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Système ! Système ! Est-ce que j'ai une gueule de Système ?
« Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner ». (Déclaration de Warren Buffett , homme d'affaires et investisseur américain qui a soutenu Hilary Clinton, un milliardaire comme Donald Trump). C’est cette droite de la finance qui se dit aujourd’hui « antisystème » pour ne pas dire qu’elle est égoïste, autoritaire et antisociale. C’est la même qui, en France, parle de Blitzkrieg (Guerre-éclair).
Bruno Retailleau est président de la région Pays de la Loire et président du groupe Les Républicains au Sénat, il a soutenu François Fillon dans la primaire. Il a une curieuse définition de ce que l'on appelle le "Système" et les réponses qu'il a données sur France-Culture nous laissent perplexe... Finalement il a fini par dire qu'il s'agissait d'un "mot-valise". On s'en est aperçu car il y met un peu n'importe quoi... "bien-pensance", "pensée unique" ou encore le "politiquement correct", Il se lance dans une envolée tous azimuts : " Le système est un groupe d'hommes et de femmes qui ne sont pas nécessairement journalistes, qui ne sont pas nécessairement élus, qui ne sont pas nécessairement de droite ou de gauche, c’est large. Le système a des alliés dans tous les camps, tous les partis et aussi dans la société civile voilà. C'est ce que j'observe : au moment où la France tombe de plus en plus bas sur le chômage, on est au 21e ou au 22e rang sur 28 pays européens et il y a encore des gens qui disent "non, faut surtout pas bouger, il n'y a pas de problème, on va se relever". Les Français n’en peuvent plus, les Français souffrent et si aujourd'hui, on n'a pas un peu de courage pour bouger les choses, la France continuera à s'effondrer. Ce qui est neuf avec François Fillon, c'est qu'il ne se laisse pas intimider justement par les imprécations des chiens de garde de ce système".
Alors nous vous donnons la définition en fonction du sujet de l'entretien diffusé: Le système est une société considérée comme un ensemble structuré et rigide, ou bien une tendance à penser et à agir selon un ensemble de valeurs rigides et dogmatiques. On considère, à juste titre, que c'est la doxa libérale qui impose son système depuis des décennies dans la classe politique et dans les média. Et bien il s'agissait d'un libéralisme rigide et dogmatique, presque du gauchisme. Notre Retailleau, libre penseur de droite et ultralibéral progressiste-conservateur, termine en disant : "Et je pense que les tenants de ce système ont rendu un très grand service à François Fillon la semaine dernière (dans l’entre deux tours de la primaire). Ils ont mobilisé un électorat de droite : François Fillon a réveillé la droite mais ces gens là aussi y ont contribué, une droite qui est sereine, qui n’est pas outrancière, mais qui est ferme dans ses valeurs et ses convictions". Comme Fillon, dans la politique depuis l'âge de 27ans, Bruno Retailleau n'est pas un homme du Système. Comment le croire ? Il a quitté Philippe de Villiers pour Fillon : une véritable révolution culturelle. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, il est resté proche de Philippe de Villiers, qui lui a confié la mise en scène du spectacle de la «Cinéscénie » du Puy du Fou, la direction générale adjointe de la radio locale Alouette (1985-1987), puis celle de l'école de communication Sciencescom (1987-1994). Il préside un temps la SA du Grand Parcours du Puy du Fou, qui gère le parc d'attractions associé à la Cinéscénie et il est actuellement sénateur de Vendée. Cela fait plutôt penser à un Vendéen qui aime les jeux de rôles moyenâgeux. Son idéal reste le Moyen-âge.
Lorsque François Fillon et son lieutenant Bruno Retailleau parlent du "système", 'ils désignent l'ennemi intérieur du vrai "système" dont ils sont les produits archaïques, le même ennemi que celui souvent désigné sous le même vocable de "système" par le Front National. Il s'agit de la Gauche, des intellectuels qualifiés de "germanopratins" et des syndicats. Derrière cette animosité, leurs boucs émissaires favoris sont les fonctionnaires, les salariés, les chômeurs, les assurés sociaux, les immigrés… Cela ne vous rappelle rien ?
Au delà de l'Histoire de France et de l’occupation allemande avec le pétainisme, Erdogan, aujourd'hui, a des ennemis communs en Turquie. Ce dictateur ottoman les qualifie de "terroristes". Comme Fillon et le FN, il se sert aussi de la religion pour nourrir l'ultranationalisme et la haine de l’autre. Lorsqu’il est traité de pétainiste, Fillon crie au scandale et, plus généralement, tous les reproches qui lui sont faits seraient caricaturaux. Il a découvert le mot « caricature » pour contrer les questions des journalistes. D’ailleurs tous les journalistes qui n’abondent pas dans son sens seraient de gauche. Pourtant, lorsque l'on écoute ses discours et les explications des langues de bois qui sont à son service, on ne peut que s'interroger sur l'influence qu'a eue un conseiller comme Patrick Buisson auprès de lui et de Sarkozy. Un autre conseiller a pris ses distances, c'est Henri Guaino devenu un adversaire politique de Fillon au sein de la Droite. C'est donc la tendance extrême-droitière de Patrick Buisson qui l'emporte. Il faut croire que Fillon avait des prédispositions et vient de faire son coming-out politique qui le place plus près de Pétain que du général de Gaulle.
En juin 2016, François Fillon s’était confié à la presse anglaise en regrettant que la France n’ait pas eu une « révolution thatchérienne » et il avait fustigé une presse française majoritairement « à gauche » (En lisant la liste des patrons de presse, on peut en rire malgré l’inanité de cette affirmation faite à l’étranger) et des universités gangrenées par les marxistes. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est dans un article du Figaro, peut-être considéré comme un journal de gauche par Fillon qui va chercher une presse de droite au Royaume-Uni et aux USA.
Nous vous le disons et nous le répéterons : « Fillon est aussi dangereux que le Front national » avec son Blitzkrieg, sa guerre-éclair. On se demande s’il n’a pas en tête de faire des purges à travers la suppression des 500.000 postes de fonctionnaires et des privatisations dont celle des universités. Pour quelles raisons veut-il quitter la cour européenne des droits de l’homme qui, selon lui, « se mêle de plus en plus de questions de société, qui font notre identité » ?
C’est le même François Fillon qui, en septembre dernier à New York, déclarait : « Il serait temps qu'on accepte qu'il peut y avoir des emplois précaires" (il n’emploie même pas le subjonctif du verbe pouvoir), faisant toujours l’éloge des emplois précaires et de Thatcher. Il est allé jusqu’à déclarer : « C’est le travail qui libère ! ». Cette phrase est un drôle d’écho lorsqu’on la rapproche de l’utilisation du mot allemand « Blitzkrieg ». Il paraît que les Allemands viennent de retrouver le portail du camp de Dachau sur lequel est forgé la phrase « Arbeit macht frei (Le travail rend libre).
C’est le même qui a déclaré dans un article de Match le montrant devant son manoir : « Pour gouverner, il faut être équilibré ». Quel sens faut-il donner à « équilibré » chez un partisan des déséquilibres sociaux et des provocations guerrières?
Allez, terminons sur une note satirique ! Avec Fillon à l’Elysée, nous avons du « sourcils » à nous faire. Il se prend pour Jupiter qui, d’un froncement de sourcils, ébranlerait l’univers. Sourcils relevés et bouche maussade, il regarde le peuple comme, au moyen-âge, les nobles regardaient leurs serfs.
Jean Frade
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Commentaires
L'entourage de François Fillon qui vient de l'extrême-droite...
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