• L’humain d’abord et toujours !...

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    C’est vrai que nous achetons de plus en plus de communication  et plus nous en achetons, plus nous entrons dans un monde virtuel qui nous aspire dans des progrès techniques incessants. Nous sommes constamment frappés d’obsolescence… Des mots barbares viennent heurter nos pauvres neurones. Les machines vont toujours plus hauts, toujours plus forts et toujours plus loin en nous faisant des pieds de nez,  à nous pauvres humains incapables d’évaluer notre mémoire, de calculer des algorithmes en un temps si court que l’on ne peut même pas l’imaginer… Heureusement, il existe le bouton on/off et là nous sommes les maîtres. Il faut bien réaliser qu’une machine fonctionne sur le principe basique de la transformation des énergies  en électricité. L’ordinateur a un langage binaire symbolisé par les 1 et les 0 qui signifient courant et absence de courant. Tout est le résultat de recherches scientifiques et mathématiques, donc production humaine. Finalement l’homme invente et produit mais ne maîtrise pas l’usage du progrès si ce n’est individuellement en appuyant sur le bouton on/off. Ensuite tout cela a un coût. Si on ajoute aux achats de matériels les différents abonnements, il y a de quoi arrêter de fumer, ce qui n’est pas une mauvaise chose. Malheureusement, au lieu d’arrêter de fumer, les Internautes ont tendance à arrêter de lire, d’aller au spectacle et de se nourrir convenablement. Et puis il faudrait que nos scientifiques évaluent un jour les risques sur la santé et l’environnement engendrés par tous ces rayonnements, ondes et autres pollutions invisibles. En attendant, celui qui n’a pas son portable et son adresse courriel reste en marge de la société. Celui qui n’a pas Internet n’a pas toutes les informations à sa disposition et n’a pas la possibilité de se faire entendre en dehors des circuits autorisés.

    Il y a toujours une contrepartie à toute chose et il faut bien dire aussi que des bigs brothers espionnent l’Internet et que l’individu n’a jamais été autant fiché et répertorié. Tant que l’on ne nous greffe pas des puces comme pour les animaux… mais c’est déjà en expérimentation pour des raisons médicales  avec l'accord du patient. Vous pouvez portez votre dossier médical sous la peau. A quand votre casier judiciaire ?… Pendant que ceux qui peuvent se le permettre vivent dans cette virtualité sous surveillance, d’autres sont dans la réalité du chômage, de la pauvreté, de la précarité, de la maladie. Alors que nous avons toujours besoin d’apprendre à vivre ensemble, l’écran est devenu notre seul interlocuteur et le clavier notre moyen d’expression. Le progrès nous enfermerait-il dans cette virtualité en nous rendant insensibles au sort des autres.

    Le terme « virtuel » (du latin virtualis) naît au Moyen-âge comme traduction du mot aristotélicien dunaton. Dunaton est ce qui a un principe de mouvement qui permet de faire quelque chose ou bien de subir quelque chose. Par exemple, l'architecte a le pouvoir, dunamis, de bâtir une maison qui est donc « virtuelle », dunaton, en lui. Cette virtualité,  disait Aristote, ne se trouve ni dans l'agent ni dans le patient : la maison virtuelle n'est pas proprement dans l'architecte, ni dans la maison actuelle qu'il bâtira. Ce virtuel n'a donc rien à voir avec le fictif ou l'imaginaire, il ne manque pas de réalité. Parce qu'il équivaut à un principe de mouvement concret, il n'est en rien une représentation (la maison virtuelle n'est pas l'image d'une maison, mais la maison qui a un principe de mouvement qui pousse à la production de quelque chose, à savoir : une maison en acte). Cette acception aristotélicienne du virtuel est un encouragement à passer à l’acte. Le virtuel chez Deleuze reste ce qui a un principe de mouvement qui pousse à la production de quelque chose d'actuel, mais ce qui importe c'est que ce principe de mouvement n'est pas unitaire mais multiple et qu'il ne s'épuise pas dans l'actualisation. Il continue son œuvre de structuration de l'actuel en restant derrière celui-ci comme garantie de différentiation. La signification philosophique du virtuel n'a rien à voir avec celle des nouveaux médias, puisque elle renvoie toujours à quelque chose de réel et de concret tandis que celle propre aux nouvelles technologies semble renvoyer, au contraire, à quelque chose d'éthéré et d'abstrait, une image à la limite de la non-existence. Pour ceux qui veulent poursuivre une réflexion philosophique sur le  virtuel, nous proposons un article en cliquant ICI.

