• Des propos indécents

    Nous avons reçu le point de vue d’un internaute sur les déclarations quelque peu tonitruantes de Paul Trojani au sujet du nouveau conflit à la Sncm et à la Cmn. Nous le publions ci-dessous.  

    trojani_modifié-1« Paul Trojani, le président de la chambre de commerce et d’industrie de Haute-Corse s’est fendu d’un communiqué virulent, pour ne pas dire plus, à l’endroit du syndicat des marins Cgt de la Sncm et de la Cmn. Nous en livrons un passage particulièrement significatif d’un certain état d’esprit qui au demeurant pose un véritable problème. «  Le vase ne peut plus déborder, il est cassé ! Comme est cassé ce qui restait de confiance envers ceux qui polluent le quotidien de notre économie. Les opérations de pompage doivent cette fois aller à leur terme et nous devons vider les cuves pleines de pratiques toxiques de la CGT des marins de Marseille pour assainir le service public dont la Corse a besoin, par une initiative parlementaire, par la rédaction du prochain cahier des charges la future DSP, par quelque moyen que ce soit, mais il faut en finir ».
    On pourrait sourire à la lecture de tels propos, mais à la réflexion nous pensons qu’ils sont inquiétants. Quelques remarques. Jusqu’à preuve du contraire les marins de la Sncm et de la Cmn n’ont pas l’habitude de spéculer sur des produits toxiques. Monsieur Trojani devrait plutôt se tourner vers ses amis libéraux et ultralibéraux. Autre expression qui sort du domaine de la décence et porte en elle une forte interrogation : « par quelque moyen que ce soit ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Quel moyen serait utilisé pour mettre au pas les marins ? On aimerait que le président de la chambre de commerce et d’industrie soit un peu plus explicite. La manière forte, par exemple ? Et puis il y a la fin du communiqué: « il faut en finir ». Où se croit donc Monsieur Trojani ? Nous sommes encore dans une démocratie avec ses lois et ses règles et non pas dans une région de non droit. Ce genre de propos s’inscrit dans un contexte de haine sociale et contribue à l’alimenter. Il n’est pas étonnant que les idées du Front national se développent, y compris en Corse. Nous conseillons à ce monsieur de corriger son langage et de revenir à de meilleurs sentiments. Il devrait savoir que sans l’action tenace des marins il n’y aurait plus aujourd’hui de Sncm et de Cmn. Seule subsiterait la Corsicaferries sur la desserte Corse/Continent. Avec pour conséquence plus de 2800 emplois supprimés dont 800 dans notre île. Sans compter les sous-traitants, environ 2000. Au passage, nous posons la question à Monsieur Trojani : combien de gens fait vivre la Corsicaferries, compagnie italienne, aux contours flous ?
    Pour terminer, nous suggérons à ce monsieur de se pencher sur le bilan de la chambre de commerce quant à sa contribution au développement de la Haute-Corse. Sans doute impressionnant. Pour quelles raisons ? Monsieur Trojani et son équipe, et celles qui l’ont précédé, n’ont jamais tenté de sortir d’une logique sociale et économique depuis des décennies. Une logique imprégnée de libéralisme et de clientélisme, basée sur le tourisme haut de gamme, sur quelques activités connexes, périphériques ou interlopes, avec le partage de miettes que le pouvoir central veut bien consentir.  Une logique qui empêche tout développement réel de la Corse. C’est cette logique qui est responsable des milliers de chômeurs in Corsica et non les marins. Notre région et surtout sa jeunesse méritent mieux. C’est une véritable libération qu’il nous faut. Dernier mot. Monsieur Trojani se livre également et grossièrement à une tentative  de division entre les marins basés à Marseille et ceux qui vivent en Corse. Lamentable. »
                                                     Pierre-Jean Sinibaldi

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