• Le site Manca alternativa change de profil et de nom.

    Nouvelle appellation :

    www.mancalternativa.fr

     

    ou taper sur le lien :

    http://mancalternativa.fr/pour-un-grand-service-public-de-la-sante/

    Inseme à manca compte sur votre fidélité qui a été précieuse au cours de cette dernière décennie.

    Inseme à manca compte également sur vous pour en parler dans votre entourage. 

    Merci d'avance.

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  • Benoit Hamon est venu jouer le Casimir dans la primaire du parti socialiste… Voici venu le temps des rires et des chansons avec le « revenu universel » ! Il a mis le cap de ses promesses « à gauche-toute » après avoir participé au glissement du PS vers les socio- libéraux qui renient le socialisme.

    Le programme de Benoit Hamon est alléchant mais il est celui d’un candidat qui ne passera pas le premier tour des élections présidentielles. En politicien professionnel, il le sait, tout comme Valls. Ses positions souples sur la laïcité lui permettent d’obtenir des votes communautaires mais aussi de la gauche bienveillante en se drapant dans le voile vertueux du républicain ouvert à la liberté de tous les cultes. Tout cela ne lui donne pas la couverture médiatique d’Emmanuel Macron et des soutiens venus de la Droite et du parti socialiste.

    Il faut rappeler que Benoit Hamon est un politicien qui a passé trente ans en politique et qu’il est un cacique du PS. Il n’a pas quitté le gouvernement mais a été prié d’en sortir parce qu’il s’est permis de donner un avis personnel en contradiction avec la politique menée. Il s’est donc retrouvé projeté chez les frondeurs où il a finalement décidé de jouer sa carte personnelle, à moins qu’il ne fasse partie d’une stratégie d’ensemble pour sauver le parti socialiste et en faire un parti dit social-démocrate avec Macron et Montebourg. Filoche a rejoint Montebourg qui rejoint Hamon. Avec qui Hamon va s’associer pour gagner les élections si ce n’est pas avec Jean-Luc Mélenchon ?

    Hamon a combattu la loi El Khomri, parce qu’ il n’était plus au gouvernement, mais a des points de convergences avec Emmanuel Macron, tout en déclarant à un journaliste, Thomas Legrand, que, s’il est élu, il ne gouvernera pas avec Jean-Luc Mélenchon, ce qui rend inutile une pétition qui appelle à l’unité entre Hamon, Jabot et Mélenchon, si toutefois elle n’est pas une manœuvre pour assurer à Benoit Hamon la victoire au premier tour de la Primaire de la « belle alliance populaire » contre manuel Valls. La cible de la Primaire a été Valls et on se demande si la candidature surprise de Vincent Peillon n’était pas là pour que Valls n’arrive pas en tête au premier tour. On sait que Valls est le plus proche du néolibéralisme d’un Macron sorti d’une pochette surprise élyséenne.

    Avec le « revenu universel », Hamon reprend la vieille espérance de la civilisation des loisirs grâce à la robotisation. Comme les robots tuent le travail, il faut distribuer un « revenu universel » d’abord à la jeune génération. Pour cette première étape, Hamon évalue le coût à l’équivalent du CICE, donc aux environs de 40 milliards. C’est une comparaison qui est faite pour se démarquer de Valls et rendre crédible cette mesure révolutionnaire qui doit faire venir à lui les électeurs de gauche en les détournant du vote Jean-Luc Mélenchon. La mesure se chiffrerait à plusieurs centaines de milliards d’euros et pourrait s’avérer désastreuse comme tout miroir aux alouettes. Elle ressemble plus à un attrape-électeur de gauche qu’à un projet réalisable dans le contexte économique et social actuel. Hamon joue bien sa partition mais nous verrons à partir de lundi prochain  la suite s’il arrive en tête devant Valls, ce qui apparaît probable. Participe-t-il au recollement des miettes du Parti Socialiste à la candidature d’Emmanuel Macron ? Avec Hollande, on a compris que, pour les Solfériniens, les promesses n’engagent que celles et ceux qui les croient. La seule position à mettre à leur crédit est la lutte contre la xénophobie et le racisme drainés par le Front nationale et une partie de la droite représentée par François Fillon. Encore une fois, ils espèrent tirer leur épingle du jeu électoral par le vote utile dit « républicain » contre le FN.

    L’élection présidentielle s’annonce comme le champ de manipulations politiciennes qui pourraient finalement amener Emmanuel Macron au second tour contre Marine Le Pen, d’autant plus que François Fillon est plombé par le scandale appelé par les journalistes « Pénélopegate » mais aussi par l’affaire de la caisse noire des Républicains constituée par des détournements de l’indemnité dédiée aux collaborateurs des sénateurs

    N’oublions pas qu’Emmanuel Macron est passé par l’Elysée où il a été un très proche conseiller de François Hollande et ensuite par le gouvernement Valls comme ministre de l’économie. Sa position « ni droite ni gauche » correspond à la droitisation du parti socialiste où il n’est pas encarté. Il représente le candidat idéal de la doxa libérale qui  tire les ficelles du pouvoir depuis des décennies et ne compte pas le laisser à la gauche qualifié radicale parce qu’elle dénonce la droitisation du parti socialiste et reste fidèle à ses valeurs.

    Les média font le focus permanent sur Emmanuel Macron qui a été à la Une de plusieurs dizaines de journaux et qui n’a jamais été attaqué frontalement par les dirigeants socialistes et par les frondeurs, contrairement à l’ostracisme dont est victime Jean-Luc Mélenchon. D’un côté c’est Manuel Valls qui assume le bilan du quinquennat d’un Hollande feignant de se désintéresser de la Primaire. De l’autre Benoit Hamon a éliminé Montebourg qui l’a rallié. Tous les commentateurs savent que Manuel Valls ne prendra aucune voix à Jean-Luc Mélenchon, ce qui n’est pas le cas de Benoit Hamon, meilleur candidat pour former avec Emmanuel Macron un tandem récupérant des voix à gauche et à droite. Ce ne serait plus « ni de droite ni de gauche » mais « de droite et de gauche » pour poursuivre la politique néolibérale et sauver l’après-hollandisme du parti socialiste.

    La question se pose de savoir si la Primaire de cette belle alliance dite populaire n’est pas une étape d’une stratégie conduisant à une alliance avec Emmanuel Macron qui sera provoquée après la victoire de Benoit Hamon à la Primaire. Cette victoire va, selon les commentateurs, entraîner de nouveaux soutiens à Emmanuel Macron et ces soutiens déjà amorcés viendront du parti socialiste, notamment des partisans de Manuel Valls. Si le nombre des fuites vers Macron est important, il est illusoire d’envisager que tous ne seront pas investis pour les législatives selon la menace faite par un Cambadélis devenu très discret depuis le renoncement de Hollande. Cela créerait une hémorragie au PS dont Emmanuel Macron serait le bénéficiaire dans son mouvement « En Marche »… en marche vers la dislocation finale du PS ! Alors certains pensent qu’il vaut mieux voir Macron en sauveur des caciques du PS !

    D’aucuns ont mis Macron en position de force et ne cessent de vouloir affaiblir Jean-Luc Mélenchon qui représente la seul alternative de gauche et menace une stratégie visant à tuer la gauche dans des manœuvres d’appareils, pour mettre en place un parti socio-libéral ni de droite ni de gauche… pour ne pas dire droitisé et en rupture avec le socialisme.  

    Pour faire barrage à des manigances fomentées en coulisse et sauver la Gauche, il est plus important que jamais de ne pas se faire dérouter et de soutenir Jean-Luc Mélenchon, sans se laisser tenter par le chant des sirènes entonné demain par Hamon et Montebourg qui, comme Valls, semblent jouer leur avenir politique au sein du Parti socialiste  en marche avec Macron, sous le regard complice élyséen.

    U barbutu

     

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  • La farce du quinquennat de HollandeUne farce politique à lire «  La Droite d’après. La gauche décomplexée », écrite par Valery Chartier. Sur la couverture de l’ouvrage, Hollande apparaît en Che Guevara. Sur la une du quotidien Libération du 11 mai 2015,  la Une  était déjà illustrée à l'aide d'un montage mélangeant le portrait du chef de l'État à celui de l'illustre révolutionnaire. "Je ne ressens aucune filiation avec lui", a toutefois assuré sérieusement Hollande. Nous n’en doutons pas ! C’était déjà de la dérision sur ce quinquennat qui a été une mauvaise farce faite à la Gauche! Hollande avait déclaré la guerre au monde de la Finance et donc des riches. Il s’est affirmé fier d’être socialiste. C’était pendant la campagne électorale de la Présidentielle de 2012. Quel socialiste s’est-il révélé être ? Un socialiste de la pire espèce, celle qui renonce aux valeurs de la gauche, celle au ventre mou et à la tête basse en quittant le pouvoir, pour le confier à la droite décomplexée. Il avait fait des promesses avec l’idée qu’elles n’engagent que celles et ceux qui les croient. Il a tout promis : notamment en finir avec la souffrance au travail et le chômage. Sous les tapis rouges de l’Elysée, il laisse, en partant, un million de souffrances supplémentaire et les conséquences sociales de la loi Travail. Il confiera peut-être la clé à la droite extrême si proche de l’extrême-droite en embuscade. Imaginez, s’il avait tenu ses promesses… De ses promesses, il ne reste que des éléments de langage que les survivants du PS veulent nous servir comme menu du jour aux prochaines élections présidentielles et législatives.

