• Hollande est-il encore de gauche ?

    C’est la question que se posent beaucoup de gens, y compris de nombreux éditorialistes des media, depuis sa prestation télévisée du 14 janvier 2014. Pour nous, la réponse est claire et sans ambiguïté - et depuis pas mal de temps - c’est non. Nous pourrions ajouter qu’il n’a jamais été réellement socialiste, à la limite social-démocrate. Il n’est pas le seul dans ce cas. La plupart des dirigeants du Parti socialiste étant du même tonneau. Il y a des lustres que les Solfériniens ont fait leur Bad Godesberg, à l’instar du Parti travailliste britannique, de la Social-démocratie allemande ou encore du Parti socialiste espagnol. Pour reprendre une expression chère à Jacques Brel, ces « gens-là » se sont convertis aux vertus du capitalisme sans vergogne depuis belle lurette et ont accepté sans rechigner – voire même avec zèle – de passer sous les fourches caudines des marchés financiers.

    François Hollande a tombé le masque lors de son intervention d’une manière irrémédiable. Son pacte de responsabilité avec le patronat en est l’illustration la plus criante. Pourtant, n’a-t-il pas été élu avec des voix de gauche, en particulier celles du Front de gauche, pour faire une autre politique. Une politique à l’opposé de celle menée par Sarkozy. Disons-le, il a bel et bien trompé son monde. Son objectif est désormais clair : faire ce que son prédécesseur n’a pu réaliser lors de son mandat, c’est-à-dire répondre aux exigences de la Troïka dont on connaît les magnifiques résultats, par exemple, dans les pays du sud de l’Europe. On comprend mieux la satisfaction, voire l’enthousiasme du Medef et d’une grande partie de la droite et des media, comme on comprend également l’embarras des militants socialistes, en particulier de l’aile gauche et des écologistes.

    Au-delà des faveurs octroyées au patronat, il y a chez Hollande la volonté d’assurer son pouvoir jusqu’aux prochaines présidentielles. Il lorgne de plus en plus vers le centre et une partie de la droite, sachant qu’il ne pourra plus compter sur le Front de gauche, en espérant un retournement de la conjoncture économique et briguer un second mandat. Il est peu probable qu’il y parvienne, en raison de sa trahison envers l’électorat de gauche.

    Pour le Front de gauche, l’heure n’est pas à la division, mais au rassemblement. Il doit combattre sans compromission les orientations du pouvoir dit socialiste, gagner en crédibilité sur la base de propositions alternatives à la politique d’austérité et de régression sociale et créer ce bloc social et politique suffisamment large, condition première pour un vrai changement.

    Maria Maddalena Lanteri

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