    On ne peut se contenter de vivre dans un monde qui n’existe pas… Chacun doit résister à des peurs entretenues par une propagande raciste et xénophobes. Prenons pour exemple Henin Beaumont, il n’y existe même pas un danger virtuel dû à l’immigration puisqu’il n’y a que 1,6% d’Etrangers (soit 1 Etranger pour 60 habitants de nationalité française). Par contre, derrière les discours du Front national,  il y a le danger virtuel qui menace la démocratie.

    A partir de la démocratie virtuelle, il faut construire la démocratie réelle qui mettra le peuple à l’abri de toutes les formes dictatoriale d’autocratie, timocratie, ploutocratie, oligarchie et autres dérives vers la kakistocratie. A partir de la virtualité d’un avenir meilleur, il faut réaliser le meilleur hic et nunc, ici et maintenant. C’est la réalité d’aujourd’hui qui fera celle de demain.   

    A force de vivre dans la fiction et le reste du temps devant notre poste de télévision,  comment ne pas perdre de vue l’essentiel ? Comment conserver quelques certitudes sur la réalité quotidienne lorsque l’on nous fabrique du virtuel mensonger? Comment sortir du désespoir dans lequel on nous enferme ? Pourquoi accepter que les rêves soient irréalisables pour les uns et que d’autres n’aient plus besoin de rêver ?

    Le seul vrai progrès est celui qui respecte l’humain et son cadre de vie. Tous les biologistes le disent : la vie dépend d’un équilibre écologique. Chaque individu doit sa santé à  un équilibre physiologique et  psychique. La société a aussi besoin d’un équilibre donné par la justice sociale. Cet équilibre peut s’établir par  la répartition des richesses en fonction de la toujours virtuelle devise républicaine: liberté, égalité, fraternité. Chacun vit dans une communauté de destin à la fois locale et nationale. Le progrès doit concourir au bien de tous et préserver le bien commun. Toute virtualité qui ne tient pas compte de cela tourne au cauchemar.

    Dimanche prochain, laissez vos ordinateurs et vos écrans de télévision pour aller voter et puis, si le temps est clément, sortez vous promener, profitez de la nature ! Elle est généreuse. Elle ne vous demande rien d’autre que de la préserver. Laissez vos compteurs électriques à l’arrêt. Appuyez sur « Off » ! Ce monde virtuel pompe votre énergie et celle de la planète. En cette saison, le soleil vous réchauffe et vous éclaire sans déchet radioactif. Dehors, c’est la vraie vie ! Un visage humain vaut mieux qu’un écran.

    L’humain d’abord ! Voilà ce que l’on devrait se dire, chaque fois que l’on a un choix à faire avant de passer à l’acte. La catastrophe écologique, l’explosion des inégalités, de la précarité et de la pauvreté, les violations répétées de la démocratie, le refus de rapports humains fondés sur la solidarité et la coopération, l’action humaine peut en venir à bout et pas uniquement par les progrès techniques car la richesse d’un pays réside d’abord dans le travail humain, dans la capacité de ses femmes et de ses hommes à s’associer librement et à créer, à inventer, à produire. « L’humain d’abord », ce slogan exprime une préférence morale mais aussi une volonté de lutter contre la précarité, en garantissant à chaque personne le droit de se soigner, de s’éduquer, de se loger et de travailler… autant de besoins et de droits qui ne peuvent rester virtuels. Il faut protéger et accroître les forces créatrices qui refonderont notre pays et aideront demain à changer notre quartier, notre ville et, pourquoi pas,  le monde. Il s’agit de construire de nouveaux rapports de forces favorables aux travailleurs et aux citoyens.

    L’humain d’abord et toujours !

    Si vous mettez l’humain d’abord en toute circonstance, soyez assurés  que les candidats du Front de gauche le mettent aussi d’abord dans la politique. C’est à vous de faire de ces candidats virtuels (dans le bon sens du terme c’est-à-dire au service d’idéaux humanistes)  des députés proches de vous et qui passent aux actes pour une société plus juste, plus libre et plus fraternelle.

     Signé : Battone

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