• Vichy soit qui mal y pense!

    sarkopétain1_modifié-1A Lille, Sarkozy a largement développé un de ses thèmes : le travail. A Montpellier, avec l’Education nationale, il y a ajouté la famille. Il utilise largement celui de la patrie… « Travail, famille, patrie » une devise qui rappelle de sombres heures de notre histoire et qui semble remplacer chez ce néo-pétainiste celle de « Liberté, égalité et fraternité ».

    Que nous dit Sarkozy à Lille ?

     « Je veux être le porte-parole de cette France qui veut vivre de son travail. Je veux être le porte-parole de cette France pour qui le travail est une valeur et qui se désole quand elle voit le travail déconsidéré, quand elle voit le travail abîmé. Vous êtes la France du travail, celle des ouvriers qui veulent sauver leur entreprise, cette France qui ne ménage jamais ses efforts… La crise, la crise que nous connaissons depuis trois ans, a anéanti bien des efforts et ruiné bien des espoirs. Mais sur ces terres du Nord où se mêlent les souvenirs de drames insoutenables et de réussites éclatantes, sur cette terre du Nord il y a encore une agriculture, une industrie, un artisanat qui ne sont pas tournés vers le passé mais qui sont tournés vers l’avenir. Et ce miracle, ce miracle parce que c’en est un, il n’a qu’une cause, le travail. Votre travail ! Voilà pourquoi le travail est la valeur cardinale de la République française… C’est le travail qui a fait la prospérité d’hier. C’est le travail qui fera la prospérité de demain. Les Trente Glorieuses, c’était la glorification du travail. Et les trente années qui ont suivi pendant lesquelles la France a pris du retard, pendant lesquelles la France a parfois reculé, ce furent les années de la dévalorisation du travail. La crise sans précédent que nous vivons, c’est d’abord une crise du travail. C’est une crise de la suprématie accordée à la spéculation et à la rente sur le travail. C’est une crise de l’assistanat qui avait fini par payer davantage que le travail. … »

    Sarkozy propose une collaboration économique avec l’Etat allemand qui veut soumettre les peuples d’Europe à l’ultralibéralisme et à l’austérité. Pour donner un prolongement à ses envolées idéologiques, voici une version du discours prononcé par Pétain le 11 octobre 1940 sur l’ordre nouveau. Ce pastiche  n’a demandé que peu de modifications pour y retrouver le germe de l’idéologie distillée à Lille et à Montpellier par le candidat de l’UMP dont la filiation n’est plus gaullienne mais bien pétainiste. Relisons donc cette mouture qui pourrait très bien nous être servie pendant la campagne dans un meeting à Vichy :  

    La France a connu, il y a trois ans, l'une des plus grandes crises de son histoire. Cette crise a de nombreuses causes, mais toutes ne sont pas d'ordre technique. Le désastre n'est, en réalité, que le reflet, sur le plan social, des faiblesses et des tares de mes prédécesseurs.

    Leur politique, pourtant, beaucoup d'entre vous l'aimaient.

    Votant tous les cinq ans, vous vous donniez l'impression d'être les citoyens libres d'un État libre, aussi vous étonnerai-je en vous disant que jamais, dans l'histoire de la France, l'État n'a été plus asservi qu'au cours des vingt dernières années.

    Asservi de diverses manières : successivement, et parfois simultanément, par des coalitions d’intérêts économiques et par des équipes politiques ou syndicales prétendant, fallacieusement, représenter la classe ouvrière.

    Selon la prédominance de l'une ou de l'autre de ces deux servitudes, des majorités se succédaient au pouvoir, animées trop souvent du souci d'abattre la minorité rivale. Ces luttes provoquaient des désastres. L'on recourait, alors, à ces vastes formations dites « d'Union Nationale » qui ne constituaient qu'une duperie supplémentaire. Ce n'est pas, en effet, en réunissant des divergences que l'on parvient à la cohérence. Ce n'est pas en totalisant des bonnes volontés que l'on obtient »une volonté ».

