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Une imposture à dénoncer sous peine de nouvelles désillusions
Par Jacques Casamarta, animateur Manca alternativa ENSEMBLE
Avec le contenu de l’intervention de François d'Hollande exprimé lors de la conférence de presse mardi 14 janvier, le Medef est satisfait, mais « réalisme politique oblige » et sans scrupules, il en demande toujours plus... Plus d’efforts, plus d’austérité, plus de difficultés pour la population et de cadeaux pour les patrons, les grands patrons surtout… On comprend mieux l’augmentation de la TVA, l’impôt le plus injuste, il faut bien que quelqu’un paye pour les plus riches.
La droite, quant à elle, toutes tendances confondues, pavoise même si le discours du Président de la République inquiète les ténors politiques dans la mesure où il épouse sur bien des aspects le programme libéral de l’UMP. Tout fonctionne comme si l’équipe au pouvoir voulait recruter sur les plates-bandes de la droite et du MEDEF. Nous le constatons tous les jours, la France n’est pas gérée à Gauche, la France est gérée par le libéralisme. Il y a urgence à démasquer cette imposture politique car le FN est en embuscade et engrange le mécontentement.
François Hollande aura ainsi accentué la fracture qui existe déjà entre la classe politique, « la classe politicienne devrait-on dire » et les citoyens, entre les promesses électorales et l’exercice du pouvoir.
Cette situation et le contenu de son discours mettent en exergue la crise de la représentation politique, le décalage avec les citoyens, ou plus précisément, ceux qui ont contribué à l’élection de François Hollande et qui attendaient une autre politique. Le télescopage entre l’espérance, le rêve et cette réalité présentée comme « politiquement correcte » sonne comme un cauchemar pour tous ceux qui subissent de plein fouet la crise et qui ne s’en sortent plus. Avec cette intervention nous avons franchi un nouveau palier dans l’hypocrisie politique… Sans aucun état d’âme, il est possible à quelques mois d’intervalles de tenir un discours contre la finance (discours de campagne) et une fois élu se proclamer par ses actes, le Président de cette même finance.
Cela doit nous amener à réfléchir sur le sens que souhaitait donner le candidat Hollande à son mot d’ordre de campagne « le changement, c’est maintenant ». Manifestement le changement tel que nous l’attendions et qui a poussé le Front de gauche à s’engager au deuxième tour avec ses 4 millions de voix n’a pas eu lieu. Telle est l’imposture politique à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés et qu’il faut dénoncer sous peine de nouvelles désillusions.
Mais tout cela n’est que le résultat du monde politique unipolaire dans lequel évolue aujourd’hui, le libéralisme, le capitalisme, instauré en règles universelles pour tous. Aujourd’hui en France, en Europe et dans le monde, ceux qui défendent cette politique anti sociale bénéficient de satellites politiques présentés comme universels (la Banque Mondiale), le FMI (Fond Monétaire Internationale) ou encore l’OMC (Organisation Mondiale de Commerce) pour promouvoir leur politique favorable aux plus riches et maintenir le statu quo économique.
François Hollande et son gouvernement ne font pas une politique de gauche, ils en sont même aux antipodes aujourd’hui. Ils ne peuvent avec le Social libéralisme qui caractérise leur politique représenter le changement démocratique et social qu’il nous faut inventer, promouvoir. Il faut se faire une évidence, le Parti socialiste tel que représenté aujourd’hui, n’est plus celui d’hier, le glissement libéral s’est réalisé tout au long de ces trente dernières années. Ils ne peuvent donc se retrouver sur cette idée qu’une autre politique, un autre monde sont à construire.
Les uns et les autres ne sont forts que de notre faiblesse à GAUCHE. Il y a urgence à réagir, s'opposer, résister, proposer, manifester dans la rue et dans les urnes. Les élections municipales et européennes doivent être l'occasion avec le Front de gauche et ses composantes de clarifier les enjeux politiques en rejetant toutes formes de complaisances à l'égard du Social libéralisme... Pour les municipales et dans ce contexte, la position du Parti communiste de s’allier à Ajaccio et dans des grandes villes au Parti socialiste est une erreur politique et stratégique. Il aurait été préférable que le Front de gauche, partout, se rassemble sur une base politique claire et commune pour créer les conditions d’une alternative crédible.
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