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Certains se souviennent peut-être de la fameuse histoire du douanier que racontait avec plein d’humour Fernand Raynaud*, il y a une quarantaine d’années. « Je n’aime pas les étrangers », disait-il, « ils viennent manger le pain des Français ». Cette histoire est hélas toujours d’actualité. Et ce n’est plus le douanier qui s’épanche sur le sujet, mais des hommes et des femmes politiques qui se livrent à une course effrénée pour occuper la première place. Caracolent en tête Marine Le Pen, la blanche colombe et le sinistre Guéant, ministre de l’Intérieur, l’homme qui n’hésite plus à fouiller dans les poubelles pour porter ses coups sordides.
Chacun y va de son couplet. Il y a trop d’étrangers, même en situation légale. Il faut réduire leur présence sur le sol national. Rendons la France aux Français. Parce que voyez-vous braves gens, ces étrangers non seulement viennent manger notre pain, mais aussi viennent user et abuser de la générosité de nos compatriotes et même utiliser inconsidérément nos structures sanitaires et sociales. Ce sont tous des fainéants. Ils sont bien évidemment à la source de tous nos maux. Ils seraient presque responsables de la crise de la dette publique. Ce discours est à vomir. Nous avons envie de dire stop. Stop à cette utilisation ignominieuse à des fins bassement électoralistes du thème de l’immigration.
Il est bon de rappeler un certain nombre de vérités qu’on a trop tendance à oublier ou à occulter, à savoir le rôle des immigrés dans l’histoire de la France. Sans remonter à Jésus Christ, des millions de travailleurs étrangers ont participé – souvent dans des conditions extrêmement difficiles – au relèvement du pays après la désastreuse seconde guerre mondiale : mines de fer, mines de charbon, chantiers navals, bâtiments et travaux publics, etc. Durant l’occupation allemande, des milliers d’entre eux se sont battus aux côtés des résistants français pour la libération du pays, beaucoup sont tombés au champ d’honneur. Citons en exemple le groupe Manouchian, alors que dans le même temps de bons Français, entre autres, ceux qui fonderont plus tard le front national, collaboraient honteusement avec l’ennemi.
Autre exemple, pendant qu’un capitaine de parachutiste guerroyait en Algérie, traquait le fellagha et exerçait un de ses talents avec la fameuse gégène, des centaines de milliers de travailleurs immigrés s’échinaient dans les tranchées, sur les chantiers de construction ou encore sur les chaines de montage de l’industrie automobile. Beaucoup n’étaient pas déclarés, ne bénéficiaient d’aucune protection sociale. Beaucoup sont morts, victimes d’accidents du travail. Beaucoup aujourd’hui encore ne perçoivent aucune indemnité maladies ou pensions de retraite.
Alors de grâce que ces politiques cessent de nous rebattre les oreilles avec leur histoire abjecte. Oui, les étrangers ont grandement contribué à l’économie de la France, à sa prospérité. Pensons aux Trente glorieuses. Oui, encore de nos jours ils participent à l’effort national. La crise actuelle ne leur est pas imputable, pas plus que pour la majorité des salariés du pays. Cherchons plutôt son origine dans les politiques menées par les différents gouvernements depuis le tournant ultra libéral pris dans les années 80. Ces politiques qui n’avaient qu’une seule préoccupation rassurer les marchés financiers et encourager les gigantesques spéculations boursières que nous connaissons depuis lors.
Derniers mots sur la blanche colombe. Dans ses interventions de plus en plus fréquentes à la télévision ou sur les radios – et ce n’est pas un hasard – elle parle beaucoup des ouvriers et des petite gens, pour les opposer dans la foulée aux immigrés. Que connaît-elle de leurs conditions de vie et de travail, elle qui vit dans un château à Saint-Cloud, elle qui n’a jamais travaillé dans une usine, ou dans les champs ? L’a-t-on vue une seule fois défiler aux côtés des millions de manifestants pour s’opposer à la contre-réforme sur les retraites ? L’a-t-on vue auprès des ouvriers en lutte contre la fermeture de leurs usines ? Son seul objectif à la blanche colombe, c’est de tenter de récupérer des voix de gens victimes de la crise, en plein désarroi et montrer du doigt les coupables : ces étrangers qui viennent manger notre pain et qui coûtent cher à la Sécurité sociale.
