• Sapin met les boules et les pouces...

    coupdepouce

    Le smic, 2% de hausse ! Rien à voir  avec les 10 % accordés après le 10 mai 1981 par le gouvernement Mauroy dans l'euphorie de la victoire ! Même les 4 % de Lionel Jospin en 1997 ne sont pas atteints. François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont rassuré Laurence Parisot en « limitant les risques à l’égard de l’emploi » pour reprendre le commentaire de la patronne du Medef. C'est nouveau pour un gouvernement de gauche. « Ça représente une baguette de pain par semaine », constate la CGT, autant dire des miettes.

    La hausse du SMIC a été a annoncée : 2%. Cela constitue un rattrapage de 1,4% et un bonus de 0.6%. Le SMIC est augmenté globalement de 21 €. Mr Michel SAPIN, nouveau ministre du travail, a qualifié cette hausse dérisoire de « substantielle ». Qu’a-t-il voulu dire ? A-t-il bien pesé le sens de cet adjectif dont les synonymes sont « nourrissante, considérable, importante, essentielle ou encore même non négligeable » ? Utiliserait-il l’adjectif substantiel si cette hausse de 21 € concernait son propre salaire ? Alors nous allons faire le compte sur l’aspect nourrissant… 21€ c’est vingt et une  baguettes de pain ou quatorze cafés dans un bar de quartier (à 1,5€ le café) ou huit kilos de patates… Donc les 21€ devraient permettre d’acheter quelques pains ou quelques patates. Cela changerait considérablement  la vie à en croire M. Sapin qui a dû donner les boules à bon nombre de smicards en faisant passer une aumône pour un cadeau de Noël. Un Sapin en juin, les salariés auraient dû se douter qu’il ne porte pas de cadeau. 21€ !  Cela ne correspond même pas à un plein d’essence mais peut régler deux places de cinéma et un paquet de chips.

    Toutefois, le smicard peut dire  adieu aux cafés et aux billets de cinéma avec les chips !  Les 21 € doivent servir en grande partie à rattraper l’inflation annuelle (1,4%) et il ne restera que 7€ de bonus (0 ,6%) pour l’inflation à venir. Nous concèderons que cette hausse est non négligeable mais pas dans le sens où le ministre l’entend. Nous ne négligeons donc pas de la dénoncer comme dérisoire et ridicule, surtout lorsque l’on apprend que le bouclier fiscal coûte encore des centaines de millions d’Euros au Trésor public. Voilà donc une hausse du smic non négligeable pour juger de l’action du gouvernement et de l’état d’esprit du ministre du travail.

    Cette hausse dérisoire est un coup de pouce à la gauche, le pouce tourné vers le bas comme dans l’arène romaine. Ainsi ce qui devait être une mesure symbolique forte apparaît comme un renoncement devant le patronat et un message négatif adressé aux bas salaires et aux électeurs de gauche. Le qualificatif  « substantiel » de Mr Sapin est en outre une injure si ce dernier a pensé que l’on pouvait encore faire passer des vessies pour des lanternes. Il ne suffit pas dire une chose pour que cela devienne une vérité. Sarkozy en a fait l’expérience. On peut se demander si les erreurs des uns peuvent encore profiter aux autres ? Est-ce enfin la Gauche qui est au pouvoir ? Il faudra qu’elle le démontre et cela n’en prend pas le chemin.

    Le programme de Hollande serait-il en train de perdre sa substance ? Avec l’augmentation ridicule du Smic, le gouvernement a marqué une seule volonté : ne pas déplaire au Medef et aux financiers.

    Finies les paroles !  Nous jugeons sur les actes et les intentions. Le gouvernement a rapidement mis les pouces devant la Droite. L’augmentation du smic aurait pu être un premier geste résolument à gauche et devient une défaite sociale après une victoire électorale. Le changement des fins de mois, ce n’est pas maintenant, doivent maugréer 2,5 millions de smicards.

    Il faut se rappeler que toutes les vraies avancées sociales ont été obtenues par des mouvements sociaux, même pendant le  Front populaire.  Alors que le Parti socialiste prépare la nouvelle rigueur, les média invitent à tour de bras les anciens ministres de Sarkozy qui viennent poursuivre leur propagande justifiant les reculs de la politique sociale. On a l’impression d’assister à une manipulation de l’opinion publique pour mettre en place la rigueur prônée par la droite, avec la manière certes mais aussi de façon hypocrite.

    Le changement, ce n’est  pas maintenant. Il vient de prendre du plomb dans l’aile gauche et, pour l’obtenir demain, il ne restera que l’action des syndicats, des coordinations et des associations à la prochaine rentrée sociale. Il sera temps que les « corps intermédiaires », si décriés par Sarkozy, reprennent le combat social pour obtenir une politique résolument à gauche. Il leur faudra le soutien des électeurs et des mouvements politiques qui refusent la casse sociale et œuvreront pour ne pas  subir à nouveau la Droite  associée à  l’extrême-droite en 2017.   

    Signé: Battone

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