• Anaphore 2017 versus Anaphore 2012...

    têteàtête

     

    Hollande essaie de remonter la pente des sondages. Pendant qu’il serre les mains, son gouvernement cherche à nous faire les poches. Quelle nouvelle taxe pourraient-ils trouver ? On a parlé de la taxe sur le diesel que le Canard enchainé appelle l’impôt d’échappement puisqu’il est justifié par la pollution. Après avoir poussé les automobilistes vers ce carburant moins cher jusqu’à mettre sur les véhicules l’estampille « Eco » en vert, on va leur faire payer une essence moins chère au raffinage au même prix que le Super. Il paraît qu’elle n’est plus écologique, c’était une erreur d’étiquetage. Vat-on nous faire rembourser la prime écologique ? C’est ce qui s’appelle une arnaque. Si le souci était de lutter contre la pollution, il faudrait interdire le Diesel. Finalement l’Etat met des taxes sur des produits polluants et mauvais pour la santé. Ainsi une partie de la dette est payée par la pollution et les maladies. Que ferait l’Etat sans l’essence, le tabac, l’alcool... ?  Les interdire coûterait trop cher, alors il faut que cela rapporte.

    Est-ce cela une politique écologique lorsqu’il s’agit simplement de remplir les caisses ? Pour faire payer le citoyen, les idées se multiplient. Il est aussi question de mettre en place un tarif progressif de l’électricité. A combien de kilowatts aurons-nous droit pour payer le tarif normal ? Les gens se soignent moins et se chauffent moins. Bientôt ils se chaufferont encore moins et se soigneront encore moins.

    Alors que les riches sont encore plus riches et que les grands patrons s’octroient toujours des rémunérations indécentes, le gouvernement cherche à faire des économies de bouts de chandelles sur le dos de la classe moyenne et des plus pauvres. L’imposition à 75% des très riches n’était qu’un effet de manche lors de la campagne électorale. On a compris que ce taux d’imposition était inconstitutionnel. En revanche, nous n’entendons pas parler d’une reforme des impôts par la création de nouvelles tranches à 50, 60% et plus. Il faut dire que, si nos politiques et nos journalistes ne se trouvaient pas dans la tranche à 75%, ils seraient alors concernés par de nouvelles tranches au dessus de celle à 45%. Ils trouvent normal que des contribuables soient soumis à cette seule tranche de 45% alors que leurs revenus vont de 150 001 euros à 1 000 0000 €, alors que la tranche de 41 %est dans une fourchette nettement plus serrée qui va de 70 830 euros à 150 000 euros. Ne faudrait-il pas aller vers plus de justice en créant deux nouvelles tranches à 50 et 60% au dessus de 150.001 € ? Cela permettrait d’en créer une autre au dessus de 1.000.000 d’euros à 65 ou 70% ou encore 75%.

    Loin de ces contingences, le président de la république joue le chef de guerre. Il implique la France en première ligne dans des conflits lointains. Nous avons quitté l’Afghanistan pour nous retrouver au Mali. Cela n’aura pas suffi à faire remonter la côte de notre Président normal. Alors Fabius vient annoncer que nous étions prêts à fournir des armes aux rebelles en Syrie, malgré l’embargo et en violation d’une décision internationale. Dans quel autre conflit, irons-nous si Hollande descend en dessous des 30% dans les sondages ?

    Notre Président normal va nous parler. Il aura attendu que la fumée blanche s’estompe au dessus de la chapelle Sixtine et que le nouveau Pape quittât l’actualité. Il ne veut pas que les téléspectateurs se demandent qui est ce « pépère » entre deux reportages sur François premier. Il ne peut y avoir deux François sur le petit écran, surtout qu’Hollande n’est pas le premier. Si on revient un peu en arrière, sur le plan de la Com’, il y a eu un gros loupé en Côte d’Or. A Dijon, un badaud a osé rappeler au candidat Hollande ses promesses. Il l’a fait en termes courtois mais c’est vu embarqué comme un fétu de paille par deux costauds du service d’ordre. C’est cette seule image négative qui est restée sur le petit écran.

    Décidément, Il y a des lendemains qui déchantent. Le gouvernement, barré par Ayrault sous le commandement du capitaine de pédalo, fait jusqu’ici un parcours de hanneton. Sur le plan de la communication, on ne retient que les cafouillages avec ses annonces et ses contre-annonces. Des ministres parlent trop. Maintenant certains éléphants du PS conseillent à Ayrault de se comporter en maître d’école et de renvoyer un ministre pris au hasard pour l’exemple. Quel conseil stupide ! Quel manque de courage ce serait ! Si un ministre faute, il faut le virer pour ce qui lui est reproché au lieu de vouloir jouer à la courte-paille en désignant une victime expiatoire.