Les partis de gauche et principalement le Parti socialiste ont une lourde responsabilité dans l’audience grandissante du Front national parmi les couches les plus défavorisées. Les causes sont à rechercher dans la conversion des socialistes au social-libéralisme. On en voit aujourd’hui les conséquences en Grande-Bretagne, au Portugal, en Espagne et en Grèce. De même dans le fait que ces partis ont déserté le champ des entreprises, délaissés le territoire, les quartiers populaires, au profit de couches sociales plus favorisées. La nature ayant horreur du vide, le Front national s’est empressé d’occuper le terrain – du moins en paroles - sur la base d’arguments fallacieux et démagogiques. Ainsi, Marine Le Pen se permet d’attaquer les banques et les grandes multinationales en tenant un discours ultra gauche. Ce n’est que de l’enfumage. D’ailleurs, ses prédécesseurs fascistes et nazis à leur époque ont utilisé le même langage. Ne parlaient-ils pas de banquiers escrocs, de complot judéo-bolchevique ? Et comme par hasard la montée du fascisme et du nazisme s’est fait dans un contexte de graves crises économiques. Donc, rien de bien original dans la stratégie du Front national, sinon sa dangerosité. Un serpent reste un serpent, malgré de fréquentes mues.
Quant au tandem Sarko-Guéant, dans son effort de sucrer des voix potentielles de l’extrême droite, cela relève du caniveau. Vergogna.
Reste à la Gauche à reconquérir ses positions d’avant parmi les salariés. Cela ne pourra pas se faire en avançant des mesures à la marge, comme le fait François Hollande, afin de ne pas déplaire aux marchés financiers. Nous disons qu’il n’y a pas de fatalité dans la crise actuelle et rien n’est inscrit dans le marbre, une fois pour toute. On peut et on doit faire des propositions qui créeraient les conditions pour une véritable rupture avec toutes les politiques de rigueur et d’austérité que nous connaissons. On ne sortira pas de la crise en accablant toujours les mêmes au profit des plus nantis.
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On connaît la Corse pour ses produits gastronomiques, ses chants, ses plages de sable fin, une certaine dolce vita pour les touristes... Mais pour les Corses, c'est aussi les restaurants du coeur fondés par feu Coluche. Dans l'Île de beauté, des insulaires vivent toujours plus nombreux en dessous du seuil de pauvreté. Une pauvreté de plus en plus visible même si le Corse, par fierté et pudeur, n'est pas enclin à l'afficher.
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Mettez l’adjectif « modéré » sur n’importe quel terme en « isme » et vous obtenez un modèle de société politiquement correct. Peut-on parler de capitalisme modéré ? Peut-on modérer le capitalisme ? Nous le voyons aujourd’hui, toute tentative de réglementer ce modèle de société basé sur la finance est un échec. L’hydre a pris le pouvoir sans modération et profite d’un autre mot trompeur « libéral ». La liberté des uns finit où commence la liberté des autres. Quelle liberté nous laissera ce libéralisme financier qui, sous le masque de la modération, protège les ultras que sont les spéculateurs ? En outre la droite réputée modérée avance sur le terrain du racisme et de la xénophobie de façon pernicieuse, par petits mots lâchés, par petites touches… D’un voile « modéré », on travestit la violence religieuse, politique et économique. En France Sarkozy demande modérato cantabile à tous de modérer les grèves, de modérer les acquis sociaux, de modérer les salaires, de modérer les malades… de modérer une liberté trop grande ! Si on l’écoute, on finirait par se modérer soi-même… Ischia ! (Beurk !) Si on se laisse endormir, on en arriverait à considérer bientôt comme dangereuse la devise : liberté, fraternité, égalité. Comme l’inspecteur Gadget est plutôt gauche et que le décès de son inventeur ( Bruno Bianchi) le met dans l’actualité, nous avons cherché un personnage dans ce dessin animé et nous en avons trouvé un qui va comme un Gang à Sarko.
