• Jamais un président de la République française n'a autant éveillé la curiosité des médias étrangers. L'actualité, certes, s'y est gracieusement prêtée. De la présidence de l'Union européenne à la gestion de la crise financière, de la chasse aux Roms à ses amours agitées, les journalistes étrangers ont eu de nombreuses occasions de scruter la personnalité et la carrure de chef d'État de Nicolas Sarkozy. Intriguée par "l'homme de la rupture" - rupture avec une partie de l'héritage historique de la droite, avec la conception traditionnelle de la fonction présidentielle, mais aussi avec certaines valeurs françaises -, la presse étrangère s'étonne, quand elle ne s'effraie pas, devant sa pratique du pouvoir. Entre excès de bling bling, communication à outrance, "pipolisation", dérapages, le président français aurait tout du personnage de soap-opera, si l'on en croit le quotidien britannique The Independent.

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  • pip_mas

     

    La prothèse mammaire a été inventée en 1962.  Aujourd’hui,  une femme peut choisir entre un gel de silicone ou du sérum physiologique dans une enveloppe en polymère, ou un gel de silicone dans une enveloppe recouverte de polyuréthane. Toutefois c’est le chirurgien qui décide au gré de ses expérimentations et des entreprises qui le démarchent. Donc la patiente se fie à lui et son dossier médical mentionne la marque, la taille et les  numéros de lot et de série de sa prothèse.

    En 1995, après les USA, la France interdit les prothèses remplies de silicone. Les fabricants français et américains s’orientent vers la prothèse au sérum physiologique avec deux modèles : les "gonflables" et les pré-remplies. Les deux modèles ne se révélèrent pas totalement étanches au niveau des bouchons ou des rustines qui les ferment. Celui le moins fiable était le Poly Implant Prothèse. De ce fait certains chirurgiens n’avaient pas recours à cette marque. En 2008, l’entreprise est condamnée par la Cour d’appel d’Aix-en-Provence à la suite de quatre ruptures d'implants subies par une plaignante en quatre ans ! En 2000, les autorités sanitaires font savoir que les prothèses en silicone n’ont pas de conséquences cancérigènes sur les seins et ne provoquent pas de  maladies auto-immunes.  Malgré les nombreux cas de rejets, on les voit réapparaître sur le marché français, avec trois exigences : résistance de la poche, remplissage d’une silicone suffisamment cohésive pour ne pas s’échapper de l’enveloppe en cas de trou, et présence d’une silicone médicale.

    Depuis 1975 des implants américains avait fait chuter le taux de rejet  à 5%.  Sur 900 chirurgiens esthétiques en France, une cinquantaine poserait actuellement des implants américains dont le prix varie de 700 à 1200€ la paire selon la marque… Les implants PIP actuellement incriminés se vendaient, eux, 250 € la paire, sachant que ce sont les contrôles de conformité qui font monter le prix d’une prothèse mammaire. C’est l’organisme allemand TÜV Rheinland qui a certifié les prothèses PIP. Il n’est pas encore scientifiquement démontré que le gel industriel utilisé est cancérogène. Toutefois  leur taux de rupture est en moyenne deux fois supérieur à celui observé avec les autres implants. Il reste à savoir si le prix de l’implant influait sur le montant payé par la patiente ou ne faisait qu’accroître les bénéfices du praticien. Un charcutier se met à fabriquer des prothèses mammaires. Il obtient une certification allemande et prend sa part du marché chez ses collègues, charcutiers-chirurgiens… Sa société PIP a été placée en liquidation judiciaire en mars 2010. Jean-Claude Mas devrait être cité dans l’enquête pour tromperie aggravée, obstacle aux contrôles de l'Afssaps et non présence de marquage CE, mais n’aurait pas été encore mis en examen. Un charcutier ! On ne s’étonne plus de rien. Dans nos campagnes, il était même question de faire soigner les gens par des vétérinaires.

