• Une Ré-évolution?

    révolutionAyant proposé quelques articles toujours acceptés sur le site de Manca alternativa, je viens donner la vision que j’ai de ce site sur lequel j’ai eu plaisir à m’exprimer… Ce qui suit n'engage que moi!

    « Les politiques, sans doute, ont assuré à plusieurs peuples quelques conquêtes sociales. La liberté et l’égalité ont été proclamées ; mais qu’est-ce que la liberté et l’égalité sans pain, sans éducation, sans travail assurés, sans garantie pour la maladie et la vieillesse ? » (Union et bonheur pour tous, ou le phalanstère mis à la portée de tous. Exposé succinct de la doctrine universelle et de l’association agricole domestique de Charles Fourier par E. Péruson, 1843). Deux siècles plus tard, nous nous posons encore la question en pensant à toutes les victimes de la société capitaliste et aux attaques permanentes contre les acquis sociaux.

    Que serait un projet politique qui ne mettrait pas « L’humain d’abord ! » A la lumière de l’histoire de France, quel enseignement tirer de la Révolution française ? La première phase qui affirme les Droits de l’Homme ou la seconde qui avait mis en place la Terreur ?

    Dans son ouvrage politique Histoire politique de la Révolution française (1901) Alphone Aulard écrit : « « La Révolution française consiste dans la Déclaration des droits rédigée en 1789 et complétée en 1793, et dans les tentatives faites pour réaliser cette déclaration ; la contre-révolution, ce sont les tentatives faites pour détourner les Français de se conduire d’après les principes de la Déclaration des droits, c’est-à-dire d’après la raison éclairée par l’histoire ».

    Que nous enseigne l’Histoire ? Les Droits de l’Homme ont-ils été toujours respectés en France depuis la Révolution ? Il a fallu encore un siècle pour la reconnaissance du droit syndical. Les syndicats ne sont cependant légalisés qu'en 1884 avec la loi Waldeck-Rousseau, qui comporte encore plusieurs restrictions. En particulier, le syndicalisme fut interdit dans la fonction publique. Malmenées pendant le régime de Vichy, Les libertés syndicales sont rétablies par une loi du 27 juillet 1944.

    L’Histoire nous enseigne que ces libertés ont été obtenues parce que des Travailleurs français et des syndicats sont restés révolutionnaires et n’ont pas sombré dans le corporatisme et le réformisme. Les syndicats corporatistes et réformistes ont été créés, à mon sens, pour diviser et obtenir des avantages toujours ridicules au détriment des intérêts communs. Pourtant est-ce une idéologie de penser comme Charles Fourrier que  la devise « liberté, égalité, fraternité » est vide de sens lorsqu’une société n’est pas capable de nourrir, éduquer, soigner et donner du travail à tous ? Est-ce une idéologie révolutionnaire dangereuse de vouloir proposer une politique alternative à l’ultralibéralisme qu’il soit de droite ou de gauche ?

    Être révolutionnaire, est-ce une tare ou une folie lorsque l’on sait ce que de nombreux peuples opprimés doivent à une révolution ? Comment peut-on penser cela dans un pays qui doit son système démocratique aux philosophes du siècle des Lumières et  à sa Révolution, après avoir subi le despotisme royaliste. Si la Cinquième république concentre trop de pouvoirs entre les mains d’un seul homme et de son parti politique, il faut poursuivre l’œuvre révolutionnaire commencée en 1789. Pour reprendre le titre d’un album du chanteur-compositeur Etienne Daho, il s’agit aussi d’un Réévolution.

    La crise économique et financière a démontré qu’il fallait une véritable révolution pour sortir d’un système qui condamne le plus grand nombre à la précarité et à la misère. Pour autant, il ne s’agit pas aujourd’hui de prendre les armes mais d’utiliser les outils que la démocratie française nous permet. Un commentateur de Manca alternativa a parlé de la construction d’un outil révolutionnaire. Il nous écrit : « Le créneau du réformisme est occupé aujourd'hui par ceux qui se réclamaient d'une alternative au capitalisme, PC, FG. Reste l'échec des groupuscules trotskistes (NPA) rattrapés et anéantis par leurs vieux démons du gauchisme. Morne plaine pour beaucoup, raison de s'engager pour très peu, à l'échelle de l'histoire, il n'y a pas à désespérer de la construction d'un outil révolutionnaire. » Il y revient dans un autre commentaire : « La reconstruction d’un outil révolutionnaire passe par un début de réponse en matière d’analyse et de stratégie qui apparemment vous échappe. » Il est dommage que ce dernier ne donne pas sa définition de l’outil révolutionnaire.

    Pour Manca alternativa, il m’apparaît que la stratégie (si on peut employer ce terme sans connotation péjorative) n’est pas de manipuler mais de susciter des débats, d’occuper des espaces même virtuels, de soutenir des Travailleurs en lutte, de dénoncer la politique ultralibérale et social-libérale, d’adhérer à la FASE, de soutenir le Front de Gauche… Ce sont autant d’outils révolutionnaires qui me sont apparus, c’est-à-dire d’engagements pour changer la société et échapper à ce que notre commentateur nomme le « Système ». Pour autant, il ne s’agit pas d’imposer un autre système mais de faire d’une devise républicaine une réalité sociale.

    Manca alternativa s’est présentée comme une association politique « résolument » à gauche. Chacun de ses membres a sa propre analyse de la situation politique, économique et sociale mais tous se retrouvent sur la nécessité d’une « révolution démocratique » pour une 6ème république, exprimée par le candidat soutenu lors des élections présidentielles et par la Fase à laquelle Manca alternativa s’est associée. Des propositions politiques ont été faites et une ligne politique clairement annoncée. Malheureusement, elles n’ont pas passé le premier tour des élections présidentielles. Il reste donc un travail de militants à faire et Manca alternativa y contribue pas seulement sur ce site où chacun des intervenants et des rédacteurs d’articles pourrait reprendre à son compte un extrait d’Albert Mathiez, dans sa préface à La Réaction thermidorienne : « Je n’écris pas pour catéchiser, pour recruter des adhérents à tel ou tel parti, mais pour instruire et renseigner. Je croirais déchoir à mes propres yeux si je me préoccupais, quand je prends la plume, du parti que tireront de mes écrits les politiques du jour, en France et à l’étranger. Que ces hommes d’action, d’action rouge, noire ou blanche, s’efforcent d’exploiter mes livres au profit de leur cause, avec plus ou moins de bonne foi, c’est un ennui que je dois supporter avec calme. Ni leurs éloges, ni leurs injures ne me feront dévier de ma route. Si l’histoire est la politique du passé, ce n’est pas une raison, au contraire, pour qu’elle devienne l’humble servante de la politique ou plutôt des politiques du présent. Elle n’a de raison d’être que si elle dit en toute indépendance ce qu’elle croit être la vérité. Tant pis pour ceux que cette vérité blesse ! Ou plutôt tant mieux, car c’est peut-être une des conditions du progrès. » (14/07/1928)

    Nous invitons les visiteurs à s’attarder sur les articles parus pour se faire une idée sur les thèmes et les actualités abordés. Des débats sont ouverts, y compris sur ce qui précède.

    Battone

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