• Sarkozy fora! Forza le Front de gauche!

    airfrance

    Si on regarde l’évolution des institutions en Corse, nous devons à la Droite la loi du 15 mai 1975 et donc la  bi-départementalisation qui a divisé l’île en deux départements parmi les plus petits de la France. Ainsi la Corse a été dotée de deux Conseils généraux sans changement de statut.  Cette loi n’a fait que diviser et donner des postes aux politiciens sans s’attaquer au pouvoir des clans. A ce sujet, Jean-Louis Briquet, chercheur au CNRS-CERI, expliquait que la décentralisation a finalement conforté le pouvoir des notables en Corse. «Parce qu’elle s’attaque vivement au "pouvoir du clan" et qu’elle entame son monopole sur les réseaux de la négociation publique, la contestation nationalitaire a été combattue dès ses débuts par les notables, qui ont cherché à la disqualifier au nom de son absence de légitimité élective. Ils ont, dans la mesure du possible, entravé les tentatives d’association à la gestion locale des "forces vives" et des groupes socioprofessionnels qu’ils considéraient comme de simples émanations des mouvements contestataires. Dans le même temps, ils se sont insérés activement dans les réseaux administratifs en charge de l’aménagement et de la modernisation de la Corse, dont ils ont su utiliser les ressources pour préserver leur influence. Ils ont assimilé pour ce faire certaines logiques innovatrices de l’action publique et ont modernisé leurs pratiques. »

    C’est la Gauche qui a doté la Corse d’un statut particulier en 1982 pour lui donner l’opportunité d’affaiblir le pouvoir des notables, en limitant l’influence des conseils généraux et, par là, celles des élus traditionnels. La répartition des domaines de compétence entre région et départements devait imposer de nouveaux modèles de gestion. Alors que les notables corses s’étaient opposés à la décentralisation, elle a dans un premier temps conforté leur présence hégémonique aux élections d’août 1982.  Malheureusement les nouvelles institutions ont en grande partie permis la reproduction des mauvaises pratiques car leur marge d’autonomie s’est accrue quant à l’usage des crédits publics.  A ces premières élections régionales il manquait une force politique alternative aux groupements politiques établis. Depuis lors, les choses ont avancé lentement mais le pluralisme politique s’est installé grâce au statut particulier, même si les institutions se sont compliquées par le maintien des deux conseils généraux. De ce pluralisme, la Gauche a récemment tiré profit. Cette réforme, la Droite la refusait pour ne pas mécontenter ses notables corses mais aussi quelques politiciens parisiens d’origine corse proches du pouvoir néogaulliste, RPR et UMP. Sarkozy a promis du bout des lèvres de débattre du statut de la Corse sans faire la moindre proposition et, selon son expression, « sans fermer ni ouvrir la porte ». Il attend des propositions de la part des élus, sans doute est-il échaudé par l’échec de son référendum régional. En 2005, sa réforme nstitutionnelle proposait notamment une fusion des deux conseils généraux de Haute-Corse et de Corse-du-Sud  au sein d’une collectivité territoriale unique installée à Ajaccio où serait nommé un Préfet de Corse. Les deux conseils généraux devenaient alors des conseils territoriaux, un à Bastia et l’autre à Ajaccio. Bastia devait garder son préfet de Haute Corse. La manœuvre était donc de concentrer les pouvoirs à Ajaccio et de mettre Bastia en orbite. Ce que la Gauche a voulu éviter, Sarkozy voulait le faire. A Bastia, la majorité de Gauche a montré les dents. Malgré la campagne menée par le Parti de la presse et de l’argent, les Corses ont voté massivement et ont en majorité dit  « Non » à la pression médiatique outrancière. La victoire du "non", "est un échec pour moi", avait déclaré le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Ma "priorité" en Corse, sera "d'assurer la sécurité de l'île et la paix publique" car "le temps de l'impunité est révolu". Le "débat statutaire est terminé en Corse"(Sic).Monsieur était sans doute vexé. Il faut dire que, dans l’euphorie de l’arrestation d’Yvan Colonna, Sarkozy avait fait de ce référendum son plébiscite, opération rapidement menée par un impatient au dents longues. D’une reforme institutionnelle envisagée avant lui par La Gauche, il a fait un rafistolage politique voué à l’échec.

