• Gattaz debout chez Ruquier

    Pierre Gattaz n’était pas couché hier soir. Non il n’a pas passé la nuit debout sur la place de la république mais il était invité chez Laurent Ruquier à l’occasion de la sortie de son livre « La France de tous les possibles ». Il est passé après que François Ruffin (réalisateur du film Merci Patron !)  ait montré un tableau avec deux courbes qui placent la France en tête des montants de dividendes versés et en mauvaise élève des créations d’emplois en Europe.

    Gattaz pas couché chez Ruquier

    Gattaz pas couché chez RuquierRuffin est celui qui a permis à des pieds nickelés picards de piéger le Goliath du Luxe, Bernard Arnaud qui a payé un couple de chômeurs licenciés par lui-même pour les faire taire et empêcher qu’ils nuisent à son image de grand patron jouant parfois le mécène dans le monde artistique tout en fermant des usines pour délocaliser. Le titre de son film « Merci Patron ! » est bien évidemment ironique et a servi à se foutre de la gueule du patron du Médef lorsqu’une partie du public s’est affublée d’un masque représentant les personnalités politique. Ces militants de Nuit debout ont d'abord arboré des masques en papier à l'effigie de François Hollande, Myriam El Khomri, Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy, Patrick Balkany ou encore Florian Philippot, avant d'envahir une partie du plateau en reprenant la chanson des Charlots, Merci patron. ,

    Gattaz pas couché chez RuquierLe ton était donné et les questions ont suivi. Il faut reconnaître que le couple Salamé/Moix n’a pas fait de cadeaux à Pierre Gattaz qui n’a jamais répondu à tout ce qui le dérange mais a raconté son monde de Bisounours, patrons exemplaires, sur le ton catho-aristo-plaintif qu’on lui connait. Même assis, il se tient penché dans une attitude de faux derche. Il se couche devant les questions et ne répond à rien. Souriant, il débite en boucle sa réalité du terrain, le sien étant les conseils d’administration. Il égraine des chiffres tronqués, répète souvent les termes « compétitivité » « cercle vertueux »  et patati et patata ! Il dénonce inlassablement  le carcan administratif et fiscal qui empêche depuis trente ans les entreprises de se développer et de créer des emplois.  Le CICE et le pacte de compétitivité sont, pour lui, roupie de sansonnet. On aurait fait que rendre aux patrons ce qu’on leur avait pris. Il a son projet pour l’éducation nationale qui ne remplit pas son rôle : former des travailleurs. Il veut beaucoup plus d’apprentis. En résumé de son discours, pour lui, les jeunes doivent être poussés à entreprendre pour devenir riches mais la richesse ne fait pas le bonheur, elle n’est pas un but, c’est un moyen de développer un projet. Lorsque Laurent Ruquier l’interroge sur la loi El Khomri, il répond qu’il était en phase avec la première version du projet de loi mais que ce projet n’évolue pas comme il le souhaitait. Lui, patron des patrons du CAC 40, prétend alors défendre les TPE et les PME qui seraient les grandes oubliées du projet. Pierre Gattaz n’a qu’un seul vrai souci : ramener le chômage de 10 à 6%. Il ne supporte plus les 25% de jeunes sans emplois (dixit). Lorsqu’on lui rappelle le un million d’emplois promis au moment du pacte de compétitivité, il explique qu’il ne s’agissait pas d’une promesse mais d’un objectif non atteint. On comprend que le patron du Medef alterne promesses d’emplois et chantage sur le chômage pour obtenir la déréglementation du code du travail et de nouveaux cadeaux fiscaux.

    Et les dividendes ? Et les retraites chapeaux ? Et les hausses de rémunérations des patrons alors que les salaires sont bloqués ? Il en parle du bout des lèvres pour tout justifier. Ce n’est que poussé dans ses retranchement qu’il prétend être contre tous les excès. Son crédo est « le coût du travail est encore trop cher ».

    Lorsqu’on lui pose une question sur le Front national, alors que Laurent Ruquier a parlé d’interview politique en introduisant Pierre Gattaz sur le plateau (Ne souriez pas !), ce dernier déclare ne pas mélanger la politique et son mandat de patron du Medef. On comprend qu’il ne se départit jamais de ce rôle même lorsqu’il fait la promotion de son livre en se mettant en scène comme patron vertueux en quête d’un cercle vertueux entre patrons et salariés. Il ne promet plus un million d’emplois mais deux millions. Il augure trente années glorieuses si les patrons obtiennent la déréglementation du travail.

    Lorsque Pierre Gattaz quitte le plateau de « On n’est pas couchés », nous n’avons qu’un seule envie : mettre un bocal sur son discours rance et le laisser pourrir pour l’éternité. Quant à son livre, ne l’achetez pas ! Il n’a ni valeur littéraire ni humanisme. Et dire que Pierre Gattaz a participé au salon du livre comme écrivain !  Ce n’est même pas un livre d’économie. C’est de la propagande simpliste faite par un plumitif  pour les naïfs.

    Battone

     

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