• Tous les voeux dans le même panier?

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    François Hollande a fait son premier discours de vœux, après six mois de pouvoir. Il a commencé par dire "Je n'ignore rien de vos inquiétudes, elles sont légitimes et je n'entends pas vous dissimuler les difficultés qui nous attendent, elles sont sérieuses. En mai dernier, vous m'avez confié la tâche de conduire notre pays dans un moment particulièrement grave. Avec une crise historique, un chômage qui progresse implacablement depuis près de deux ans et une dette record".

    Toutefois, il se réjouissait du sauvetage de la zone Euro et du pacte de stabilité et de croissance. Il marquait sa confiance dans le talent des entrepreneurs et des salariés. Il invitait tous les Français à aller de l’avant, déclarant : "cette marche en avant ne s'est pas faite sans soubresauts et contretemps. J'en conviens. Mais le calendrier que j'ai fixé, c'est de faire des réformes maintenant pour sortir de la crise plus vite et plus fort ».

    "Mon premier devoir, mon seul devoir est de faire que notre pays avance et que notre jeunesse retrouve espoir", ajoutait François Hollande qui énumérait ensuite les trois actes majeurs déjà accomplis par lui : le rétablissement des comptes publics, le pacte de compétitivité et la maîtrise des finances. "Je veux désendetter la France." Ajoutait-il en promettant que "chaque euro prélevé sera accompagné d'une lutte drastique pour réduire les dépenses publiques inutiles… l'État sera exemplaire et économe". Dans le cadre du pacte de compétitivité, les entreprises vont bénéficier d’un crédit d’impôt de 20 milliards d’euros. Sur la troisième acte "la maîtrise de la finance", il rappelait la création de la Banque publique d'investissement, la prochaine loi bancaire et la prochaine taxe sur les transactions financières au niveau européen.

    La lutte contre le  chômage reste l’enjeu majeur. "Toutes nos forces seront tendues vers un seul but : inverser la courbe du chômage d'ici un an. Nous devrons y parvenir coûte que coûte". Il exhortait ainsi les partenaires sociaux à trouver un accord sur la sécurisation de l'emploi et revenait sur les mesures prises en faveur de l'emploi : 150 000 emplois d'avenir pour les jeunes les plus éloignés du marché du travail et les contrats de génération qui permettront de lier l'expérience du senior avec l'espérance du jeune. "Ils prendront effet dès demain!" lançait-il, car le projet de loi instaurant le contrat de génération sera examiné par l’Assemblée nationale à partir du 15 janvier. Il évoquait aussi "la formation professionnelle qui sera réformée pour accompagner prioritairement les chômeurs vers l'activité".

    En direction des entreprises, il préconisait "Stabilité aux salariés et souplesse aux entreprises""Mais l'État n'est pas le seul acteur. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a ouvert la négociation sur la sécurisation de l'emploi" soulignait François Hollande qui voudrait donner plus de stabilité aux salariés et plus de souplesse aux entreprises. "Je fais confiance aux partenaires sociaux pour prendre leurs responsabilités. À défaut, je les assumerai" promettait-il.

    Il revenait aussi sur son souci de la justice fiscale rappelant que, aujourd’hui, le capital serait taxé comme le travail. Il promettait de réaménageait la taxe de 75% sur les revenus supérieurs à 1.200.000 €. 

    Bien entendu la Droite lui est tombée immédiatement sur le râble largement relayée par une presse non encore débarrassée du Sarkozysme. Ce n’est pas pour cette raison que nous nous tairons car nos critiques sont totalement opposées à celles de l’UMP et de l’extrême-droite. Nous regrettons donc que le Chef de l’état ne soit plus soucieux d’une politique sociale qui reste au service de la dette générée par la spéculation financière. Nous sommes inquiets sur cette politique du compromis lorsqu’elle concerne les contrats de travail. Comment peut-on allier stabilité de l’emploi et flexibilité. Est-ce la peur du salarié qui va être prise en compte ou bien le profit de l’employeur et de ses actionnaires ? A force de chercher des compromis, on finit par se compromettre.

    Nous aimerions que le Président François Hollande se souvienne de sa longue tirade « Moi, Président, je… » Nous souhaitons qu’il réalise qu’il a été élu pour faire une politique de gauche. Ce n’est pas parce que Gérard Depardieu est allé se saouler la gueule en Belgique qu’il faut revenir sur la taxation des plus riches qui doivent contribuer au redressement plus que les autres. N’est-ce pas parmi ces riches que figurent des spéculateurs responsables avec les banques de la crise ? Nous avons entendu Bernard Tapie dire que les riches n’étaient pas coupables de la pauvreté. C’est cela la droite décomplexée !

    Sans nous joindre au chant revanchard d’une droite arcboutée sur ses privilèges, nous ne manquerons pas de rappeler au Président Hollande les promesses du candidat dont la plus importante est celle de faire une politique de gauche, sociale et juste. Face à une Droite décomplexée et arrogante, nous ne voulons pas d’une gauche complexée et compromise, car nous mettons tous nos vœux politiques dans le même panier, celui de la Gauche.

    Battone

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