• La diversité, un bien commun

     

    La diversité, un bien commun

     

     

     

    Ensemble     L’obscurantisme, l’inhumanité et la haine de l’autre        progressent à grand pas.

    Les événements du mois de décembre aux Jardins de l’Empereur, ceux de Sisco, et d’autres faisceaux convergents, montrent que la Corse n’est pas épargnée et que le mal est profond.

    « Je suis les liens que je tisse avec les autres »(1)

    La peur et le ressentiment sont devenus ces liants empoisonnés. La peur, l’angoisse diffusées et entretenues par les chaînes d’informations continues, sur les réseaux sociaux et dans les journaux alimentent cette « atmosphère » toxique. Le responsable de tous nos maux, à en croire certains et ils sont nombreux, c’est celui qui n’a pas la même  religion, la même culture, la même « origine », la même « identité » que « nous » : Il ne fait pas bon être différent.

    Les fous sanguinaires de Dieu, eux, font la distinction entre fidèles et infidèles. Les victimes de l’attentat abject à Nice étaient tous, selon DAESH, des infidèles. Parmi elles, à l’instar des attentats précédents, les victimes étaient de différentes confessions religieuses, athées ou agnostiques.  

    Mais pour les va-t’en guerre, les racistes et fascistes, peu importe : «  Si ce n’est toi, c'est donc ton frère. (…..) - C'est donc quelqu'un des tiens » (2). Du plus haut niveau de l’Etat et jusqu'à certains élus territoriaux et certains maires, il y a consensus. D’aucuns rappellent, la main sur le cœur, qu’il ne faut pas faire d’amalgames, mais pour aussitôt exiger des citoyens de confession musulmane de se faire discrets, si possible devenir « invisibles », pour ne pas troubler l’ordre public en portant des signes ostentatoires et de rappeler « que nous sommes une terre de culture chrétienne ». Une autre façon de dire « on est chez nous ».  

    Notre « identité » serait menacée. Le mot « Identité », c’est comme l’alcool, en abuser est dangereux et meurtrier, il nous dresse les uns contre les autres, il construit des murs entre les citoyens. Révélatrice d’une société malade, l’obsession identitaire (3) risque de nous mener vers un désastre.

    Les idées de l’extrême droite sont dans l’air du temps. Aujourd’hui, c’est elles qui donnent le tempo. Doucement mais sûrement, elles nous habillent d’une seconde peau, couleur vert de gris.

    Pour autant, il est crucial de faire face. L’indignation ne suffit plus !!!

    La situation appelle à l’implication, à l’engagement citoyen, car l’enjeu est de taille. La lutte contre les discriminations, contre les inégalités, la production de sens commun, la laïcité  sont des remparts, non les seuls, d’une dislocation annoncée de la société.

    Albert Jacquard écrivait : «  …notre richesse collective est faite de notre diversité. L’ « autre », individu ou société, nous est précieux dans la mesure où il nous est dissemblable. »(4)

    Robert Armata

    Manca alternativa / Ensemble

     

    (1)   « Petite philosophie à l’usage des non philosophes » (1997) Albert Jacquard

    (2)   « Le loup et l’agneau » de Jean de la Fontaine

    (3)   « L’identité c’est la guerre » de Roger Martelli  aux éditions les Liens qui libèrent

     

    (4)   « Eloge de la différence » d’Albert Jacquard aux éditions du Seuil 

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