    Du recueil de mensonges de l’Elysée, Fakir a tiré une farce désopilante illustrée de fausses déclarations justes, de mesures que Hollande aurait pu justifier, comme réduire les dividendes de la rente et les salaires indécents des patrons du CAC 40. Il paraît qu’il ne faut pas s’attaquer aux dividendes pour ne pas tuer l’investissement. Pourtant on peut entendre aussi : « La vie, la santé, l’amour sont précaires. Pourquoi les dividendes échapperaient-ils à cette règle?» 

    Pendant cinq ans, Valéry Chartier a fait un rêve : que la « gauche de gouvernement » soit de gauche, résolument décomplexée. Que François Hollande lutte contre notre adversaire, la Finance, qu'il démantèle les paradis fiscaux, que les intégristes libéraux soient déradicalisés. C’est de l’humour, bien sûr, et on jubile de l’outrance. Mais cette parodie est aussi à prendre à sérieux : elle rouvre un imaginaire de gauche. Avec un programme: de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace. Les cinq années d'avant, Valéry Chartier avait fait un autre rêve qui est notre cauchemar à venir : que la droite soit de droite, résolument décomplexée. Mais là, euh, c'est la réalité...

    La farce du quinquennat de HollandeLa Droite d’après, la Gauche décomplexée, Valéry Chartier, Fakir éditions, décembre 2016, 160 pages, 10 euros, ean : 9782369210146.

     

     

    Jean Frade

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  • Dans ce 8e épisode de «Pas vu à la télé», Jean-Luc Mélenchon reçoit Christophe Robert, délégué général et porte-parole de la Fondation Abbé Pierre​ pour parler de la pauvreté et de la précarité.

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  • Dans son étude  "Ce qu'ils disent vraiment", la chercheuse Cécile Alduy[1] a analysé les 3 millions de mots prononcés par nos politiques en deux ans. Elle a été interviewée par Emilie Lanez dans le journal Le Point. Ce qu’elle dit d'Emmanuel Macron est éclairant sur sa « démarche de marketing »devenue le mouvement « En Marche », E.M comme Emmanuel Macron : une marque, un logo et deux initiales.

    Voici un extrait d’une de ses réponses…

    Question: Dommage que votre étude n'inclue pas le champ lexical d'Emmanuel Macron, ce candidat « ni de droite ni de gauche ». Qu'observez-vous à le lire et à l'écouter ?

    Réponse : Emmanuel Macron s'est invité dans la campagne trop tardivement pour que je puisse l'inclure dans mon livre, d'autant plus qu'il est le candidat du faire, et non du dire : il avait prononcé très peu de discours en son nom propre au moment où il s'est déclaré. Chez lui, tout est dans la démarche, la manière de faire, tandis que, sur le contenu, il reprend à droite ou à gauche des idées assez générales (flexibilité du travail, laïcité de la loi de 1905, Européen convaincu). Il y un côté « start-up » dans son mode opératoire : on analyse l'offre sur le marché (ici politique), on monte une petite boîte sur un concept disruptif (la candidature apolitique), on fait des « focus-group », on teste le produit en mode « bêta », on intègre les retours des consommateurs dans la version finale, on peaufine, enfin on livre un produit résolument neuf, qui repose sur un usage et un savant marketing plutôt que sur un contenu précis..

    Macron a échappé à cette enquête sémantique, stylistique et rhétorique par manque de temps et de discours de candidat. Nous relevons toutefois que Macron utilise un savoir-faire en matière de marketing et fait beaucoup de bruit sans que son programme libéral ait un contenu neuf. Il ménage pour aménager l’ordre ultralibéral. Il est professionnel de la suture. Il amende l’idéologie de la Droite pour tromper les électeurs de gauche. Comme Fillon et des candidats à la primaire du PS, il s’inscrit dans l’urgence pour continuer réformer l’économie libérale contre le réformisme social. Ils opposent tous le conservatisme libéral à tout autre choix qualifié par eux d’utopique pour en discréditer la faisabilité. Ils seraient les candidats du « faire » mais ils proposent de défaire les acquis sociaux. Ils revendiquent une efficacité qui nous amène à des crises économiques et financières dont l prix est payé par les peuples, pendant que les riches continuent à s’enrichir.

    Cela nous ramène à Henri Maler[2] auteur d’une intervention, rédigée pendant la froidure sociale des premiers jours de novembre 1995, et parue dans un numéro spécial des Temps Modernes de mars-avril-mai 1996, dédié à l’engagement, à l’occasion des 50 ans de cette revue. Le texte est intitulé « Eloge de la rébellion ». Il est encore en ligne sur le site de l’auteur.

    Dans ce long texte toujours d’actualité, il écrit notamment :  À entendre ces pénitents, agir, ce serait subordonner la protestation à la proposition : ménager pour aménager. L’action politique, mais confisquée par ses professionnels et réduite à l’impuissance, devrait effacer la sédition : l’irruption, face à la machinerie de la domination, d’une action qui s’expose, non pour témoigner d’un malaise, mais pour défaire une fatalité ; non pour reconduire les actes ritualisés par l’ordre social, mais pour en subvertir les plus subtils agencements. Subvertir, car transiger d’emblée, c’est renoncer d’avance : « Les transformations réelles et profondes naissent des critiques radicales, des refus qui s’affirment et des voix qui ne cassent pas. ». Des critiques et des refus, des voix et des actes : des altercations qui ne se confondent pas avec leur simulacre télévisé ; des séditions que n’intimident pas les raisonneurs compétents…  Les prophètes de la rupture ont été licenciés par les professionnels de la suture. Ceux-ci forment une cohorte impressionnante : moralistes de la connivence qui badigeonnent les vertus et juristes de la décence qui se tiennent pour des moralistes, historiens de la normalité qui se portent garant de la nôtre et philosophes de la politique qui affectent de croire que le statu quo deviendrait respirable si l’on pouvait en amender les justifications. À les croire, l’intransigeance devrait s’effacer devant la compétence et la radicalité des refus irréductibles abdiquer au bénéfice de l’efficacité des progrès insensibles... Les urgences du présent invitent, d’abord, à s’en remettre à des réformes. Faut-il le craindre ? Les lamentations sur la nocivité de la réforme (car elle serait récupérée) ou sur l’impossibilité de la réforme (car nous serions piégés) ne sauraient tenir lieu de critique des réformes, et encore moins du réformisme. Mais la réforme peut avoir pour adversaire le réformisme lui-même. Car ce n’est pas seulement son intention réformatrice qui le définit, mais l’unité d’une visée et d’une méthode : le traitement des symptômes par des réformes octroyées, au lieu de l’éradication des causes par des victoires obtenues… 

    Ces extraits s’appliquent bien aux candidats du marketing politique. Emmanuel Macron est énarque et a été un cadre de la banque Rothschild. Il est jeune et n’a eu aucun mandat électif. Sur ces critères élitistes, il faudrait s’en remettre à lui pour « moderniser » la France. A la radicalité des reformes sociales obtenues par le combat politique et syndical, il ne propose rien d’autre que poursuivre une réforme indexée sur le progrès économique qui conduit à la régression sociale. Comme la Droite et les socio-libéraux, il ne s’attaque pas aux causes mais manigance des aménagements libéraux sans vision à moyen et  long terme. Rien de neuf ! C’est ce qui se fait depuis des décennies sans régler les problèmes économiques autres qu’augmenter les profits de quelques uns au détriment de l’intérêt général. Il propose une politique de low cost et d’uberisation qui débouche sur la précarité pour les salariés dans des entreprises qui sont vouées à l’échec. Il est dans l’immédiateté ultralibérale sans le recul nécessaire à toute politique à long terme.