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Dernière trouvaille de Nicolas Sarkozy lors de son show au Zénith à Toulon. Non seulement notre président a fait de la peur son argument choc pour effrayer les Français et leur faire accepter les plans d’austérité qui se succèdent, le voilà qu’il sort de son chapeau la proposition d’un sommet sur l’emploi en janvier 2012. Sommet où seront invités les partenaires sociaux « pour que chacun puisse apporter des solutions, faire des propositions », afin de « lever les tabous sur les freins à la compétitivité ». Cette proposition est fort séduisante, surtout à quelques semaines des élections. Le Medef applaudit et sera présent. Les syndicats des salariés sont plus réservés, plus sceptiques, voire opposés. Comme ils ont la mémoire longue, ils se souviennent parfaitement comment et dans quelles conditions la contre-réforme sur les retraites a été menée par le gouvernement Fillon avec la bénédiction du même Nicolas Sarkozy. Il apparaît clairement que ce fameux sommet ne relève que de la communication. En un mot qu’il ne serait qu’un marché de dupes. Vu l’enthousiasme général qu’il suscite on peut dire qu’il a déjà du plomb dans l’aile.
Quels seront les voeux de Sarkozy aux partenaires sociaux pour 2012? En attendant, vous pouvez réécouter ceux pour 2011... le dialogue social, il dit oui mais pas trop et pas pour les retraites!
Voeux du Président aux partenaires sociaux pour... par elysee
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Sarkozy ne fait plus de promesses : il communique en vassal d’un ordre financier. Il fait son IBM, son indice de bruit médiatique. Il dit ce qu’il convient de dire pour obtenir le consentement et ne rien changer au capitalisme sauvage qu’on nomme ultralibéralisme. Il n’a toutefois pas renoncé à la méthode du story telling lorsqu’il met son habit de président sortant candidat virtuel à la présidentielle. Il construit alors une réalité fictive dans laquelle il y a les bons (l’UMP) et les méchants (la Gauche). Pour justifier sa politique antisociale,il désigne des boucs émissaires : les fonctionnaires, les immigrés, les malades… Pour justifier l’Europe financière, il montre du doigt la Chine et les pays émergents. Il martèle qu’il parle vrai.
Toutefois la vérité pour les Grecs anciens était ce qu’il ne faut pas oublier. Les Grecs contemporains n’oublieront pas le cynisme de l’aide européenne et leur mise à l’index. N’oublions pas le bilan catastrophique de Sarkozy : accroissement de la dette, chômage, recul des acquis sociaux, dégradation de la Fonction publique, délinquance contre les personnes en hausse… Le champion de la croissance en berne fait de la dialectique avec des slogans trompeurs.
Ses deux moteurs sont le pouvoir et l’argent. Il fait penser à Vegeta, le prince de Saiyans , ce personnage de BD… Prouvons-lui que la France n’est pas le royaume de Goku. Dans un épisode de ce manga ( non alternatif) Vegeta et Goku fusionnent. Et si on essayait la fusion Végeta avec Sarkozy qui a en plus un petit air de Goku !
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La banalité est-elle un phénomène d’ubiquité ? Mr Woerth était-il un banal ex-ministre du budget doublé d’un ex-trésorier de l’UMP? Après sa démission, il a été reçu à la télévision pour présenter son livre et se poser en victime en nous incitant à revenir sur ce qui a provoqué sa démission et fait toujours l’objet d’une instruction judicaire délocalisée à Bordeaux… L’intéressé avait déclare tout naturellement à des membres de l'Association des journalistes économiques et financiers: "J'ai fait comme de multiples députés, c'était d'une grande banalité tout cela. Je n'ai jamais dit que la lettre n'avait pas existé, personne n'a dit qu'elle n'avait pas existé. Vous en tirez des conséquences fausses ». Le ministre en fonction à l’époque avait critiqué les journalistes qui l'interrogeaient sur ces faits, jugeant leur "fixation malsaine".
