• Valls ovationné !

    Manuel Valls a effectué une petite descente à l’université d’été du Medef, ce mercredi 27 août 2014. D’aucuns pourraient nous rétorquer : et alors ? Alors, un c’é mica problemu. Pas de problème a priori. Un premier ministre de la République peut en effet se rendre là où il le souhaite pour y exposer les orientations de son gouvernement. C’était le cas chez les patrons. Là où ça coince et où ça pose problème, c’est le contenu des déclarations de Valls. Les masques sont tombés définitivement pour ceux qui se faisaient encore quelques vaines illusions sur le caractère socialiste du pouvoir en place. On est loin « du changement c’est maintenant », de « l’ennemi c’est la finance » et autres déclarations tonitruantes du candidat Hollande, lors de la campagne des présidentielles. Les participants à l’université du Medef ne s’y sont pas trompés, en réservant à notre premier ministre une longue ovation, debout comme un seul homme. Bigre ! Pierre Gattaz, président de l’organisation patronale, a cru devoir en rajouter une louche en se précipitant à la tribune pour féliciter son hôte. Le ravissement était à son comble. Il ne manquait qu’un baiser à la cosaque. C’eût été l’apothéose.

    Qu’a dit en substance monsieur Valls ? La politique du gouvernement sera poursuivie, amplifiée. Pas question de changer de cap, malgré tous les clignotants dans le rouge, une croissance en berne et une envolée du chômage. On persiste et on signe. Messieurs Hollande et Valls semblent ne pas comprendre ce qui est en train de se passer dans le pays. Donc, ils continuent une politique qui s’appuie sur l’austérité et la régression sociale, à l’instar d’un grand nombre de pays européens, en particulier ceux du Sud, avec les résultats catastrophiques qu’on connaît. Le premier ministre veut même accélérer la cadence. Il faut de nouvelles réformes structurelles conformément aux exigences de la Troïka et des marchés financiers. Les dépenses publiques devront baisser drastiquement. Entre parenthèses, certains patrons présents dans la salle auraient dû moins se réjouir en entendant de tels propos, surtout ceux des travaux publics. Certaines de ces dépenses sont sous forme d’investissement. D’où une baisse d’activités et du chômage supplémentaire en perspective. En outre, monsieur Valls a confirmé son intention de favoriser les entreprises, sans aucune contrepartie. Le code du travail sera « allégé », doux euphémisme. Une fois de plus le pouvoir dit socialiste qui a largement contribué à discréditer la notion de gauche cède encore aux desiderata du Medef. Il tourne définitivement le dos aux intérêts des salariés et d’une large partie de la population française. La nomination d’Emmanuel Macron au Ministère de l’économie, venant de chez Rothschild, farouche partisan du social libéralisme et de « l’assouplissement de 35 heures », n’est pas fait pour rassurer, y compris dans le landernau socialiste.

    Donc, il n’y a plus rien à attendre de ce gouvernement. Il faut le combattre sans complaisance.

    Il faut réagir, réhabiliter la notion de vraie gauche, construire cette force sociale et politique alternative à gauche, plus que jamais nécessaire, indispensable, afin de regagner la confiance de millions et de millions de Français qui se sont réfugiés dans la résignation, l’abstention ou encore - et c’est plus grave - dans les bras du Front national. Cessons les vaines querelles d’intérêts partisans, rejetons les ego et autres ambitions personnelles. Le syndrome italien est à nos portes. Attenzione. Vingt ans de berlusconisme, de dévoiement du Parti démocrate et d’incessantes querelles à gauche se sont traduits par le laminage de cette même gauche.

    Maria Maddalena Lanteri

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