    Henri Maler s’interroge : « Les urgences du présent invitent, selon la même logique, à différer les utopies d’avenir. Faut-il s’en plaindre ? Les lamentations sur l’impuissance de l’utopie (car elle détournerait des combats présents) ou sur la perversité de l’utopie (car ses rêves se transformeraient en cauchemars) ne sauraient avoir le dernier mot. L’utopie est le revers indispensable de l’urgence. Sous la chape des besoins urgents grondent des aspirations utopiques. Utopie ? Et pourquoi pas ? L’utopie ne figure pas, en surface, sur la carte des sociétés existantes. Mais elle est logée, en profondeur, au cœur des virtualités du présent. Ses adresses sont multiples. N’en retenons qu’une seule : dans les sociétés développées, le chômage et la précarité, la misère et l’insécurité de l’existence tracent d’un trait épais le cercle de l’urgence et fixent les cibles des combats qu’elle commande : la réduction du temps de travail et l’obtention d’un revenu social garanti. Ces objectifs sont à la fois urgents et concrètement utopiques, puisqu’ils tracent, mais en pointillés, les contours d’une civilisation où la satisfaction des besoins ne serait plus entièrement conditionnée par le travail nécessaire et où le déploiement de l’activité humaine ne serait plus entièrement dévoré par le travail contraint

    Emmanuel Macron est un énarque, un fonctionnaire du diagnostic et un expert de l’expertise, un spécialistes de la complexité financière, un laboureur de la spécialité, un aède de la grandeur derrière l’image d’un chantre de la modestie, un faiseur de faisabilité et un indicible diseur de dicibilité, un entrepreneur d’sine à gaz.  Il est un ripolineur de la façade ultralibérale, un promoteur du vide, un moraliste du kitsch, un esthète du consensus... Il est un mémorialiste sans mémoire et un devin sans idéal, un fossoyeur de l’avenir. Il utilise une rhétorique pour convaincre qu’il poursuit des objectifs à l’inverse de ce qu’il propose. Il argumente « per fas et néfas », par tous les moyens possibles, avec une malhonnêteté intellectuelle maîtrisée. Il sait qu’il ne dit pas la vérité mais, en sophiste, il veut imposer son faux discours. Il y est aidé par une partie de la presse qui participe à une propagande inouïe basée sur sa jeunesse et ses diplômes.  Avec Fillon et Le Pen, il est le troisième candidat étiqueté « antisystème » du système.

    Face à l’offre de ce rebouteux diplômé, représentant titré de la doxa ultralibérale, rien ne nous interdit de préférer à ses contrastes imaginaires et ses noces consensuelles,  les ruptures franches et les complots séditieux, fomentés par les détecteurs de catastrophes et les prospecteurs d’utopie.

    Face à la poursuite d’une politique libérale botoxée, rien ne nous interdit de préférer le progrès social hérité des luttes syndicales et politiques.

    Face à la soumission proposée par les marionnettes du groupe Bilderberg et des grandes banques, rien ne nous interdit de préférer l’insoumission.   

    Face à des candidats à la Présidentielle tous soumis à  la doxa libérale, rien ne nous interdit de préférer celui qui veut nous sortir de la cinquième république bananière et autocratique pour plus de démocratie afin de réduire les inégalités et mener une politique sociale indépendante des lobbies économiques et financiers.

    Face à François Fillon, Emmanuel Macron, le candidat socialiste et Marine Le Pen, rien ne nous interdit de voter pour Jean-Luc Mélenchon. Bien au contraire, c’est recommandé pour une véritable alternative qui mettrait fin à une alternance imposée.

    Face à des élus locaux empêtrés dans la pulitichella, rien nous interdit ensuite de voter pour les candidats de la "Corse insoumise" aux prochaines législatives.

    Bien sûr l’élection est une bataille de mots mais ce n’est pas celui qui imposera son propre sens de la "laïcité" ou de la "République" qui devrait remporter une victoire idéologique qui effacerait les enjeux sociaux. Les politiques sécuritaires et  xénophobes ne sont faites que pour détourner les électeurs de leur quotidien, du pouvoir d’achat, de la précarité, du chômage, du démantèlement des services publiques, de la casse de notre système de santé, du détricotage des acquis sociaux, des atteintes aux libertés individuelles… de notre avenir et de celui de nos enfants.

    U barbutu 

     

     

     


    [1] Professeure de littérature française à l’université de Stanford, elle a aussi publié avec Stéphane Wahnich « Marine Le Pen prise aux mots. Décryptage du discours frontiste » (Seuil). Les auteurs y passent au crible de plusieurs logiciels les discours des dirigeants du Front national depuis sa création. Elle a donc récidivé avec d’autres sujets politiques d’études.

    [2] Professeur (maître de conférences) en science politique à l'Université Paris VIII, il fut le fondateur et le principal animateur de l'association Acrimed depuis début 1996 jusqu’en janvier 2015. 

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  • Révolution, révolte, progrès, modernité et patati et patata…La "Révolution" d'Emmanuel Macron ou la "Révolte" de Manuel Valls ? Faut-il prendre les mots au sérieux dans la bouche de ceux qui ont participé activement à la politique libérale de François Hollande en rupture avec son discours du Bourget et sa campagne électorale ?  Les nombreux Français, pour qui ces mots ont un sens, notamment dans les quartiers populaires, sont-ils suffisamment accoutumés à la « politique post-vérité »  (post truth en anglais) pour s'enthousiasmer à l’écoute émotionnelle de tels slogans utilisés comme des para-diastoles, des mots détournés de leurs concepts lorsque l’on écoute les bribes de programmes de François Fillon, d’Emmanuel Macron et des candidats à la Primaire de la Gauche qui n’est finalement que celle du Parti socialiste. Les militants abusés par les tenants de la post-vérité vont-il continuer à propager des idées fausses en faisant la sourde oreille à tout ce qui ne vient pas de leur candidat. L’indigence des discours de leur idole devrait pourtant les faire réfléchir. Cela me fait penser au but du novlangue, défini par Orwell (auteur du roman « 1984 »), comme appauvrissement de la langue pour empêcher toute critique contre le système. Dans la propagande libérale, ce ne sont plus les faits qui comptent mais le mensonge asséné avec assurance. Le mot « post truth est apparue en 2004 dans un livre publié aux Etats-Unis, mais c’est en 2016 qu’elle prend tout son sens avec le Brexit et l’élection de Donald Trump. Cette post-vérité est de nature intuitive et ne tient pas compte de la preuve, de l’examen des faits ou de la logique. Ainsi des réactionnaires se font passés pour des progressistes et même des anti systèmes. Ils utilisent l’adjectif « modernes » à toutes les vieilles recettes de l’idéologie libérale qui fait passer l’économie des riches, la rente, devant celle des pauvres, le travail. Lorsqu’ils vous parlent du travail, c’est pour vous dire, comme cela été inscrit sur des camps de concentrations nazis : « Le travail libère ».  Ecoutez Fillon et Macron le répéter. Ils sont les candidats du travail. Quel mépris envers les chômeurs lorsqu’ils ajoutent qu’il faut travailler plus sans gagner plus, il faut moins de solidarité car c’est de l’assistanat qui fait baiser le pouvoir d’achat, il faut supprimer l’ISF, continuer à baisser les charges des entreprises sans contrepartie pour créer de l’investissement et du travail… etc. Certes François Fillon va plus loin que les autres mais ils sont tous animés par les mêmes intérêts particuliers. Tous savent que la dialectique permet de faire croire le contraire de ce que l’on va faire.    

    La surenchère sémantique des slogans comme « progrès », « modernité », « révolution » ou « révolte » se traduit par des phraséologies vides de sens, tout en occupant l’espace médiatique où les débats sont tout aussi creux, monotones et conformes au libéralisme économique comme apriori fixé sans contestation possible par ces anti systèmes d’opérette. .

    Révolution, révolte, progrès, modernité et patati et patata…Le seul à présenter un programme sérieux est celui auquel les journalistes réservent les questions les plus tordues, les attaques les plus frontales et souvent révoltantes de crétinerie, c’est Mélenchon. Il est le seul à aborder clairement des problèmes de fond qui engagent notre avenir et celui de nos enfants, en particulier la crise écologique, sujet que notre révolutionnaire et notre homme révolté ont en commun d'ignorer à peu près totalement...