    Aujourd’hui peu de chirurgiens posent des prothèses remplies de sérum physiologique. La plupart ont posé les prothèses les plus faciles à placer et non les plus sures sur le plan médical. Les fabricants se sont livrés à une concurrence effrénée. Alors que l’Etat a décidé que la sécurité sociale prendrait en charge les frais d’extraction et de remplacement des prothèses PIP, nul ne semble se poser la question de la responsabilité des uns et des autres en dehors du fabricant. Des chirurgiens ont placé ces prothèses et vont empocher l’argent de la Sécurité sociale pour refaire ce qu’ils avaient mal fait puisqu’ils ont choisi les prothèses incriminées alors qu’il en existe d’autres. Si les fabricants et l’organisme qui a certifié les prothèses dangereuses devraient être traînés devant les tribunaux, les chirurgiens pourraient au minimum remplacer les prothèses gratuitement. On ne peut écarter totalement leur responsabilité dans un acte chirurgicale qui inclut la vérification de la fiabilité du corps étranger introduit dans un organisme humain. On a l’impression que les progrès médicaux n’ont servi à rien. Avant l’invention des prothèses mammaires, des charlatans refaisaient des poitrines avec n’importe quoi. C’est encore le cas avec les prothèses PIP utilisant une silicone non médicale contrairement à ce qui était prescrit par les autorités sanitaires. On se demande si ces dernières ont été suffisamment prudentes en autorisant à nouveau l’usage de silicone pour industrialiser ce domaine médical. Une fois encore, le profit fait ses ravages. Il s’agit de la mise en danger de femmes pour des raisons esthétiques mais aussi réparatrices, certaines ayant déjà subi auparavant des ablations pour soigner des cancers du sein. La marchandisation de la médecine est en train de faire régresser la qualité des soins en France et de détruire les services de Santé publique. Le patient lui-même est de plus en plus traité comme une marchandise qui rentabilise un lit de clinique privée, faute de places dans les hôpitaux. Sarkozy a ciblé les assurés sociaux en les désignant comme des fraudeurs potentiels alors que ce sont les médecins qui prescrivent les arrêts de travail. Des jours ne sont pas pris en charge pour les arrêts de travail prescrits. Les soins et les médicaments sont de moins en moins remboursés.  Et dans le cas des prothèses mammaires PIP, c’est dans le soit disant trou de la sécurité sociale  que va encore se perdre les erreurs de toute la chaîne médicale privée. Ce sont  toujours le patient et la sécurité sociale qui paient sans que les responsables ne justifient leurs actes ne serait-ce qu’en vertu de leur obligation de moyen. La prothèse mammaire PIP est bien un moyen matériel qui aurait dû être écarté par tous les praticiens et non seulement par quelques uns. Cette affaire fait penser à un trafic… une véritable Silicone connection ! Trop, c’est trop ! Après le Médiator, le sang contaminé… La silicone, c’est l’overdose !

    Signé: Pidone

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  • sarkavare

    Depuis fin août, les députés ont examiné quatre lois de finances: le budget 2012 de l'Etat, celui de la Sécurité sociale, et deux projets de loi de finances rectificatives 2011. Le budget 2012 avait d'abord été bâti sur une hypothèse de croissance de 1,75% l'an prochain mais le gouvernement a ramené cette prévision à 1% fin octobre. Un projet de loi de finances rectificative, le quatrième de l'année, a donc été déposé.Ce mercredi, en dernière lecture,  l’assemblée nationale a adopté définitivement  le dernier projet de loi de finances du quinquennat, qui met en musique plusieurs mesures des deux plans de rigueur annoncés fin août, puis début novembre. La majorité de droite et du centre a entériné, à 5 mois des élections présidentielles, ce budget qui ne vise qu’à réduire le déficit public pour atteindre 4,5% du PIB en 2012. Il s’agit d’un budget ficelé sur un taux de croissance déjà caduc et il ne fait qu’aggraver les « inégalités : taxe sur les sodas et les micro-logements, imposition exceptionnelle (donc temporaire) pour les hauts revenus, indexation de la revalorisation des aides au logement sur la croissance inexistante et non plus sur l'inflation, rabotage accru des petits avantages fiscaux, journée de carence pour les fonctionnaires en cas d'arrêt maladie (mesure qui concernera également salariés des régimes spéciaux comme ceux de la SNCF ou de la RATP), disparition du dispositif Scellier... On doit signaler aussi la création d'un mécanisme de redistribution de ressources entre communes riches et pauvres (péréquation horizontale) dont l’application est à suivre.