     

    SFORASARKOSIX arkozy veut occulter son passé et ne fait que des promesses qu’il ne tient pas ou qui cachent toujours une supercherie. Seul le passé préfigure l’avenir et ce n’est pas la nouvelle promesse de subvention qui doit faire oublier la politique menée par la Droite en Corse depuis des décennies. Il faut se souvenir que les seules avancées institutionnelles ont été obtenues de la Gauche, alors que la Droite ne sait que promettre des subventions dont on ne mesure que peu d’effet bénéfique et qui, par le clientélisme, favorisent les élus en place. En matière de sécurité, Sarkozy et ses prédécesseurs ont concentré les moyens policiers et judiciaires dans le champ politique. On se souvient du Préfet Bonnet dans le registre des bavures. Les rodomontades de Sarkozy ne sont que gesticulations et ne visent qu’à stigmatiser les Corses. Il connaît bien la Corse, dit-il, parce qu’il a lu Prosper Mérimée et que ses deux premiers garçons ont une mère corse. Affligeant! Après cela, j’ai préféré boire une bière Pietra plutôt qu’une Colomba. Sarkozy semble ignorer que, tout en reconnaissant le talent littéraire d’un Mérimée, les Corses ont mis Colomba et son exotisme en bière. A ses confidences devant son public ajaccien, il aurait dû ajouter son goût pour le  saucisson d’âne et sa lecture d’Asterix en Corse pour parfaire sa connaissance de l’île.

    Ne nous trompons pas d’élection. Il ne s’agit pas d’un référendum pour ou contre l’autonomie ou l’indépendance de la Corse. Il s’agit d’une élection présidentielle dans laquelle il faut s’informer sur les programmes proposés. Il faut choisir celui qui est le plus favorable au peuple corse. Un seul candidat propose en premier lieu une réforme constitutionnelle de la France et le passage à une 6èmerépublique plus démocratique. Que peut attendre la Corse de la France à l’issue de cette élection, si ce n’est plus de démocratie?

    N’oubliez surtout pas que c’est la Droite qui est la plus impliquée dans le maintien du système clanique.  Nos anciens n’ont pas besoin qu’on leur donne une liste de noms pour s’en souvenir. Certains sont étroitement liés à la carrière politique de Sarkozy. C’est la Droite qui a fait et continue de faire le plus de mal à la Corse, notamment dans son projet de Padduc conçu pour bétonner les rivages corses et en tirer profit au détriment des Corses qui veulent vivre de leur travail sur l’île. Les Corses refusent la spéculation immobilière qui les spolie et les écarte de l’accession à la propriété, voire de la simple location d’un logement.

    La Gauche a fait une percée en Corse mais il ne faudrait pas qu’elle reproduise ce que la Droite a imposé aux Corses. Seul le Front de Gauche est en marge des dérives claniques et offre une alternative que les Corses n’avaient pas jusqu’à ce jour. Seul le Front de gauche s’oppose fermement à une politique d’austérité dans une crise qui touche particulièrement la Corse avec son taux élevé de chômage accablant particulièrement les jeunes. L’encouragement du Low Cost par Sarkozy en 2008 a aggravé ce chômage dans le secteur des transports. Cette politique porte atteinte au service public et met en danger les salariés d’Air France et de la SNCM, ainsi que ceux de leurs sous-traitants. La précarité et les CDD en Corse n’offrent aucune perspective. Les bas salaires font perdre à la Corse ses forces vives.