    Valls, nous connaissons sa ligne directrice libérale et autoritaire. Sa mesure-phare, née de sa révolte (sans doute contre lui-même) est ce qu’il appelle le salaire décent plutôt qu’universel. Il le fixe à 850 € mensuel, la somme qui porte un autre nom moins démagogique puisqu’il s’agit du seuil de pauvreté. « Après réflexion (...), je crois que l'idée d'un minimum décent est plus claire que la simplicité d'un revenu universel qui pourrait donner le sentiment que tout le monde va avoir un revenu, de Mme Bettencourt à celui qui est au chômage, sans travailler", a expliqué l'ancien Premier ministre au micro de RMC. Nous vous laissons à votre réflexion sur cette explication, en sachant que Mme Bettencourt a un salaire plus que décent parmi les milliardaires, et que les élus ont des salaires qu’ils n’estiment jamais décents comme beaucoup de grands patrons qui ne cessent de se les augmenter. Où commence et où s’arrête la décence ? En proposant le terme de « salaire décent » au lieu de « revenu universel », Manuel Valls manque une fois encore de décence lorsqu’on connaît les conditions de vie des gens qui ne gagnent que 850 € par mois. Veut-il leur faire croire qu’ils ont un salaire décent alors qu’il est en dessous du smic mensuel à cause des CDD et du travail partiel qui leur est imposé ?  

    Nous n’avons pas lu le livre « Révolution » d’Emmanuel Macron. L’entendre nous suffit pour forger notre opinion. Nous avons toutefois trouvé l’analyse de quelqu’un l’ayant lu. Nous vous résumons cette analyse qui nous a semblé pertinente, eu égard à la personne qui l’a faite sur le réseau social Facebook. L’auteur Yves Faucoup, auteur du commentaire qui suit, tient un blog sur le site de Médiapart et son avis mérite une lecture. 

    « Dans son livre, au chapitre "Faire plus pour ceux qui ont moins", Emmanuel Macron consacre 6 pages à la question des minima sociaux. Il a pondu une sorte de devoir d'étudiant en première année de Sciences Po : beaucoup d'évidences, un survol sur le sujet, un fourre-tout effleuré, pour ne pas dire un gloubi boulga gentillet, tout et rien à la fois, une affirmation de quelques valeurs plus qu'un projet. Rien n'est creusé. Il dit se préoccuper des " Français les plus modestes et les plus fragiles" : "leur destin est lié à la conjoncture économique, ils sont les premières victimes de la concurrence exacerbée et des transformations technologiques, de la précarité et du chômage, des problèmes de santé et du retraits des services publics". Jusque là, rien à redire. Puis il considère que ces "fractures" expliqueraient que notre pays soit attaché à l'égalité, que nous refusions l'individualisme et soyons favorables à la solidarité. Explication discutable, car je n'ai pas besoin que les inégalités soient à l'extrême pour défendre l'égalité, devise de la République. Mais c'est sans doute ce qui lui permet de tenir compte de "nouvelles inégalités" auxquelles répondent de "nouvelles sécurités" et "nouvelles protections". Toutes ces nouveautés, c'est pour dire que finalement les solutions ne peuvent plus être uniformes. Aïe, qu'est-ce qu'il va faire de ça ? Il ajoute : l’État doit prendre en compte pour chacun non pas ce qu'il est mais ce qu'il peut devenir. Très bien mais quelles conséquences ? Il se contente de lister des lapalissades selon lesquelles les aides financières ne suffisent pas, l'intervention doit être envisagée en amont, la prévention de la santé privilégiée. Et de se saisir de l'égalité au moins pour pouvoir glisser discrètement que le fait que des "régimes spéciaux subsistent n'est pas acceptable " (c'est la seule proposition concrète, encore qu'elle n'est pas développée).

    Il évoque les "9 millions de nos concitoyens vivant sous le seuil de pauvreté avec moins de 10 euros par jour pour vivre". Pour eux, la misère n'est pas un risque, mais une réalité. Un coup à gauche, un coup à droite, il récuse le discours traitant les bénéficiaires des minima sociaux d'"assistés" (un bon point) mais aussi le fait que pour "une partie de la gauche il suffirait de verser un peu de prestations" (c'est une critique fort répandue à droite mais qui ne repose que sur une méconnaissance de la loi et des dispositifs en vigueur). Il ne soutient pas les projets de revenu universel, car il voit dans le travail un facteur d'émancipation. Il note même qu'il y a des gens qui ne demandent pas les aides auxquelles ils ont droit (bravo, les gens de droite se gardent bien de l'admettre). Et il le regrette. Il nous révèle que la fraude sociale est bien moindre que la fraude fiscale (merci, mais on le savait déjà depuis longtemps). Il est favorable à un accompagnement vers le travail et défend l'économie sociale et solidaire (c'est Hamon qui va être content) ainsi qu'une amélioration de la formation continue. On est bien content. Comme dit plus haut, un étudiant en première année de Sciences Po aurait pu pondre ce court texte. Difficile cependant de le hurler sur une estrade. YF »

    Emmanuel Macron, nostalgique des rois de France (on ne lui rappelle jamais suffisamment et, dernièrement lorsque Jean-Jacques Bourdin a voulu le titiller sur ce point, il l’a éludé), a  tenu son premier grand meeting à Versailles, où rode l’âme du Roi Soleil. Nous vous donnons un résumé filmé de son intervention. Les extraits, bien que insérés dans cette vidéo satirique, sont l’illustration de ce qu’a écrit M. Yves Faucoup. Dans le final de son discours aux tonalités souvent criardes, l’ex-spéculateur professionnel chez Rothschild s’exalte à se casser la voix, se retenant à son pupitre pour ne pas sauter de joie exubérante. Il nous fait penser à l’acteur Leonardo  DiCaprio dans le film de Martin Scorcese  « Les loups de Wall Street », un monde de la finance que Macron connaît bien. Applique-t-il les méthodes de management vues dans ce film à ses « marcheurs » à qui il demande maintenant de courir partout pour le faire élire ? Il nous a fait aussi penser à l’Islandais Guðmundur Benediktsson, dit « Gummi Ben » dans son pays, qui a rejoint le club des commentateurs de foot laissant leurs voix sur le terrain, improvisant des paroles à la gloire de leur sélection victorieuse. Lors de l’Euro 2016, il fut la voix aiguë de l’épopée islandaise. Ses cris de joie ont accompagné les exploits des Islandais. il a réussi à transmettre des émotions sans même que l’on comprenne un mot de ce qu’il dit. C’est une autre source d’inspiration pour le mauvais acteur Emmanuel Macron. Il faudrait que Macron apprenne à parler fort au lieu de s'égosiller comme un malade. On ne passe pas des coulisses du pouvoir où l'on chuchote à une tribune politique, sans travailler sa voix et ses nerfs. Il m'inquiète ce garçon. Il va se casser la voix ou péter un plomb ou les deux. On se demande même s’il n’aurait pas avalé ou inhalé quelque substance illicite pour atteindre ce degré d’exaltation.

     

    La révolution de Macron est de faire un tour sur lui-même pour faire croire qu’il est nouveau, tout en étant identique au conseiller de la campagne de François Hollande,  au secrétaire-adjoint de l’Elysée et au ministre de l’économie dans le gouvernement Valls.

    La révolte de Valls est, si on l’écoute, une révolte contre le Premier ministre qu’il a été et qui préfigure le Président qu’il serait. Nous ne reviendrons pas sur les autres candidats de la Primaire du Parti socialiste qui n’est pas la Primaire de la gauche, ni la primaires des gauches que Valls, rassembleur électoral, qualifiait d’irréconciliables il n’y a pas si longtemps. 

    Seul Jean-Luc Mélenchon apparaît comme un candidat de gauche crédible parce qu’il connaît le sens des mots, ce qui lui vaut quelques escarmouches avec des journaleux incultes ou hypocrites. C’est le seul qui donne tout son sens aux mots « progrès » et « modernisme », sans écarter l’humanisme. C’est le seul qui offre une alternative politique et une évolution constitutionnelle pour sortir de cette république bananière avec son monarque républicain. On peut réécouter et revoir toutes les entrevues qu’il a données et les comparer à celles des autres candidats. Aucun n’a formulé des réponses aussi précises et aussi documentées. Aucun n’a été poussé à s’énerver pour avoir sa peau et le faire apparaître comme un politicien agressif. Nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui s’y sont essayés. On pourrait même penser que sa tête était mise à prix dans certaines rédaction. Dernièrement, il a été mis devant un panel de jeunes gens triés selon des critères visiblement non basés sur leur maturité et leur conscience politique. Ces blancs-becs pleins de préjugés et remplis d'air comme des baudruches ne savaient absolument pas de quoi ils parlaient à coups d'affirmations gratuites, C'est impossible que la jeunesse soit aussi crétine que ceux-là. Je n'ai jamais entendu autant d'âneries à la minute. Mélenchon est surprenant de patience. Après l'émission il a dû sans doute s'isoler pour pousser un grand cri libérateur d'une colère contenue. Finalement Audiard avait tord de dire que l'on ne parle pas aux cons car ça les instruit. J'ai eu l'impression qu'il s'agit de cas désespérés car, comme l'a chanté Brassens,

    Quand ils sont tout neufs

    Qu'ils sortent de l'œuf

    Du cocon

    Tous les jeunes blancs-becs

    Prennent les vieux mecs

    Pour des cons.

