• Tapie : plus dure sera la chute !

    Nous publions un article de Jean Gersin de la Filpac-Cgt sur les tribulations et autres magouilles du célèbre bonimenteur Bernard Tapie qui vient de s'illustrer à nouveau en faisant main basse sur la presse régionale du Sud-Est de la France. A apprécier en cette fin d'année 2012.

    Plumitifs très illustres, et vous, commentateurs télévisés très précieux, modérez vos éloges à l’endroit de votre nouveau chevalier blanc, Tapie Bernard. Il risque de finir comme le précédent Bernard Tapie, lessivé par les affaires et les rodomontades médiatiques en tout genre.

    Souvenez-vous quand même, vous les ‘‘spindoctors’’ du plan média Tapie en cours, que cet être, à vos yeux charmant, ne doit sa résurrection qu’à une étrange décision de justice, en 2008, sous l’ère du premier magistrat de France N. Sarkozy. Lequel lui fit restituer 400 millions d’euros dans l’affaire Crédit Lyonnais-Adidas. Ce qui permet à ce jour au citoyen Tapie de mettre la moitié de cette somme à l’abri du royaume de Belgique, sous forme de sociétés diverses.

    Nous comprenons que trop votre opération médiatique, intitulée « Tapie ce héros » : le patronat apparaît ces jours-ci paré de ses atours les plus durs, les plus égoïstes. Dans l’accord sur l’emploi, le Medef, la CGPME et l’UPA ne revendiquent que plus de licenciements, plus de précarité, plus de réduction des droits sociaux.

    Dame Parisot est la fée Carabosse, qui veut plus de chômeurs, plus de pauvres au nom des profits de tous les siens. Et Bernard Arnault, à ses côtés, n’est pas à proprement parlé un chevalier à la noble figure. Alors il vous semble opportun d’inventer un Tapie "combattant indépendant de la libre entreprise", passant accord avec la richissime famille Hersant, mais contrecarré par l’odieux Montebourg, chantre de la nationalisation temporaire. Oui, vous la tenez, la belle histoire dans le droit fil du ‘‘storytelling’’, technique de viol des foules par la propagande médiatique.

    Attention, mes amis très chers, rappelez-vous que Hersant Philippe ne doit sa situation qu’à la complaisance de l’administration fiscale à l’égard des riches exilés en Suisse. Son tas d’or est certes en sûreté dans un des paradis prévus à cet effet dans la Confédération helvétique, dépotoir à fortunes les plus troubles. L’évasion fiscale est toujours le sport national des plus riches. Est-ce bien ça que vous flattez au travers de vos chants de gloire ‘’tapiesques’’ ?

    Mais surtout : la meute des créanciers, le groupe de chasse des banquiers, BNP en tête, fait tellement preuve de mansuétude à l’égard de Hersant et Tapie que certains députés s’en émeuvent et réclament une commission d’enquête.

    Comment, s’étonne un élu de la Nation, Hersant ne met pas la main au porte-monnaie, vogue sur un océan de dettes, et le voilà prêt à mettre des millions sortis d’on ne sait où dans l’affaire Tapie ? Tapie Bernard aurait à vos yeux la fraîcheur de la libre entreprise. Mais enfin, nous savons tous que ce gouvernement, comme le précédent, a misé sur Rossel, le groupe belge à 10 % de profitabilité. Voilà qui ne vous a jamais contrarié le moins du monde. Pas plus que les plus de 2 000 licenciements à la Comareg et à Hebdo Print.

    Hersant veut trouver, dans ses opérations de vente qu’il espère entièrement gratuites pour lui et son clan, une modalité de garder un pied dans la presse en France. Qui trouve-t-il pour ses menées machiavéliques ? Un délinquant fiscal, roi de la destruction : Terraillon, Wonder, La Vie Claire, Look, Adidas, le feu Crédit Lyonnais en savent quelque chose, eux et surtout leurs salariés.

    ‘’Les combines à Nanard’’, titre officiel d’une des sociétés de la holding Tapie, en dit long sur le cynisme du personnage. Jouirait-il d’un regain de popularité, qui s’en étonnerait ? Al Capone, pendant l’autre grande crise, jouissait aussi de quelque prestige auprès de politiciens véreux, de magistrats pas très chers et de policiers stipendiés.

    Un temps chanteur, créateur d’une société d’ambulances d’urgence cardiaque, acheteur tonitruant des châteaux du dictateur Bokassa, ami diamantaire de Giscard, l’homme Tapie respire l’escroquerie.

    Mais il dispose d’une largesse : ne fut-il pas, au début de la crise, le héraut de l’individualisme, vantant les beautés de cette crise, montrant au peuple ébahi le chemin de la victoire, dans sa bible libérale, intitulée "Gagner" ?

    Et c’est lui dont vous vantez les mérites ? Jusque sous la plume de l’éditorialiste du Télégramme ? Retenez cette prophétie, frappée au seul coin de la lucidité et de la mémoire : Plus dure sera la chute ! D’ailleurs, les Baumettes sont en voie de nettoyage… Prémonitoire ?

    J. G. (Filpac-CGT) - 24 décembre 2012

     

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