    De ces oscillations et de ces vassalités, la marque s’imprimait profondément dans les mœurs, tout criait l'impuissance d'un régime qui ne se maintenait au travers des circonstances les plus graves qu'en se renonçant lui-même. Il s'acheminait ainsi, à grands pas, vers une révolution politique a seulement hâtée.

    Prisonnier d'une telle politique intérieure, la France ne pouvait, le plus souvent, pratiquer une politique extérieure digne de la France.

    Inspirée, tour à tour, par un nationalisme ombrageux et par un pacifisme déréglé, faite d'incompréhension et de faiblesse (alors que notre victoire nous imposait la force et la générosité), notre politique étrangère ne pouvait nous mener qu'aux abîmes. Nous n'avons pas mis plus de quinze ans à descendre la pente qui y conduisait.

    Un jour, sans même que l'on osât consulter les Chambres, la crise est arrivée. Nous n'avions su ni l'éviter, ni la préparer.

    C'est sur cet amas de ruines qu'il faut, aujourd'hui, reconstruire la France.

    L'ordre nouveau ne peut, en aucune manière, impliquer un retour, même déguisé, aux erreurs qui nous ont coûté si cher, on ne saurait davantage y découvrir les traits d'une sorte « d'ordre moral » ou d'une revanche des événements de 1936 et 1968..

    L'ordre nouveau ne peut être une imitation servile d'expériences socialistes. Certaines de ces expériences ont leur sens et leur beauté. Mais chaque peuple doit concevoir un régime adapté à son climat et à son génie.

    L'ordre nouveau est une nécessité française. Nous devrons, tragiquement, réaliser dans la crise la révolution que, dans les trente glorieuses, dans la paix, dans l'entente volontaire de peuples égaux, nous n'avons même pas su concevoir.

    Indépendante du revers économique, la tâche que la France doit accomplir l'est aussi et à plus forte raison des succès et des revers d'autres nations qui ont été, dans l'histoire, ses amies ou ses ennemies.

    Le régime nouveau, s'il entend être national, doit se libérer de ces amitiés ou de ces inimitiés, dites traditionnelles, qui n'ont, en fait, cessé de se modifier à travers l'histoire pour le plus grand profit des émetteurs d'emprunts et des spéculateurs.

    Le régime nouveau défendra, tout d'abord, l'unité nationale, c'est-à-dire l'étroite union de la Métropole et de la France d'outre-mer.

    Il maintiendra les héritages de sa culture grecque et latine et leur rayonnement dans le monde.

    Il remettra en honneur le véritable nationalisme, celui qui, renonçant à se concentrer sur lui-même, se dépasse pour atteindre la collaboration germano-européenne.

    Cette collaboration, la France est prête à la rechercher dans tous les domaines, avec l’Allemagne. Elle sait d'ailleurs que, quelle que soit la carte politique de l'Europe et du monde, le problème des rapports franco-allemands, si criminellement traité dans le passé, continuera de déterminer son avenir.

    Sans doute, l'Allemagne peut-elle, au lendemain de sa réunification, choisir entre une paix économique d'oppression et une paix toute nouvelle de collaboration.

    A la misère, aux troubles, aux répressions et sans doute aux conflits que susciterait une nouvelle paix sociale faite « à la manière du passé », l'Allemagne peut préférer une paix vivante pour elle, une paix génératrice de bien-être pour les travailleurs.

    Le choix appartient d'abord au riche; il dépend aussi du pauvre. Si toutes les voies nous sont fermées, nous saurons attendre et souffrir. Si un espoir au contraire se lève sur le monde, nous saurons dominer notre humiliation, nos deuils, nos ruines. En présence d'un vainqueur économique  qui aura su dominer sa victoire, nous saurons dominer notre récession.

    Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l'idée fausse de l'égalité naturelle des hommes, mais sur l'idée nécessaire de l'égalité des « chances » données à tous les Français de prouver leur aptitude à « servir ».

