• Ce n'est qu'un début !

    Ce n'est qu'un début !

     

    Le chômage augmente et l’austérité s’est installée ! Michel Sapin n'est pas peu fier de tenir le cap de la baisse des déficits publics (3,5 % du PIB en 2015 contre les 3,8 % prévus). En privé, le ministre des Finances estime même que la France fera sans doute mieux que les 3,3 % promis pour 2016. « Tout en continuant à baisser les impôts », insiste le ministre des finances. Quel dommage qu'il n'ait pas suggéré à François Hollande d'indexer sa candidature en 2017 sur l'inversion de la courbe des déficits!

    Dans la rue, le projet de loi El Khomri  a soulevé un large mouvement d’insoumission à la politique antisociale de Hollande et Valls. Malgré les manigances gouvernementales et médiatiques qui essaient de casser ce mouvement, quelque chose est en train de se produire. Il ne faut rien lâcher et ne pas se laisser abuser par les fausses critiques de la droite qui veulent faire croire que les modifications apportées ont dénaturé ce projet. Tout cela est un opération d’enfumage qui montre le mépris dont sont capables les tenants du pouvoir.

    Le 31 mars dernier, hier,  plus d’un million de manifestants ont arpenté les rues des grandes villes. Le chiffre de 400.000 avancé par les autorités est une fois encore ridicule. Il est curieux que les grands média ne se donnent pas les moyens de compter les manifestants et se contentent d’annoncer les chiffres des autorités et des syndicats, en privilégiant ceux des autorités. Les journalistes auraient dû, depuis longtemps, dénoncé les chiffres ridicules annoncés par les autorités. Ils ne le font jamais.

    La grande presse s’attache à parler davantage de « casseurs » que des milliers de manifestants et des provocations policières. Des images montrent aussi les violences gratuites de certains policiers. Nous les voyons sur les réseaux sociaux davantage que sur les chaînes de télévision. Nous assistons à une répression de plus en plus dure des étudiants et des lycéens, sans que nos grands reporters s’en émeuvent.

    Malgré les forces de la réaction et de la répression, le mouvement se poursuit et a encore besoin de s’amplifier pour que nul ne puisse mettre en doute son importance.

    Frédéric Lordon, économiste atterré, a trouvé les mots qu’il faut. Il est intervenu place de la République lors d’une veillée « Nuit debout » faisant suite aux manifestations du 31 mars Il a déclaré : "Il est possible que l’on soit en train de faire quelque chose. Le pouvoir tolère nos luttes lorsqu’elles sont locales, sectorielles, dispersées et revendicatives. Pas de bol pour lui, aujourd’hui nous changeons les règles du jeu. En donnant au capital des marges de manœuvre sans précédent, cette loi est génératrice de la violence néolibérale qui frappe désormais indistinctement toutes les catégories du salariat et, par là, les pousse à redécouvrir ce qu’elles ont en commun : la condition salariale même. Et ceci par-delà les différences qui les tenaient séparées. Oui, il y a bien quelque chose de profondément commun entre les Goodyears, les Contis, les cheminots en luttes, Henri, l’ingénieur super qualifié d’un sous-traitant de Renaud qui est licenciable pour avoir un peu trop parlé de « Merci patron! » sur son lieu de travail, avec Raja, salarié précarisé de la société de nettoyage Onet licencié et renvoyé à la misère pour une faute minuscule, et avec tous les étudiants qui contemplent à travers eux ce qui les attend. Je pourrais allonger cette liste indéfiniment, car la réalité, c’est qu’à l’époque que nous vivons, elle est interminable. (…) Merci El Khomri, Valls et Hollande, pour nous avoir enfin ouvert les yeux et fait apparaître qu’au point où nous en sommes, il n’y a plus rien à négocier, il n’y a plus rien à revendiquer. Que toutes ces pratiques rituelles et codifiées sont en train de tomber dans un grotesque rédhibitoire. Nous laissons donc un certain syndicalisme couché à ses restassions habituelles. Et pour notre part, nous sommes maintenant bien décidés à emprunter une autre voie. La voie qui révoque les cadres, les rôles et les assignations. La voie du désir politique qui pose et qui affirme."

     

     

    Battone

    Google Bookmarks

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :