• La laïcité à défendre et d'autres combats à mener...

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    Et si le slogan « Je suis Charlie » ne servait à rien au bout des émotions ? On aimerait penser que 4 millions d’individus seraient capables de se mobiliser pour le peule kurde, pour le peuple palestinien, pour les syriens, les irakiens,  pour tous ces peuples arabes ou africains qui n’ont le choix qu’entre l’asservissement, la conversion ou la mort. On aimerait penser que des millions d’humanistes se mobilisent contre tous les négationnismes en cette année de la commémoration du génocide arménien. On aimerait penser que les acheteurs du numéro spécial de Charlie Hebdo puissent contribuer à des causes humanitaires. On aimerait penser que la communauté internationale et en particulier la communauté européenne ne retombent pas dans leur honteuse inertie avant le génocide arménien,  la Shoah et d’autres crimes contre l’humanité qui auraient pu être arrêtés ou limité.

    devise_républicaine1Les fanatiques et les barbares ont des ficelles dans le dos. Ils servent des luttes d’accession et de conservation du pouvoir. La religion n’en est que l’instrument idéologique et manipulateur. Devant cela, les silences et les inerties sont des lâchetés ou des complicités coupables. Il faut aller chercher les responsabilités dans cet ordre mondial basé sur l’économie du profit et une géopolitique qui a ses chefs d’orchestre. Comment expliquer qu’un khalifat se soit installé en Irak pendant la présence américaine et à la frontière de la Turquie ? Et pourtant c’est ce qui s’est passé et cela a donné Daech qui a profité du retrait des Américains en Irak et de la guerre civile syrienne pour s’étendre avec toutes les conséquences que l’on connaît. Le même processus a été enrayé au Mali avec la France en première ligne. Aujourd’hui un autre groupe barbare kidnappe et tue au Niger et le Cameroun est menacé. L’Egypte est instable et retombe dans une dictature militaire. Pour le moment deux pays s’en sortent encore bien : la Tunisie et l'Algérie. En Afghanistan, rien n’est réglé et, au Pakistan, la braise islamiste s’enflamme régulièrement. 

    Le terrorisme jihadiste est présent partout dans le monde. Quels sont les états arabes stables. On peut en citer deux L’Arabie Saoudite et le Qatar, ceux avec qui l’occident capitaliste entretient des relations commerciales, ceux qui financent des clubs de foot, ceux chez qui un ancien président de la république française va donner des conférences grassement payées… ceux qui financeraient le terrorisme islamiste et qui montent les musulmans les uns contre les autres. Des supporters du club SC Bastia ont déployé à Furiani une banderole dénonçant que « Le Qatar finance le PSG… et le terrorisme ».  Le Club parisien s’est offusqué mais n’a pas déposé plainte. C’est la Ligue professionnelle du Football qui se chargera de punir le club, la même ligue qui a contribué à la désignation du Qatar pour une future coupe du  monde. Pourtant la question la plus importante n’est-elle pas « Le Qatar finance-t-il Daech et d’autres jihadistes ». D’autres question restent posées comme « Peut-on continuer à entretenir des relations diplomatiques et commerciales avec des pays islamistes qui appliquent la charia, violent, lapident, flagellent, pendent, égorgent pour des raisons religieuses ? Doit-on tourner la tête de l’autre côté lorsque ce sont des Musulmans, des Kurdes, des Arméniens, des Africains, des Arabes… qui sont asservis, violés, lapidés, flagellés, pendus, égorgés, décapités… ?

    La Syrie et l’Irak sont des champs de bataille entre Sunnites et Chiites. Comment expliquer que l’Iran, aux côtés de la Russie, est dans le camp d’El Assad, alors que la Turquie a choisi celui des islamistes sunnites, tout en restant dans une neutralité ambigüe ? Comment expliquer que l’Occident se soit élevé contre Al Assad, sans pouvoir aider efficacement les démocrates, les Kurdes, les Chrétiens de Syrie et d’Irak ? La Syrie et l’Irak sont victimes d’enjeux stratégiques et de haines religieuses.  C’est cela la réalité. Et puis il y a le drame du peuple palestinien sans fin  avec des périodes toujours plus tragiques qui ne font qu’alimenter l’antisémitisme.

