• Un coup de balai sous le Tapie...

    Estoup à l’estoupaga[1] !

    Qui est Monsieur Pierre Estoup ? Un magistrat à la retraite qui joue les arbitres dans des conflits privés.  Pour l’affaire Tapie/Crédit lyonnais, il a perçu 300.000 €. Cet ancien haut magistrat a eu apparemment un rôle dominant, faisant avaliser par ses deux collègues ltapie-tapis'arbitrage qu'il avait préparé. Toutefois, malgré l’obligation qui lui était faite, il avait oublié de signaler quelques accointances avec l’avocat de Bernard Tapie et une dédicace affectueuse que lui avait  faite  l’homme d’affaires sur  un de ses ouvrages. Laurent Mauduit avait déjà parlé de cette ancien magistrat dans l’affaire André Tarallo, «Monsieur Afrique» de l'ex-compagnie pétrolière ELF, accusé de détournements chiffrés à 305 millions d’Euros.  Pour justifier de son train de vie et de ses biens immobilier, En première instance comme en appel, « André Tarallo avait usé d'une même et constante défense, prétextant que les millions de francs qui avaient transité sur ses comptes en Suisse, entre 1989 et 1993, ou les fastueux bien immobiliers qu'il avait acquis –un immense appartement à Paris, une très luxueuse villa en Corse, près de Bonifacio– étaient en fait la propriété de son « mandant » africain, comme il appelait le président du Gabon, Omar Bongo.

    Pour tenter de convaincre ses juges de sa bonne foi, André Tarallo avait même produit lors de son procès en première instance un arbitrage attestant que le véritable propriétaire de la plupart de ces biens, issus de l'argent détourné d'Elf, était bel et bien Omar Bongo, le président du Gabon. Le tribunal n'avait pourtant pas été dupe et avait relevé, dans son jugement, que l'arbitrage avait été réalisé dans « d'étranges conditions » et qu'il n'était, en vérité, qu'un « habillage juridique » ( extrait d’un article de Laurent Mauduit, Médiapart qui ajoute : «  Avec le recul, la formule retient l'attention car l'arbitre qui était ainsi mis en cause en 2003 n'était autre que l'ancien président de la cour d'appel de Versailles, Pierre Estoup, qui fut, cinq ans plus tard, l'un des trois arbitres d'une sentence également controversée, celle en faveur de... Bernard Tapie ».

    En 2009, Monsieur André Tarallo a bénéficié par transaction  « des bonnes grâces fiscales du gouvernement. Alors que l'administration fiscale lui réclamait, au total, plus de 24,6 millions d'euros d'arriérés d'impôts, de majorations et de pénalités diverses, Bercy lui a accordé en mai 2009 une remise d'un peu plus de 6,2 millions d'euros, soit une somme équivalente au triple de l'amende qui lui a été infligée lors de son procès, en 2005. L'affaire risque de faire d'autant plus de bruit que le comité de magistrats, que l'ex-ministre du budget, Eric Woerth, était tenu légalement de consulter, avait émis au préalable un avis négatif ».

    En 2009, Bernard Tapie a  bénéficié aussi de la mansuétude de l’administration fiscale qui a effacé une éponge de 15 Millions d’arriérés d’impôts remontant aux années 1990-1993, et ce, malgré les 403 millions octroyés par un tribunal arbitral composé de vieillards cacochymes décrits sur le blog Média libre comme suit : Le Mazeaud Pierre, ancien président du Conseil constitutionnel ; l’avocat Jean-Denis Bredin, gredin gardien de La Mémoire, qui a fait sa carrière d’écrivassier en fustigeant les français ontologiquement coupables, depuis l’Affaire (pas Tapie mais Dreyfus !); et, last, not least[2], feu le président de cour d’appel Pierre Estoup, à l’estoupaga ressuscité d’entre les morts, qu’on était allé déterrer au cimetière pour le faire siéger convenablement momifié.

    Jean-Luc Mélenchon demande des coups de balai et la poussière  il faut aller la chercher sous le Tapie. On se souvient sans doute que par un étrange tour de passe-passe une demande initiale et globale s'élevant à 45 millions d'euros a été considérablement augmentée, gardant les 45 millions mais pour le seul préjudice moral qui sur ce plan bat tous les records, et de très loin ! C’est l’Etat qui a fait appel des décisions judiciaires et qui a court-circuité la Cour de cassation et l’appel pour un tribunal arbitral. Cela s’est passé en 2008 et les plus hauts responsables étaient Christine Lagarde, François Fillon et Nicolas Sarkozy.

    Apprendre cela, après l’affaire Cahuzac et au moment où on rend sa feuille de déclaration de revenus après s’être acquitté de son tiers provisionnel, c’est déjà révoltant. En plus apprendre que Tapie a perçu ses 403 millions d’euros octroyés sur le dos des contribuables par un tribunal arbitral dans lequel siégeait le sieur Pierre d’Estoup, le mot « révolte » paraît trop faible d’autant plus que tout cela n’a pu se faire sans complicité en haut lieu.

    L’ancien magistrat a été mis en examen du chef d’escroquerie en bande organisée… Il reste à savoir quels sont les autres membres de la bande et qui est en le chef.

    Fucone

     

     



    [1]En un seul mot « C’est tout paga », « c’est tout payé » ou en portugais  « estou pagando », j’ai payé… pour dire qu’on ne paiera plus.

    [2] Bien que le dernier, pas moins… Le roi Lear, Shakespeare

    Although the last, not least ; to whose young love

    The vines of France and milk of Burgundy
    Strive to be interess’d ; what can you say to draw
    A third more opulent than your sisters ? Speak…

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  • Commentaires

    1
    Un quidam
    Dimanche 2 Juin 2013 à 10:58
    Interrogé sur le rôle joué par Jean-Louis Borloo, président de l'UDI et son ancien avocat dans les années 1990, Jean-François Copé, président de l'UMP et auteur d'un projet législatif favorable à l'arbitrage début 2007, ou Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, Tapie aurait assuré que «pas un centime» ne leur a été versé... Rappelons que l'un des juge du tribunal arbitral a été mis n examen du chef d'escroquerie en "bande organisée".
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