    Le temps ne fait rien à l'affaire

    Quand on est con, on est con...

     

    Alors, pour ne pas donner raison aux parents de ces adolescents nés le cul dans la gâteau et assurés de leur avenir, la solution est de voter massivement pour Jean-Luc Mélenchon, porte-parole de la « France insoumise », celle qui ne se laissera pas manipuler par les média et qui aspire à la justice sociale qui, contrairement à ce qu’on veut lui faire croire, est toujours possible dans une démocratie digne de son nom.

    Vous pouvez appuyer sa candidature en cliquant ICI 

    Pour se démarquer de Juppé, de Macron et de Valls, Fillon s’est rapproché de l’extrême-droite, pudiquement appelée la droite extrême. Voter pour Fillon, c’est maintenant voter Front national. Le Front national n’a pas changé avec Marine Le Pen et Florian Philippot. Il a procédé à une propagande de dédiabolisation avec l’aide des média. Toutes les mesures sociales que Marine Le Pen et Florian Philippot distillent ne sont que du miel pour attraper les mouches avant que cela ne tourne au vinaigre. Les mesures sociales ne servent que de promesses électorales à tous ces candidats qui se réclament de droite, de gauche ou ni de droite ni de gauche. Ils veulent le pouvoir avec tous les abus possibles et assurer l’ordre libéral de façon de plus en plus autoritaire. D’aucuns se veulent aussi détenteurs d’un ordre moral et d’autres d’un ordre nationaliste. Aucun n’a un réel souci de la vie quotidienne de tous les Français et de notre avenir. Que nous proposent-ils ? Une société divisée avec des catégories abandonnées et d’autres davantage paupérisées.

    Il est temps de sortir du sillon dans lequel ils veulent enterrer notre démocratie et de faire preuve de l’audace dont ils se parent. Indignez-vous du mépris dans lequel ils vous tiennent ? Osez refuser de vous soumettre à un destin écrit par ceux qui font du chômage, de la mondialisation et de la montée de l’extrême-droite leurs meilleurs atouts pour imposer des politiques ultralibérales sur le plan économiques et de plus en plus autoritaires dans la pratique des institutions qui sont entre leurs mains depuis des décennies. Ils n’ont rien réussi hier. Ils ne réussiront rien demain même avec quelques jeunes vieux aux dents longues et acérées. Ils dénigrent le progrès social comme utopique pour imposer leur dystopie d’un ordre libéral et d’une société qui empêche intrinsèquement la plus grande partie de ses membres d'aspirer à plus de justice social et de bonheur.

    Révolution, révolte, progrès, modernité et patati et patata…Si vous votez pour la « France insoumise » en la personne de Jean-Luc Mélenchon, C’est pour vous-mêmes que vous aurez voté. En le portant au second tour des élections présidentielles, vous n’aurez par le choix entre la peste et le choléra. C’est votre avenir et celui de vos enfants qui sont, plus que jamais, l’enjeu des prochaines élections présidentielles.

    U Barbutu

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  • Macron le faiseur de brouillardLa grande idée de Macron qu’il agite comme une carotte aux ânes qui ne demandent qu’à le croire. Il veut remplacer des cotisations salariales (maladie et chômage) pour les salariés et les remplacer par une augmentation de la CSG, c’est-à-dire un impôt. Macron est le spécialiste du package législatif, ces lois fourre-tout où l’on fait passer, avec de la vaseline sociale, le bâton antisocial. Cela lu permet de faire de la démagogie comme attrape-mouches. Il n’arrête pas de répéter, à la cantonade, qu’il est clair et ne cesse de fabriquer du brouillard avec des perspectives de beau temps. Supprimer les cotisations maladie et chômage, c’est couper le lien contractuel entre les assurés. C’est faire de certains les boucs émissaires par rapport aux autres qui vont voir leurs CSG augmenter.  C’est aussi mettre la sécurité sociale entre les mains de l’Etat et du patronat. Avec le projet annoncé par Fillon, la privatisation n’est pas loin. Nul n’ignore la proximité ultralibérale entre ce dernier et Macron.

    Qu’est-ce que la CSG ? La contribution sociale généralisée (CSG) est un impôt déjà destiné à participer au financement de la protection sociale. Il a été créé par la loi de finances pour 1991. C’est un impôt assis sur l’ensemble des revenus des personnes résidant en France. La CSG concerne : les revenus d’activité (salaires, primes et indemnités diverses...) les revenus de remplacement (pensions de retraite, allocations chômage, indemnités journalières...) les revenus du patrimoine (revenus fonciers, rentes viagères...) les revenus de placement (revenus mobiliers, plus-values immobilières...) les sommes engagées ou redistribuées. La CSG a une base plus large que les cotisations, en incluant les actifs, mais aussi les retraités et les revenus du capital. Elle est prélevée à la source sur la plupart des revenus, à l’exception des prestations sociales et familiales. Elle est recouvrée par les URSSAF pour la partie « revenus d’activité » et par l’administration fiscale pour la partie « revenus du patrimoine ». N’oublions pas que, concernant les revenus du patrimoine, il compte supprimer  l’ISF à laquelle il s’était soustrait avant que le fisc ne le rappelle à ses devoirs de contribuable.

    La CGS était initialement fixé à 1,1 %, et a subi une série d’augmentation pour passer à 2,4 % en 1993, à 3,4 % en 1996 et à 7,5 % en 1998. En 2015, les principaux taux sont de 7,5 % sur les revenus d’activité et assimilés ; 6,6% sur les pensions de retraite et de préretraite ; 6,2% sur les revenus de remplacement ; 8,2 % sur les revenus du patrimoine et de placement (rentes viagères, plus-values…).

    La CSG vise déjà à diversifier le mode de financement de la protection sociale qui, avant la création de cet impôt, reposait essentiellement sur les cotisations sociales. Les arguments de Macron sont que sa proposition allège le coût du travail et permettra à un smicard d’accroître son salaire net de 50 euros par mois.   Actuellement le  rendement de la CSG est déjà  important (91,5 milliards d’euros en 2013, soit plus que l’impôt sur le revenu) et elle représente plus des deux tiers des impôts et taxes affectés à la protection sociale.

    Emmanuel Macron se donne une caution sociale en disant que ce sont les petits salaires et les petites retraites qui bénéficieront de son idée « géniale ».  Ce sont, bien entendu les autres qui en supporteront le coup par l’accroissement de la CSG mais il y a de vrais bénéficiaires ceux à qui on supprime l’ISF et les patrons qui continueront à bénéficier de crédits d’impôts et récolteront un peu plus de la partie « revenus » de la CSG à restituer à l’Etat. Les entreprises encaissent déjà la TVA et vont devenir les plus gros collecteurs d’impôts utilisés comme fonds de roulement dans leur trésorerie. Pour la TVA, des patrons voyous pratiquent même la fraude à la TVA pour obtenir des remboursements non dus.

    Lorsque Macron dit qu’il veut supprimer des cotisations salariales, il n’a, selon lui, pas l’intention de supprimer celles patronales. Il est cependant très discret sur le sujet et ne précise pas si ces cotisations seront augmentées ou diminuées. Lorsque l’on connaît son souhait de baisser les charges des entreprises, on se demande comment il financera son projet d’abandon des cotisations salariales en dehors d’une augmentation de la CSG qui, contrairement à ce qu’il dit, ne renforcera pas le pouvoir d’achat des ménages. Il aura aussi à déduire des recettes l’ISF et les cadeaux fiscaux aux entreprises comme le CICE.

    Notre génie médiatique de la Finance n’a pas encore chiffré la partie sociale de ses grandes idées, toutefois il envisage de faciliter davantage les licenciements et réintroduit l’idée du plafonnement des indemnités prudhommales après licenciement, idée pourtant abandonnée dans la loi El Khomri. Il ne touchera pas aux 35 heures mais en apparence seulement puisqu’il veut privilégier les accords par entreprises et par branches.

