• Jean-Luc Mélenchon fait monter l'audimat...

    ruquier_mélenchonLorsque l’on a besoin de faire monter l’audimat, on invite Mélenchon pour essayer de le démolir. Jean-Luc Mélenchon s’est mis au diapason de l’émission « On n’est pas couchés » animée par Laurent Ruquier et, après des prémisses humoristiques, il a répondu   à Libération et au Monde qui l’ont accusé de vouloir être le « purificateur »  du climat politique avec tous les relents  du terme "purification". Il en a plaisanté en disant : « J’aurais du dire aérer, ils m’auraient traité d’aérateur. Ou ventiler... ventilateur ».

    A nouveau attaqué par les deux commentateurs patentés de cette émission, il  s’est encore défendu d’être populiste au sens où ils l’entendent : «Qu’est-ce que je flatte de bas ? La seule chose que je vois dans le regard des autres, c’est le mépris du peuple », a lancé Mélenchon, avant de justifier l’usage de l’expression « coup de balai », qu’utilisait Lénine en 1920, mais aussi les socialistes français dans les années 30 : « Quand Madame Royal parle de coup de balai, c’est exquis, quand M. Moscovici parle de coup de balai à propos de Sarkozy, c’est exquis. Quand c’est Jean-Luc Mélenchon qui le dit, pour dire qu’il faut le passer non seulement sur les gens, mais sur le système, c’est l’horreur. Eh bien, je suis content de les avoir scandalisés. »

    Aymeric Caron, porte-parole du gouvernement socialiste,  s’est montré particulièrement agressif, revenant à la charge sur le populisme et rappelant à Mélenchon ses petites phrases (« L’Etat est vermoulu jusqu’à l’os » ; « au pouvoir on a des petits prétentieux, des petits bourgeois qui sont des bons à rien » ; « les dirigeants de Sanofi sont des “des êtres moralement dégénérés »...). Si  Mélenchon reconnaît une tactique de « parler cru et dru », il revendique le droit de ne pas s’exprimer dans la « langue des caniches ».  Lorsque les deux commentateurs l’ont accusé de s’attaquer aux élites, il leur a demandé de quelles élites ils parlaient.  S’ils veulent parler des corrompus, de ceux qui s’enrichissent par le trafic d’influence et la politique, ce n’est pas être populiste que de les dénoncer. Les élus ne sont pas les seules élites de la Nation et ils ne peuvent se placer au-dessus des lois. Le président du parti de gauche a revendiqué son  parler cru et dru en reprochant aux commentateurs de s’intéresser plus à la forme de son discours qu’au fond.

    Que ce soit du côté de Caron le socialiste bon teint ou de celui de sa consœur de droite, on sent que Jean-Luc Mélenchon est l’homme à abattre avec les mêmes arguments éculés qui n’attendent aucune réponse car ce dernier a déjà répondu à tous ses détracteurs. Ils ne questionnent pas mais étalent leur parti pris. Natacha Polony joue toujours le même jeu. Elle pose les mêmes questions et s’insurge que les réponses ne soient pas celles qu’elle souhaite entendre. Pour déstabiliser son interlocuteur, elle sort alors son arme fatale : « Vous  n’allez pas me la faire ! ».  L’imposture est de son côté. Lorsque l’adversaire est supérieur, elle tient des propos désobligeants, blessants et grossiers. Elle met en doute ses dires sans argumenter.  Aymeric Caron agresse de la même manière avec son sourire narquois et suffisant. Le remplaçant d’Audrey Pulvar fait partie de la bande à Jean-Marc Morandini et Franc-Olivier Fogiel. Pour construire leurs carrières, ils ont besoin d’avoir des cibles. Ils doivent avoir pour exemple Jean-Pierre Elkabbach, contradicteur célèbre de Georges Marchais. Comme dit Thémistocle à Eurybiade : « Frappe mais écoute ! ». C’est un conseil que Caron aurait dû donner à Polony et réciproquement au lieu de s’appuyer sur des sentences sans appel. Ils n’ont pas assez le sens de l’équité pour reconnaître avoir tort et préfèrent se cantonner dans leur autisme jusqu’à l’agressivité inutile. Ils jouent plus les avocats du diable que les contradicteurs raisonnables. Ils pratiquent le  jusqu’au-boutisme méprisant.

    Heureusement qu’hier, il y avait un Mélenchon en forme. Contre les attaques éculées, il s’est voulu pédagogue alors qu’on voulait le montrer démagogue.  Il n’a pas cédé aux multiples provocations. Il savait que le but était de le faire craquer. Sans lui, nous nous serions couchés plus tôt ou nous aurions zappé. Il s’est amusé et nous a amusés. N’est-ce pas le but de cette émission dans laquelle seuls Aymeric Caron et Natacha Polony se prennent au sérieux ? Il faut dire que ce sont les rôles qui leur sont assignés. C’est toute l’ambigüité de cette émission entre humour et politique. Elle est  un piège pour certains et complaisante pour d’autres. Parfois, ce sont les arroseurs qui se font arroser malgré la connivence des caméras. Caron et Polony montrent alors moins de flegme que leurs victimes plus habiles. On peut parler de choses sérieuses sans se prendre au sérieux. On peut le faire sans humour au risque de se prendre trop au sérieux. Il y a un peu des deux dans cette émission qui participe à l’imposture médiatique contre Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche. Hier, ce n’était qu’une récidive.

    Aymeric Caron est allé jusqu’à reprocher à Mélenchon d’avoir lancé la marche du 5 Mai pour lancer sa prochaine candidature aux élections présidentielles de 2017. Populisme, révolutionnaire et pour finir égocentrique…  Voilà la démonstration manquée. Il faut dire que Jean-Luc Mélenchon en a pris l’habitude et cela lui permet de montrer ses talents d’orateurs tout en défendant les idées qui regroupent  des hommes et des femmes dans le Front de gauche. 

     

    La réaction a choisi le 26 mai pour manifester contre une loi votée par l’Assemblée nationale et le Sénat, tout en faisant de cette journée une démonstration de force contre le gouvernement et François hollande. Il ne s’agit pas de changement mais de conservatisme. Sur son blog Jean-Luc Mélenchon a lancé un appel : « Tout un chacun va donc se trouver bientôt au pied du mur, ou bien subir en silence ou bien entrer dans l’action pour changer tout ça. Avec ou sans balai. Mais pourquoi pas avec pour faire, comme dit Lordon, la révolution des balais. Plutôt que d’abandonner notre pays au soi-disant « printemps français » de la réaction ». Ce sera le 5 Mai !

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    Battone

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