• Rencontre avec Clémentine Autain

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    Le film de la journée du 20 avril

    A l’invitation de Manca alternativa, Clémentine Autain, porte-parole de la Fédération pour une alternative sociale et écologique a participé à une journée non-stop à Ajaccio. Cette journée a débuté avec une émission sur les antennes d’Alta frequenza au cours de laquelle Clémentine Autain a répondu pendant une heure aux questions de différents auditeurs. Ensuite, elle rejoint les locaux de France3 Via Stella pour y effectuer un enregistrement. La matinée s’est achevée par une conférence de presse, à l’initiative de Manca alternativa. A partir de seize heures, Clémentine Autain a dédicacé plusieurs de ses ouvrages. La journée s’est poursuivie avec une rencontre-débat, dans la grande salle du Capitole, place Abbatucci. Rencontre-débat qui devait réunir plus d’une centaine de personnes pendant deux heures. Cette participation est à souligner d’autant plus que l’initiative s’est déroulée un samedi en fin de journée, à Ajaccio, en pleine période de vacances scolaires. Manca alternativa marque ainsi son ancrage dans la vie politique non seulement de la ville, mais également de la Corse du Sud. Voilà pour le côté événementiel de la journée. Il est nécessaire d’aborder ava le contenu des différentes phases de celle-ci.

    Hollande mène-t-il une politique de gauche ?

    Plusieurs grandes questions ont été posées. François Hollande, après un an de pouvoir, a-t-il apporté les réponses aux graves préoccupations des Français, comme le chômage, le pouvoir d’achat, la santé, le logement, etc. ? A-t-il mis en œuvre les soixante propositions contenues dans son programme électoral ? Mène-t-il une politique de gauche ? Force et de constater, en regardant la réalité en face, qu’on est loin du compte. Les exemples sont nombreux. Hollande se prononçait pour une renégociation du traité budgétaire européen. Il n’en est rien. Notre président est passé sous les fourches caudines de la Merkel, sans même rechigner. Les mesures prises depuis son élection s’inscrivent dans la politique d’austérité imposée par la Troïka (FMI, BCE, UE). Cette politique a mis à genoux les peuples espagnols, grecs, portugais et italiens, baptisée par euphémisme de rigueur. Elle va nous envoyer contre le mur. Des voix s’élèvent un peu partout dans le pays pour la dénoncer, en particulier celles des électeurs de gauche, des électeurs qui ont voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle et qui ont assuré la victoire de François Hollande au second tour. D’autres exemples ont été cités dans le débat. Le fameux plan de compétitivité accorde un crédit de vingt milliards d’euros aux entreprises, sans contre-partie. Un tel dispositif devrait susciter ou aider à la relance économique. C’est le voeu pieux exprimé par le gouvernement Ayrault. Le risque est grand de voir cette manne financière s’évanouir dans la nature ou se retrouver dans quelques secteurs spéculatifs ou quelques paradis fiscaux.

    Sarkozy l’a rêvé, Hollande l’a réalisé

    Autre exemple significatif. L’ANI, dit accord sur « la sécurisation de l’emploi », signé entre le Medef et trois organisations syndicales la Cfdt, la Cftc et la Cgc, contribue à casser le code du travail et à remettre en cause les contrats à durée indéterminés. Il ouvre la voie à la légalisation de la précarité et de la flexibilité du travail. Les salariés seront amenés à travailler plus pour gagner moins, sans aucune garantie à terme de l’emploi. C’est la généralisation de l’expérience malheureuse des Conti, avec le dénouement douloureux que l’on connaît. Le chômage pour tous et des drames humains pour beaucoup. Et comme devait le dire Clémentine Autain, à propos de l’accord, devenu projet de loi, actuellement débattu au parlement : « Sarkozy l’a rêvé, Hollande l’a réalisé, c’est désespérant ».

    Le débat a montré d’autres aspects négatifs tournant le dos aux engagements du candidat Hollande : augmentation de la Tva au premier janvier 2014, abandon de la proposition d’une loi sur l’interdiction des licenciements boursiers, recul sur la taxation des très hauts revenus. Sans oublier les futures augmentations des impôts sur les revenus du travail frappant les couches moyennes et les retraites. Quant aux grandes fortunes, leur horizon ne semble pas s’obscurcir.

    Un climat délétère, dangereux

    Au cours de la rencontre, Clémentine Autain a abordé une question méritant une attention toute particulière. La question du climat actuel qui règne dans le pays. Les affaires se multiplient. L’affaire Cahuzac en est la dernière illustration. Elles concernent une partie de la classe politique. Le Front national renforce son crédo sur les « tous pourris ». La droite et l’extrême droite se sont engagées dans une épreuve de force contre le gouvernement, en prenant prétexte du débat sur le projet de loi sur le mariage pour tous. Les manifestations anti mariage se multiplient. Elles prennent un caractère homophobe. Dans un contexte de crise économique et sociale, de corruption et de désespérance accrue de larges couches sociales de la population tout peut devenir possible, y compris une tentative de déstabilisation de la démocratie. Le gouvernement actuel serait bien inspiré d'apprécier la situation, de changer de braquet et surtout de politique.

    Une autre politique est possible

    Le Front de gauche propose une alternative sociale et économique pour sortir de la crise. Un autre cap est possible. Un cap résolument à gauche. La manifestation nationale du 5 mai, à Paris, prend dans ce contexte, une importance exceptionnelle. Sortir de la crise et du climat délétère dans lesquels nous nous trouvons suppose une grande mobilisation populaire et un changement de constitution. La Vème République est arrivée à son terme. Son bilan est négatif. Elle a produit de l’austérité, du chômage, de la corruption, de la spéculation financière. Il est grand temps de la changer et de passer à une nouvelle République : la Sixième.

    La coofficialité

    Le débat a aussi porté sur un problème que d’aucuns qualifient de corso-corse : la coofficialité. Sur cette question les opinions émises n’étaient pas toujours en concordance. Clémentine Autain s est dite favorable aux langues régionales, mais a émis des réserves sur la coofficialité, tout en se déclarant pour la poursuite du débat sur cette question. D’autres voix se sont prononcées pour.

    Pour conclure sur cette rencontre, Manca alternativa a réussi son entrée dans la vie politique de la Corse du Sud. Elle devient un élément incontournable du Front de gauche insulaire.

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