• L'agriculture en commun

     

    Les comités de la Corse insoumise et Manca alternativa ont organisé un débat sur le thème :"Agriculture biologique et paysanne", le 6 décembre 2016, au Locu teatrale, à Ajaccio. Une idée force est apparue. L'agriculture en Corse n'est pas morte. Elle a de l'avenir à condition d'en changer les modèles de développement et de fournir toutes les aides idoines. Le débat engagé n'est pas clos. Plusieurs contributions nous sont parvenues. Nous les publierons toutes. Nous proposons une nouvelle contribution, celle de Pascale Larenaudie.

     

    " Le livret thématique « Agriculture écologique et paysanne » du programme l’Avenir en commun a fait l’objet d’une soirée débat le 6 décembre 2016 dans la salle de Locu Teatrale à Ajaccio. La présentation du thème au-delà de sa dimension internationale et nationale s’est intéressée à une approche régionale qui a pu fixer grâce aux nombreux échanges le réel intérêt et les attentes des citoyens.

    Un défi planétaire qui, si l’on veut pouvoir subvenir aux besoins alimentaires de la planète avec 3 milliards d’humains supplémentaires d’ici à 2050, replace l’agriculture au-devant de la scène.

    A cela UNE condition, abandonner les pratiques agricoles actuelles. Une urgence à changer de modèle et à barrer la route à l’infernale machine mise en place par les lobbies qui à coup d’OGM et de pesticides avancent main dans la main.

    Un constat : l’agriculture productiviste détruit tout, un projet : la conversion progressive de l’ensemble de l’agriculture aux principes de l’agriculture écologique et biologique avec notamment l’absence de pesticides et d’OGM.

    L’Avenir en commun refuse les OGM. Actuellement seul le maïs MON810 est autorisé à la culture en Europe. Depuis 2008, la France a interdit la culture de cet OGM transgénique sur son territoire. Un étiquetage est obligatoire pour les produits contenant plus de 0,9% d’OGM. En deçà et si (suivant la législation européenne) la présence est involontaire ou inévitable, l’étiquetage n’est pas obligatoire. Néanmoins 3 exceptions à l’étiquetage des produits OGM : Les produits issus d’animaux nourris aux OGM (viande, lait, poisson, œufs, …), Les OGM cachés, L’Europe n’impose aucune transparence à la restauration collective sur le sujet (cantine, restaurants, … peuvent utiliser de l’huile de soja par ex…)

    L’Avenir en commun se prononce pour l’interdiction des « OGM cachés », qui échappent à l’actuelle législation sur les OGM. La directive européenne 2001/18 définit un OGM mais elle exclut de son champ d’application plusieurs techniques de manipulation génétique comme la mutagénèse, technique visant à introduire volontairement des mutations génétiques chez un organisme vivant (ex. de variétés mutées rendues tolérantes aux herbicides). Aucune évaluation, étiquetage ou traçabilité n’est imposée aux plantes mutées.

    En France plusieurs variétés de tournesol et de colza sont cultivées en champs (rendues tolérantes à des herbicides par mutagenèse). La dernière action des Faucheurs volontaires d’OGM a eu lieu le 28 novembre 2016 en Côte d’Or : destruction de trois parcelles de colza génétiquement modifié par mutagénèse pour tolérer des herbicides.

    En 2006, la Corse a intégré le Réseau Européen des régions sans OGM. Ce réseau créé en 2003 a en 2005 signé la charte de Florence qui fixe, entre autres, pour objectifs de « protéger l’agriculture traditionnelle et biologique contre les OGM, d’encadrer les recherches sur les OGM, certifier des approvisionnements de matières premières sans OGM…

    Des labels garantissent l’absence d’OGM avec le label bio [1](AB* Agriculture Biologique), par exemple, qui obéit à une réglementation contraignante avec l’élaboration de cahier des charges qui définit les éléments interdits et les pratiques autorisées.

    Une marque collective Bio di Corsica a été créée par la filière biologique dans le but de :

    Garantir un mode de production 100% biologique

    Garantir une origine 100% corse des produits

    Se démarquer des productions bio non produites en Corse

    *Source : InterBioCorse

    L’Avenir en commun se prononce pour bannir les pesticides nuisibles, en commençant par une interdiction immédiate des plus dangereux (glyphosate, néonicotinoïdes, etc.).