    Ensuite le projet de loi de Finances rectificative pour 2011 (appelé communément « collectif budgétaire »), avec ses milliards de hausses ciblées d'impôts, a aussi été voté définitivement. Il comporte plusieurs mesures de rigueur: hausse du taux de TVA à taux réduit de 5,5% à 7% ( qui met en danger la création littéraire), gel en 2012 et 2013 du barème de l'impôt sur le revenu et de l'impôt de solidarité sur la fortune ou majoration de 5% en 2012 et 2013 de l'impôt sur certaines sociétés.

    Un budget d’Harpagon qui réduit les dépenses de la France pour payer l’usure bancaire. La politique de rigueur est en place de façon durable pour les plus démunis et la classe moyenne, mais de façon exceptionnelle et limitée pour les hauts revenus (le temps des élections). Nul doute que, si Sarkozy est réélu, la rigueur s’appliquera dans toute son injustice sociale contre ses cibles préférées : les chômeurs, les assurés sociaux, les fonctionnaires, les petits salaires, les SDF, les Etrangers…

    Signé: Pidone

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  • bigbrother

    En 2007, la société française Amesys a  vendu à la Libye un outil baptisé Eagle permettant de capter toute l’activité des Libyens connectés à Internet (soit 350 000 personnes environ). Le contenu des mails, des messageries instantanées, des discussions en VoiP, l’historique de navigation, les recherches Google, les mots de passes, tout pouvait être récupéré, analysé. Ainsi cette société espionnait les citoyens lybiens pour le compte de Kadhafi en utilisant une technique appelé « Deep Packet Inspection (DPI) et a ouvert la voie à la censure  automatisée, à une industrialisation de la surveillance et de la censure que Big Brother, sous la plume de Georges Orwel, n’avait pu imaginer. Le système informatique se contrôle aisément avec une interface parfaitement simple, permettant de géolocaliser des suspects, de récupérer leurs numéros de téléphones, ou encore de reconnaître des mots ou expressions « dangereux » et ce en plusieurs langues (français, arabe, anglais, chinois…)Cette technologie aurait permis aux hommes de Kadhafi de repérer des dissidents, et vous pouvez imaginer l’usage qui en a été fait avec sa  suite tragique.

    C’est encore le sulfureux Ziad Takieddine qui a servi d’intermédiaire dans la vente, et Nicolas Sarkozy, Ministre de l’Intérieur, a servi de « caution » auprès des autorités libyennes quant à la qualité du matériel vendu. Cela voudrait donc dire que le matériel d’Amesys a déjà testé en France. Cette technique pointue que l’on peut croire réservée aux dictateurs est bel et bien conçue en France. On peut s'interroger sur son usage. 

    En 2008,  Wikileaks a publié des documents relatifs à l’Accord commercial anti-contrefaçon. Les négociations ont été menées par 39 pays dont les 27 états européens en dehors de toute procédure démocratique. Cet accord visait tous les fournisseurs d’accès à faire la police de leurs réseaux et des activités des utilisateurs. Cet accord est en partie déjà adopté par la Commission européenne. En France  le projet Hadopi vient s'ajouter à la menace législative sur les libertés fondamentales.