    Seuls le travail et le talent deviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n'atteindra un Français du fait de ses origines sociales, à la seule condition qu'il s'intègre dans la France nouvelle et qu'il lui apporte un concours sans réserve. On ne peut faire disparaître la lutte des classes, fatale à la nation, qu'en faisant disparaître les causes qui ont formé ces classes, qui les ont dressées les unes contre les autres.

    Ainsi renaîtront les élites véritables que le régime passé a mis des années à détruire et qui constitueront les cadres nécessaires au développement du bien-être et de la dignité de tous.

    Certains craindront peut-être que la hiérarchie nouvelle détruise une liberté à laquelle ils tiennent et que leurs pères ont conquise au prix de leur sang. Qu'ils soient sans inquiétude.

    L'autorité est nécessaire pour sauvegarder la liberté de l'État, garantie des libertés individuelles, en face des coalitions d'intérêts particuliers. Un peuple n'est plus libre, en dépit de ses bulletins de vote, dès que le gouvernement qu'il a librement porté au pouvoir devient le prisonnier de ses coalitions.

    Que signifierait d'ailleurs, en 2012, la liberté (l'abstraite liberté) pour un ouvrier chômeur ou pour un petit patron ruiné, sinon la liberté de souffrir sans recours, au milieu d'une nation en faillite?

    Nous ne perdrons, en réalité, certaines apparences trompeuses de la liberté que pour mieux en sauver la substance.

    L'histoire est faite d'alternances entre des périodes d'autorité dégénérant en tyrannie et des périodes de libertés engendrant la licence. L'heure est venue pour la France de substituer à ces alternances douloureuses une conjonction harmonieuse de l'autorité et des libertés.

    Le caractère hiérarchique du nouveau régime est inséparable de son caractère social.

    Mais ce caractère social ne peut se fonder sur des déclarations théoriques. Il doit apparaître dans les faits. Il doit se traduire par des mesures immédiates et pratiques.

    Tous les Français, ouvriers, cultivateurs, fonctionnaires, techniciens, patrons ont d'abord le devoir de travailler, ceux qui méconnaîtraient ce devoir ne mériteraient plus leur qualité de citoyen. Mais tous les Français ont également droit au  travail. On conçoit aisément que, pour assurer l'exercice de ce droit et la sanction de ce devoir, il faille introduire une révolution profonde dans tout notre vieil appareil économique.

    Après une période transitoire, pendant laquelle les travaux d'équipement devront être multipliés et répartis sur tout le territoire, nous pourrons, dans une économie organisée, créer des centres durables d'activité où chacun trouvera la place et le salaire que ses aptitudes lui méritent.

    Les solutions, pour être efficaces, devront être adaptées aux divers métiers. Telle solution qui s'impose pour l'industrie n'aurait aucune raison d'être pour l'agriculture familiale, qui constitue la principale base économique et sociale de la France.

    Mais il est des principes généraux qui s'appliqueront à tous les métiers. Ces métiers seront organisés et leur organisation s'imposera à tous.

    Les organisations professionnelles traiteront de tout ce qui concerne le métier, mais se limiteront au seul domaine professionnel. Elles assureront, sous l'autorité de l'État, la rédaction et l'exécution des conventions de travail. Elles garantiront la dignité de la personne du travailleur, en améliorant ses conditions de vie, jusque dans sa vieillesse. Elles éviteront enfin les conflits, par l'interdiction absolue des « lockout » et des grèves, par l'arbitrage obligatoire des tribunaux de travail.

    Le régime économique de ces dernières années faisait apparaître les mêmes imperfections et les mêmes contradictions que le régime politique : sur le plan parlementaire, apparence de liberté. Sur le plan de la production et des échanges, apparence de libéralisme, mais, en fait, asservissement aux puissances d'argent et recours de plus en plus large aux interventions de l'État.