Alors, par fixation peut-être mais surtout pour un jour connaître la vérité judiciaire, nous nous posons toujours les mêmes nombreuses questions sur ce qui est apparu dans cette affaire…
1°/ Est-il banal ou malsain « que sa lettre adressée en qualité de député en mars 2007 à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, pour obtenir la décoration de Patrice de Maistre, ait été suivie par l'embauche de Florence Woerth, épouse du ministre, en novembre 2007 dans la société de Patrice de Maistre ? » Est-il banal ou malsain que Woerth ait d’abord nié être à l’origine de cette décoration, pour laquelle de Maistre l’a remercié par courrier à deux reprises ?
2°/ Est-il banal ou malsain « qu’Eric Woerth mentionne dans la lettre (adressée à Sarkozy) l'intérêt porté par Patrice de Maistre à l'UMP, parti pour lequel ce dernier organisait des dons légaux de Liliane Bettencourt ? »
3°/ Est-il banal ou malsain que de Maistre ait « rencontré pour cela Eric Woerth en 2007, en sa qualité de trésorier du parti présidentiel ? »
4°/ Est-il banal ou malsain « que, devenu ministre du Budget, avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, Eric Woerth ait ensuite remis lui-même la Légion d'honneur à Patrice de Maistre début 2008 ? »
5°/ Est-il banal ou malsain « qu’un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) publié en juillet ait conclu qu'il n'existait pas de trace d'une faveur d'Eric Woerth pour Liliane Bettencourt ? Est-il banal ou malsain que « le même rapport ait par ailleurs montré que Patrice de Maistre avait obtenu qu'Eric Woerth saisisse une cellule spéciale du ministère du Budget en 2007 pour un problème fiscal d'un de ses proches, qui a été conclu avantageusement pour ce dernier? »
6°/ Est-il banal ou pénal de solliciter ou d'agréer, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques, pour lui-même ou pour autrui, afin d'abuser de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d'une autorité ou d'une administration publique des distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision favorable.
7°/ Est-il banal ou pénal de céder aux sollicitations prévues au premier alinéa ou de proposer, sans droit, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques à une personne, pour elle-même ou pour autrui, afin qu'elle abuse de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d'une autorité ou d'une administration publique des distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision favorable.
Pour les deux dernières questions, elles ne font que reprendre les termes d’un article du code pénal et il s’agit donc d’un délit qui a poussé la Justice à ouvrir une information alors que des membres du gouvernement et de l’UMP parlaient de simple conflit d’intérêt. Depuis lors, nous nous posons d’autres questions :
8°/. Est-il banal ou malsain, que des magistrats se soient plaints de pression ? Est-il banal qu’un juge ait été dessaisi et que l’affaire ait été délocalisée ? Est-il banal ou malsain qu’un procureur, désigné comme sarkozyste, ait voulu instruire seul ce dossier ?
9°/ Est-il banal ou malsain que l’instruction judiciaire mette tant de temps pour une affaire dont les éléments apparaissent au grand jour ?
10°/ Est-il banal ou malsain que Mme Woerth, après avoir démissionné, intente une action aux Prud’hommes et réclame un million d’euros à son ancien employeur, la société Clymène dans laquelle de Maistre l’avait recrutée ?
11°/ Est-il banal ou malsain que le Tribunal des Prud’hommes saisi ait avancé la date de son jugement comme si le dossier était prioritaire, alors que l’instruction judiciaire traîne en longueur à Bordeaux ?
12°/ Est-il banal ou malsain que M. Woerth ait autorisé la vente d’un terrain à Champigny pour un montent très en dessous de sa valeur ? Faut-il des années pour établir des faits et donner une décision de justice si tout cela ait avéré ?
Si tout est faux et si M. Woerth n’a pas une tête à commettre des délits prévus par le code pénal (il l’a dit comme seul argument de défense), pourquoi n’a-t-il pas déposé plainte contre les journalistes qui ont révélé toutes ces affaires ?
15°/ Enfin est-il banal ou malsain, si tout cela est condamnable, que Sarkozy, Fillon et tout l’UMP soient restés solidaires d’Eric Woerth ? Quelle est la raison de cette solidarité sans faille ?
