• La Grèce, Chypre... et la France?

    retropédaloOn  a vu où  l’austérité  a mené la Grèce tout particulièrement. Aujourd’hui on annonce que la Communauté européenne veut bien aider financièrement Chypre mais la contre partie d’un prêt de 10 milliards d’euros sera que tous les dépôts en banque seront taxés. Les bailleurs de fonds de Chypre - UE et FMI - ont demandé l'instauration d'une taxe exceptionnelle de 6,75 % sur tous les dépôts bancaires de moins de 100 000 euros et de 9,9 % au-delà de ce seuil, ainsi qu'une retenue à la source sur les intérêts de ces dépôts. Les salariés se verront donc privés d’une partie de leurs économies et amputés d’une partie de leurs salaires, tout en remboursant aux banques les prêts qu'ils auraient pu contracter pour des achats à crédit. Pendant ce temps, les très riches ont caché depuis longtemps leurs dépôts sur des comptes dans des paradis fiscaux et dans des coffres forts discrets. Jusqu’où un gouvernement libéral peut-il aller sous la pression des bailleurs de fonds ? Jusqu’à faire les poches aux chômeurs sans doute.

    François Hollande a été démocratiquement élu président de la république. Il est issu  du Parti socialiste. La gauche a démocratiquement obtenu  une majorité à l’Assemblée nationale et au Parlement européen. Mais voilà, François Hollande a cru bon de rassurer les agences de notation et les marchés financiers.

    La France devait  renégocier le Traité budgétaire, mais elle le respecte.  Le gouvernement veut limiter son déficit à 3 % du PIB en 2013, à 2,2 % en 2014… pour atteindre  l’équilibre en 2017, objectif devenu prioritaire aux yeux de François Hollande.

    En juin 2012, le Pacte budgétaire a été ratifié sans les renégociations promises. Même si le déficit de 3% ne pourra être tenu, il reste l’objectif  du gouvernement sous tutelle européenne. Hollande a donc l’intention de suivre la politique d’austérité imposée aux pays européens : baisse des dépenses publiques et sociales, nouvelles taxes… mais d’impôts sur les plus riches car cela déplaît aux instances européennes. Les économistes  ont beau s’alarmer, rien n’y fait. Pourtant la croissance s’effondre dans la zone euro : le PIB a baissé de 0,6 % en 2012 et devrait enregistrer une baisse similaire en 2013.

    Va-t-on se laisser aspirer dans la spirales infernale : chute de la croissance - baisse des recettes fiscales - hausse du déficit -nouvelles mesures de restriction budgétaire - nouvelle baisse de la croissance.

    On sait déjà que la croissance ne sera pas de 1,7 %, comme annoncée par François Hollande pour 2013… au mieux les experts prévoit  0,1 en 2013, 1,2 en 2014 avec des déficits de 3,7 en 2013 et 3,9 en 2014. Il s’agit de trouver 70 milliards de nouvelles coupes budgétaires et, pur cela, de mettre en cause le modèle social français.

    Nous voilà piégés par le pacte budgétaire non renégocié comme promis et placé sous le contrôle d’experts européens chargés « de s'assurer du respect de la règle d'or par le gouvernement, en donnant en particulier son avis sur les prévisions macroéconomiques qui sous-tendent les budgets et en vérifiant que les projets de loi de finances sont conformes à l'objectif pluriannuel de retour à l'équilibre ». Après avoir confié la politique monétaire à une banque centrale indépendante, la politique industrielle et la politique de la concurrence à des commissaires bruxellois, on prive de tout pouvoir budgétaire les gouvernements élus, et donc devant tenir compte de l’avis des peuples.

    Jusqu’où iront-ils si personne ne résiste ?

    Fucone

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