• La rencontre de Corti

    Des représentants de Manca alternativa et de Camina a manca se sont retrouvés mercredi dernier dans les locaux de l’Université Pasquale Paoli. Objectifs : tirer les enseignements de l’élection présidentielle et réfléchir sur la mise en place d’une structure de coordination régionale. Rappelons que ces organisations, nouvellement créées, rassemblent des syndicalistes, des membres d’associations, des écologistes, des socialistes et des communistes. Elle adhérent à la Fase (Fédération pour une alternative sociale et écologique).

    Les différents intervenants ont souligné l’importance de la défaite de Sarkozy. Mais rien n’est réglé sur le fond. La crise demeure. Elle sévit à travers l’Europe. Les propositions de François Hollande, même si certaines vont dans le bon sens, ne remettent pas en cause la logique actuelle basée sur l’ultralibéralisme et la dictature des marchés financiers.

    Le score de Jean-Luc Mélenchon a fait l’objet également de remarques et réflexions : 11,10% dont 9,80% pour la Corse. Déception et néanmoins une certaine satisfaction ont dominé la discussion. On aurait espéré un pourcentage plus élevé au regard des derniers sondages publiés à la veille des élections. Il est vrai que la dynamique créée à partir et autour du candidat du Front de gauche avait atteint une ampleur exceptionnelle. Il suffit de se référer aux puissantes manifestions organisées dans le cadre de la campagne électorale (cf. La Bastille à Paris, Plage du Prado à Marseille, place du Capitole à Toulouse, etc.). Manifestations qui ont mobilisées des centaines de milliers de personnes. Le vote utile de dernière minute a contrarié cette dynamique et a amené vraisemblablement des électeurs potentiels du Front de gauche à porter leurs suffrages sur François Hollande. Toutefois, a-t-on souligné, le score obtenu n’est pas mauvais. Il y a seulement six mois les sondages donnaient Mélenchon à 5-6 %.

    L’élection présidentielle passée, se présentent les législatives. Ce sera le moment particulier où les vrais rapports de force vont se déterminer. Le Front de gauche doit aller à la bataille sans complexe, ni défaitisme. L’objectif est de faire gagner la gauche dans son ensemble, mais pas à n’importe quel prix. Plus il y aura d’élus du Front de gauche, plus il sera possible de peser sur les choix du futur gouvernement. Une majorité absolue du Parti socialiste ne serait pas la meilleure des garanties pour mener une politique fondamentalement différente  de celle menée par Sarkozy. Il faut avoir en mémoire le douloureux virage de 1983 qui a ouvert la voie au social-libéralisme, en France. De même les expériences dramatiques des gouvernements socialistes en Espagne, au Portugal et en Grèce.

    Autre sujet de discussion lors de la rencontre : la nécessité de sortir Manca alternativa et Camina a manca d’une activité encore trop confidentielle. Priorité est donc donnée à avoir une expression publique. Il faut se montrer sur la base de propositions concrètes. L’époque n’est plus à la seule contestation. Les deux structures doivent apparaître comme des forces de propositions y compris au plan local et régional. Exemples : Quel type de développement pour la Corse ? Le positionnement par rapport au Padduc. Dans quel sens l’influer ? Des propositions pour les jeunes. Ceux-ci ne peuvent plus se contenter d’être au chômage, de s’exiler, de prendre des emplois précaires quand ils existent ou encore de sombrer dans la délinquance. La jeunesse corse mérite mieux. Pour cette expression publique, les deux organisations doivent utiliser les media : conférences de presse, interviews, internet, ou encore établir des passerelles avec les associations, les syndicats, etc.

    De cette nécessité d’être reconnu et d’être lisible, il a été avancé l’idée de créer une coordination régionale qui devrait se mettre en place dans les prochaines semaines.

    Dernière question abordée lors de la réunion : l’engagement des deux structures pendant les législatives. Camina a manca et Manca alternativa y participeront et appuyeront les candidats du Front de gauche. Toutefois, il a été regretté le fait que la désignation de ces candidats s’est faite sans concertation.

    Prochaine réunion commune, mardi 19 juin, à San Petru di Venacu.

                                         

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