• Une autre Europe est possible

    Depuis des années déjà, la Troïka et les marchés financiers imposent aux peuples d’Europe des politiques d’austérité particulièrement drastiques, avec la complicité des différents gouvernements. On en mesure aujourd’hui les terribles conséquences. Il suffit de se tourner, par exemple, vers L’Espagne, la Grèce et le Portugal. Ces pays sont à genoux. Au Portugal, 57% de la population n’ont plus de couverture sociale. En Espagne, le chômage atteint un niveau historique. 25% des actifs sont sans emploi. 50% des jeunes espagnols sont chômeurs. Et la seule perspective pour eux, c’est l’émigration vers d’autres cieux plus cléments. En Grèce, la population est à l’agonie. L’Italie n’échappe pas à la crise. Les mesures prises par Mario Monti, un ex-dirigeant de la fameuse banque Goldman Sachs, plonge le pays dans la récession. En France, la situation n’est pas brillante. Le pacte de compétitivité concocté par le gouvernement Ayrault tourne le dos aux engagements pris par François Hollande lors de la campagne électorale des présidentielles. Il est d’inspiration libérale et s’inscrit parfaitement dans la logique économique dominante, à la grande satisfaction du Medef et de Bruxelles. L’Allemagne, elle-même, « meilleure élève » de l’Europe, n’est pas à l’abri d’une éventuelle déprime. D’ailleurs, les milieux bien pensants allemands commencent à s’inquiéter de la situation de crise qui envahit l’Europe. Rappelons que l’économie de ce pays dépend principalement de ses voisins immédiats, en particulier de la France qui absorbe 40% de ses exportations.

    De cette crise et des ces politiques qui ruinent l’Europe, les salariés n’en veulent plus, d’autant plus qu’ils n’en ont pas la responsabilité. Un profond mécontentement commence à émerger et à se développer un peu partout. Le 14 novembre a été l’occasion de le montrer dans la rue et dans de nombreuses actions, y compris la grève. Des centaines de milliers de personnes ont répondu à l’appel de la Confédération européenne syndicale, à Paris, Marseille, Lille, Turin, Milan, Rome, Madrid, Lisbonne, Athènes, Berlin, Bruxelles, etc. C’est le début d’un vaste mouvement de protestation contre l’austérité, pour une véritable alternative économique et pour une Europe sociale débarrassée de la dictature des marchés financiers. La crise n’est pas fatale, les politiques d’austérité non plus, n’en déplaise aux laudateurs et autres « experts » de la pensée unique.

    Jean-Antoine Mariani

    PS. Le gouvernement Monti a un moyen élégant pour faire respecter le droit de manifester. Des lascars se sont permis de lancer des grenades lacrimogènes sur les manifestants. Vous savez d'où ? De certaines fenêtres du ministère de la Justice ! Toutes nos félicitations à Super Mario.

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