    Les chefs d’état ne supportent plus la liberté d’Internet qui est non discriminatoire puisque tous les points du réseau sont égaux, chacun pouvant publier au même titre qu’un grand groupe, ce qui a permis le développement, avec peu de moyens financiers, d’une presse en ligne indépendante : Madiapart et OWNI pour citer les plus connus et comme notre site Manca alternativa parmi tant d’autres. Les gros groupes comme TFI, Orange et le CNC développent leur lobbying pour que la question de la neutralité des réseaux soit réglée à leur profit par des lois restrictives alors que la commission « industrie » du Parlement européen vient d’adopter une résolution sur cette neutralité. Y mettre fin serait ouvrir la voie aux techniques de surveillance de masse des réseaux qui ont déjà été testées durant le printemps arabe.

    La FIDH et la LDH ont déposé une plainte contre X, mettant en cause Amesys, la filiale de Bull pour « complicité d’actes de torture en Libye », au Tribunal de grande instance de Paris. Auparavant l’association Sherpa avait déjà déposé une première plainte.

    Des techniques sont capables de surveiller, de suivre et d'évaluer les mouvements des personnes, de leurs biens ou autres avoirs. Ces techniques sont utilisées pour suivre les activités de dissidents, de militants des droits de l'homme, de journalistes, de responsables étudiants, de minorités, de responsables syndicaux et d'opposants politiques. Il s'est développé une très vaste gamme de techniques de surveillance, en passant par les lunettes pour vision nocturne, les microphones paraboliques permettant de détecter des conversations à plus d'un kilomètre de distance, les versions laser, capables de surprendre n'importe quelle conversation derrière une fenêtre fermée dans la ligne de mire, la caméra stroboscopique danoise Jai, capable de prendre des centaines de photographies en quelques secondes et de photographier individuellement tous les participants d'une manifestation ou d'un défilé et les systèmes de reconnaissance automatique de véhicules capables de suivre des automobiles à travers les rues d'une ville via un système informatique géographique fonctionnant à base de cartes. De nouvelles technologies, conçues à l'origine pour la défense et les renseignements, se sont, après la guerre, rapidement étendues dans les services chargés du maintien de l'ordre et le secteur privé.

    Les conversations téléphoniques sont écoutées par des oreilles indiscrètes et automatiquement triées par des ordinateurs ultra-puissants. D’énormes radars traquent les ondes à terre ou dans les airs. Des satellites sont capables de filmer et de photographier des objets de quelques centimètres et donc de passer au crible un territoire.

    En France on vient d’annoncer l’implantation d’un grand nombre de caméras dans les grandes villes. Big Brother n’est plus de la fiction. Orwel est même dépassé par la réalité.  Le Net qui est un magnifique espace de liberté peut devenir aussi une nasse sous la surveillance d’un Etat totalitaire. Dans ce domaine, avec le groupe Bull, la France est à la pointe des moyens techniques. Nos Alpha  et Beta dirigeants pourraient demain inventer, comme Aldous Huxley, un Monde paranoïaque dans lequel nous serions  parqués dans des « Réserves à Sauvages » délimitées par de hautes barrières électrifiées, à moins que nous acceptions d’êtres des Gamma, Delta et Ipsilon de leur Etat mondial.

    Signé Pidone

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  • droitetoute

    L’UMP accroît ses attaques contre les «assistés» et allège dans le même temps l’impôt des plus fortunés. Un avant-goût de 2012 ? Sarkozy ne manque pas de sbires aux dents longues pour distiller des mesures de plus en plus injustes qui prennent pour cibles les plus démunis. Parmi sa garde prétorienne, il ya le nommé Wauquier qui accumule les projets ahurissants. Nous avons évoqué celui de donner en priorité les logements en HLM aux gens qui travaillent plutôt qu’aux chômeurs. Auparavant il a été porteur de celui de faire travailler ceux qui touchent le RSA. La manœuvre est grossière et consiste à monter les pauvres qui travaillent contre les pauvres qui n’ont pas de travail. Sarkozy et ses disciples ne reculent devant rien puisqu’ils ont allégé l’ISF et font payer les pauvres et les futurs pauvres par une politique fiscale injuste et la réduction drastique des dépenses publiques.

