• Société rime avec solidarité...

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    En Grèce sur un plateau de télévision un député néo-nazi frappe une femme politique de gauche. En France, à Henin-Beaumont, des tracts anonymes dignes de la propagande la plus abjecte sont appréciés et presque revendiqués pare Marine Le Pen invitée des plateaux de télévision à chaque bourdonnement provoqué par ces pratiques  qui en disent long sur le travail de dédiabolisation entrepris par le Front national et complaisamment relayé par des journalistes ou pseudo-journalistes soucieux avant tout de discréditer la gauche et en premier lieu le Front de gauche en la personne de son candidat à l’élection présidentielle.  La technique est vieille : diaboliser l’adversaire pour se dédiaboliser. Marine Le Pen a trouvé sa cible : Jean-Luc Mélenchon, son plus farouche adversaire venu lui barrer la route des Législatives. Après avoir joué la victime pendant la Présidentielle en montant sur ses grands chevaux, elle a retrouvé sa vraie nature. Elle fait toujours le galop de trop même loin du fameux bal de Vienne où des tocards nostalgiques du nazisme se prennent pour des purs sangs.

    Chassez le naturel, il revient au galop ! Elle risque d’en perdre le nord au train d’enfer où vont ses discours et les pratiques de son entourage. Toque bleu marine et crinière blonde, elle court, elle court… et, toujours prête à donner le coup de pied de l’ânesse dès qu’elle en sent la lâche opportunité, elle discoure avec ses ruades contre toute solidarité autre que raciste et ultranationaliste.

    Ne serait-il plus de mise en France de parler de « solidarité » ? Des années de droite et cinq années de Sarkozysme n’ont fait que pousser à l’individualisme, au corporatisme et à la xénophobie. Marine le Pen, forte de ses 17% à l’élection présidentielle (qu’elle arrondit dans son discours à 20%, s’ajoutant 1 million de voix alors qu’elle est pour le moment crédité de 16% sur le plan national pour les législatives) martèle son slogan : « Les nôtres d’abord et les autres après ! » . Force est de constater que si cette mentalité qui mène à la guerre civile est bien ancrée au Front nationale, sa vague bleu Marine vient mouiller les rivages de l’UMP. Mais si l’individualisme et la xénophobie gagnent les esprits, il faut aussi dénoncer un corporatisme qui apporte de l’eau  au moulin de ceux qui défendent des privilèges au détriment de l’ensemble des travailleurs salariés. On vient d’annoncer que, sous la pression des personnels, la SNCF n’appliquerait plus la journée de carence pour les arrêts de travail.

    Avant cette mesure de Fillon, il y a eu la journée de travail de solidarité envers les personnes âgées (mise en place par Raffarin en 2004). Entre 2005 et 2008, les entreprises étaient donc censées demander à leur employés de venir travailler gratuitement le lundi de pentecôte, afin de compenser le versement de 0,3% de leur masse salariale à l’État.

    Depuis 2008, le jour de Pentecôte est redevenu un jour férié et la journée de solidarité est appliquée à la carte selon les secteurs. Quelques entreprises demandent à leurs salariés de travailler quelques minutes de plus chaque jour.C’est notamment le cas de la SCNF, où les employés sont censés rallonger leur journée d’une minute et 50 secondes, réparties dans les faits en deux fois 3 heures et demies.

     On constate aujourd’hui qu’il existe de grandes disparités dans l’application de cette journée à laquelle Raffarin voulait ajouter une deuxième... et puis peut-être une troisième ! On peut penser qu’elle a été instaurée pour donner le premier coup de boutoir aux 35 heures et qu’il s’est agi de faire ainsi financer uniquement par les salariés les aides aux établissements accueillant des personnes âgées ou aux services d’aide à domicile, via la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. La journée de carence va dans le même sens. Le but officiel de l’opération sur la Pentecôte était donc de financer des actions en faveur des seniors. En moyenne, ce dispositif de la journée de solidarité rapporte chaque année un peu plus de deux milliards à l'Etat.  

    Cette journée avait été certes contestée (Le journal Libération l’a qualifiée de « charité du jour férié ») et peut être contestable mais est aussi contestable qu’elle ne soit pas appliquée à tous de façon identique et équitable. En outre la décision de la SNCF de supprimer en son sein  la journée dite de carence engage l’Etat à faire un choix entre la supression de ces mesures contestables avec leur disparité de traitement ou leur application solidaire à tous les salariés.

    La solidarité n’est pas une question limitée à une corporation, à une origine, à une race…  mais s’inscrit dans une communauté de destin qui place l’humain d’abord. Une avancée sociale dans une corporation doit bénéficier à tous les salariés des autres corporations dans la mesure où elle n’est pas liée à une spécificité d’un emploi comme la pénibilité, des contraintes horaires ou autres. Il ne s’agit pas d’établir une forme illusoire de pantisocratie mais d’assurer simplement des principes démocratiques et républicains à la justice sociale. Le jour de carence et la journée de solidarité avec les séniors doivent être supprimés ou appliqués à tous de la même façon.

    Le slogan « Les nôtres d’abord et après les autres »  qu’affectionne Marine le Pen (en le ponctuant d’un revers de main significatif pour « les autres »)  conduit à la division et l’affrontement qui, du côté des néo-nazis, débouchent rapidement sur la violence : un député grec peu recommandable vient de le démontrer à Athènes. 

    Nous avons besoin d’une conception humaniste de la vie en société, dans laquelle chaque femme et chaque homme se sente impliqué et responsable envers les autres. Il nous faut un nouvel humanisme politique ancré dans une considération profonde pour la dignité humaine, les droits fondamentaux et la diversité des cultures – leur respect et leur reconnaissance.

    Société rime avec solidarité, non pas avec égoïsme. Osons la solidarité avec le Front de Gauche !

    Signé: Battone

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