    Le Front de gauche s’oppose à  une politique qui a voulu maintenir le pouvoir des clans, qui a créé le chômage en Corse, qui maintient les salaires au plus bas, qui menace chaque jour davantage les retraites, qui veut laisser le littoral corse aux mains des promoteurs pour enrichir quelques uns, qui organise la fin du service public indispensable à la Corse… la liste est encore longue mais vous la connaissez   puisque vous la subissez…  Vous avez le choix d’un avenir pour tous et non pas pour les plus riches. Cet avenir pour la Corse et tous les corses, Manca alternativa l’a trouvé dans le programme du Front de gauche et apporte son soutien informé, raisonné et lucide à son candidat à l’élection présidentielle. 

    Le Front de gauche veut défendre toutes les cultures et toutes les langues.  Le Front de Gauche, dans sa volonté de refonder une Europe au service des peuples, intègrera les langues et cultures de France comme moyens d’ouverture sur nos voisins, en proposant de réviser tant sa constitution que la Charte européenne des langues, pour en permettre sa signature.

    "Consciente de ses responsabilités pour préserver les richesses de la diversité culturelle qui constitue le patrimoine de l’humanité, menacé par le rouleau compresseur de l’uniformisation liée à l’impérialisme culturel anglo-saxon, la France doit s’engager à mettre en œuvre un programme de défense et de promotion de toutes les autres langues et cultures, en particulier celles qui sont en danger, au sens des recommandations de l’UNESCO… Il relève des obligations de l’Etat de proposer une offre généralisée d’enseignement en matière de langues et de cultures, et de soutien à la création et à la diffusion culturelles qui tiennent compte de la géographie et de l’histoire de ses territoires, en coordination avec les différentes collectivités locales : régions, départements, communes…"

    Une pétition a été lancée dans ce sens par le Front de gauche sur le site Place au peuple en cliquant ICI    

    En 1981, c’est sous l'influence d'une vaste mobilisation populaire que la faculté de Corte a rouvert ses portes fermées en 1768. En 1989, la France obtient le rapatriement des cendres de Pascal Paoli à Corte. Ces événements ne sont pas à mettre à l’actif de la Droite. Seule la Gauche et en premier lieu le Front de Gauche se préoccupent de l’avenir de la Faculté de Corse et du rôle historique joué par Corte, devenue la capitale de toute la Corse là où la bi-départementalisation a voulu le clivage. La Droite a toujours joué la division des Corses pour laisser le conservatisme. Le Front de gauche veut l’unité et le progrès social. 

    La Corse n’a pas besoin d’être protégée par une France forte mais veut des emplois pour sa jeunesse et la conservation de son patrimoine naturel et culturel. La Corse a besoin, en de ça et au-delà des monts, de se sortir du carcan économique et social dans lequel la France l’a mise et la maintient.

    Au lieu d’entretenir un système clanique et néocolonial qui vide la Corse de ses enfants et fait la place à des résidences secondaires pour y installer un tourisme de luxe, le Front de gauche veut établir une passerelle fraternelle entre l’île et le Continent dans le respect des territoires et des peuples. Ce respect nécessite la justice sociale et un cadre de vie préservé pour tous.

    L’élection Présidentielle ne donne pas seulement la possibilité d’adouber un homme (ou une femme) mais, avant tout, celle de choisir un projet, une politique.

    Le programme « l’Humain d’abord », c’est une vraie rupture avec la politique imposée par les puissances financières. Il a  ses grandes priorités: hausse des salaires, protection sociale, sauvegarde des services publics, contrôle public des banques, création d’ emplois, transition écologique, égalité entre femmes et hommes, justice fiscale et solidarité, nouveaux droits pour les travailleurs, retraite à soixante ans à taux plein pour tous…

    Le Front de gauche, c’est un programme et un candidat performants ; c’est un bon millier de candidat(e)s aux législatives ; ce sont des dizaines de milliers de citoyens, de syndicalistes, de militants de gauche qui se sont déployés sur tout le territoire et qui se rassemblent en de puissants meetings d’une ampleur inégalée. Cette mobilisation fait grandir l’espoir d’une rupture véritable avec un système qui écrase les peuples. La Corse a besoin d’une telle rupture.

    Sarkozy fora !

    Forza u Fronte di Manca !

    Signé: Battone

     

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