    Chaque année, 65 000 tonnes de pesticides, dont le glyphosate, sont vendues en France qui est le premier consommateur en Europe.

    Un herbicide, Le glyphosate est un herbicide systémique et non sélectif qui détruit tous les végétaux. Son volume de production est le plus élevé au monde et son utilisation a été multipliée par 260 dans les 40 dernières années. Il est le plus vendu en France. Le produit le plus connu au monde est le Roundup. Sa présence est constatée dans l’eau, le sol et les denrées alimentaires. Il est classé comme cancérigène probable avec 4 autres pesticides par le Centre International de recherche sur le Cancer (CIRC).

    Un insecticide, les néonicotinoides sont des produits toxiques de la gamme des insecticides qui agissent sur le système nerveux central des insectes en général et des abeilles en particulier lorsqu’elles sont trop faibles avec altération du sens de l’orientation, une espérance de vie réduite….

    La Corse consommerait respectivement 157 tonnes de pesticides pour la Haute Corse et 39 pour la Corse du Sud. *Source : Cash Investigation

    Si la Corse fait partie des régions les moins utilisatrices de pesticides, figurent parmi ceux utilisés des pesticides hautement toxiques et dangereux pour la santé humaine et animale.

    L’interdiction immédiate de ces produits est d’actualité.

    L’Avenir en commun et son programme met en avant le développement d’une agriculture biologique en instaurant notamment une agriculture diversifiée et écologique dont la permaculture, etc. en opposition à l’agriculture productiviste et l’ultra spécialisation qui vise à l’abandon progressif de secteurs exigeants en travail comme celui des fruits et légumes et une perte d’autonomie alimentaire.

    La Corse est un territoire privilégié pour la pratique d'une agriculture biologique.

    Les chiffres 2015* pour la Corse, indiquent 292 exploitations bio pour 11922 ha bio et conversion et 7,3% de la SAU en bio. Ce dernier chiffre plaçant la Corse parmi les 8 régions qui ont une part du territoire agricole cultivé en bio supérieure à 6%.

    *Source : Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique

    L’Avenir en commun dénonce les stratégies des entreprises multinationales de mainmise sur les semences et les pesticides…

    L’usage massif de pesticides est aujourd’hui directement en cause dans des problèmes majeurs de santé publique (leucémies, autisme…). Les coupables sont connus : le lobby agrochimique et les agences européennes qui s’y soumettent.

    Trois entreprises contrôlent les 53 % du marché mondial de semences (Monsanto, DuPont Pioneer, Syngenta….Limagrain, Bayer), six compagnies de pesticides dominent les 76 % du secteur Syngenta, Bayer CropScience, Dow AgroSciences et Monsanto...*

    *www.mondialisation.ca

    En juin dernier, la Commission européenne a prolongé l’autorisation d’utilisation de ces substances (glyphosate) dans l’agriculture alors même que des études et mises en garde dénoncent ces produits comme hautement toxiques pour la santé humaine et animale et alors qu’il est établi que seul 10 % en moyenne du produit qui enrobe les semences est généralement absorbé par la plante traitée. Près de 90% de la quantité utilisée reste dans les sols et y persiste jusqu’à plusieurs années.

    Les lobbies agro chimiques sont prêts à tout. Le mercredi 14 septembre 2016, le groupe pharmaceutique allemand Bayer a annoncé son intention d’acheter le fabricant de semences américain Monsanto.

    Le CETA (Accord Canada-Europe) laisse planer une inquiétude quant aux normes sanitaires qui seront respectées.

    « Ce traité pourrait finir par ouvrir la porte au commerce d’OGM » *

    *Article Accord Canada Europe OGM et bœuf aux hormones bientôt dans nos assiettes ? Sciences & Vie (janvier2017)

    La vigilance est de rigueur face aux attaques qui se multiplient.

    De nombreuses associations (InfoOGM, …), des citoyens s’organisent pour réagir, Jean Luc Mélenchon et la France Insoumise s’inscrivent dans le cadre d’une transition écologique de l’agriculture respectueuse de l’intérêt général humain.

    En Corse, la Corse Insoumise, Manca Alternativa/Ensemble s’engagent sur le terrain à débattre et à partager les valeurs d’un programme qui défend l’écosystème et la biodiversité, la santé des consommateurs et celle des paysans."

