• L'étiolé et le pot aux roses

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    Nous sommes en 2013, un an après les dernières élections présidentielles et donc à quatre ans des prochaines. Les journaux et les instituts de sondages pensent déjà à 2017. Un sondage BVA réalisé pour « i>télé-cqfd » et le journal Le Parisien met Alain Juppé devant Fillon et Copé si des primaires étaient organisées à l’Ump ente ces trois hommes. Pour 54% des sondés Juppé ferait un « bon président de la république ». Ce dernier est jugé plus proche des gens, ce qui démontre le degré d’éloignement des autres lorsque l’on  voit et entend le maire de Bordeaux avec ses allures de grand bourgeois. Fillon arrive en deuxième position avec 31% d’avis favorables alors que Copé ne récolte que 8%. Ce dernier est montré du doigt comme étant celui qui ressemble le plus à Nicolas Sarkozy.

    L’ancien président de la République, malgré quelques voix de moins en moins nombreuses et de plus en plus sujettes à caution, n’intéresse plus grand monde en dehors de sa garde prétorienne et servile. Il est loin le temps où Christine Lagarde lui écrivait « utilise-moi le temps que tu veux ». Claude Guéant a compris qu’il valait mieux qu’il la ferme au lieu d’aller se jeter en pâture avec des explications oiseuses sur les scandales qui le touchent. D’un autre côté, la justice pourrait bien lui tirer le « tapie » sous les pieds. Le vieil ami Balkany avoue publiquement que tous les élus UMP des Hauts-de-Seine ont été condamnés ou mis en examen. Lorsque l’on égrène les noms, il est vrai que l’idée d’une bande organisée effleure les esprits. Et Jacques Chirac ? Il n’est plus audible ni visible. C’est Bernadette, nouvelle groupie de Nicolas, qui a pris les affaires politiques en main. Décidément le clan UMP n’est plus qu’une galerie de vieillards cacochymes avec les monstres de la cinquantaine qu’ils ont enfantés.

    Au PS, les éléphants remuent encore leurs trompes mais la génération Mitterand a dégénéré la génération Hollande et le socialisme continue à se dégénérer. Le mot « socialisme » perd toute signification sous le poids écrasant du libéralisme. On se demande encore si dans le compromis « social- libéral »  le « social » n’est pas devenu incongru aux yeux de nos actuels dirigeants. On a l’impression qu’ils portent le socialisme comme une maladie héréditaire dont ils veulent se débarrasser par une manipulation génétique. On serait même tenté de les accuser d’eugénisme libéral et d’euthanasier le socialisme.

    Déliquescence de l’UMP, droitisation du PS et diabolisation des valeurs de gauche font le jeu du Front national. Dans une émission télévisée, on a même pu entendre une nouvelle recrue dire « la Front national d’aujourd’hui, c’est la Gauche d’hier ». Cet homme avait comme excuses son chômage et son inculture.  Ceux et celles qui lui ont mis cette absurdité en tête n’ont aucune excuse car il s’agit d’un mensonge historique et idéologique relayé par des journalistes qui ont pour cibles principales Jean-Luc Mélenchon et le Parti communiste, alliés dans le Front de gauche.

    Régulièrement les média assurent la promotion du Front national comme si sa montée dans les sondages et lors des élections partielles étaient orchestrée. S’agit-il d’une stratégie pour continuer à compter sur le vote dit « utile » ou « républicain » ? On peut à juste titre le penser. Les états-majors de l’UMP et du PS doivent toujours considérer comme le Général de Gaulle que les Français sont des veaux. Il se pourrait bien que, lors des prochaines élections, de nombreux veaux, parce qu’ils ne les valent pas, aillent rejoindre les troupeaux des abstentionnistes et des votes blancs. Au PS, il ne faudrait pas tabler sur le déclin de l’UMP et un deuxième tour face au FN, en continuant à ignorer le Front de gauche.  Si Hollande, sur sa tête ayant un pot aux roses bien posé sur un coussinet, prétend arriver sans encombre aux prochaines élections, il pourrait subir le sort de la laitière dans une fable connue[1]. Sa popularité s’est étiolée en même temps que son programme perdait ses promesses come la rose perd ses pétales et que seules restent ses épines. Le pot aux roses pourrait tomber et se casser. Et alors ! Adieu veaux, vaches, cochons, couvées…

    Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux :
    Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes :
    Tout le bien du monde est à nous,
    Tous les honneurs, toutes les femmes.
    Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ;
    Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi[2] ;
    On m'élit roi, mon peuple m'aime ;
    Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :
    Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;
    Je suis gros Jean comme devant.

     

    Pidone



    [1] La laitière et le pot au lait (Jean de la Fontaine)

    [2] Persan sefewy, adj. patronymique dérivé du nom du cheik Sefy, sixième ancêtre de Chah Ismaïl, fondateur de la dynastie des Sophis.

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