• Qui est le Père Noël?

    U babbu di Natale, quale hè? Veni qui chi t’aghju da cuntà qualcosa! Dicenu chi...

    nicolanoel_copieLe père Noël serait un descendant de Saint Nicolas ou Saint Nicolas lui-même. Rien à voir avec Nicolas Sarkozy, plus père fouettard que Père Noël.

    La dépouille du saint des enfants a été volée au VIème siècle par des marchands italiens puis rapportée à Bari en Italie. Depuis, l’âme de Saint Nicolas prodigue ses bienfaits miraculeux jusqu’en Corse. Son nom était Nicolas de Myre et une erreur d’écriture pourrait être à l’origine de l’absence du " t " de la myrte très répandue en Corse. Saint Nicolas serait né vers 270 dans la ville de Patara au sud ouest de l’actuelle Turquie prés d’Antalya. Le scribe ayant enregistré le nom de la ville a été soigné pour dyslexie et légère surdité. Patara serait une déformation de Santa Reparata dans la région de Balagne en Corse. Antalya est la déformation de " anticaglia" signifiant bric-à-brac et décrivant le lieu de naissance qui explique la vocation de celui qui sera le Père Noël distribuant les cadeaux sortie de son « anticaglia ».

    Le père Noël, si l’on croit les historiens chargés de sa biographie, est la réapparition de Saint Nicolas aux Etats Unis qui en ont fait un produit de marketing en le déguisant en lutin nordique. Il faut le révéler aujourd’hui, Saint Nicolas aurait donc cédé au rêve américain et signé un contrat commercial sous un nom d’artiste.

    Force est de constater que San Niculau (traduisez Saint Nicolas) est un saint très populaire en Corse où l’on dénombre de nombreuses paroisses et sanctuaires dont il est le patron. On en compterait pas moins de 33… Trois est le chiffre des enfants qu’il a sauvés.

    Saint Nicolas a réalisé plusieurs miracles, comme celui d'avoir ressuscité trois enfants. Une chanson populaire raconte l'histoire de trois petits enfants partis glaner dans les champs... A la nuit tombée, perdus, ils frappent à la porte d'un boucher. A peine entrés, il les tue, les découpe et les met au saloir... Sept ans plus tard, saint Nicolas passant par là, leur redonne la vie... Saint Nicolas devient alors le protecteur des enfants. C'est le saint patron des jeunes hommes non mariés. Saint Nicolas est aux garçons ce que Saint Catherine est aux jeunes filles. C'est aussi le patron des navigateurs : il a contribué à sauver des équipages de la tempête. La Corse est une île de navigateurs. La plus grande place de Bastia est la place Saint Nicolas.

    De source sûre, Saint Nicolas voyageait sur un âne. Et si cet âne était Manfarinu ? … L’âne corse de Noël dont l’histoire est racontée dans un ouvrage d’Angèle Paoli aux Edtions Fior di Carta.

    Il s’agit d’un conte corse de l’Avent. L'Aven, cette période liturgique qui englobe les quatre dimanches qui précèdent Noël. Traditionnellement, les chrétiens allument une bougie le premier dimanche, puis une de plus chaque dimanche suivant, symboles de la lumière qui va renaître le soir de Noël. De cette période est née la tradition du calendrier de l'Avent : cela consiste, dans une grande planche en carton prédécoupée, à ouvrir des petites fenêtres, une par jour depuis le 1er décembre jusqu'à Noël (24 jours). Chaque fenêtre contient une phrase de l'Évangile (version chrétienne), ou une petite confiserie (version païenne). Extrait : " Bien des années plus tard, le soir de la veillée de Noël, au coin du fucone, la zia raconte à ses petits-fils l’histoire de Manfarinu et de sa descendance. Elle raconte à ses petits-fils l’histoire de ce pelage gris des ânes corses marqués une fois pour toutes, une nuit de Noël, par une croix noire et soyeuse tombée du ciel et des étoiles. Il était une fois, dans une île de Méditerranée, un âne gris. Un âne gris qui avait porté Saveria. Saveria et l’enfant gîtant dans son sein. L’âne de Santu et de Saveria. Manfarinu. L’âne de Noël. "

    De nombreux indices laissent donc penser que le visiteur de la première heure du 25 décembre pourrait être d’origine corse. Nous savons qu’en Italie, on cite le passage de la Befana en lieu et place du père Noël. L’hypothèse d’une procréation, malgré le grand âge de ce patriarche, n’est donc pas à exclure. La proximité de la Corse avec l’Italie et l’omniprésence de Saint Nicolas sur l’île sont des points qui soulèvent l’interrogation. Le père Noël aurait-il eu une liaison amoureuse? Tout est possible un soir de Noël. L’affaire mérite des vérifications scientifiques, une comparaison d’ADN notamment. Une analyse déjà réalisée sur le bois du traîneau a révélé qu’il s’agissait de châtaignier corse…

    Un appel est fait à tous les foyers ! Tous les cadeaux apportés par le Père Noël ne doivent pas être manipulés mais remis à la Police et à la gendarmerie pour procéder à des relevés biologiques. Il s’agit de déterminer le profil génétique du père Noël et son groupe sanguin. Tout laisse à penser qu’il ne serait pas surprenant d’y trouver le chromosome Corse et le groupe sanguin 2A ou 2B. La découverte serait alors historique car elle mettrait en évidence la supercherie de la maison Coca Cola qui en 1931 a caricaturé le père Noël dans la tenue que, depuis lors, des usurpateurs arborent devant les magasins. Lorsque l’on sait que le Coca-Cola a été créé à partir d’une boisson corse, le vin Mariani, le faisceau de présomptions se resserre. Les Ricains de Coca Cola auraient spolié la Corse en rebaptisant le vin Mariani "Coca-cola " et Saint Nicolas " Père Noël ". Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence si dans Coca Cola il y a le cola de Nicolas.

