• Un fan de Thatcher en tête du premier tour de la primaire de droite

    Monsieur  - 500.000 emplois !

     

    On avait déjà un ex champion motocycliste à la tête de la ville de Nice, puis de la région Provence Alpes Côte d’Azur, un certain Christian Estrosi, fils d’immigrés italiens dont les saillies contre les migrants, au passage, sont particulièrement indécentes. D’aucuns semblent facilement oublier d’où ils viennent. Lamentable. On a désormais un champion automobiliste ou du moins un amoureux des sports mécaniques qui – à la surprise quasi générale – a remporté haut la main le premier tour de la primaire de la droite, avec 41% des suffrages exprimés. Cette fameuse primaire qui nous a emboucanés et monopolisé les media pendant des semaines. L’homme, François Fillon, renvoie l’agité du cap Nègre à ses chères conférences et à ses probables difficultés judiciaires. De même, il porte un coup sévère au maire de Bordeaux, distancé de plus de 14%. Pourtant Alain Juppé – AJ !  Pour les intimes – se voyait déjà en haut de l’affiche. Pour lui et ses proches, sans compter tous les brillants analystes politiques qui sévissent sur les plateaux des télés et des radios, sans oublier la grande majorité des instituts de sondage, l’affaire était entendue. Il arriverait en tête et serait probablement élu président de la république.

    Qui est donc le brillant promu ? Par quel  miracle est-il parvenu à remporter le premier tour de la primaire de la droite ? Il est vrai que François Fillon peut être considéré comme un ultra-conservateur tant sur plan économique que sociétal, un fidèle adorateur de la Margaret Thatcher. Il a bénéficié du soutien discret, mais efficace des réseaux catholiques intégristes et des partisans de la manifestation pour tous. Ete missa est. Est-ce un homme nouveau, prêt à sauver la France, comme on le susurre de ci de là ? Pour le nouveau, on repassera. N’a-t-il pas été premier ministre, collaborateur et porte-serviette de Nicolas Sarkozy, pendant cinq ans ? On connaît le bilan de ce fameux quinquennat. Plus d’un million de chômeurs supplémentaires, une baisse du pouvoir d’achat pour la majorité des Français, un assujettissement encore plus marqué de la France aux marchés financiers, à la Troïka, une attaque sans précédent contre les services publics, une explosion de la dette publique, etc. Et que nous propose notre nouveau champion ? De rempiler, de continuer, en l’aggravant la politique d’austérité et de régression sociale menée d’abord par Nicolas Sarkozy et lui-même et ensuite par François Hollande. Voyez-vous, il faut que notre pays fasse encore plus d’efforts pour sortir de la faillite. Quel est donc son programme novateur ? Sans entrer dans le détail, il suffit de prendre quelques exemples significatifs. D’abord, on supprime l’impôt sur la fortune. Excellente initiative. Puis, il faudra travailler plus. Fini les 35 heures. On augmentera la taxe sur la valeur ajoutée. On travaillera plus longtemps, jusqu’à 48 heures, dans le cadre d’accords d’entreprise. On pourra partir à la retraite à 65 ans. On allégera les allocations chômage et on les rendra dégressives. On accentuera la « liberté » de licencier.

    Et cerise sur le gâteau, on supprimera 500.000 emplois dans la fonction publique ! Vu l’état de l’enseignement public, le manque d’effectifs dans la police, les hôpitaux et d’autres services publics, on peut s’attendre effectivement à une amélioration sensible de la situation dans le pays. Disons-le, le programme de François Fillon est rétrograde, ultra conservateur, contraire aux intérêts de la majorité des couches sociales.

    Pourquoi en est-on arrivé là ?

    La principale des causes, c’est la trahison de François Hollande et du Parti socialiste par rapport à leurs engagements pendant la campagne des présidentielle de 2012. On ne le martèlera jamais assez. Des gens dits de gauche ont tout simplement mené pendant près de cinq ans une politique au service exclusif des marchés financiers et du Médef.

    Moralité. Ce n’est pas en proposant des politiques semblables qu’elles soient de droite ou d’une pseudo gauche qu’on pourra sortir le pays de l’austérité et de la régression sociale. L’alternance telle qu’elle est conçue est un leurre. Il nous faut enfin une véritable rupture avec le système actuel, porteur fondamentalement de tous les maux qui affectent presque toutes les strates sociales de la France. Peu de candidats proposent une telle rupture, sinon un seul : Jean-Luc Mélenchon avec la France insoumise. Croire le contraire, c’est se faire des illusions qui vont nous coûter très cher. Oui, la rupture est possible, osons-là.

     

    Maria Maddalena Lanteri

     

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