    Comment ces nantis, nés le cul dans le gâteau,  peuvent-ils savoir ce que représente survivre avec le SMIC alors qu’ils ont des revenus 20 à 40 fois supérieurs et plus pour entretenir des patrimoines considérables ? Non seulement, ils n’en ont aucune idée et s’en contrefoutent mais ils font croire que c’est l’assistanat et le service public qui pèsent sur le budget de l’Etat, ce qui est faux. Ce sont les cadeaux fiscaux  et le train de vie de nos élus qui grèvent le budget.  L’assistanat est contrôlé et pour cela on peut faire confiance aux énarques du Ministère des Finances et du budget. Il sert à compenser les profits des plus riches et à assurer leur enrichissement en faisant supporter à l’Etat ce qu’ils ne rendent pas en salaires et impôts. On le sait : plus il y a d’assistanat et plus les riches s’enrichissent. Le RSA permet de maintenir des temps partiels et des emplois précaires. Ce type d’assistanat maintient le SMIC en dessous de ce qu’il devrait être. Quant au chômage, il est la conséquence des délocalisations et des stratégies financières des investisseurs. On veut faire croire que ce sont les chômeurs, les malades, les fonctionnaires, les étrangers qui sont la cause de la dette et donc de  la rigueur. Wauquier, la voix de son maître, ose même parler au nom de la classe moyenne, celle qui est muette dit-il. Il défendrait les morts si ces derniers votaient. En écho Marine Le Pen se pose en candidate des oubliés, des invisibles. Démagogie cynique et clientéliste sans lendemain qui chante.

    Les intérêts des gens du Front national sont les mêmes que ceux de l’UMP, toutes mouvances confondues. Il  n’y a qu’une Droite qui n’a ni centre ni extrême, c’est celle des prédateurs. Ils sont prêts à faire payer leur crise à la majorité des Français et des Etrangers vivant en France, en essayant de tromper une partie d’entre nous.

    Quant à la dette, elle est le résultat du système bancaire mis en place pour les enrichir en contrôlant les budgets nationaux. Ce système met à leur disposition la Banque centrale européenne. L’Euro n’appartient pas aux peuples européens mais aux banques privées dont la monnaie de singe crée les dettes souveraines des Etats en mettant les peuples à la merci des spéculations orchestrées par les agences de notation. Tous ces voyous du capitalisme sauvage spéculent en créant des bulles financières, immobilières, fiscales et sociales dont ils sont les seuls bénéficiaires. Ils profitent même de la crise dont ils sont les responsables et dont les populations sont les victimes à des degrés divers.

    Informons-nous ! Soyons réactifs ! Mesurons le mépris qu’ils nous portent ! Ne nous laissons pas manipuler par la peur et la haine de l’autre ! Ne bradons pas notre bulletin de vote. Si nous le voulons tous, « mai 2012 » devrait nous ouvrir un avenir plus serein et nous soustraire à une violence économique mortifère pour notre démocratie. Il est temps de leur dire : en ce Noël 2011, trop, c’est trop ! Noël 2012 sera notre Noël ! Celui d’une société plus juste, plus libre, plus égalitaire, plus fraternelle.

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  • imagescauqfdz9

    Cette photographie ne vous rappelle rien?

     

    L’Etat turc menace de  représailles tous les états qui reconnaissent le génocide et, en Turquie, parler de génocide est un délit d’opinion réprimé par les tribunaux. On peut aussi être assassiné pour cela. Alors que l’Etat turc réprime ceux qui osent  évoquer le mot « génocide », les négationnistes voudraient, avec des relais en France, faire taire les députés français au mépris de la souveraineté nationale. .