    Pascale Larenaudie

    [1][1] Il existe des labels encore plus contraignants qui excluent toute présence d’OGM (Le label Nature et Progrès)

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  • Clichés de campagne

     

    On s'activeUne coordination régionale des comités Corse insoumise Sud et Nord a été installée le 12 janvier à Bastia. Voir l'article paru dans le quotidien Corse-Matin du 13 janvier . Le but est de mieux développer la campagne pour le soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour la prochaine présidentielle. Au cours de la rencontre, il a été confirmé la volonté et la nécessité de proposer des candidats dans les quatre circonscriptions de la Corse pour les législatives. Les candidatures seront examinées et débattues avec toutes les forces politiques et associatives qui se battent pour mettre un terme aux politiques d'austérité et de régression que nous subissons depuis plusieurs décennies.

    On s'active

    Samedi 14 janvier, malgré le froid qui régnait sur la place Foch à Ajaccio, des membres du comité de soutien Corse insoumise ont fait la promotion du livre : "l'Avenir en commun", programme sur lequel s'appuie la campagne pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Quinze exemplaires ont été vendus.

    On s'active

     

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     Soutien à la Ligue des droits de l'homme et à André Pacou


     Nous publions un communiqué de  l'Association Per a pace. Nous en partageons le contenu. Manca alternativa tient également à apporter son soutien à la Ligue des droits de l'homme et son président, André Pacou, victime d'intolérables injures et intimidations de la part d'organisations qui appartiennent à la fachosphère. Ces mêmes organisations racistes, ethnicistes, fascistes s'en sont pris récemment à l'avocat Philippe Gatti. Que ce dernier soit aussi assuré de notre soutien.

    "L'association Per a Pace apporte un soutien total et fraternel à la LDH et à André Pacou victime de harcèlements, intimidations et injures... Lui et sa famille, les militants de la ligue, subissent cette pression insupportable, inacceptable dans une démocratie. Le 17 janvier prochain lors du procès à Bastia, nous serons aux côtés d'André et de la Ligue pour défendre la liberté, le droit et la justice. Il en va de notre avenir à tous.

    La société corse est gravement malade.  Ces jours ci, les mêmes aux relents xénophobes et racistes ont touché un avocat, et il y a quelques jours, ils ont tenté de nouvelles provocations au quartier des Cannes à Ajaccio, toujours prompt à se saisir de faits divers crapuleux, pour jeter de l'huile sur le feu et tenter d'opposer des citoyens entre eux. Les nostalgiques de l'extrême droite, du fascisme et du nationalisme raciste et xénophobe n'ont plus aucune retenue dans l'Ile. Cette peste brune tente de faire son retour et voudrait nous préparer des lendemains d'exclusion et de haine.

    Nous mêmes, militants pacifistes et de la solidarité, avons mesuré le degré d'injures proférées le plus souvent grâce à des pseudos  sur les réseaux sociaux, à l'encontre de notre engagement en faveur des migrants, des réfugiés fuyants guerres et misères.

    Aujourd'hui, Il est important de s'interroger sur la société Corse... Sur les dérives xénophobes et racistes et l'implantation de ces groupes qui trouvent des ramifications au plan national et international. Il est important de résister."

    Ajaccio le 9 janvier 2017.

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  • L’agriculture corse, un enjeu pour notre Avenir en commun

    Les comités de la Corse insoumise et Manca alternativa ont organisé un débat sur le thème :"Agriculture biologique et paysanne", le 6 décembre 2016, au Locu teatrale, à Ajaccio. Une idée force est apparue. L'agriculture en Corse n'est pas morte. Elle a de l'avenir à condition d'en changer les modèles de développement et de fournir toutes les aides idoines. Le débat engagé n'est pas clos. Plusieurs contributions nous sont parvenues. Nous les publierons toutes. Nous débutons avec la contribution de Philippe Ollandini.

    "En Corse l’agriculture n’est pas seulement une activité économique, dont l’impact en termes de PIB et d’emploi reste faible, elle appartient aussi à l’histoire de notre île et, si nous nous en donnons les moyens, elle constitue notre Avenir en commun.