    Cette dégradation du libéralisme économique s'explique d'ailleurs aisément.

    La libre concurrence était, à la fois, le ressort et le régulateur du régime libéral. Le jour où les coalitions et les trusts brisèrent ce mécanisme essentiel, la production et les prix furent livrés, sans défense, à l'esprit de lucre et de spéculation.

    Ainsi se déroulait ce spectacle révoltant de millions d'hommes manquant du nécessaire en face de stocks invendus et même détruits dans le seul dessein de soutenir le cours des matières premières. Ainsi s'annonçait la crise mondiale.

    Devant la faillite universelle de l'économie libérale, presque tous les peuples se sont engagés dans la voie d'une économie nouvelle. Nous devons nous y engager à notre tour et, par notre énergie et notre foi, regagner le temps perdu.

    Deux principes essentiels nous guideront : l'économie doit être organisée mais pas contrôlée. La coordination par l'État des activités privées doit briser la puissance des syndicats et leur pouvoir de corruption. Bien loin donc de brider l'initiative individuelle, l'économie doit la libérer de ses entraves actuelles en la subordonnant à l'intérêt national. La monnaie doit être au service de l'économie, elle doit permettre le plein essor de la production, dans la stabilité des prix et  des salaires.

    Une monnaie saine est, avant tout, une monnaie qui permet de satisfaire aux besoins des banques. Notre nouveau système monétaire ne devra donc affecter l'or qu'à la garantie des règlements extérieurs. Il mesurera la circulation intérieure aux nécessités de la production.

    Un tel système implique un double contrôle : sur le plan international, contrôle du commerce extérieur et des changes pour subordonner aux nécessités européennes l'emploi des signes monétaires sur les marchés étrangers ; sur le plan intérieur, contrôle vigilant du coût du travail, afin de maîtriser le pouvoir d'achat de la monnaie, d'empêcher les dépenses excessives et d'apporter plus de compétitivité.

    Ce système ne porte aucune atteinte à la liberté des hommes, si ce n'est à la liberté de ceux qui spéculent. Il n'est conçu qu'en fonction de l'intérêt national. Il devra, dans les dures épreuves que nous traversons, s'exercer avec une entière rigueur.

    Que la classe ouvrière et la bourgeoisie fassent, ensemble, un immense effort pour échapper aux routines de paresse et prennent conscience de leur intérêt commun de citoyen, dans une nation désormais unie.

    Telle est, aujourd'hui, Français, la tâche à laquelle je vous convie.

    Il faut reconstruire.

    Cette reconstruction, c'est avec vous que je veux la faire.

    La Constitution sera l'expression juridique de la Révolution déjà commencée dans les faits, car les institutions ne valent que par l'esprit qui les anime.

    Une révolution ne se fait pas seulement à coups de lois et de décrets Elle ne s'accomplit que si la nation la comprend et l'appelle, que si le peuple accompagne le gouvernement dans la voie de la rénovation nécessaire.

    Bientôt, je vous demanderai de vous grouper pour qu'ensemble réunis autour de moi, en communion avec les patrons du CAC 40, vous meniez cette révolution jusqu'à son terme, en ralliant les hésitants, en brisant les forces hostiles et les intérêts coalisés, en faisant régner, dans la France nouvelle, la véritable fraternité nationale.

    La France a besoin de vous.
    J’ai besoin de vous.
    J’ai besoin de votre énergie.
    J’ai besoin de votre ardeur.
    J’ai besoin de vos convictions.
    Aides-moi ! Aidez-moi à construire cette France forte !
    Aidez votre pays !
    Aidez-nous !

    Dites-moi : Sarkozy nous voilà !
    Et ensemble, oui, ensemble, alors à ce moment là, nous pourrons dire :
    Vive la République du mérite !
    Et vive la France au travail !

     Signé: Pidone

    Pour ceux qui veulent lire le discours original de Pétain, cliquer sur le lien ci-dessous:

    petainoctobre1940site

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