    Le 8 décembre dernier, il était chez Jean-Jacques Gourdin qui lui a posé une série de questions sans trop insister sur certaines. Le journaliste était plus axé sur la candidature de Valls et les Primaires du PS que sur le reste. Macron a pu à loisir pratiquer la langue de bois et ses annonces démagogiques sans être poussé dans ses retranchements. Le tord du journaliste est de poser trop de questions sans réponse. Notamment, il rappelle à   Macron qu’il a conseillé Hollande pendant sa campagne en 2012 et lui pose la question : « Lui avez-vous conseillé de luter contre la Finance ? ». Macron ne répond pas directement mais fait comprendre qu’il était en désaccord tout en niant par la suite d’être le candidat de la Finance. Il dit qu’il est le candidat du travail et enchaîne sur la suppression des cotisations salariales. Il ne répond pas à toute la longue question de Bourdin qui lui avait demandé… qui est-il ? Le candidat de la Finance, le candidat de la presse-people, le candidat qui méprise les illettrés, celui des jeunes qui veulent devenir milliardaires, celui qui regrette l’absence d’un roi, celui estimant qu’il faut travailler pour porter un costard… Le seul passage dans lequel Macron donne une explication claire, c’est la raison de son refus de participer à la Primaire du Parti Socialiste. Là il peut faire rigoler, c’est quand il se présente comme un candidat anti-sytème avec des diplômes et une expérience professionnelle : inspecteur des Finances pendant 5 ans et spéculateur à la banque Rothschild. Il oublie par qui il a été propulsé, sans mandat électif, sur le scène politique : Jacques Attali qui s’est déclaré en communion d’idées avec Fillon et François Hollande qui l’a mis dans les pattes de Valls avant de le retrouver dans les siennes. Voici la vidéo du tête-à-tête ci-dessous...

    Pidone

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  • Il faut se souvenir de la première primaire dite « de la gauche » qui a porté François Hollande au pouvoir avec les électeurs du Front de gauche. Il a ensuite choisi l’option Manuel Valls qui état arrivé bon dernier avec 5%.  Martine Aubry s’est cantonnée à Lille, les autres courants du PS ont été rangés dans la catégorie « frondeurs » et Jean-Luc Mélenchon ne cesse d’être diabolisé. Du côté de la droite qui a inauguré ses premières primaires, Juppé a été vite enterré et Fillon, victorieux, représente lui-même avec, à ses côtés, les sarkozystes, les catholiques intégristes et des ultralibéraux de la société civile dont l’ancien patron d’AXA sans doute l’inspirateur de la casse de la Sécurité sociale. Les Guaino, Bayrou et tous ceux qui n’ont pas fait allégeance en se réclamant d’un droite extrême sont déjà marginalisés. A droite le mot « social » est banni, comme le mot « socialiste » est banni par des candidats comme Valls et Macron, prétendument « de gauche » ou ni de gauche ni de droite.

    Voilà que s’annoncent les deuxième primaires dite « de la gauche », sans les écologistes d’EELV, sans les radicaux de gauche (on se demande pourquoi) et surtout sans les composantes du Front de gauche qui ont choisi Jean-Luc Mélenchon qui fait campagne sous le générique « la France insoumise ». François Hollande a décidé de partir par la petite porte face à une impopularité jamais démentie et sous la pression des Brutus qu’il a placés lui-même devant la scène politique. Emmanuelle Macron a posé les premières banderilles et le matador Valls a donné le coup de grâce.  Les primaires s’annoncent comme celles d’un parti socialiste en pleine décomposition au sein duquel une bataille des égos s’est engagée. Valls, Montebourg, Hamon et maintenant Vincent Peillon… Ce dernier , en avril 2014, il n’a pas été reconduit au poste de Ministre de l’Education nationale dans le gouvernement Manuel Valls. Il est élu député européen en mai 2014. En novembre 2014, il est nommé professeur associé à l'université de Neuchâtel (Suisse). Il nous revient de Suisse. C’est un beau symbole ! On parlait même de l’éventualité de Marisol Touraine qui est en train de recaser au forceps un membre de son cabinet qui est pressenti au poste de directeur général adjoint du prestigieux centre anti-cancer Gustave Roussy (IGR), situé dans le Val-de-Marne. Cela ne se fait pas sans contestation.

    Les Primaires du Parti socialiste ? Un déjà ancien premier ministre et ses anciens ministres qui veulent en découdre.   Macron a choisi  de faire cavalier seul, peut-être inspiré par son épouse qui, dans un grand article de Paris Match avait dit de lui qu’il est un « chevalier venu d’une autre planète ». On a envie de lui répondre : « Qu’il y retourne !». Que se passerait-il si Valls sortait gagnant comme des sondages veulent l’anticiper ? Des tractations se dérouleraient en coulisses et tout ce beau monde se retrouverait pour se distribuer les rôles et nous rejouer la même comédie électorale qu’en 2012. Toutefois si l’on fait de la politique fiction, leur candidat n’arrivera pas au second tour et pourrait même se retrouver derrière Jean-Luc Mélenchon dont l‘audience ne fait que s’accroître. Ils n’auront plus qu’à se partager les restes d’un parti socialiste vidé de ses valeurs. Même Filoche ne pourra plus servir de caution de gauche et sa candidature ne fait plus illusion. En l’écoutant, on se demande ce qu’il fait au PS et pour quelles raisons il n’a pas rejoint le Front de gauche. Pour conserver son siège et sa place au bureau du PS ? Pour faire croire qu’il y a encore un membre de gauche dans ce bureau ? Et en plus, il se plaint que son propre parti fasse obstacle à sa candidature en empêchant les signatures de parrainage.

    Jean-Luc Mélenchon n’a plus besoin de faire la démonstration qu’il a bien fait de se porter candidat en dehors des stratégies des partis politiques. La tournure que prennent les Primaires du Parti socialiste lui donne raison. Comment aurait-il pu participer à des Primaires organisées par le PS à son profit  et dans la continuité de la politique de François Hollande et Manuel Valls ? Participer à ces Primaires, c’est accepté un bilan désastreux alors que le candidat de la France insoumise a combattu la politique menée. Participer à ces Primaires, c’était accepté de se situer dans le même camp que celles et ceux qui l’ont diabolisé, alors qu’il est leur adversaire.  Participer à ses Primaires, c’est maintenant venir au secours d’un parti socialiste et de son secrétaire général qui un coup rejette les électeurs des candidats comme Jean-Luc Mélenchon et le lendemain fait un appel pathétique à Jean-Luc Mélenchon et à Emmanuel Macron pour qu’ils participent à « ses » Primaires.

    Jean-Luc Mélenchon n’est pas le diviseur de la Gauche. Il est le seul qui en porte honnêtement et loyalement les valeurs. Oui, il a fait un choix politique cohérent en se présentant aux prochaines élections présidentielles pour porter un programme reconnu comme sérieux et novateur, tout en mettant encore l’humain d’abord. Il est le porte-voix de la Gauche héritière de Jean Jaurès et non pas de Georges Clémenceau. Nous sommes persuadés que l’avenir lui donnera raison.

    Jean Frade

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  • Le virage dangereux à droite ! L’accusation de « populisme » associée à « extrémisme » ne sert qu’à diaboliser toutes celles et ceux qui appellent à plus de justice sociale, au moment où la droite et l’extrême-droite occupent l’espace politique déserté par cinq années de pouvoir dit « social-libéral » ou « social-démocrate ».

    Selon Erwan Sommerer et son ouvrage « l’épochè populiste », le populisme est la rencontre avec une entité fictive héritée de la philosophie politique. C'est un dialogue imaginaire instauré avec un interlocuteur collectif – le peuple – disposant d'un accès privilégié à la connaissance du réel et du vrai. L'essence même de la démarche populiste est cette tentative d'instaurer une relation, d'organiser une rencontre avec une chimère conceptuelle dont on attend la révélation du sens de l'histoire et de la communauté : il faut aller au peuple pour entendre enfin sa parole à l'écart de toute médiation. Chercher le peuple – ce qu’ont fait à leur manière les narodniki russes, les nationalistes argentins des années 30 et les maoïstes français –, c'est alors prendre le risque de ne jamais le trouver et de rendre interminable cette étrange épochè, cette suspension du jugement par laquelle la découverte de la vérité, et donc du meilleur régime, sont différés dans l’attente de la parole du peuple. Ainsi, le populiste prend trop au sérieux la philosophie politique ; il s'invente un peuple et part à sa recherche pour finalement ne tomber que sur lui-même au fond d'une impasse sceptique.

    Le Front populaire a-t-il été l’impasse sceptique d’un populisme de gauche ou bien a-t-il apporté des avancées sociales comme les congés payés ? Le virage dangereux à droite ! Le Conseil de la résistance était-il un foyer de populistes avec l’impasse sceptique de la Sécurité sociale par exemple ? Toutes les avancées sociales sont-elle « ce que les corrompus d’aujourd’hui appellent  nos rêves» ? (Une phrase de Gracchus Babeuf détournée de son contexte et inscrite dans son testament politique le 14 juillet 1796, onze mois avant sa condamnation à mort par le Directoire). Sauf à croire que l’idée d’Egalité peut sans dommage se limiter à n’être qu’un mot d’une devise nationale vide de sens, l’appel à une république sociale est-il une manœuvre démagogique et populiste ?