    Les mots disent les choses et leur rencontre n’est pas le fruit du hasard. On ne peut aussi ignorer que c’est le chanteur mythique corse Tino Rossi qui chante ad vitam aeternam l’incontournable chanson " La belle nuit de Noël ". Enfin, on prétend que le Père Noël résiderait à Rovaniemi (ou Rovanemi) en Finlande. Cette information est une déformation de Rovani sachant que le domaine de Rovani, est sur la commune de Coggia (près de Vico). Des investigations ont été menées sur place où l’omerta a été respectée par tous puisque nous n’avons obtenu aucune réponse aux questions que nous n’avons pas posées.

    On peut estimer plausible la naissance de Saint Nicolas en Corse.  Une enquête à rebondissements qui, faut-il encore le démontrer, fait de la Corse une île mystérieuse et méconnue. Cela explique que les mythes peuvent y devenir des réalités pour ceux qui n’aspirent qu’à les croire…

    Un sarà micca cosi cu Nicolas Sarkozy !  Plus sérieusement…

    Avant la guerre 1914 - 1918, les enfants corses allaient se coucher sans avoir rangé leurs chaussures en prévision de la visite nocturne du Père Noël. Ni leurs parents ni la maîtresse d’école ne leur parlait du Père Noël. Cette coutume est venue du Continent dans les années 1920, pour s’ancrer dans les années 1930 dans une Corse agro-pastorale avec ses croyances cosmiques. Vers 1930, le père Noël est apparu en Corse après les Etats-Unis, dans les pays anglo-saxons et le Continent.

    En Corse, le jour de Noël est lié à des croyances agro-pastorales plus anciennes. C’est le seul jour où l’on ne tient pas compte de la lune pour semer, planter, couper ou tailler. On peut évoquer quelques dictons  : "Prima di Natale ni freddu, nè fame " ( Avant Noël ni froid, ni faim), " Da Natale in dà, freddu ( ou fretu è fame) in quantità ( Au delà de Noël, froid (et faim) en quantité ), " Un c’è Natale senza gercale " ( Il n’y a pas de Noël sans grecale, qui est un vent froid sec et vif)… Et puis il y a une coutume qui malheureusement se perd : u piattu di u puverattu ( L’assiette du pauvre ). Le jour de Noël, on met une assiette de plus au cas où un pauvre hère frappe à la porte.

    Autrefois - et encore de nos jours dans quelques villages - dès le matin du 24 décembre, les enfants se mettaient à prépare le "Rocchiu". Jean-Claude Rogliano dans Mal'Conccilio décrit le Rocchiu : "  Selon la tradition, ce bûcher de la nuit de Noël doit être dressé avec du bois provenant uniquement des jardins ou de champs. Aussi, tous les enclos recevaient-ils la visite de bandes de gamins en quête de souches, de piquets, d'échalas ou de débris de clôtures. Ils les réunissaient en d'énormes fagots qu'ils charriaient à la traîne dans les ruelles, jusqu'à la place de l'église, avertissant les gens de leur passage en criant : "Au Rocchiu !". Et tout le villaage, en chœur, reprenait le même cri. "

    Avez-vous déjà entendu parler des signadore ou signadora ? Ces personnes pourchassent les esprits malfaisants et guérissent parfois les hommes et les bêtes en égrénant leur prière magique. "L’incantesimu" est une séance de purification de l'âme. Un rite qui doit être précédé, pour celui ou celle qui veut le pratiquer, d'une incantation apprise exclusivement la nuit de Noël. Si on transmet cette incantation en dehors de Noël, le pouvoir est perdu. Ce sont les grands-parents qui apprennent ces prières à leurs petits-enfants.

    Le repas de Noël : dans la tradition le repas de Noël, comme celui de Pâques, comprend du cabri ou de l'agneau, rôti ou en sauce (ou les deux), que l'on mange avec des lasagnes ou de la pulenta. Les lasagnes se retrouvent également au menu de l'Epiphanie et du Carnaval. Avec les œœufs de mulet, cuits au soleil, la Corse a son caviar, mais prisuttu et coppa forment également une ouverture idéale pour un repas de fête. Une brouillade d'œufs aux oursins à l'huile d'olive, puis du cabri au four ou a l'istrettu par la réduction d'une sauce au vin rouge sont un repas de Noël traditionnel.


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    Si vous voulez un peu mieux connaître les Noëls corses, il existe des ouvrages et notamment un ouvrage collectif de l’association A Mimoria, sous la direction de Lucette Poncin  :" Natali corsi, Noëls de Corse, traditions et saveurs " aux Editions Edisud.
    Rédigé à partir de témoignages sur le temps de Noël dans la première moitié du XXe siècle, et en faisant appel à des experts en musique, gastronomie, photographie, littérature corse.... cet ouvrage restitue les moments de ce cycle religieux qui revêt des tonalités différentes selon les micro-régions et selon la persistance d’usages anciens. Pour donner envie de réinventer la Fête Natale dans son essence, son raffinement. Grâce à de nombreux correspondants et à de nombreuses complicités, l’auteur a plongé dans la mémoire des Noëls au début du siècle jusqu’aux années 1960. Traditions et saveurs oubliées ou en voie de l’être, qui renvoient à des croyances millénaires, à une religion populaire, à une cuisine ingénieuse du terroir.


    Bon Natale et bon capu d’Annu !

    Signé: Pidone

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