• Urgence pour une autre Europe

    Plan européen après plan européen, la Grèce s'enfonce dans la crise !
    La dette grecque est passée de 263 milliards d'euros en 2008 à 355 milliards en 2011. Pour la cinquième année consécutive, 2011 se solde par une récession économique. En un an, le PIB grec a chuté de 233 milliards à 218 milliards (-7%). Le chômage a progressé de 8% à 20%. Pourtant, les « bonnes recettes libérales » qui devaient redresser la situation ont été appliquées. Conséquences : baisse des salaires, des emplois dans la fonction publique, de la protection sociale. Le bilan de la politique Merkozy imposée aux grecs est accablant.
    De l'avis de nombre d'observateurs économiques dans le monde, c'est l'échec économique : des Chinois à Georges Soros (spéculateur hors pair qui s'y connaît), du prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz à de nombreux analystes financiers, tous s'inquiètent de l'aveuglement européen. Même l'Union Européenne n'a plus l'air de croire à la politique qu'elle dicte au gouvernement grec, comme au gouvernement qu'elle a mis en place en Italie.
    Les mots manquent pour décrire ce qui se passe, ce qui est infligé au peuple grec :
    - Les salaires et les retraites sont amputés de 50 % et parfois plus. La malnutrition fait des ravages parmi les enfants, la faim fait son apparition surtout dans les grandes villes du pays dont le centre est désormais occupé par des milliers de SDF misérables, affamés et en haillons.
    - Les services publics sont liquidés ou privatisés avec comme conséquences, à l'exemple de la santé, que le nombre de lits d'hôpitaux est réduit de 40 %, qu'il faut payer très cher même pour accoucher, qu'il n'y a plus dans les hôpitaux publics de pansements ou de médicaments de base. Des milliers de citoyens grecs handicapés, infirmes ou souffrant de maladies rares se voient condamnés à une mort certaine et à brève échéance faute de subsides et de médicaments.
    - Les femmes grecques, premières licenciées, sont contraintes d'assumer par le travail domestique ce que les services publics ne font plus.
    - Enfin, pour l'école, l'État grec n'est toujours pas capable, en janvier 2012, de fournir aux élèves les livres de l'année scolaire commencée en septembre.
    Cette déchéance de la population grecque correspond à la définition de l'état de nécessité défini par le droit international qui oblige expressément les États à donner la priorité à la satisfaction des besoins élémentaires de leurs citoyens et non pas au remboursement de leurs dettes. C'est ce droit que la troïka des « dirigeants » européens nie.
    Malgré ces constats d'échec, l'UE, la BCE et toute la droite Merkozyste s'obstinent, au nom de la supériorité du modèle allemand. Elles maintiennent une politique de réduction des salaires et des droits sociaux dont certains disent qu'elle serait la cause du succès économique de l'Allemagne. Elles décrètent sans cesse de nouveaux plans comme celui de réduire de 22 à 32% le salaire minimum ou encore les remboursements des dépenses de santé. On ne peut comprendre cet acharnement contre le peuple grec si l'on n'a pas intégré leur détermination à imposer, contre la volonté des peuples, le « modèle libéral allemand » qui garantit les rentiers. Modèle allemand ou impasse allemande ?
    L'OIT (Organisation Internationale du Travail) dans un rapport intitulé « Tendances 2012 sur l'emploi global : prévenir une crise plus grave de l'emploi (Lire) » montre que l'Union Européenne est particulièrement touchée par la crise. La responsabilité en revient aux politiques menées en Allemagne, politiques de baisse des salaires qui « ont aussi conduit à un accroissement des inégalités, à une vitesse jamais vue depuis la réunification. Au niveau européen ceci a créé les conditions d'une récession économique ». Les dirigeants de l'UE expérimentent en Grèce un fonctionnement antidémocratique.
    En violant les traités qu'ils ont eux-mêmes imposés aux peuples (Maastricht, et Lisbonne...), ils se permettent d'intervenir dans des domaines qui ne sont pas de la compétence de l'UE comme ceux des salaires et de la protection sociale. Ils s'autorisent également à imposer aux grecs de nationaliser leurs banques pour sauver le système bancaire en Europe, mais en leur ôtant la possibilité d'utiliser leur droit de vote : les pertes aux peuples, le pouvoir aux banquiers.
    Pour légaliser ces violations, ils nous préparent un véritable coup d'état contre la démocratie en imposant un nouveau traité européen qui inscrira dans les constitutions « la règle du veau d'or » pour limiter le droit aux dépenses publiques. Réagissons !
    Le 29 février, journée d'action de la Confédération Européenne des Syndicats (CES), soyons très nombreux aux côtés des grecs pour dire : « Nous ne voulons pas de cette politique d'appauvrissement des salariés, chômeurs et retraités, ni pour eux, ni pour les portugais, les espa-gnols..., ni pour nous ».
    Ils veulent nous imposer la ratification de ce nouveau traité par la procédure parlementaire plus sûre pour faire passer les mauvais coups.
    Imposons un référendum pour cette modification fondamentale de la constitution qui fait du droit des rentiers le premier des droits constitutionnels !
    La fédération pour une alternative sociale et écologique
    20 rue Chaudron 75010 – Paris

    www.lafederation.org contact@lafederation.org

     

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