    Qui  sont les démagogues manipulant les peurs, cherchant la découverte du meilleur régime libéral pour les plus riches et rendant interminable l'épochè, cette suspension du jugement et de la découverte de la vérité économique et sociale, différée de décennie en décennie ? Qui sont les profiteurs de la lutte des classes ? Ils l’entretiennent et l’attisent par l’aggravation des inégalités et l’ultranationalisme. Pensent-ils gagner contre la majorité du peuple plongée dans la précarité et la pauvreté ? Pensent-ils instrumentaliser encore longtemps le chômage et la xénophobie qu’il génère ? Le populisme, ce n’est pas que s’inventer un peuple mais c'est tromper et diviser le peuple pour le soumettre. 

    Le virage dangereux à droite ! Loin de l’analyse philosophique de « L’épochè populiste » qui leur passe au dessus de la tête et contrairement à la réalité des discours et des idéologies, les médiocres chiens de garde de la doxa libérale font ainsi l’amalgame populiste entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, entre les soutiens de ce dernier, démocrates altruistes, et les électeurs du FN, fascistes xénophobes. Quel rapport peut-il y avoir entre, d’un côté, un Mélenchon qui parle de justice sociale, d’égalité, de démocratie et, de l’autre, une Le Pen qui exploite les peurs en attisant les haines ? Qui s’invente un peuple de France comme un parc humain à protéger ? Qui s’invente un peuple de France xénophobe et raciste ? Comment des politiciens et des commentateurs peuvent-ils vouloir tromper les électeurs à ce point ? Lorsque nous demandons « comment ? », il faudrait ajouter « Pourquoi ? » Et la réponse est que cette mauvaise foi, ce cynisme, ce mensonge, cette désinformation font partie de la propagande et du formatage des esprits. Les affinités avec le FN se trouvent ailleurs… Elles sont évidentes, mais il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Il y a aussi ceux qui regardent le doigt lorsqu’on leur montre la lune. Cela ne nous empêchera pas d’appuyer le doigt où ça fait mal. Ils étaient tous à la manif pour tous contre la loi Taubira...

    Le virage dangereux à droite ! "Nous sommes pour la baisse du coût du travail et la renégociation par branches des 35h", a déclaré Marion Maréchal-Le Pen, sur BFM-TV dimanche soir. Elle est pour la suppression de certains postes de fonctionnaires et, en particulier, de fonctionnaires territoriaux. Toutefois il paraîtrait que cela n’a rien à voir avec  le programme de Fillon. La presse aura du mal à faire croire que c'est prévu dans le programme de Mélenchon, par exemple. Qui pourra encore croire qu'il n'y a aucun lien entre le programme de Fillon et le Front national ? Aucun lien entre Fillon, Valls et Macron ?

    Le virage dangereux à droite ! Non seulement Fillon est un réactionnaire qui a défilé aux côtés de Marion Le Pen Maréchal à la Manifestation pour tous mais leur participation leur a donné l’occasion de recueillir le soutien d’une vieille France intégriste catholique. Il n'y a pas que sa position sur la loi Taubira (Mariage pour tous) qui explique le ralliement d'une partie des catholiques derrière la bannière Fillon. Au-delà des questions de filiation, le député de Paris a su se positionner sur tous les thèmes chers aux catholiques : durcissement des sanctions contre la GPA, rétablissement de l’universalité des allocations familiales, engagement constant en faveur des Chrétiens d'Orient, défense de la liberté religieuse (tout en étant contre le burkini) mais aussi promesse d'un plan de lutte contre la pauvreté… Ses prises de position « cathos-compatibles » et « FN-compatibles » sont nombreuses.    Fillon veut la baisse du coût du travail et la suppression des 35 heures, comme l’a exprimé Marion Maréchal-Le Pen. François Fillon a le même discours que le Front national sur l’immigration et l’Islam. La seule différence avec Marine Le Pen est qu’il n’a pas eu besoin d’une campagne de dédiabolisation et a pu passer un pacte avec le diable pour se retrouver seul candidat de la Droite et du centre. C’est bien une diablerie électorale qui se prépare car il s’agit de laisser,  aux électeurs du second tour des Présidentielles, le seul choix du l’ultralibéralisme, de la casse sociale, de la xénophobie, du puritanisme et de l’autoritarisme.

    Le virage dangereux à droite ! La doxa libérale veut imposer ses jeunes vieux ( Macron et Valls) et ses vieux réactionnaires de la Droite extrême comme Fillon, proche de l’idéologie portée par Jean-Marie Le Pen qui, faute d’héritier mâle, a confié la maison FN à sa fille Marine tout en nous jouant la comédie des Anciens et des modernes dans laquelle il incarnerait le canal historique. En 2012, la république des énarques a succédé à la celle des avocats d’affaires. Les deux font bon ménage.  Le FN a embauché un énarque pour sa campagne de dédiabolisation : Florian Philippot. Le « Système » est défendu par ces énarques, les avocats d’affaires et les professionnels de la politique. La presse en assure la propagande car elle est, en grande partie, entre les mains de grands patrons. La politique se fait à la Corbeille avec le monde de la Finance et c’est le Médef qui dicte ses mesures antisociales aux politiciens de la doxa libérale. Ce n’est pas être populiste et extrémiste que de le dire. Par contre les populistes et extrémistes font partie de ce « système » et entretiennent les peurs pour imposer leur autorité sur le peuple avec son consentement. Pour Fillon, le système c’est vous, c’est nous, gens de gauche, assurés sociaux, syndicalistes, intellectuels, chômeurs… etc. Nous serions les ennemis intérieurs d’une France aux racines chrétiennes. Nous serions parmi celles et ceux qui dénigrent le roman social de la France écrit, depuis 2000 ans, à la gloire de la Nation française… et sans doute avec son apogée au 19ème siècle dans la période de la restauration et de la Monarchie de Juillet.

    Fillon regrette que la France n’ait pas subi de révolution thatchérienne. Qui douterait encore que Fillon rime avec Macron. Le journal « Regards » a pris ce dernier en flagrant délit d’apologie du thatchérisme. L’ex-ministre de l’Économie est intervenu dans une émission de la BBC consacrée à la France. Entre trois éloges des "réformes" et deux aphorismes édifiants, il a confié ses regrets que notre pays n’ait pas pris le train des années Thatcher. Hors de France, comme l’a fait Fillon, il n’a pas pris beaucoup de précautions pour exprimer son admiration envers les politiques menées dans les années 80 par le gouvernement de Mme feue Thatcher : « Quand on compare [la France] avec le Royaume-Uni dans les années 80, la grande différence est que nous n’avons pas assuré [les réformes] à l’époque. Les Français se rendent compte que les autres ont décidé de changer et que nous sommes les seuls à ne pas réformer notre propre système. » C’est dit. Peu importent la brutalité avec laquelle la dame de fer a appliqué sa politique, les ravages sociaux qu’elle a provoqués et ses conséquences politiques.

    Ne suspendez pas votre jugement ? N’attendez rien de bon de la part des Le Pen, Fillon, valls, Macron et Cie ! Le premier tour des Présidentielles sera de la plus haute importante car c’est au premier tour que tout va se jouer. Si Fillon et Le Pen sont seuls au second tour, il ne restera plus qu’à aller à la pêche car, il faut en convenir, Fillon est passé du côté de la force obscure de la droite, celle qui rejoint l’idéologie du FN. Fillon et Le Pen, c’est la casse sociale au bout, c’est une atmosphère de guerre civile, c’est l’état d’urgence sans fin et le recul de la démocratie. Il ne faut pas se tromper de peurs. Le plus grand danger, c’est Fillon et/ou Le Pen. Ce serait un danger accepté dans les urnes. Un danger consenti contre lequel il faudra pourtant lutter sans armes, contrairement aux autres dangers comme la radicalisation islamiste par exemple.

    Il faudra refuser le virage à droite imposé par la doxa libérale qui pousse la France dans l’impasse du libéralisme économique et de l’extrême-droite. Il ne faut pas croire à un nouveau discours du Bourget fait à Evry par un Manuel Valls en campagne pour les Présidentielles. L’ancien « M. 5 % » de la primaire de 2011, qui a théorisé les « deux gauches irréconciliables », joue désormais le grand rassembleur. Valls et Macron mènent le même combat notamment contre le code du travail. Ils sont idéologiquement de droite. Avec Hollande, ils sont coresponsables de la politique menée depuis 2012 et de l’éclatement de la Gauche.