    Aujourd’hui l’Assemblée nationale va s’honorer en votant une loi réprimant les négationnistes de tous les génocides reconnus par la France. Jusqu’à ce jour une seule loi dite Gayssot existait en ce sens pour la Shoah et son vote n’avait posé aucune réelle opposition et aucune campagne de presse défavorable. Il n’en est pas de même en 2011 parce que, contrairement à l’Allemagne qui a fait amende honorable, la Turquie est dirigée par les descendants des génocidaires et qu’ils ont des relais en France par le lobbying pratiqué auprès des élus et des journalistes. Parmi les Français pro-turcs à qui on donne largement la parole sur certaines chaînes de télévision, il y a Alexandre Adler. Il faut savoir que ce monsieur a toute sa famille maternelle en Turquie depuis plus d’un siècle. Par contre, sa famille paternelle a été victime de la Shoah mais cela ne l’empêche pas d’occulter le génocide arménien et de défendre un Etat négationniste dans lequel il a des amis et par conséquent des intérêts. Il est allé jusqu’à dire que la France se montrait arrogante envers la Turquie qui pourrait à son tour lui demander des comptes sur son passé. Pour lui une loi française s’adressant aux Français en France est de l’ingérence dans les affaires de la Turquie. Qu’aurait-il dit si la Shoah avait été considérée comme une affaire strictement allemande ? Il est regrettable que quelques Français (pourtant de confession juive) ayant une audience dans les média se croient redevables envers les génocidaires arméniens parce qu’à une époque où leurs parents étaient persécutés, ils ont trouvé refuge en Turquie. Cette reconnaissance ne devrait pas faire d’eux des négationnistes. Heureusement une autre partie des victimes de la Shoah a choisi le camp des Arméniens plutôt que celui des génocidaires. D’aucuns disent qu’il faut laisser les historiens travailler comme si les historiens n’avaient pas déjà rassemblé toutes les preuves du génocide arménien. Le génocide arménien va avoir bientôt cent ans et ils n’ont toujours pas pris connaissance des milliers de témoignages non pas uniquement arméniens mais également ceux de Français, d’Américains et d’Allemands qui étaient présents lors des massacres. Il n’ont sans doute jamais regardé les milliers de photographies atroces. Ils ne l’ont pas fait et ne le feront jamais. Ils pratiquent un négationnisme rampant qui se manifeste encore aujourd’hui contre une loi française qui condamne tous les négationnismes en France. Peut-être pour des raisons de relations amicales ou plus vraisemblablement bassement intéressées, ils préfèrent regarder ailleurs et attendre de ne rien savoir jusqu’à ce que les Arméniens se taisent. Des enfants arméniens sont encore là, leurs petits enfants, leurs arrières petits enfants seront toujours là, fidèles à leur devoir de mémoire, dans cent ans, dans mille ans...  La  loi apparaît nécessaire et elle est bienvenue même si certains l’approuvent non sans arrière-pensée clientéliste. Les élus favorables à cette loi se trouvent aussi bien à droite qu’à gauche. Les négationnistes aussi. Les Arméniens ont suffisamment souffert et souffre encore du négationnisme de l’Etat turc. Ils ne doivent plus souffrir des négationnistes français qui agissent pour de sombres raisons. En outre la France perdrait encore ce qui lui reste de prestige en pliant sous les menaces turques, en se laissant dicter la loi et en ne défendant pas l’honneur des Français d’origine arménienne, honneur bafoué en France par des Turcs et des Français turcophiles alors que leur parents rescapés du génocide ont combattu dans l’armée française contre les Allemands et leurs alliés ottomans lors de la Première guerre mondiale. Les dirigeants turcs ne sont pas des démocrates et une grande partie de leur peuple en souffre. Les prisons y sont remplies de détenus politiques dont des journalistes et plus récemment l'éditeur turcRagip Zarakolu, faussement accusé de terrorisme parce qu’il défend la liberté de pensée.

