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Un antisocial sur un réseau social...
Toutes les attaques convergent sur le juge Jean-Michel Gentil alors qu’il instruit l’affaire Bettencourt avec deux autres magistrats Cécile Romonatxo et Valérie Noël. Nicolas Sarkozy a utilisé Facebook pour commenter sa mise en examen en écrivant sur son statut. L'ex-président a ainsi juré n'avoir pas «trahi les devoirs de (sa) charge», dénonçant une «mise en examen injuste et infondée». Il assure que la vérité «finira par triompher». Un message court, 135 mots, dans lequel il remercie «du fond du cœur tous ceux qui ont tenu à (lui) témoigner de leur confiance».
L'ancien chef de l'Etat a fait savoir qu'il déposerait un recours contre cette décision"injuste"."C'est parce que j'ai confiance dans l'institution judiciaire que j'utiliserai les voies de droit qui sont ouvertes à tout citoyen",a-t-il écrit en réclamant "une justice impartiale et sereine". Son avocat, Thierry Herzog, avait déjà fait connaître sa demander en annulation de la mise en examen. Cette avocat veut démontrer que le juge règle des comptes politiques en ressortant 'une "tribune politique" dans laquelle le magistrat s’insurge contre des mesures de "Nicolas Sarkozy et celle[s] de son prédécesseur", en "les accusant de vouloir protéger les corrompus'".
L’entourage de Sarkozy est rapidement monté aux créneaux pour mettre en cause l’impartialité du Juge d’instruction (oublient les deux autres magistrats) dans le but d’obtenir son dessaisissement. Celui qui est allé le plus loin dans l’attaque est l’ancien conseiller devenu député Guaino. Il a même persisté dans ce qui constituerait un outrage à magistrat auquel il devra répondre devant un tribunal.
Une loi du 5 mars 2007permet de demander au juge d'instruction de revenir sur sa décision, dans les six mois après la mise en examen. C'est la chambre de l'instruction qui arbitre les contentieux de l'instruction. Composée de trois magistrats, elle constitue l'unique juridiction d'instruction du second degré, et est donc la seule à pouvoir statuer et décider d'annuler la mise en examen.
L’avocat, pour déclencher la procédure d’annulation, doit formuler une requête en annulation motivée, devant la chambre de l'instruction de Bordeaux. Les motifs peuvent porter sur la forme ou le fond de la mise en examen.
Sarkozy est passé du statut de témoin assisté – des indices laissent croire que la personne a participé à une infraction mais la preuve n’est pas apportée –, au statut de mis en examen – des indices "graves et concordants" appuient les soupçons des juges et son intime conviction.
Nicolas Sarkozy s'est-il rendu à plusieurs reprises chez les Bettencourt en 2OO7 ? Y a-t-il rencontré Liliane Bettencourt, et non seulement son époux ? A-t-il bénéficié de remises d'argent entre le gestionnaire de fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre et le trésorier de sa campagne présidentielle de 2007, Eric Woerth, tous deux poursuivis ? Ce sont les questions qui se posent.
Lorsque Sarkozy dit à ses « amis de Facebook » qu’il n’a jamais failli à sa charge de Président de la république, il faut rappeler que les accusations portent sur des faits antérieurs à son élection et qui pourraient en outre constituer un financement illégal de sa campagne de 2007, faits prescrits. L’immunité du président de la république pendant cinq ans le met à l’abri des délits dont la prescription intervient au bout de 3 ans. Quant à savoir s’il n’a pas failli à sa charge, il faut rappeler le bouclier fiscal dont la principale bénéficiaire aura été Liliane Béttencourt. Donc si sa mise en examen pour abus de faiblesse se traduisait par une condamnation ou simplement la révélation des remises d’argent, l’affaire prendrait une autre tournure. Par ailleurs, les médias ont révélé que Sarkozy aurait tout fait pour entraver l’action judiciaire à son encontre et, si cela s’avère, il aurait encore failli à sa charge.
Nous espérons que la Justice qui a retrouvé son indépendance révélera toute la vérité sur toutes les affaires mettant en cause la classe politique quelle que soit la couleur politique des imposteurs.
Fucone
Tags : Sarkozy, Béttencourt, Guaino, Gentil, Woerth, de Maistre, Justice, mise en examen
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