• Entre les deux tours, quel mauvais tour se prépare?

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    Aujourd’hui, à Bruxelles, Barak Obama rencontre l’atlantiste José Manuel Barroso, le président de la commission européenne. Il sera question d'Ukraine mais c’est la fumée qui cache un autre sujet : le T-TIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), cet accord commercial entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis. Il est censé aboutir d’ici 2015 à la plus grande zone de libre-échange du monde. Une nouvelle session de discussions vient d’avoir lieu entre les délégués américains et les experts de la commission européenne (à qui les 28 ont donné mandat pour négocier). Pendant ce temps, François Hollande reçoit en grandes pompes le dirigeant chinois pour équilibrer notre balance économique avec le pays du soleil levant où, nous dit-on, des nouveaux riches sont intéressés par les produits du luxe français.

    Ainsi, entre les deux tours des élections municipales, continuent à se tramer un avenir à la gloire du capitalisme. La montée du Front national et des abstentionnistes ne semblent avoir aucune conséquence sur notre asservissement à la poursuite illusoire d’un accroissement de richesse qui ne vient plus. On nous prépare un grand marché transatlantique dont on connaît les ravages sociaux qu’il va provoquer. Le discours récent de Barak Obama devrait faire réfléchir. Nous livrons à votre réflexion quelques extraits :

    - Pendant la guerre froide, l'Europe était la source de nombreux défis de sécurité mondiaux. Maintenant, notre Alliance est le fondement de la sécurité globale, assure M. Obama. C'est pourquoi le fait que les Etats-Unis jouent un rôle élargi en Asie ne nous détourne en aucun cas de notre engagement en Europe. La relation avec nos alliés et partenaires européens est la pierre angulaire de notre engagement international, comme on le voit avec notre mission commune en Afghanistan et nos efforts diplomatiques avec l'Iran et la Syrie.

    -  L’Otan reste l'alliance la plus forte et la plus efficace de l'histoire de l'humanité.

    - La Russie est une puissance régionale qui met en difficulté ses voisins non du fait de sa force mais de sa faiblesse".

    - Nous avons une influence considérable sur nos voisins, a-t-il ajouté, mais nous n'avons généralement pas besoin de les envahir pour avoir une forte relation de coopération avec eux". "Le fait que la Russie ait ressenti le besoin d'avoir recours à l'armée et de violer le droit international est la preuve d'une moindre influence, pas d'une influence croissante". 

    - Comme nous l'avons souvent dit à nos alliés européens, nous voulons voir plus de pays européens tenir leurs engagements en termes de dépenses militaires.

    Il y a matière à réfléchir à deux fois, lorsque l’on sait que le T.TIP doit être l’alliance économique « la plus forte et la plus efficace de l’humanité » sous la houlette des Etats-Unis qui « joue déjà un rôle élargi en Asie » selon les termes d’Obama. L’OTAN, plus le Grand marché transatlantique, de quoi faire rêver les Américains. Il ne nous reste plus qu’à mettre un Pinochet à la tête de la France et nous ne doutons pas qu’ils soient légion. Finalement l’affaire ukrainienne aura permis à Poutine de récupérer manu militari la Crimée et à Obama de faire avancer le projet de grand marché transatlantique sur fond de guerre froide.

    En ce qui concerne le grand marché transatlantique, il s’agit d’un marché soumis à la finance internationale et qui doit faire de la mondialisation une arme contre les progrès sociaux. Ce marché du capitalisme libéral a pour but de dérèglementer le travail et de précariser les emplois dans une vaste zone de libre concurrence. Il est l’œuvre des libéraux atlantistes de la communauté européenne et du lobbying de la grande finance. En France, il a trouvé ses partisans inconditionnels à Droite et ses soumis au Parti socialiste. Le Front national est en train de récupérer un électorat déboussolé. Des économistes non formatés, le Front de gauche et plus largement la « vraie Gauche » combattive ont dénoncé et dénoncent encore cette orientation libérale suicidaire de l’Union européenne, là où le Front national ne cherche qu’à exploiter le chômage et la peur à des fins électorales. Toutefois, il faut du courage pour s’opposer à la Finance, et non pas en faire son meilleur ennemi en période électorale. Le pouvoir socialiste n’a pas ce courage et a choisi de collaborer.

    Il faut rappeler en direction de François Hollande, en pleine chinoiserie diplomatique, que la Chine est certes la nouvelle plus grande puissance économique avec les Etats-Unis mais qu’il s’agit aussi d’une dictature dans laquelle une Nomenklatura de nouveaux milliardaires exploite le peuple. "Le problème, il est chinois. Ils trichent sur tout. Sur la monnaie, en matière de recherche..." En pleine campagne électorale, le candidat François Hollande ne ménageait pas la Chine. "J'en suis arrivé à un moment où je pense qu'il faut nommer l'adversaire. Je l'avais fait pour la finance, il faudra le faire pour les Chinois", confiait-il au journaliste Eric Dupin, auteur du livre La victoire empoisonnée (Seuil), en mars 2012. L’actualité nous ramène au candidat François Hollande et à sa campagne présidentielle. Quel revirement envers la Finance et la Chine !

    Pauvre France prête à se vendre aux plus offrants !

    Depuis le premier tour des élections municipales, nous avons assisté au matraquage médiatique sur la montée du Front national et à une mise sous le boisseau des bons résultats (et même meilleurs que ceux du FN) des Verts et du Front de gauche qui ont fait le choix des listes autonomes. Cette manœuvre politico-médiatique illustre une fois de plus les connivences de plus en plus insupportables qui assurent la promotion du FN toujours dans la même stratégie du vote républicain.

    Notre président a reçu les ministres entre les deux tours des Municipales. Par contre il ne s’adressera pas au Français, trop occupé sans doute par son rôle de VRP du patronat. Des ministres porteront la bonne parole jusqu’au deuxième tour des Municipales et ne seront peut-être plus au gouvernement dans un mois pour tenir les promesses. Leur assistance à leur candidat marseillais n’a pas été bénéfique si l’on en juge le résultat inespéré d’un Jean-Claude Gaudin rendu plus méprisant et fanfaron que jamais. Il reste quatre jours pour ne pas recevoir une deuxième gifle électorale dont Marseille porte la plus profonde trace. Si l’on observe sur le terrain les alliances, les retraits, les maintiens et les non-consignes de vote, le Front national pourrait confirmer, voire amplifier ses scores d’autant plus qu’aucun signe de changement de cap n’a été donné par celui qui porte toute la responsabilité de la division de la gauche, de la résistance de la Droite, malgré les affaires politico-financières, et des relativement bons scores du Front national. S’il continue à pédaler à tribord, notre capitaine n’a peut-être pas compris qu’il allait chavirer… à moins qu’il ne brigue pas un nouveau mandat, se contentant d’un quinquennat voué au libéralisme économique et d’une place au Conseil constitutionnel. Il faudrait alors considérer qu’il a atteint son niveau d’incompétence, selon le principe de Peter, et de satisfaction personnelle, selon son égo d’énarque, alors qu’il aurait pu marquer de son nom une histoire qui a commencé avec le Front populaire. On sait que, aujourd’hui, il ne s’est pas inscrit dans la généalogie de la Gauche. Il lui reste très peu de temps pour le faire.

    U Barbutu

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