• Une bougie éteinte, un cierge à allumer...

    cierge_lourde

    François Hollande a soufflé la première bougie de son quinquennat. Au nom du pragmatisme, il a mis en œuvre sa politique dite « sociale-libérale »… Sociale-libérale ! Le trait d’union apparaît trompeur car le libéralisme conduit à une politique antisociale qui débouche sur la baisse des salaires et du pouvoir d’achat au nom de la compétitivité et sur les conseils du maître-à-penser Gallois. Sa politique économique  consiste à ne pas déplaire à la Troïka (BCE, FMI et UE) et à faire ce qu’elle veut avant qu’elle ne le formule. Son obsession est de réduire le déficit coûte que coûte… et le coût est social.

    Flexibilité et compétitivité sont les deux mamelles virtuelle auxquelles le libéralisme téte pendant que l’agriculture et l’élevage connaissent de grosses difficultés. Alors que la France a des activités agro-pastorales qui devraient nourrir toute la population et même s'exporter, on nous propose des produits dont la concurrence déloyale  est en train de ruiner les agriculteurs et les éleveurs.

    La loi dite de « sécurisation des emplois » a été définitivement adoptée le 24 avril dernier dans sa version définitive. Le Front de gauche a voté contre et les écologistes se sont abstenus. Cette loi sera rapidement appliquée comme elle a été rapidement votée.

    Nous savions que la croissance est en berne, on nous annonce aujourd’hui que la France est officiellement entrée en récession. Pour ce premier trimestre 2013 et comme au dernier trimestre 2012, nous enregistrons un nouveau déficit de O,2% du PIB avec une perte du pouvoir d’achat chiffrée à 0,9% enregistrée en 2012.

    Nous n’avons pas un Chef d’état mais un chef de bureau à la direction du budget qui campe sur ses positions : 60 mds d’euros d’économies sur les dépenses publiques et 3% de déficit public fin 2015. Il s’accroche au tristement célèbre TSCG, le nouveau Traité européen sur les finances publiques construit sur l’idée d’une évolution cyclique de l’économie. Il attend que le cycle fasse son œuvre et que le rebond succède à la récession… Quel rebond ? La perspective d’une croissance de 0,1 % du PIB est considérée comme optimiste pour 2013 et n'aura aucune incidence sur le chômage mais Hollande et le gouvernement maintiennent leurs prévisions d‘inversion de la courbe du chômage fin 2013. Hollande attend l’embellie et peut-être la croissance providentielle venue d’outre atlantique… D’où vient la crise, pourrait venir la croissance ? Le rêve américain de tous les ultralibéraux.

    Le changement ? Quel changement ? Hollande marche dans les pas de Nicolas Sarkozy. Après le code du travail, il cherche sous quel angle attaquer les retraites et l’âge de la retraite. Déjà de sourdes reformes d’énarque ont porté atteinte aux pensions. En 1993, Balladur avait allongé la durée de cotisation. Fillon et Woerth ont poursuivi dans la même voie. Hollande va finir le travail. Là encore il s’agit de réduire le déficit qui atteindrait 20 mds d’euros en 2020.

    Comment concilier chômage et des départs à la retraites de plus en plus tardifs ? Comment concilier baisse du pouvoir d’achat et relance de l’activité économique ? Devant ces deux grandes interrogations, le libéralisme continue à nous conduire dans le mur parce qu’il est basé sur l’individualisme et les privilèges. On a beaucoup parlé des fuites de capitaux et des fraudeurs. Une liste de 3000 Français ayant ouvert des comptes offshores serait entre les mains du Ministère des Finances. Que va faire Hollande et son gouvernement ? Une fois encore, l’idée qui semble retenue vient de Nicolas Sarkozy : permettre aux fraudeurs de rapatrier leurs capitaux sans poursuite judiciaire. Nous avions pendant cinq ans Merkosy à l’Elysée. Nous voilà avec Sarkollande.

    Aujourd’hui, François Hollande s’est rendu à Bruxelles devant la commission européenne. Compétitivité et flexibilité pour enrayer la récession européenne. Nous ne sommes pas les seuls dans le marasme et même l’Allemagne aurait enregistré un – 0,7 % de son PIB. La récession s’est installée depuis plusieurs années dans certains pays et depuis plusieurs mois dans d’autres.

    Notre Président entend "militer pour une réorientation de l'Europe vers la croissance". Cela fait un peu rengaine. La Commission européenne - qui a accordé un nouveau délai de deux ans à la France, jusqu'en 2015, pour ramener ses déficits publics sous la barre des 3 % du PIB - entend juger les engagements de Paris sur pièces. "Nous sommes en train de les analyser", a dit M. Barroso et le verdict tombera le 29 mai prochain. C’est à cette date que la Commission donnera ses recommandations à chaque membre de la communauté en distribuant les mauvais et les bons points. François Hollande est venu quelques jours avant les résultats de l’examen pour jouer le bon élève. Chasse l’énarque, il revient au galop.

    François Hollande a mis en avant les réformes de compétitivité engagées (pacte de compétitivité, reforme du marché du travailet réforme bancaire) et il déclarait : « nous allons continuer, non parce que l'Europe nous le demanderait mais parce que c'est l'intérêt de la France… Ma responsabilité est de prendre les décisions pour la croissance et la compétitivité." Considérant que le plus difficile était passé, il continuera les reformes : « Nous avons été loin, mais nous avons encore à nous réformer, a-t-il admis. Nous faisons notre travail et nous le faisons au bon rythme », assurait-il. Pour lui, si la réduction trop rapide du déficit public freine la croissance, ce n’est pas en aggravant le déficit qu’on la crée. Il est donc satisfait des deux ans de délai obtenus.

    La France« doit enrayer sa perte de compétitivité pour créer croissance et emplois », préconisait José Manuel Barroso. Bruxelles souhaite notamment que Paris fasse plus pour réformer son marché du travail, son système de retraites et pour ouvrir certains marchés. Et notre Président, grand Européen devant l’éternel libéral, d’assurer que : « En France, nous avons engagé des réformes de compétitivité et nous allons continuer, non parce que l’Europe nous le demanderait mais parce que c’est l’intérêt de la France ».

    Triste anniversaire que Hollande et les Solfériniens n’ont pas osé fêter. Un an déjà et rien n’a changé. Pas de bougie à souffler.  Il ne nous reste plus qu’à mettre un cierge à Lourdes pour que les incantations de Hollande (compétitivité et croissance) nous sortent de la récession et du chômage.

    Pidone

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