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Halte aux chantages
En avant pour les législatives
Les comités Corse du Sud insoumise, Corsica ribella, se sont réunis jeudi 27 avril à Ajaccio, pour tirer les enseignements du premier tour de la présidentielle, pour déterminer leur position pour rapport au deuxième tour et pour aborder la question des prochaines élections législatives.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont été choisis par les électeurs avec respectivement 24 et 21,60%. François Fillon arrive en troisième position avec 20% et Jean-Luc Mélenchon 19,60% au plan national. En Corse, le candidat de la France insoumise approche les 15%. Dans les deux cas, il a réalisé un score tout à fait honorable.
L’élection présidentielle a été marquée par des affaires peu reluisantes qui ont concernées François Fillon, le vertueux de la Sarthe et Marine Le Pen, la championne du slogan « Tous pourris » ! Elle a été marquée également par des attaques contre Jean-Luc Mélenchon, surtout à l’approche du scrutin, au fur et à mesure que notre candidat montait substantiellement dans les sondages. Dans la même séquence, les media et pas mal d’experts et autres fins analystes politiques faisaient preuve de la plus grande mansuétude à l’égard de l’égérie du château de Montretout. Il est vrai qu’à une certaine époque on tapait plus sur le Front populaire que sur Hitler. Le verdict des urnes est donc tombé. Macron et Le Pen ont été « nominés » pour la suite des événements. Il nous faudra choisir – paraît-il - entre l’un et l’autre.
Emmanuel Macron. Qui est-il ?
Un nouveau Rastignac, représentant direct de l’oligarchie financière, dont l’objectif déclaré est de poursuivre ardemment, sous couvert de modernité, les politiques d’austérité menées au cours des dernières décennies, en flexibilisant un peu plus le travail, en ubérisant la société française et en demandant aux Français, surtout les plus fauchés de se serrer un peu plus la ceinture. Bref, un beau programme en perspective.
Marine Le Pen. Qui est-elle ?
Une femme qui se dit anti-système, appartenant à une dynastie politique, fille de son digne père, mais vivant grassement du système et pur produit de ce système.
En résumé deux personnages du système.
Le grand capital ne met jamais un seul fer au feu.
Donc, nous voilà confrontés à un choix « cornélien », façon de parler. Lequel des deux choisir ?
Les participants à la réunion ont eu à en débattre, avec détermination et passion pendant quatre heures. La quasi-totalité des intervenants s’est prononcée sans ambiguïté, ni pour Macron et ni pour Le Pen.
Comment voter pour un Macron, ultralibéral dans l’âme, à l’opposé de nos idées et propositions ? Lui, malgré son air poupin, qui préconise un surcroît d’austérité et de régression sociale. Lui qui avec ses amis politiques ont favorisé la montée du Front national. Ce serait se mettre la corde au cou que nous présenterait notre bourreau.
Comment voter pour Marine Le Pen qui sent l’extrême droite à plein nez, elle la blanche colombe aux ailes propres qui exploite honteusement la détresse de millions de Français ? Elle qui crache son venin sur les immigrés. La bête immonde, comme disait Berthold Brecht n’est pas morte. Elle est prête à resurgir en fonction de la volonté du capital.
Marine Le Pen, elle qui à l’outrecuidance de récupérer tranquillement une bonne partie du programme l’Avenir en commun, pour faire social, afin de séduire la classe ouvrière et tous ceux qui souffrent des politiques d’austérité. Ce n’est pas nouveau. N’ayons pas la mémoire courte. Benito Mussolini tenait le même discours, dans les années trente. Flatter les petits, feignant de taper sur les banques, les étrangers, et sur les gros. Mais in fine, servir les intérêts des gros. Par exemple Hitler n’a-t-il pas servi les intérêts des Konzern allemands, comme Krupp, Siemens, Bayer et compagnie ?
Les participants à la réunion ont fait leur choix, comme le feront les 450.000 insoumis, invités de l’exprimer lors d’une consultation via internet. Ca sera soit l’abstention, soit un vote blanc ou nul, malgré les fantastiques pressions qui s’exercent d’une manière insolente et inadmissible, par voie de presse et autres, sur les électeurs de Jean-Luc Mélenchon. De qui se moque-t-on ? On l’a déjà dit. Qui est responsable de la montée du Front national et de ses positions nauséabondes ? Qui sont les munichois ? Qui ?
Dans la foulée de la présidentielle, il y aura les législatives. C’est là que vont s’exercer les nouveaux rapports de force. Il faudra se battre, non seulement pour maintenir nos 19,60%, mais d’aller au-delà pour constituer une véritable force de gauche en capacité de peser réellement sur les futurs choix pour notre pays.
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