    Ce quinquennat s’annonce laborieux et décevant. La déprime se fait déjà sentir. L’idéologie social-libérale est plus proche de l’ultralibéralisme que du social. Le gouvernement a le ventre mou et se confine dans le conservatisme. Il fait la politique de la Gauche-caviar. Il ne gagnera pas la droite et perdra la vraie gauche par manque de courage politique. Sarkozy n’en demandait pas tant. Il se voit certainement revenir après un intérim qui aura imposé au peuple tous les reculs sociaux demandés par le Medef. Sarkobisrépétita n’aura plus qu’à distribuer de nouveaux cadeaux fiscaux à ses amis. Il n’aura même pas à changer les patrons des chaînes télévisés restés en place. Le président « normal » sera resté dans ses rails, sans rien déranger dans les gares sarkozistes. Terminus 2017 ! Tout le monde descend ! Retour à la case départ. Cinq années perdues pour la Gauche !

    Le candidat François Hollande y est allé d’une anaphore dans son débat avec Sarkosy… « Moi, Président de la république, je… » Une péroraison, partie finale de son discours pour produire le dernier feu oratoire et marquer les esprits. Il pourrait utiliser à nouveau cette fonction canonique de la conquestio pour emporter l'indulgence, par une sorte d'appel à la bienveillance en 2017. Les électeurs de gauche pourraient à leur tour se plaindre et lui réponde dans la même figure de style…

    Moi, électeur de gauche, je ne voterai plus pour un Président qui m’a trahi…

    Moi, électeur de gauche, je ne me ferai pas avoir par le vote utile…

    Moi, électeur de gauche, je refuse la politique social-libérale.

    Moi, électeur de gauche, je ne soutiendrai qu’un candidat résolument à gauche…

    Moi, électeur de gauche, je ne suis pas opposé à toutes les nationalisations…

    Moi, électeur de gauche, je défendrai le service public.

    Moi, électeur de gauche, je suis attaché aux progrès social…

    Moi, électeur de gauche, je me battrai pour que soient rétablis les acquis sociaux perdus…

    Moi, électeur de gauche, je suis pour la justice fiscale…

    Moi, électeur de gauche, Je veux un Président qui mette l’humain d’abord…

    Moi, électeur de gauche, je ne veux ni d’un Président normal, ni d’un Président bling bling, je veux un Président courageux préoccupé par la vie quotidienne du peuple.

    Moi, électeur de gauche, je ne veux pas d’une république bananière dans laquelle les élus et les grands patrons s’octroient de nouveaux avantages pendant que le peuple est conduit à l’austérité.

    Moi, électeur de gauche, je ne veux pas d’une république confisquée par les plus riches, les énarques, les avocats d’affaires, les journalistes et les banquiers.

    Moi, électeur de gauche, je ne veux pas du Front national dans nos communes, nos départements, nos régions, nos ministères… mais je ne serai pas responsable si cela arrive.

    Moi, électeur de gauche, je veux un Président de gauche qui fera une politique de gauche à la française et non pas sur les modèles ultralibéraux des USA, de l’Allemagne et de la Grande Bretagne.

     

    Comme il s’agit de l’électorat résolument à gauche, les « moi » pourraient devenir un gros « Nous » au fil du temps. Sans les votes du Front de Gauche au second tour des élections 2012, François Hollande serait retourné en Corrèze tenir compagnie à Mme Chirac et son mari. Il devrait vite s’en souvenir d’autant plus qu’au parti socialiste, l’aile gauche commence à s’agiter nerveusement. Dans un tête-à-tête avec son électorat, le Président Hollande ne pourra pas refaire les promesses du candidat. Il sera jugé sur son bilan social. S’il perd les élections en 2017, il ne sera pas le plus à plaindre car il pourra profiter des largesses de la république à l’égard de ses anciens présidents, qui coûtent chacun en moyenne 1,5 millions d’euros par an. Le plus dépensier serait Nicolas Sarkozy avec un appartement parisien loué au prix annuel de 385.000 € sur les fonds publics.

    La France, une république bananière? 

    En France, la Gauche a sa propre Histoire avec ses moments glorieux comme, pour exemple, la Commune et le Front populaire. Elle a des hommes qui l’ont incarnée à des étapes de son histoire. Elle n’a rien à voir avec les partis socio-libéraux de pays voisins qui n’ont pas la même Histoire. La France a une devise « Liberté, égalité, fraternité » qui est incompatible avec le capitalisme. Les capitalistes font subir leurs crises financières aux peuples et confisquent les libertés. Ils génèrent des inégalités et des guerres. Ils polluent la Terre, corrompent les pouvoirs et exploitent les travailleurs. Ce n’est pas en entretenant la bonne santé du système que les choses évolueront dans le bon sens, c’est-à-dire celui du changement tant promis et vite renié.

    Battone

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