• Je paie pas le loyer, je fais grève!

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    Paco Ignacio Taibo II  / Je paie pas le loyer, je fais grève !, (Inquilinos del DF, a colgar la rojinegra, 2007) L’atinoir/L’atineur (2008), traduit de l’espagnol (Mexique) par Jacques Aubergy.

    Article sur le blog L'actu du noir de JM Lahérrère...

    En 1922 à Mexico, les locataires, exaspérés par le prix des loyers et l’état lamentable des appartements, décident de se regrouper pour faire valoir leurs droits. Avec l’aide de quelques militants du tout petit parti communiste mexicain, ils se syndiquent et démarrent une grève des loyers. Etonnés de ne jamais avoir rien lu sur cet épisode de lutte, l’inoxydable Paco Ignacio Taibo II a enquêté et écrit ce court texte qui relate, à sa façon inimitable, ces quelques semaines de bagarre. 

    Difficile de trouver un texte qui tombe plus à pic ! En quelques pages, Taibo II illustre par l’exemple historique quelques vérités premières qu’il est bon de rappeler en ces temps agités :

    Ceux qui ont l’argent ne le lâchent JAMAIS, il faut le leur prendre.

    Ceux qui ont le fric ont TOUJOURS le gouvernement, et donc l’armée, la police, et la plupart des media avec eux.

    Conséquence : Ceux qui n’ont rien ne peuvent récupérer leur dû que par la lutte qui passe, cela va sans dire, par un rapport de force. Rapport de force dans lequel … c’est le plus costaud qui gagne.

    Pour être les plus costauds, il faut que toute la population se sente concernée (les syndicats de locataires n’ont réussi à arracher des concessions qu’au moment où ils étaient soutenus par les organisations ouvrières).

    Pour gagner, il faut être prêt à tout, et surtout à ce que les gens « raisonnables » présentent comme irresponsable ou impossible.

    Mais ce n’est pas tout, car, malheureusement, après des succès retentissants, le mouvement finit par être vaincu. On apprend alors que :

    Ceux qui ont l’argent veulent TOUJOURS récupérer le peu qu’ils ont dû lâcher, ils n’oublient JAMAIS.

    Dès que le mouvement se divise, ou qu’il est récupéré par des ambitions politiques, c’est foutu.

    Dès que l’on se replie sur des revendications « raisonnables » on a perdu. 

    Entre autres enseignements utiles de ce petit bouquin … A lire, à méditer, à rapprocher de l’excellente pièce de Dario Fo, Faut pas payer ! puis à mettre en pratique, en essayant d’apprendre les leçons du passé. 

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