• Une messe vespérale pour Sarkozy...

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    Les amis de Sarkozy ont tenu leur messe mardi dernier. L’ancien chanoine de la République n’était pas là pour sonner le tocsin mais il a été le centre d’intérêt, même Fillon était présent. Ils se sont réunis à la Maison de la Chimie, sans doute pour transformer en or les années de plomb du quinquennat de leur mentor. Jean-Pierre Raffarin a brillé par son absence car il n’est pas partisan de la pierre philosophale et pour lui, le plomb c’est du plomb. Il faut dire qu’il venait d’en mettre dans l’aile de l’ex-président. 

    L’ancien premier ministre de Jacques Chirac a fait une salve de reproches dans la presse ce même mardi. Hasard de calendrier ou pavé dans le marécage sarkozyste ? La question se pose. Les tirs sont ciblés : Sarkozy a manqué l’occasion de changer de Premier ministre. (Jean-Louis Borloo doit apprécier). Il a fait cadeau du Sénat à la gauche à cause, entre autres, d'une réforme territoriale « mal portée », d'une réforme de la taxe professionnelle « improvisée » ou « d'une désinvolture permanente vis-à-vis de la Haute Assemblée ». Il a perdu le centre par la droitisation sous l’influence de son conseiller Patrick Buisson. Il s’est isolé par une campagne sans concertation. Enfin il a raté le débat face à Hollande. « Peu de respect pour son adversaire, peu de considération pour ses arguments, peu de distance avec la pression, pas d'humour, pas assez de hauteur », a-t-il dit en ajoutant "Ce débat était un combat bien peu présidentiel. »

    Les amis de Sarkozy ont-ils démontré que le quinquennat de leur idole était exemplaire et qu’il a construit une « France forte dans le monde » selon l’expression de Brice Hortefeux que Rachida Dati vient de surnommer « PapaSarkozymadit » (allusion au surnom donné à Jean-Christophe Mitterrand l’Africain sous la présidence de son père)  et qui, malgré sa servilité, avait perdu piteusement son portefeuille de ministre de l’Intérieur.

    La garde prétorienne de Sarkozy était au complet. Chacun y est allé de son petit mot et de son message de reconnaissance et d’affection. Ceux et celles qui attendent de nouveaux postes réclament son retour. Nadine Morano compte sur son retour pour faire le sien. Eric Ciotti se dit « fier de son bilan à l’international ».

    Parlons-en ! La Lybie est aux mains des intégristes et il est conseillé au expatriés français de quitter la région. La guerre au Mali est le gros dégât collatéral des armes fournis aux rebelles lybiens.  Des dizaines de soldats français sont morts en Afghanistan dans une guerre que l’on a du mal à comprendre. On sait qu’elle est le prolongement de l’action des USA dans ce coin du monde. On sait combien Sarkozy appréciait Bush. En Europe, il est le clône ultralibéral d’Angela Merkel. Il avait accepté une politique d’austérité dont on commence à mesurer les effets lorsque l’on regarde la situation de la Grèce et celle de l’Espagne notamment.

    Aucune étoile étrangère n’est venue se mêler à cette galaxie sarkozyste. L’international était absent. Seule Ingrid Betancourt, la Franco-colombienne, est venue. Portée par la vague affectueuse,  elle a déclaré à la tribune  que l’ancien président « a transformé la notion de raison d’Etat en raison d’être ». Une formule-bateau. Nous en avons une plus juste : il a transformé la raison d’Etat en raison personnelle.

    Finalement la libération d’Ingrid Bettencourt aura été la seule réussite affichée de ce quinquennat « à l’international ». En ce qui concerne les infirmières bulgares, la rumeur parle du paiement d’une rançon. On peut y ajouter la réception grotesque de Kadhafi en France. Pas de quoi pavoiser lorsque l’on entend en plus les accusations de financement lancées par le fils Kadhafi contre Sarkozy.

    Mardi dernier, la messe de l’UMP aura été vespérale. Ils ont beau chanter matines, il vaut mieux pour la France que Sarkozy reste dans l’ombre après avoir nui au grand jour. La messe de mardi célébrait davantage une mort politique qu’une résurrection même si certains croient encore au miracle parce que Bernadette Chirac a eu une vision qui veut lourdement faire oublier la jacquerie de son mari. Elle souhaite « personnellement que Nicolas Sarkozy se représente» à l’élection présidentielle de 2017. « Et vous verrez que le résultat sera tout à fait positif et différent du dernier. » a-t-elle ajouté. Comme Carla, « Nico, elle le kiffe trop ! ». En1995, elle voulait pourtant “botter les fesses” du “traître” Sarkozy.

    Frade Adjaceo

     

     

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