    La Droite sociale n’existe pas. De décomplexée, elle est devenue maintenant arrogante. Pour sortir de l’impasse qui nous mène à un duel Fillon/Le Pen, le seul candidat sincère et éligible à Gauche est Jean-Luc Mélenchon. Tous les autres ont accompagné ou subi passivement la politique menée par Hollande et Valls. Sarkozy et Hollande sont déjà dans les poubelles de l’histoire de la Cinquième république. Pour leur succéder, leurs premiers ministres veulent devenir califes à la place des califes déchus, tout en ayant participé à leurs chutes. Leurs candidatures sont l’aboutissement des hautes ambitions de deux professionnels médiocres de la politique. Ils s’inscrivent dans une même lignée, celle d’un ordre républicain et du libéralisme économique. Ils n’assument pas leurs bilans désastreux. Ils se disent ni responsables ni coupables. Ils ont planté des couteaux dans le dos de ceux qui les ont nommés et aspirent à une victoire à la Brutus pour continuer la casse sociale d’une politique austéritaire et autoritaire.

    Battone

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  • Système ! Système ! Est-ce que j'ai une gueule de Système ?« Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner ». (Déclaration de Warren Buffett , homme d'affaires et investisseur américain qui a soutenu Hilary Clinton, un milliardaire comme Donald Trump). C’est cette droite de la finance qui se dit aujourd’hui « antisystème » pour ne pas dire qu’elle est égoïste, autoritaire et antisociale. C’est la même qui, en France, parle de Blitzkrieg (Guerre-éclair).

    Bruno Retailleau est président de la région Pays de la Loire et président du groupe Les Républicains au Sénat, il a soutenu François Fillon dans la primaire. Il a une curieuse définition de ce que l'on appelle le "Système" et les réponses qu'il a données sur France-Culture nous laissent perplexe... Finalement il a fini par dire qu'il s'agissait d'un "mot-valise". On s'en est aperçu car il y met un peu n'importe quoi... "bien-pensance", "pensée unique" ou encore le "politiquement correct", Il se lance dans une envolée tous azimuts : " Le système est un groupe d'hommes et de femmes qui ne sont pas nécessairement journalistes, qui ne sont pas nécessairement élus, qui ne sont pas nécessairement de droite ou de gauche, c’est large. Le système a des alliés dans tous les camps, tous les partis et aussi dans la société civile voilà. C'est ce que j'observe : au moment où la France tombe de plus en plus bas sur le chômage, on est au 21e ou au 22e rang sur 28 pays européens et il y a encore des gens qui disent "non, faut surtout pas bouger, il n'y a pas de problème, on va se relever". Les Français n’en peuvent plus, les Français souffrent et si aujourd'hui, on n'a pas un peu de courage pour bouger les choses, la France continuera à s'effondrer. Ce qui est neuf avec François Fillon, c'est qu'il ne se laisse pas intimider justement par les imprécations des chiens de garde de ce système".

    Alors nous vous donnons la définition en fonction du sujet de l'entretien diffusé: Le système est une société considérée comme un ensemble structuré et rigide, ou bien une tendance à penser et à agir selon un ensemble de valeurs rigides et dogmatiques. On considère, à juste titre, que c'est la doxa libérale qui impose son système depuis des décennies dans la classe politique et dans les média. Et bien il s'agissait d'un libéralisme rigide et dogmatique, presque du gauchisme. Notre Retailleau, libre penseur de droite et ultralibéral progressiste-conservateur, termine en disant : "Et je pense que les tenants de ce système ont rendu un très grand service à François Fillon la semaine dernière (dans l’entre deux tours de la primaire). Ils ont mobilisé un électorat de droite : François Fillon a réveillé la droite mais ces gens là aussi y ont contribué, une droite qui est sereine, qui n’est pas outrancière, mais qui est ferme dans ses valeurs et ses convictions". Comme Fillon, dans la politique depuis l'âge de 27ans, Bruno Retailleau n'est pas un homme du Système. Comment le croire ? Il a quitté Philippe de Villiers pour Fillon : une véritable révolution culturelle. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, il est resté proche de Philippe de Villiers, qui lui a confié la mise en scène du spectacle de la «Cinéscénie » du Puy du Fou, la direction générale adjointe de la radio locale Alouette (1985-1987), puis celle de l'école de communication Sciencescom (1987-1994). Il préside un temps la SA du Grand Parcours du Puy du Fou, qui gère le parc d'attractions associé à la Cinéscénie et il est actuellement sénateur de Vendée. Cela fait plutôt penser à un Vendéen qui aime les jeux de rôles moyenâgeux. Son idéal reste le Moyen-âge.

    Système ! Système ! Est-ce que j'ai une gueule de Système ?Lorsque François Fillon et son lieutenant Bruno Retailleau parlent du "système", 'ils désignent l'ennemi intérieur du vrai "système" dont ils sont les produits archaïques, le même ennemi que celui souvent désigné sous le même vocable de "système" par le Front National. Il s'agit de la Gauche, des intellectuels qualifiés de "germanopratins" et des syndicats. Derrière cette animosité, leurs boucs émissaires favoris sont les fonctionnaires, les salariés,  les chômeurs, les assurés sociaux, les immigrés… Cela ne vous rappelle rien ?

    Au delà de l'Histoire de France et de l’occupation allemande avec le pétainisme, Erdogan, aujourd'hui, a des ennemis communs en Turquie. Ce dictateur ottoman les qualifie de "terroristes". Comme Fillon et le FN, il se sert aussi de la religion pour nourrir l'ultranationalisme et la haine de l’autre. Lorsqu’il est traité de pétainiste, Fillon crie au scandale et, plus généralement, tous les reproches qui lui sont faits seraient caricaturaux. Il a découvert le mot « caricature » pour contrer les questions des journalistes. D’ailleurs tous les journalistes qui n’abondent pas dans son sens seraient de gauche. Pourtant, lorsque l'on écoute ses discours et les explications des langues de bois qui sont à son service, on ne peut que s'interroger sur l'influence qu'a eue un conseiller comme Patrick Buisson auprès de lui et de Sarkozy. Un autre conseiller a pris ses distances, c'est Henri Guaino devenu un adversaire politique de Fillon au sein de la Droite. C'est donc la tendance extrême-droitière de Patrick Buisson qui l'emporte. Il faut croire que Fillon avait des prédispositions et vient de faire son coming-out politique qui le place plus près de Pétain que du général de Gaulle.

    En juin 2016, François Fillon s’était confié à la presse anglaise en regrettant que la France n’ait pas eu une « révolution thatchérienne » et il avait fustigé une presse française majoritairement « à gauche » (En lisant la liste des patrons de presse, on peut en rire malgré l’inanité de cette affirmation faite à l’étranger) et des universités gangrenées par les marxistes. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est dans un article du Figaro, peut-être considéré comme un journal de gauche par Fillon qui va chercher une presse de droite au Royaume-Uni et aux USA.

    Nous vous le disons et nous le répéterons : « Fillon est aussi dangereux que le Front national » avec son Blitzkrieg, sa guerre-éclair. On se demande s’il n’a pas en tête de faire des purges à travers la suppression des 500.000 postes de fonctionnaires et des privatisations dont celle des universités. Pour quelles raisons veut-il quitter la cour européenne des droits de l’homme qui, selon lui, « se mêle de plus en plus de questions de société, qui font notre identité » ?

    C’est le même François Fillon qui, en septembre dernier à New York, déclarait : « Il serait temps qu'on accepte qu'il peut y avoir des emplois précaires" (il n’emploie même pas le subjonctif du verbe pouvoir), faisant toujours l’éloge des emplois précaires et de Thatcher. Il est allé jusqu’à déclarer : « C’est le travail qui libère ! ». Cette phrase est un drôle d’écho lorsqu’on la rapproche de l’utilisation du mot allemand « Blitzkrieg ». Il paraît que les Allemands viennent de retrouver le portail du camp de Dachau sur lequel est forgé la phrase « Arbeit macht frei (Le travail rend libre).

    C’est le même qui a déclaré dans un article de Match le montrant devant son manoir : « Pour gouverner, il faut être équilibré ». Quel sens faut-il donner à « équilibré » chez un partisan des déséquilibres sociaux et des provocations guerrières?

    Allez, terminons sur une note satirique ! Avec Fillon à l’Elysée, nous avons du « sourcils » à nous faire. Il se prend pour Jupiter qui, d’un froncement de sourcils, ébranlerait l’univers.  Sourcils relevés et bouche maussade, il regarde le peuple comme, au moyen-âge, les nobles regardaient leurs serfs.

    Jean Frade

     

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