16°/ Est-il banal ou malsain que Liliane Bettencourt ait été la principale bénéficiaire du bouclier fiscal en recevant du Fisc 30 millions d’euros, alors qu’aujourd’hui on lui en demande plus du double pour ses fraudes fiscales ?
17°/ Est-il normal ou malsain qu’aujourd’hui Sarkozy fasse campagne sur les deniers de l’Etat en jouant sur sa double casquette de Président et de candidat virtuel ?
La banalité semble être un phénomène d’ubiquité malsaine et, aujourd’hui, la fixation de certains journalistes ne semble pas résister à cette banalité par un silence complice. Nous espérons que la Justice fait son travail sereinement car les Français ont le droit de savoir si certaines mœurs politiques sont banales et malsaines, mais aussi réprimées par le code pénal.
Signé: Pidone
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Nous avons reçu une contribution d’un internaute sur le discours de Sarkozy à Toulon. C’est avec plaisir que nous la publions sur notre site.
Le retour de Don Sarko
Après trois ans d’absence, Don Sarko est revenu à Toulon qui a eu le triste privilège d’être administrée par le Front national. Un modèle de transparence et de démocratie, comme tout un chacun a pu le mesurer. Cinq mille personnes – triées sur le volet - l’attendaient avec une joie à peine contenue. L’oracle parla pendant quarante cinq minutes. D’emblée il frappa fort. « La peur est revenue », martela-t-il, du haut de sa tribune. Peur que l’euro s’effondre, voire disparaisse. Et « si l’euro disparaît, tout disparaît ». Il faut donc se battre pour sauver l’euro et par voie de conséquence pour défendre l’Europe. Peur aussi de perdre les trois lettres magiques AAA. Et voilà que la France serait précipitée dans le camp des cancres de la classe. Ce serait alors l’horreur pour le couple Merkozy qui nous a concocté un projet d’une Europe des 17 à deux vitesses. Peur peut-être pour le président lui-même de se faire larguer par Angela. Peur de perdre le prestigieux poste qu’il occupe à l’Elysée. Peut-on imaginer Don Sarko rejeté dans l’oubli, lui qui se dépense sans compter pour le bien de la France, de l’Europe, mieux de la planète ?
Alors il faut surmonter cette peur, l’éradiquer. Il n’y a pas trente-six solutions. Les remèdes. La rigueur, l’effort, le travail et la maîtrise des dépenses afin de rassurer les marchés ! Un tel discours tranche singulièrement avec celui que notre président tenait toujours dans la même ville en 2008. Que disait-il à l’époque ? Il fustigeait avec une remarquable énergie les outrances des marchés et se lançait dans une violente diatribe contre les spéculateurs et les paradis fiscaux. Il s’engageait avec fougue à moraliser le capitalisme mondial. Quand est-il aujourd’hui ? La crise de la dette s’aggrave, le chômage augmente. Des pays sont en perdition. Les paradis fiscaux sont toujours là, les fuites de capitaux s’envolent et les marchés exultent.
Cette exploitation de la peur permet à Sarkozy d’éviter de parler de son bilan, pas particulièrement élogieux et d’en faire un élément stratégique de sa campagne électorale, déjà bien engagée officieusement. Au fait qui paie la note ? Dans le même discours, il osa avec un superbe aplomb attribuer la source de tout nos maux aux 35 heures, à la retraite à 60 ans et à ces étrangers qui viennent manger notre pain comme l’exprimait si bien Fernand Raynaud dans son histoire du douanier*. Tout cela est peu ragoûtant. Il est vrai que le président candidat non encore déclaré avait en face de lui un parterre de gens déjà conquis venus pour faire la claque et son objectif était de récupérer de ci de la des voix sensibles aux arguments de bas étages. Ce discours fut loin d’être convaincant. On a vu et entendu un Sarkozy qui ne savait plus où donner de la tête pour sauver les meubles. Arx tarpia Capitoli proxima, la roche Tarpéienne est proche du Capitole.
Anton Agostini
* On peut voir et entendre l’histoire de Fernand Raynaud sur notre site
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