    Une agriculture familiale et diversifiée, mais en situation précaire

    Depuis les années 1960, l’agriculture corse a profondément évoluée, contrainte d'abandonner un modèle d’agriculture vivrière, voire autarcique, basée sur la polyculture et l'élevage et mobilisant l'essentiel des membres des communautés rurales au sein d'un environnement systématiquement mis en valeur. Incité par les pouvoirs publics à intégrer un modèle économique importé, le paysan corse a cependant maintenu une agriculture de type familial (3/4 de l'emploi agricole) et orientée vers des productions diversifiées tant en productions animales, qu'en productions végétales.

    Cependant, le nombre de fermes diminue constamment (4800 en 1990 et 2600 en 2015), en particulier les plus petites, et l'âge moyen des paysans augmente (48 ans en moyenne). Ceci traduit un faible renouvellement générationnel résultant généralement d'une viabilité incertaine des petites fermes, en particulier en élevage extensif, mais aussi de couts de reprise parfois élevés, deux raisons qui peuvent en outre s'accompagner d'un taux d'endettement structurels élevé ou d'outils de production obsolètes dû à un faible investissement.

    Une agriculture à double visage

    La dichotomie plaine-montagne qui a influencé l’histoire de l’île apparaît encore comme un facteur déterminant dans la dualité de l’agriculture corse contemporaine entre :

    – une agriculture dite traditionnelle, surtout présente dans l’intérieur de l’île depuis lequel elle alimente essentiellement le marché local, et axée à la fois sur les productions animales (élevages bovins, caprins, ovins et porcins, aviculture, apiculture) et sur l’arboriculture traditionnelle (castanéiculture, oléiculture), productions majoritairement de type extensif et souvent transformées, voire commercialisées, dans les fermes,

    – une agriculture dite moderne, axée sur les productions végétales (viticulture, agrumiculture, arboriculture fruitière, céréaliculture, maraîchage), produites dans un cadre plus intensif en surface et en emploi, destinées au marché concurrentiel, et pour certaines à l’exportation, et essentiellement développée en bordure des zones littorales.

    En outre, si les productions animales permettent de dégager un revenu viable (> 1 SMIC), assez constant, elles restent tributaires des soutiens financiers (PAC) et de la présence ou non d'un atelier de transformation. Les productions végétales, soumises à des contraintes climatiques ou sanitaires plus fréquentes, n'assurent pas toujours un revenu constant, celui-ci reposant sur le seul volume de production.

    Un défi à relever, celle d'une agriculture paysanne et écologique, créatrice de revenu et d'emploi et promesse d'une alimentation saine et locale

    Quelle que soit la nature des productions, le renouvellement générationnel et la formation initiale et continue, la garantie de l'accès à la terre et au financement de l'outil de production, la répartition de la valeur ajoutée au sein des filière, l'organisation des producteurs et des réseaux d'appui à la transition énergétique, le développement d'activités diversifiées, le développement de l'agriculture biologique, la souveraineté alimentaire doivent être déclarés cause d'intérêt général humain pour la Corse.

    Ce défi peut être relevé en s'appuyant sur les dispositifs existants et en les renforçant afin, notamment, de :

    - préserver les terres agricoles afin de garantir l'installation des jeunes (office foncier, PADDUC, pôle bancaire public, …),

    - conforter les fermes en augmentant la valeur ajoutée de leur production et en développant les débouchés locaux (signe de qualité, AB, coopératives de transformation, marchés de producteurs, épiceries solidaires, restauration collective, …).

    - développer l'innovation et d'organiser la transition écologique de l'agriculture en renforçant l'enseignement supérieur agricole et la formation continue (service public de remplacement, …)."

    Philippe Ollandini

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    Une agression intolérable
     
    Communiqué de l'association Per a pace
     
    L'association Per a Pace apporte son total soutien à Philippe Gatti, avocat au barreau d'Ajaccio, suite à l'agression verbale, l'intimidation, dont il a fait l'objet  à l'issue d'une audience au Tribunal d'Ajaccio. C'est un acte inqualifiable, insupportable contre un avocat dans l'exercice de son métier. Trop de propos haineux sont véhiculés aujourd'hui dans notre société. Banalisées, l'intimidation et la peur sont un réel danger pour la démocratie. La liberté et tout simplement le respect de l'autre sont aujourd'hui sérieusement malmenés. La justice doit pouvoir s’exercer en toute sérénité et pour qui que ce soit. 
                                                                                                                                                                Ajaccio le 5 janvier 2017

     

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