    Le terrorisme a frappé la France et déclenché des polémiques stériles entre lâchetés, idéologies et haines. Il ne sert à rien de céder de façon ridicule à l’obscurantisme comme ces Britanniques voulant supprimer les porcs dans les livres scolaires, de cochons dessinés en personnages et non pas de la viande de porc. En outre, pourquoi nier que l’Europe a des racines judéo-chrétiennes, lorsque les Jihadistes instrumentalisent un verset du Coran appelant à combattre les judéo-croisés pour menacer d’envahir l’Europe, de convertir et de tuer ?   

    Les lâchetés intellectuelles ne font que renforcer l’islamophobie, l’antisémitisme et le racisme. Ce sont des marques de faiblesse face au prosélytisme religieux et à l’intégrisme. Accepter la remise en cause de la laïcité enferme peu à peu des Français de confession musulmane dans le communautarisme et les place sus la coupe de petits chefs, de tuteurs religieux souvent recrutés dans la délinquance. Il ne s’agit plus d’accepter le voile, le tchador puis le niqab, la burka,  la viande hallal dans nos écoles… mais de protéger aussi les Français musulmans respectueux de la laïcité, refusant le voile comme le premier pas avant le niqab et la burka. Des français musulmans non pratiquants ou des athées d'origine maghrebine mangent de la viande non hallal et même du porc, et apprécient le vin ou d’autres alcools. Seule la laïcité les protège contre l’intimidation et les représailles venant des Islamistes. Chaque coup donné à la laïcité est un coup donné aux libertés de tous. Le voile, le tchador, le niqab et la burka sont des habits d’asservissement, de provocation et d’intimidation, comme les tenues et la barbe arborées par les Islamistes pas seulement dans des mosquées. Ce sont des pieds de nez à la laïcité et des instruments pour faire peur aux non-musulmans, diviser les Français Musulmans du reste de la population et entre eux.  Des intellectuels musulmans portent une autre parole que celles des Islamistes et de la peur…

    Si l’on ne peut éluder les causes qui président à l’obscurantisme, il reste la pire réponse à ces causes, l’histoire de la deuxième guerre mondiale devrait constamment nous le rappeler. Les pires ennemis de l’humanité sont les obscurantismes religieux et politiques. Aujourd’hui ils se nourrissent l’un de l’autre. Alors, si les luttes sociales doivent continuer, si nous devons continuer à dénoncer les méfaits de la colonisation et du néo-colonialisme économique, nous devons aussi tous lutter contre tous les obscurantismes qui veulent replonger le monde dans le Moyen-âge. On ne peut accepter et excuser la barbarie au nom d’une pseudo-morale religieuse pour qui tuer ouvre les portes d’un paradis aux allures de lupanar. Si je suis Charlie, c’est pour cela et rien d’autre… Je n’ai pas fait de Charlie Hebdo un nouveau dieu mais je considère le slogan « Je suis Charlie » comme le symbole d’une liberté à ne pas perdre et d’une laïcité à faire admettre à tous. Je fais le vœu « pieux et impie » qu’il n’y ait plus de victimes innocentes, assassinés pour avoir cru en une religion ou ne pas croire, assassinés pour avoir usé d’une liberté, pour une moquerie ou un mot plus haut que l’autre.

    La tragédie provoquée par les terroristes jihadistes est épouvantable et les conséquences n’en sont pas encore mesurées. En ce qui concerne les récupérations politiques, elles vont de la débilité des théories du complot alimentées par de fausses informations à la haine des racistes de tous poils. Jean-Marie Le Pen joue sur les deux registres : la théorie du complot et la haine.

    Pour notre avenir, un croyant dirait « Que Dieu nous garde ! », un athée  « Gardons-nous de Dieu ! ». Il y a un mot qui nous gardera de tous les fanaitismes religieux : laïcité.  C’est le seul qui accorde la liberté aux croyants de toutes les religions, aux agnostiques et aux athées. Ensuite, à chaque religion de sortir de ses archaïsmes pour faire respecter la vie, en premier lieu les religions du livre. Tout n’est pas écrit. L’histoire de l’humanité reste encore à écrire et elle ne doit plus s’écrire dans le sang. La barbarie ne doit pas servir comme filtre des exégèses théologiques qui justifient l’injustifiable, l’intolérable, l’inhumain déifié.  

    U barbutu

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