Le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation définitive avec cessation d'activité de la compagnie transmanche SeaFrance. Il juge que l'offre de reprise par la Scop n'est pas "valable" et qu’il n’y a aucun repreneur sérieux. Il est donc mis fin à la période de maintien de l'activité de SeaFrance.

Qu’est-ce que cela entraîne ? Le liquidateur va réaliser les actifs pour payer les créances, c’est-à-dire qu’il va notamment mettre en vente la flotte. Eurotunnel a déjà fait l’offre-surprise d’acheter les bateaux pour les louer à la Scop qui serait l’opérateur de la nouvelle compagnie. Faute de report accordé par le tribunal de commerce et devant l’impossibilité d’une reprise dans le cadre de la liquidation judiciaire, Il reste à savoir si la scop aura le financement nécessaire pour sa création et son fonctionnement, même si la SNCF propose de verser 36 millions d’indemnités qualifiées « d’extra-légales » (Il faut comprendre au-delà du montant légalement dû). Des révélations sur des problèmes sociaux entre les salariés et la CFDT, entre les syndicats et même au sein de la CFDT laissent planer un gros doute sur la suite envisagée.  Les avocats des quelques 880 salariés de SeaFrance ont parlé d’un « gâchis énorme, un gâchis social d'abord puisqu'il concerne le sort de 1010 salariés, un gâchis économique également »,  regrettant qu'il n'y ait pas eu de volonté politique ferme".

Un patrimoine appartenant à une entreprise publique va ainsi être cédé, peut-être à Eurotunnel ou bien à une autre entreprise qui ferait de la surenchère. Il ne faut pas oublier que Louis Dreyfus Armateurs associés sont sur le coup.

Le point important dans ce « gâchis »  est le maintien des emplois. La solution de la Scop apparaît bien fragile dans le cadre de la liquidation judiciaire et de la cessation d’activité. Depuis aujourd’hui, tous les employés ont perdu leur travail. A la procédure collective de la liquidation judiciaire pourrait s’ajouter une procédure judiciaire si on en croît les rumeurs sur la gestion de SeaFrance et le rôle joué par la section locale de la CFDT.