    Ceux qui s’opposent à la loi sur la pénalisation du négationnisme n’ont jamais un mot sur les gens emprisonnés en Turquie pour délit d’opinion. Ils ne disent jamais que des démocrates Turcs non arméniens se sont exilés et sont menacés de mort pour avoir prononcé le mot génocide, qu’un journaliste a été tué en Turquie pour les mêmes raisons. On risque sa vie en Turquie si on dénonce le négationnisme d’Etat. Vouloir empêcher la pénalisation du négationnisme n’aide en rien la démocratisation de la Turquie mais l’affaiblit.

     Ceux qui veulent l’entrée de la Turquie dans la communauté européenne n’ont jamais un mot pour Chypre toujours sous la menace turque qui ne reconnaît pas cet état européen. Il est temps de mettre fin au lobbying turc qui ne fait qu’encourager le mépris et l’arrogance des dirigeants d’un pays qui a besoin de se démocratiser et de ne plus nier sa propre histoire en s’enfonçant dans le mensonge d’Etat. Ces gens qui veulent contrer cette loi sont de la même espèce que ceux qui ont laissé Hitler arriver au pouvoir et se taisent à chaque génocide. Rappelons qu’Amnésie internationale se déroulera à Marseille le 24 mars 2012. Cette sixième édition rappellera que le devoir de  mémoire est aussi celui de lutter partout contre le négationnisme.

     

    Signé: Pidone

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  • Le Parti populaire, émanation de l’Alliance populaire, parti post fasciste, a remporté les dernières élections en Espagne. Il a obtenu la majorité absolue aux Cortès, chambre basse du parlement. Le Parti socialiste est le grand perdant de ces élections. Il s’effondre et  paie très cher sa politique de rigueur et son alignement inconditionnel sur les exigences des marchés financiers. Seul, à gauche Izquierdo Unida, accroît son audience d’une manière significative, passant de 2 à 11 sièges.

    Rappelons que le chômage atteint 21,52% de la population active. La dette souveraine s’élève à 9,30% du Pib. La bulle immobilière a littéralement explosé. Conséquence: des centaines de milliers de personnes ont perdu leurs logements, à l’instar de ce qui s’est passé aux Etats-Unis en 2008.

    La victoire de la droite s’est faite paradoxalement dans un contexte de mobilisation sociale sans précédent, avec en particulier le mouvement des Indignados qui a rassemblé des millions de personnes à travers le pays.

    Les électeurs ont surtout rejeté la politique d’austérité menée par les socialistes, plus qu’ils n’ont adhéré aux propositions de la droite.

    Pour autant, les choses vont-elles changer en Espagne ? Il serait illusoire de le penser. Le nouveau gouvernement de Rajoy a annoncé la couleur. Ce sera le changement dans la continuité. Une stangata va s’abattre sur les Espagnols. Des mesures draconiennes vont être mises en œuvre. Il est prévu une ponction de 16,5 milliards d’euros dans le secteur public, déjà exsangue. Ces milliards s’ajoutent aux 65 milliards imposés par le gouvernement Zapatero. Ce n’est pas tout. Mariano Rajoy prévoit, dès janvier 2012, une loi de stabilité budgétaire qui devrait ramener la dette souveraine à 6% du Pib. En clair, cela veut dire que de nouveaux sacrifices se profilent à l’horizon. Bonjour les dégâts.

    Rien ne change en Espagne, sinon l’aggravation de la crise, comme c’est le cas dans l’ensemble des pays européens, à des degrés divers. Les mêmes recettes sont appliquées, induisant les mêmes effets.

    Ces exemples sont à méditer. Ils montrent que la voie choisie, celle de la soumission aux marchés financiers, n’est pas la bonne. Les faits sont là, implacables. Puisse le Parti socialiste français y réfléchir à deux fois.

    En tout cas, notre détermination est encore plus forte au regard de ce qui se passe sous nos yeux. Il nous faut explorer d’autres voies que celle de l’austérité et de la dictature des marchés financiers. A ce jour, seul le programme du Front de gauche, avec son candidat à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, apporte une note différente et peut ouvrir des perspectives nouvelles pour le pays et pour l’Europe.

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