lorsque l’information devient davantage une question de marketing éditorial et de community management, ce sont rarement les contenus à forte plus-value qui l’emportent. Pour terminer sur le Fantasio d’Alfred Musset nous reprenons ce que le Roi dit de la politique et qui vaut pour le journalisme devenu une « toile d’araignée dans laquelle se débattent de pauvres mouches mutilées ». On s’aperçoit que le savoir-faire journalistique se perd car il ne sert plus qu’à véhiculer de la publicité et de la propagande alors que la démocratie a plus que jamais besoin de l’apport de la presse et du journalisme pour nourrir une société confrontée à une remise en cause de ses certitudes. La crise de la presse ne peut pas entraîner avec elle la mort de l’idéal journalistique.

    U cuginu di Diogène


    [1] Ce petit journal n’a rien à voir avec celui antisémite « la trique antijuive » créé sur le Continent au même siècle.

    [2] Cet helléniste, qui a fait une glorieuse carrière militaire après la révolution française, écrit et  excelle comme écrivain politique dans le pamphlet et combat avec l'arme du ridicule, dans le style le plus caustique, les mesures rétrogrades de la Restauration ; il se cache quelquefois sous le nom de Paul Louis, vigneron. Il s'en prend à la tentative cléricale de nouvel assujettissement des consciences. Il sait combien il s'expose et le dit clairement dans le Livret de Paul-Louis, vigneron: « Ce matin, me promenant dans le Palais Royal, M...ll...rd passe, et me dit : Prends garde, Paul-Louis, prends garde; les cagots te feront assassiner… » Le fait est qu’il fut assassiné.

    [3] Il peut s’agir d’Alexandre Dumas, le père ou le fils car tous les deux étaient vivants à la date de l’article 1868 mais nous pencherons pour le fils car le père meurt en 1870 et le fils s’engagea pour l’émancipation de la femme à laquelle il est fait allusion dans l’article.

    [4] Louis Belmontet, né à Montauban le 26 mars 1798 et mort à Paris le 14 octobre 1879, est un poète et homme politique français du XIXe siècle. Belmontet fut souvent raillé et parodié, notamment par le jeune Arthur Rimbaud, en raison de son style emphatique et de ses métaphores quelquefois saugrenues. Fantasio fait références aussi aux poèmes de Belmontet à qui, selon Zola, les députés auraient délivré le prix du mirliton d’honneur. Il est probable qu’il pense à une Ode « Le souper d’Augustes »  lue dans un recueil intitulé « De l’Académie des jeux floraux » (1828) qui, après une citation de Tacite, débute ainsi : « Quels sont-ils les Romains que ce festin rassemble, Qui, sur un lit de pourpre, en cercle sont placés, Et dont les fronts joyeux se sont parés ensemble, De roses en couronne aux lauriers enlacés »

     

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  • gravona_sncm

    « Mon cher collègue,  par lettre en date du… vous avez bien voulu attirer mon attention sur l’intérêt qu’il y aurait pour la Corse à conserver une compagnie nationale de navigation. J’ai le plaisir de vous annoncer que je donne mon accord sous réserve de celui du mon collègue des finances… Veuillez… etc.» On peut se demander si ce type de courrier qui reprend une formulation de lettre type qui s’échange entre un député ou un sénateur  et un ministre  ou un ministricule, a été envoyé au Président de la CTC ou à un autre des élus corses. Cette farce, depuis la Troisième république, continue à leurrer ceux qui croient aux promesses électorales et aux lettres d’intention. On ne sait toujours pas quel sera l’avenir de la SNCM malgré les paroles rassurantes du ministre des transports devenu ministricule après le dernier remaniement.

    Quelle est la véritable influence de nos députés sur l’Exécutif ? On a souvent l’impression qu’au Palais Bourbon, se joue une comédie et que le suffrage universel, considéré comme le symbole suprême de la démocratie, n’est plus qu’une farce qui sert à distribuer des fromages. Un politicien élu député jouit des mêmes avantages accordés aux hauts fonctionnaires de la République et semble avoir des prérogatives qui ne servent plus qu’à l’installer dans une sinécure  limitée dans le temps mais devenue une position pérenne pour des petits barons qui  pratiquent le clientélisme notamment en envoyant des courriers aux Ministres et en se servant des réponses-types  comme étant les réussites de leur œuvre exclusivement épistolaire.

    Combien de projets et de promesses ont rempli les corbeilles ? Bien souvent le profit brise leurs pages qui se dispersent sous le souffle du vent de l’opportunisme dont font montre nos édiles inchangés. 

    Oh ! Combien de marins, combien de capitaines
    Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
    Dans ce morne horizon se sont évanouis ?
    Combien ont disparu, dure et triste fortune ?
    Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune
    [1]

    A la SNCM, les marins et les capitaines ne disparaissent pas dans une mer sans fond mais risquent de disparaître dans des plans de licenciements avant la vente de plusieurs navires. Nous verrons jusqu’où peut aller l’hypocrisie et le cynisme des politiques qui interviennent dans ce dossier, si, au bout de toutes les négociations, la grande compagnie maritime nationale devient une petite compagnie régionale  qui gérera peut-être des bateaux-mouches sur la Gravona entre Ajaccio et Vizzavona. Nos politiciens pourraient bien alors proposer d’agrandir cette rivière corse, d’y ajouter de l’eau et bien d’autres travaux qui ne seront pas réalisés. On connaît déjà la formule du courrier ministériel qu’ils recevront alors… «  Mon cher collègue, par lettre en date du… » On le sait : des élus et des candidats à des élections ont adressé des courriers en haut lieu pour sauver la SNCM. Des réponses sans véritable engagement ont été reçues par les syndicats. Le meilleur ou le pire restent à venir.

    Combien de promesses d’aller dans la lune ont disparu et sont dans le néant à jamais enfouis ? Les politiciens mettent le nez à la fenêtre jusqu’en avril pour voir quel temps il fait et si le printemps va naître. Ils prennent la température et prêchent le renouveau sans vouloir rien changer. Et si l’averse tombe, ils incriminent la météo et sont prêts à rouspéter avec vous : Monsieur Printemps, Monsieur Printemps nous ne sommes pas très contents. Et si la SNCM est prise dans la tempête économico-financière, il faut se souvenir que, depuis sa privatisation, on la pousse vers les récifs. Mais ce sont les vents contraires de l’économie, nous dira-t-on.

    La politique n’est pas un domaine de spécialistes bien qu’elle tende à le devenir. Tant qu’il y a des dictatures, il est dangereux de critiquer une démocratie. Toutefois, il n’est pas défendu de dénoncer "un monde de karaoké où les gens répètent les mots des autres." On doit garder la capacité à s’indigner, nous disait Stéphane Hessel. Indignons-nous chaque fois que les politiciens nous jouent une farce dont nous sommes les dindons ! Faisons de la politique sans avoir peur du mot ! Ne faisons pas l’autruche qui serait, selon Pierre Daninos, le seul animal doué de sens politique ! Ne laissons pas la politique aux politicards pour qui  l’Etat doit vivre de ses perversités ! La SNCM est un exemple actuel des conséquences de ces perversités mais il y en a d’autres… La seule question est : jusqu’où iront-ils ? Le pire si aucune résistance ne vient les arrêter.

    Fucone

     



    [1] Poésie « Oceano Nox », Victor Hugo.

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